Le théâtre face au pouvoir
295 pages
Français

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Le théâtre face au pouvoir , livre ebook

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Description

Robert Abirached, qui fut critique dramatique au Nouvel Observateur et à la NRF, a retenu, pour composer ce livre qu'il a préfacé et annoté, les chroniques de Renée Saurel concernant les relations du théâtre et de l'Etat pendant une période cruciale, qui vit la réorganisation de la vie théâtrale en France sous l'égide de l'Etat, telle qu'elle fut entamée à la Libération et poursuivie depuis de ministre en ministre... De tous les observateurs qui ont suivi les événements qui ont marqué la scène française entre 1965 et 1980, Renée Saurel est l'un des mieux informés et des plus engagés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 240
EAN13 9782296949324
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE THÉÂTRE FACE AU POUVOIR


Chroniques d’une relation orageuse
(1965 – 1984)
© L’H ARMATTAN, 2008
5-7 , rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-05672-5
EAN : 9782296056725

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Renée SAUREL


LE THÉÂTRE FACE AU POUVOIR


Chroniques d’une relation orageuse

Les Temps
Modernes
1965-1984


Préface et notes par

Robert ABIRACHED


L’HARMATTAN
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR

RENÉE SAUREL (1910-1988)


THÉÂTRE :

Etude historique :
Le Théâtre allemand contemporain. - Paris : La Renaissance du livre, 1975.- 98 p.- Collection Dionysos, petite encyclopédie du théâtre.
Histoire du théâtre allemand de 1920 à 1970.

Pièce de théâtre :
La Fève noire .- Diffusée par France-Culture en 1972.

Traductions et adaptations :
La Nuit Italienne, suivi de Cent cinquante marks et de Don Juan revient de guerre / Ödön von Horvath, trad. de l’allemand par Renée Saurel.- Paris : Gallimard, 1967.- 262 p.- Coll. Du Monde entier. (Cent cinquante marks est parfois intitulée La Foi, l’espérance et la charité.)

Traductions non éditées :
Casimir et Caroline /Ödön von Horvath, trad. Renée Saurel.
Belvédère /Ödön von Horvath, trad. Renée Saurel. (autre titre : Hôtel Bellevue ).
Histoires de la forêt viennoise / Ödön von Horvath, trad. Renée Saurel.

Presse, revues et encyclopédies :
Articles ou chroniques dans les quotidiens ou hebdomadaires : Combat (mars 1947-juin 1951), L’Express (1954-1955), L’Information (janvier 1957-juin 1958), Les Lettres françaises (critique dramatique de 1956 à 1966 et critique de radio et de télévision de 1963 à 1972).
Critiques dramatiques mensuelles dans la revue Les Temps modernes (1952 à 1984).
Plusieurs articles sur le théâtre publiés dans L’Encyclopedia Universalis , dont : Ö d ö n von Horvath, Eugenio Barba et Odin Teatret (1983)

Adaptations pour France-Culture :
De 1945 à 1963 : adaptations de Casimir et Caroline, Belvédère (ou Hôtel Bellevue ) et Histoires de la forêt viennoise de Ödön von Horvath La Nuit aveuglante , d’André de Richaud, Le Christ recrucifié , de Nikos Kazantzaki, Deux hommes au petit déjeuner (ou Lilith ou la comédienne prise à son jeu ) de Karl Witlinger.


ESSAIS :

