Traversées poétiques des littératures et des langues
576 pages
Français

Traversées poétiques des littératures et des langues , livre ebook

576 pages
Français

Description

Les articles de ce volume mettent en exergue une proposition théorique susceptible d'intéresser à la fois les disciplines de la poétique et de la littérature comparée. La traversée poétique des littératures et des langues s'appuie sur ces deux principes, car elle suit le mouvement par lequel un texte va vers un autre texte (transtextualité), mais aussi la manière dont une langue va vers une autre (traduction).

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Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296539525
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La collection du CTEL n°4 THYRSE3 Université Nice-Sophia Antipolis
Traversées poétiques des littératures et des langues
textes réunis par Maria Cristina PÎRVU, Béatrice BONHOMME et Dumitra BARON avec les illustrations de Serge POPOFF
Traversées poétiques des littératures et des langues
Collection THYRSECe numéro est le quatrième d’une nouvelle collection du C.T.E.L. C e n t r e T r a n d i s c i p l i n a i r e d ’ É p i s t é m o l o g i e d e l a L i t t é r a t u r e e t d e s A r t s v i v a n t s de l’Université de Nice-Sophia Antipolis  Qu’est-ce qu’un thyrse ? nous explique Baudelaire : «[...] ce n’est qu’un bâton, un pur bâton, perche à houblon, tuteur de vigne, sec, dur et droit. Autour de ce bâton, dans des méandres capricieux, se jouent et folâtrent des tiges et des fleurs, celles-ci sinueuses et fuyardes, celles-là penchées comme des cloches ou des coupes renversées. Et une gloire étonnante jaillit de cette complexité de lignes et de couleurs, tendres ou éclatantes. Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dan-sant autour dans une muette adoration ?» ********** R e m e r c i e m e n t s  Nous remercions vivement tous les participants au séminaire et tous ceux qui l’ont soutenu.  Nous disons toute notre gratitude à Danielle Pastor, pour son travail minutieux, attentif et attentionné, qui a rendu possible la publication de ces actes en volume.
Traversées poétiques des littératures et des langues
Actes du séminaire de recherche « Bilinguisme, double culture, littératures » organisé par le C.T.E.L. (Université de Nice-Sophia Antipolis) et le D.E.F.F. (Université « Lucian Blaga » de Sibiu) Textes réunis par Maria Cristina PÎRVU, Béatrice BONHOMMEet Dumitra BARONavec les illustrations de Serge POPOFF
© L'HARM ATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00941-4 EAN : 9782343009414
Introduction Maria Cristina PÎRVUBéatrice BONHOMMEDumitra BARONL’identité ne vit que de traverser et d’être traversée. Salah Stétié  Le présent volume réunit les travaux du séminaire de recherche « Bilinguisme, double culture, littératures » qui s’est déroulé conjointement à Nice et à Sibiu entre les années 2009 et 2011, dans le cadre du partenariat scientifique établi entre le C.T.E.L. (Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts vivants, Université de Nice-Sophia Antipolis, France) et le D.E.F.F. (Département d’Études Françaises et Francophones, Univer-1 sité « Lucian Blaga » de Sibiu, Roumanie) .  Ce qui apparaissait au début comme un dialogue : entre deux langues (« bilinguisme »), et deux cultures (« double culture ») s’est avéré être un jeu vivant du multiple, du pluriel vécu dans sa diversité heureuse qui élargit en permanence le champ du possible. Petit à petit, au fil des séances de discus-sions qui suivaient les conférences, une idée s’est imposée de plus en plus : là où il y a l’ouverture vers une deuxième langue, la troisième ne tarde pas à venir. La disponibilité vers une deuxième culture est déjà un pas vers une troisième. Cette idée était en quelque sorte pressentie dans le choix du pluriel du nom « littératures » pour le titre du séminaire et c’est d’ailleurs à travers l’analyse comparée de plusieurs faits littéraires (voir les exemples de 1  Pour plus de détails concernant le déroulement du projet (équipe, axes de recherche, méthodologie, corpus, programme des séminaires), nous vous invitons à consulter le site web disponible à l’adresse suivante : http://grants.ulbsibiu.ro/bilinguisme/index.html. La plateforme électronique du projet, conçue sous forme de blog, comprend des traversées poétiques des langues, des écritures et des œuvres d’art, sous forme de citations, articles, annonces des parutions, entretiens, sujets et notions-clés – autant de pistes proposées à toutes celles et à tous ceux qui s’intéressent au dialogue entre les cultures et les littératu-res : http://projet-bilinguisme.blogspot.ro/.
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INTRODUCTION
