Le petit théâtre du farfadet
86 pages
Français

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Le petit théâtre du farfadet , livre ebook

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Description

À quelques kilomètres de Bamako, un campement presque à l'abandon. Un grand chasseur s'est retranché en ce lieu. Il y vit avec sa confrérie. Le Farfadet lui propose un deal : refaire quelques cases pour loger les artistes et lui donner une petite contribution. Le marché est conclu. Mais sitôt qu'arrive l'équipe, notre hôte veut changer les termes du contrat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296468696
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PETIT THÉÂTRE DU FARFADET

LA MESSE EST DITE


Adama TRAORÉ
LE PETIT THÉÂTRE DU FARFADET

LA MESSE EST DITE


Adama TRAORÉ
© La Sahélienne, tous droits réservés.
Siège social : Djikoroni Ouest, Bamako (Mali)
E-mail : sahelienneedition@yahoo.fr
Tél. : + 223 66 79 24 40
ISBN : 978-99952-54-12-4
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Mali, 2011.

Relecture et mise en page : Ségolène Roy
Conception graphique de couverture :



© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56209-7
EAN : 9782296562097

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
50 VOIX


À l’heure du cinquantenaire des indépendances africaines, certains esprits sont en train de tenter de capturer l’énergie des sociétés civiles et des moindres groupes organisés pour les engager dans une « année de festivités ». Nous proposons de laisser la fête là où elle est. De sortir la tête de la fête. Pour nous interroger, débattre, capitaliser, regarder l’Afrique droit dans… ses réalités, construire des projets de société portés par le livre et l’écrit !
« 50 voix » est une collection pour les textes littéraires, les comptes rendus de travaux de recherches, les témoignages, les biographies, la réflexion critique et la protestation citoyenne.