L’Enterrée vive : essai sur les mutilations sexuelles féminines . Préf. de Simone de Beauvoir.- Genève-Paris : Slatkine, 1981.- 312 p.-
Réimpression des articles parus dans la revue Les Temps Modernes, 1979-1980.
Bouches cousues : les mutilations sexuelles féminines et le milieu médical .- Paris : Tierce, 1985.- 368 p.- Collection femmes et société.-
PRÉFACE
Lorsqu’elle inaugure en 1952 sa collaboration avec Les Temps modernes , Renée Saurel est une belle grande femme, à la quarantaine rayonnante, attentive au monde et volontiers ironique, comme pour adoucir ce qu’avait d’absolu son intransigeance face aux comportements des hommes, à la marche des événements et à l’ordre des choses. Bonne germaniste, dotée d’une solide culture, elle s’était aguerrie en s’occupan d’information culturelle et de critique dramatique dans plusieurs journaux et, fait encore rare à l’époque, en tenant pendant sept ans une chronique consacrée à la radio et à la télévision dans Les Lettres françaises , sur l’instigation d’Aragon. Elle aborde son travail dans la revue de Jean-Paul Sartre en se consacrant pendant les premières années à une analyse minutieuse et fouillée des œuvres et de leur mise en scène, de Pirandello à Strindberg et de Lorca à Audiberti, avec une dilection particulière pour les nouveaux auteurs. C’est autour de 1965, à lire ses chroniques, que se déclare son intérêt pour les aspects institutionnels et politiques de la vie du théâtre : à partir de là, elle alternera critique dramatique et débats politiques et sociaux, d’autant mieux informée sur l’action de l’État et sur la situation du monde théâtral qu’elle a été nommée en 1953 membre de la commission consultative d’aide aux animateurs. Elle y a joué un rôle essentiel jusqu’en 1973, constamment sur la brèche, épluchant impitoyablement documents et déclarations, ferraillant contre les incohérences et les improvisations des gouvernants successifs, attentive aux compagnies et aux comédiens, protégeant de toutes ses forces les générations montantes du Jeune Théâtre. Elle reprendra sa liberté sous le ministère de Maurice Druon, sans attendre la fameuse déclaration où il allait accuser les artistes de se présenter aux guichets de son administration une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l’autre.
Renée Saurel pouvait-elle se douter que son entrée aux Temps modernes allait produire au fil des mois une œuvre critique monumentale, qui n’a pas beaucoup d’équivalents dans la seconde moitié du XX e siècle ? En trente-deux ans de contributions mensuelles de plus en plus riches et fournies (après avoir débuté avec des chroniques de trois à six pages, elle livra des articles-fleuves qui s’étendaient sur vingt ou vingt-cinq pages), elle devint sans avoir l’air d’y toucher l’un des témoins les plus exhaustifs de la vie du théâtre français des années cinquante à quatre-vingt, avec des vues sur l’Europe de plus en plus larges et fouillées. Ses analyses n’étaien pas seulement d’une précision superbe, écrites d’une plume alerte, fondées sur un vaste savoir et un exceptionnel don d’observation : elle a eu la chance de pouvoir les émettre depuis un belvédère sans pareil, d’où elle pouvait s’exprimer avec une totale liberté, en enchaînant comme elle l’entendait comptes-rendus, portraits, tableaux, sans jamais céder aux modes. Impitoyable à l’étalage des vanités et aux compromissions plus ou moins feutrées, alternant selon l’humeur anecdotes, points d’histoire analyses techniques, esquisses biographiques, plaidoyers tour à tour véhéments et chaleureux, il lui arrivait aussi de faire de rapides allusions à sa propre vie, agrémentées de récits croqués sur le vif.
On aura deviné que l’objectivité n’était pas le principal souci qui inspirait la démarche critique de Renée Saurel. Sans rien dissimuler de ses opinions, qu’elle exprimait publiquement quand il le fallait (elle signe en 1960 la « Déclaration pour le droit à l’insoumission et contre la torture dans la guerre d’Algérie », et en 1971, le « Manifeste des 343 femmes pour le droit à l’avortement », par exemple), elle a toujours revendiqué le droit d’écrire sans respecter aucun dogme, en donnant libre cours à ses sentiments et à son tempérament, tout simplement parce que, parlant du théâtre, elle avait conscience de parler de la vie. D’où des polémiques mémorables (dont une, particulièrement vive, avec Roger Planchon), de prises de position librement affichées (elle ne vote pas pour Chéreau au concours des jeunes compagnies de 1967, en expliquant ses réticences), des interventions d’une virulence extrême comme à l’encontre de Robert Hossein. Une seule règle, déclinable en quelques articles : ne se laisser freiner par aucun tabou, ne pratiquer aucune révérence, renoncer aux tiédeurs de la politesse, chaque fois que l’essentiel paraît être mis en cause.
Il faut ajouter que Saurel a bénéficié d’un atout incomparable, en s’engageant dans la critique à un moment où le théâtre était pris d’une ébullition extraordinaire et occupait encore une place centrale dans la société, de 1950 à 1975. Elle a connu successivement les débuts de Jean Vilar au TNP, les premiers pas de la décentralisation sous Jeanne Laurent, la fondation par André Malraux du ministère des Affaires culturelles, l’expérience des Maisons de la Culture, les remous de 1968, la prise du pouvoir par les metteurs en scène dans le sillage de Roger Planchon, l’alternance politique de 1981. Du côté de la création théâtrale, elle a assisté à l’émergence de Beckett, d’Adamov, de Genet, d’Ionesco, entourés d’une pléiade de dramaturges à qui elle portait de l’int

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