Gary, Conrad, Cioran, Pessoa), quele doublenous est apparu comme étant la cellule germinative d’un multiplefoisonnant et enrichissant, ce qui explique le choix du pluriel pour tous les noms présents dans le titre du volumeTraver-sées poétiques des littératures et des langues.  La collaboration entre les deux centres universitaires de recherche est déjà une traversée de l’Europe. Nice et Sibiu sont des villes qui vivent dans la proximité des frontières. Il y a un arrière-plan multiculturel et multilin-guistique dont chacune des deux villes fait l’expérience à sa façon depuis des siècles. Nice est une ville française proche de la frontière italienne et riche de son passé savoyard. Elle asa langue, qui est le nissart, un dialecte de l’occitan, mais elle a aussi, par sa vocation cosmopolite, ses langues : le russe et l’anglais, l’arabe et ses dialectes méditerranéens. Sibiu, capitale européen-ne de la culture en 2007, est une ville de Transylvanie (région de la Rouma-nie, dont le nom se traduit parpays d’au-delà des forêts, étant donnée son origine latine :trans + silva, ae lat. ), une ville proche de la frontière avec la région roumaine de Valachie, au carrefour des chemins culturels et com-merciaux, habitée depuis des siècles par le dialogue de plusieurs cultures et de leurs langues, comme le roumain, l’allemand, le hongrois.  Nice est toujours appeléeNizza par les Italiens, Sibiu est appeléeHer-mannstadt par les Allemands. Les noms traversent déjà une différence. Les chemins qui mènent à ces villes vivent d’ailleurs sous le signe de la traver-sée : pour y parvenir, on traverse les Alpes ou l’on traverse les Carpates. Mais ces similitudes géographiques et culturelles pourraient rester de sim-ples éléments anecdotiques, s’il n’y avait pas une volonté commune de dialogue scientifique, d’étude et d’analyse approfondie de cette réalité qui est de plus en plus la nôtre, de cette réalité européenne et mondiale dont on prend conscience de plus en plus : la réalité dufranchissement créateur des frontières politiques, culturelles et linguistiques, incarnée sous cette forme particulière qui est celle du plurilinguisme et du translinguisme littéraire. Ce qui a véritablement permis l’initiative et la mise en œuvre de ce partenariat entre les deux centres universitaires de recherche, c’est l’intérêt commun pour les différentes problématiques déclenchées par un travail littéraire qui s’effectue à la croisée des cultures et des langues.*  La singularité de ce projet consiste dans le choix d’une approche aussi fidèle que possible de la spécificité du processus littéraire, avec une nette 2 dominante poétique, dans le double, voire triple sens du terme , ce qui la 2  La poétique est une « théorie générale des formes littéraires », s’intéressant aux structu-res littéraires universelles (structures narratives, structures prosodiques…), « une explora-
INTRODUCTION
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différencie des études effectuées dans une perspective politique, historique ou anthropologique, sous l’angle du post-colonialisme ou du multicultura-lisme.  Le titre du volume l’indique, « le bruissement traversier » (évoqué par l’article d’Arnaud Beaujeu) ou « la traversée du mur » (métaphore du chan-gement de langue, dans l’article de Clémence O’Connor) le suggèrent, l’exercice proposé par ce volume est celui de latraversée poétique, une appro-che qui ne vise pas à l’exhaustivité : elle ne veut pas « couvrir » un domaine, mais souhaite le « parcourir », en suivant des chemins obliques (lat.transver-sus,oblique), comme celui de la création, de la traduction, de l’interprétation des textes. Il s’agit de traverser les littératures et les langues par d’autres littératures et d’autres langues, mais il s’agit aussi de traverser les textes par des images, grâce aux dessins de Serge Popoff, graveur.  Les créations graphiques de Serge Popoff rendent visibles plusieurs faces cachées des traversées poétiques. Premièrement, la possibilité du double-sens : la traversée se fait dans le sens de l’aller vers l’autre, mais aussi dans le sens du retour, comme un balancement qui habiterait la main du dessinateur en train de tracer les traits. Les dessins de Serge Popoff ne font pas qu’ « illustrer » ou illuminer les textes du volume ; ils les accueillent aussi, par des mots (noms d’auteurs, bribes de discours) qui s’inscrivent dans l’image, en traversant le mur de la forme, dans une transtextualité extrême.
tion des divers possibles du discours » (Gérard Genette, « Critique et poétique » dans Figures III, Paris, Éd. du Seuil, « Poétique », 1972, p. 11), mais il y a également plusieurs poétiques particulières qui s’intéressent aux choix individuels opérés par les écrivains parmi ces possibles. La poétique n’est pas seulement une « théorie », elle est devenue une méthode d’analyse du texte littéraire, une méthode qui associe la rhétorique et l’herméneutique, une « étude de l’art littéraire en tant que création verbale » (Jean-Marie Schaeffer, « Poétique » dansNouveau Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, Éd. du Seuil, 1999, p. 193). Paul Valéry s’approche du « sens tout primitif » du mot « poétique », lepoieingrec, pour proposer une poïétique (qu’il « n’ose pas » pour le mo-ment appeler comme telle), science du «fairequi s’achève en quelque œuvre », science de «l’action qui fait», une « », une discipline portant sur laexploration de l’esprit créateur production des œuvres de l’esprit (Paul Valéry, « Première leçon du cours de poétique » (1937) dansVariétés V, Paris, Gallimard, 1944, p. 295-322). À partir du travail de Paul Valéry et compte tenu des positions de la Nouvelle Critique, Irina Mavrodin propose « une poïétique/poétique », science du « faireet/oudu dire sur le faire », dans laquelle la théorie (poétique) est vue comme une pratique et la pratique (poïétique) est vue comme une théorie. La poïétique/poétique se propose de décrire l’ouverture de la poïétique (action par laquelle l’œuvre est instaurée) vers une poétique (le dire qui porte sur l’action par laquelle l’œuvre est instaurée), dans la perspective d’un auteur qui prend conscience de sonfaire, la poétique (de l’œuvre) étant considérée comme le résultat d’une poïétique. (Irina Mavrodin,Poieticăşi poeticăCraiova, Editura Scrisul Românesc, 1998, p. 8- [1982], 13).
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