Folies, raconte-moi
145 pages
Français

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Folies, raconte-moi , livre ebook

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Description

Un récit émouvant et rapide qui retrace quarante années de multiples événements et péripéties des Folies Bergère au travers de la vie professionnelle d'Aimée, qui débuta sa carrière de danseuse comme petit rat. L'alchimie réussie d'une grande tendresse mélangée à des scènes très concrètes dessine le trait d'un témoignage réaliste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2008
Nombre de lectures 159
EAN13 9782296196544
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296054950
EAN : 9782296054950
Folies, raconte-moi
La fabuleuse histoire des Folies Bergère

Aimée Librizzi
Je tiens à remercier, pour l’aide précieuse qu’ils m’ont apportée, mes parents et amis Didier Marchand, Didier Raymond, Tony Librizzi, Marco et Joël Pico, Alfredo Librizzi, Louis Boulanger et Claude Doucé.
A Mamina et Tany pour la femme que je suis devenue
4ème de couverture : dessin Christian Maury
Avant provos
Il est toujours passionnant d’évoquer et de faire découvrir un lieu aussi magnifique que les Folies Bergère.
Le témoignage d’une danseuse qui s’y est produite 21 ans ne peut que nous réjouir.
Le théâtre des Folies Bergère est d’abord un espace où se déploient mille tableaux inattendus, féeriques toujours inoubliables.
Aimée Librizzi a l’esprit et le talent, l’acuité du regard qui permettent de restituer l’atmosphère et le passé de ce lieu prestigieux.
Didier Raymond
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Avant provos Préfacé Aimée s’en va Ma loge Ma dernière Le flocon de neige La femme derrière la danseuse De la scène à la salle Fragson, le fantôme des Folies Loïe Fuller, la fée lumière Edouard Marchand Les frères Isola Clément Bannel Mistinguett et Maurice Chevalier Paul Derval Joséphine Baker Maurice Pico Frédéric Rey Whilly Tell Michel Gyarmathy Micheline Roiné Naissance de la revue Le Cancan Montage de la revue Les Folies sans les revues La Vie Parisienne à Bercy J’arais oublié Le spectacle continue La colère de la robe de cancan Panique chez les costumes Nuits de Folies Bibliographie
Préfacé
L a première fois, que je suis entré aux Folies-Bergère, je n’avais même pas 20 ans, et je m’en souviens comme d’un moment unique et assez extraordinaire. L’entrée dorée et turquoise, le bar avec le tableau de Manet, la salle avec ses passerelles lumineuses, tout ça pour moi était nouveau et vieux. J’avais acheté les programmes souvenirs des revues des Folies chez un vieux bouquiniste juif de Turin, ma ville natale, et j’avais déjà passé des heures et des heures à fantasmer sur les photos de ce lieu mythique. Pour quelqu’un comme moi qui aime le Music-hall, les Folies-Bergère étaient l’apothéose du merveilleux kitch, le Vatican de la revue, le Sacré Graal de la plume et de la paillette.
Plus tard, arrivé à Paris, j’ai voulu aller voir de mes yeux comme un bon pèlerin qui se respecte. Mes collègues, d’autres pauvres artistes débutants comme moi, m’avaient expliqué : je devais acheter seulement un « billet de promenoir à 80 francs », c’est-à-dire rester debout au fond de la salle, puis, quand les lumières baissaient pour le spectacle, demain-der à une ouvreuse une meilleure place, en lui faisant les yeux doux et en soulignant qu’étant un jeune artiste, je n’avais pas assez d’argent pour payer un ticket entier. « Les ouvreuses sont presque toutes des ex-danseuses ». On m’avait dit qu’elles étaient très compréhensives avec les jeunes ! Comme c’est vrai ! Car c’est sur le parterre des Folies que j’ai connu Aimée il n’y a pas si longtemps. Elle connaissait tout de son théâtre, et en parlait comme une maman de son enfant.
Quand j’avais vu la revue pour la première fois en 1977, Aimée était sur scène, avec ses grands costumes et ses jupes à volants, et je l’ai sûrement vue, mais je ne me souviens pas d’elle car j’étais assez époustouflé et distrait par l’opulence du spectacle entier. Par contre, en sortant du spectacle, je me souviens très bien d’un très gros vieux monsieur qui ronflait au dernier rang. Et bien, par la suite, j’ai beaucoup entendu parler de lui, Michel Gyarmathy, par les anecdotes plus ou moins vraies de Frédérique Rey qui travaillait encore à 75 ans dans la même compagnie que moi au Paradis Latin.
C’est donc avec une grande tendresse que j’ai suivi sur ce livre l’histoire d’Aimée, son aventure de 18 ans jusqu’à sa retraite comme danseuse. On dit que le théâtre te bouffe l’âme et c’est vrai ; en tout cas si on a passé tellement d’heures sur les planches d’une scène, on reste avec « le mal de scène » toute la vie, on ne peut pas s’en passer. La jeune fille, la femme, la danseuse qui nous prend par la main à travers ses 40 ans de mariage avec ce théâtre nous raconte, entre les mots et les lignes une longue histoire d’amour. En effet, on ne pouvait s’empêcher d’être fasciné par la poésie de ce théâtre qui avait vieilli comme un vieux magicien dont la baguette était seulement capable de faire apparaître des tableaux poussiéreux, sans âge, figés dans le temps, comme des trompe-l’ œil baroques.