Appel à manuscrits
Si vous avez un projet de ce type à soumettre aux éditions La Sahélienne, envoyez-nous-en un court descriptif par e-mail à l’adresse suivante : collection50voix@yahoo.fr .
Si vous avez des difficultés pour passer au stade de l’écriture, demandez-nous conseil ou faites-vous aider en rejoignant notre atelier d’écriture. Vous pourrez enregistrer vos témoignages oraux et les structurer avec l’appui de professionnels. Pour plus d’information sur nos activités, contactez-nous à cette même adresse e-mail ou consultez la page Facebook de La Sahélienne (onglet « Articles »).
Le petit théâtre du Farfadet
C’était il y a quelques années déjà, après l’arrêt de la Biennale artistique, culturelle et sportive de la jeunesse. Le régime de parti unique vient d’être balayé. Le pays profond, après la Conférence nationale, vient de se doter d’une constitution. Le droit de s’associer est reconnu. À nous de prendre nos destinées en main. Avant, l’État faisait tout, il vendait, comme dirait l’autre, même des cacahuètes.
En ces temps-là, les artistes sortis frais émoulus de l’Institut national des Arts sont déversés dans la fonction publique. Quand, à partir des années 1980, l’État entre sous les fourches caudines des institutions de Bretton Woods, et que les fonctionnaires sont déflatés, les sociétés d’État liquidées – parce qu’elles sont un fardeau pour le peuple –, ceux qui arrivent à passer à travers les mailles du filet sont incorporés, appelés dans l’armée. Quant aux autres, ceux qui ne sont pas « chanceux », qui ratent le concours ou tout simplement ne le passent pas – ils n’en ressentent pas le besoin – ma foi, qu’ils crèvent !
L’Institut ne s’adapte pas, il continue à formater comme cela se faisait auparavant, mais qui s’en préoccupe ? C’est à ce moment-là que commence la révolte du Farfadet. Il se trouve avec une bande de saltimbanques qui veulent bousculer les habitudes. Ils mettent en place la troupe expérimentale de l’Institut. Face à son succès, ils sont sommés de lui trouver un autre nom : ils ne doivent pas y associer le nom de l’Institut. Pourtant ils sont sortis de cette école ! Cette école qui n’a pas pu s’adapter pour leur éviter de devenir des diplômés chômeurs. Ils leur est interdit de répéter dans la salle à moins d’en payer la location. Mais le théâtre ne peut pas se développer sans un lieu, c’est fondamental. Les jeunes se demandent que faire, quand Namory leur propose le jardin de sa villa. Assistant technique français mis à la disposition du ministère de la Culture du Mali, Namory doit son prénom malinké aux jeunes auxquels il enseigne le théâtre, qui le lui ont donné.
Ce diable de Namory a suscité et encouragé des vocations. Entre Le Farfadet et lui s’établit très vite une grande complicité faite d’estime réciproque. Une relation très passionnelle. Quel aurait été le destin du Farfadet s’il n’avait pas rencontré Namory ?
Il faut dire que Namory donne les moyens au Farfadet de faire des essais, quitte à ce qu’il se trompe. Mais assez vite, il veut canaliser et diriger Le Farfadet. Mal lui en prend. Le Farfadet s’échappe. Alors le vieux maître crie au parricide, il livre Le Farfadet ! Car pendant tout le temps où le Farfadet était dans les rangs, consentant tout du maître, les autres le laissaient en paix disant qu’il était sous le parapluie français. Mais quand il commence à tenir tête au parrain, celui-ci l’abandonne. Il est convoqué au ministère. C’est la mutation dans le Nord : « En tant que fonctionnaire, vous concurrencez le groupe dramatique ! » Le Farfadet se voit intimer l’ordre de passer sur les ondes de la radio nationale pour annoncer la dissolution de la compagnie. Quelques jours plus tard, il arrive à Gao. Il va rester durant deux ans dans la région du Nord. Son retour coïncide avec les phases finales de la lutte de ce qu’il est convenu d’appeler les forces démocratiques. Pour accompagner la chute du régime, il joue Bérenger dans Le Roi se meurt ! Le vent de la démocratie balaie la dictature. Il est enfin possible de créer une association.
Le droit d’association, merde ! Il ne faut pas laisser filer cette opportunité ! Le Farfadet monte au créneau, il bat le tambour, rassemble autour d’un statut et d’un règlement intérieur. L’« Hyène » – un collaborateur dont le nom lui vient de la conviction qu’il faut, comme l’animal à la puissante mâchoire, faire preuve de gourmandise et broyer l’os –, appelée, voudrait changer le nom de l’association : « Il faudrait un nom en langue nationale ! » En fait ce n’est pas un problème de nom, notre ami veut se montrer intéressant. Ce qui l’intéresse, c’est de montrer qu’il en sait plus que tout le monde pour défendre ce qui doit lui revenir.
Alors, les gars, l’association est à but non lucratif. Il va falloir trimer pour des convictions, des objectifs, quoi !
Le bénévolat n’est pas dans nos mœurs.
Seuls les imbéciles ne changent pas ! Nous sommes sur le terrain de la culture et entre gens cultivés. Tu ne vas pas nous faire avaler n’importe quoi sur notre tradition.
Je suis ton grand frère. Tu es passé quand, à l’INA ? Et où étais-je en ces temps-là ?

Noble assistance, Le Farfadet va vous relater la naissance de cette association, disons quelques souvenirs. Suite à la création de l’association, le festival est né, et tout le reste de la vie de l’opérateur culturel.
L’idée de créer une association est partagée avec Hakim Froissard. La situat ion au sein de TRACT (Troupe de recherche, d’animation et de communication théâtrale) est cahoteuse. Des rencontres informelles ont eu lieu, des artistes de différentes formations sont prêts à s’émanciper. Les règlements et statuts sont rédigés, des consultations… Il apparaît que la personne du Farfadet dérange. Il faudrait trouver des personnes qui font moins peur !
Les artistes sont en majorité d’anciens élèves de l’INA. Ils estiment un professeur, directeur des études, qui joue du « bondialan ». Aussi une certaine complicité lie cet homme et Le Farfadet.
Le professeur et un autre sont cooptés. Un bureau est mis en place. Quelques jours après, seule une formation de TRACT veut faire partie de la nouvelle association. Les raisons ne manquent pas à celles qui se sont retirées. Mais devons-nous « refuser de laver notre visage parce que nos yeux sont crevés » ?
Cette formation fait du théâtre d’intervention sociale. Nous sommes dans un contexte favorable : le gouvernement a enclenché un processus de décentralisation et de réforme institutionnelle. Dans la stratégie de communication, le théâtre sera utilisé. Nous sommes dans un pays à fort taux d’illettrisme. Une première pi

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