Pour 80 francs, j’avais droit à tout le répertoire du Musée de la Revue, les grands classiques, le best of, Le grand escalier, les fontaines, les plumes, les manteaux et les crinolines dont même pas la vraie Catherine de Russie aurait pu rêver. Mais c’est ça la revue : Un Disneyland pour adultes, une hallucination joyeuse, une indigestion pour les yeux et les oreilles.
Quand plus tard, j’ai eu le droit de découvrir les coulisses, j’étais encore plus émerveillé car l’espace derrière est minuscule, par rapport à ce que l’on voit de la salle.
Les chevaux du manège final étaient garés presque sur rue !
On retrouve dans ce livre beaucoup de personnages de la Belle Otéro à Joséphine Baker, mais les personnages vrais sont deux : Aimée et son théâtre... Son théâtre bien aimé.
Arturo Brachetti
Aimée s’en va
La robe de cancan est dans tous ses états. Elle n’en revient pas. Elle ne cesse de répéter à voix basse : Aimée s’en va, Aimée s’en va...
Elle va le dire au soutien-gorge de strass, puis au smoking, en passant par la très belle robe de parade qui le répète aux costumes hongrois : Aimée s’en va, Aimée s’en va.
Les costumes déjà aux placards, le savaient depuis quelques mois. Aimée était allée les voir pour leur dire adieux. Eux aussi, comme elle, avaient fait leur temps. Ils ne brillaient plus de leurs éclats. La lumière des spots ainsi qu’une revue de parade les avaient eues à l’usure. Les costumes sont la mémoire des succès envolés, dont ils nous content l’histoire...
Et les costumes savaient quelle importance ils tenaient dans sa vie. Et en ce mercredi 28 juin 1989, ils donnèrent une réunion dans le placard principal. Mesdames et Messieurs, ce soir Aimée s’en va, et pour lui témoigner notre amitié, soyons dignes d’elle : faisons un brin de toilette, aérons nos rubans et dentelles, reluisons nos strass et nos paillettes, afin qu’elle puisse être la plus belle le soir de sa dernière.
À son arrivée aux Folies, elle a entendu le théâtre entier frissonner et murmurer...
« Aimée, nous sommes là pour te dire au revoir. Nous sommes tous là... » C’est la scène qui la première lui a dit bonjour « Tu te souviens de ton premier jour ? Tu étais morte de trac, ce jour-là, tu m’as tellement épuisée que j’ai dû faire des efforts pour que tu ne tombes pas. Tes solos de cancan, les émotions les jours de première... » La liste est longue, cela fait plus de 21 ans que nous sommes complices. Que s’est-il passé durant toutes ces années ? Tu as dansé et fait deux enfants. Fallait-il que tu l’aimes ton métier pour tenir tant d’années sans absence et danser avec autant d’ardeur que le premier jour ! « Il faut que je laisse. Il est l’heure de me préparer pour ce soir. »
Puis la salle, la moquette, les escaliers et les recoins les plus oubliés. Dans un brouhaha continu, elle lui disait : « Nous sommes là, nous sommes là ».
Puis la loge lui dit : « Entre, j’ai retiré les poussières sur la table de maquillage. Regarde comme elle est belle ? » Et c’est le cœur rempli de larmes que je me maquille pour la dernière fois.
Ma loge
Ma loge se trouve au 1 er étage. Elle est mon refuge, mon havre de paix et de sérénité.
Oh ! Elle n’est pas bien grande, mais très animée.
Elle contient 10 danseuses, chacune d’elle possède un mètre d’espace, mais c’est là tout leur univers.
Une glace agr

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