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Description
Informations
Publié par | Encyclopaedia Universalis |
Date de parution | 10 novembre 2015 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782852295476 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852295476
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock
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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis .
Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Vita nova , Dante Alighieri (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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VITA NOVA, Dante Alighieri (Fiche de lecture)
Les datations proposées par la critique situent la rédaction de la Vita nova , premier récit autobiographique en langue vulgaire de la littérature occidentale, entre 1290 (mort de Béatrice Portinari) et 1295. Le livre se présente comme une anthologie de trente et une poésies reliées et motivées par un récit en prose, et assorties de brèves « divisions » résumant le plan et les motifs de chaque texte. Cette forme mixte (le prosimetrum ) a pu être inspirée à Dante (1265-1321) par la Consolatio philosophiae de Boèce ( VI e siècle), et surtout par les vidas et razos qui accompagnaient les textes des troubadours dans les compilations de poésie occitane : ici c’est l’auteur qui se charge de cette tâche. Le projet aurait été encouragé par le « premier ami » de Dante, Guido Cavalcanti, dédicataire implicite du livre. Dans la Vita nova coexistent en fait plusieurs genres : roman, « chansonnier », traité sur l’amour et sur la poésie lyrique (comme dans le chapitre XXV ), composant le bilan d’une expérience de l’amour – où se construit le mythe de Béatrice – et d’une expérience d’écriture qui engagent totalement le sujet comme poète, narrateur et protagoniste.
• La voie d’amour
Le petit livre ( libello ) de la « Vie nouvelle », précise Dante, est un extrait du « livre de la mémoire » où sont inscrits tous les événements de sa vie ; il s’ouvre par une rubrique intitulée Incipit Vita nova . Cette image exclut toute libre remémoration. Cependant le copiste, devenant glossateur, se permet d’abréger le texte, d’y introduire des digressions, voire de le censurer : ainsi la mort de Béatrice – inscrite dès sa première apparition (la « glorieuse dame de ma pensée » renvoie à la gloire céleste des B ienheureux) et annoncée par une succession de prémonitions, factuelles ou oniriques – ne sera pas décrite.
La Vita nova raconte une initiation : la découverte progressive de la nature divine de la D ame amène l’amant-poète à dépasser les rites de l’amour courtois (toujours en attente de signes, même minimaux, de réciprocité) et lui permet d’accéder à un sentiment où la charité chrétienne ( caritas ) sublime l’amitié désintéressée que Cicéron exaltait dans son Laelius . Dès lors la nature de la poésie, « clef de l’interprétation des choses » (D. De Robertis) change radicalement. Scandée par les apparitions de Béatrice, par les rêves, visions et « imaginations » de caractère prophétique où figurent Amour et Béatrice, et régie par le chiffre 9 (dont la signification ontologique est dévoilée au chapitre XXIX ), cette histoire s’organise en trois « matières » successives.
Dans un premier moment l’amour de Dante, tenu secret, se dissimule derrière des « dames écrans », destinataires tout apparentes (dit Dante) de certaines poésies. Mais ces simulacres font jaser, et Béatrice retire à Dante « son très doux salut, en lequel résidait toute [sa] béatitude ». Suit une période de tourments, marqué par des textes d’inspiration cavalcantienne. Dans la deuxième partie, la comédie courtoise n’a plus lieu d’être (le secret est éventé) mais la relation amoureuse, et avec elle la poésie, est bloquée. Au cours d’un entretien avec un groupe de jeunes femmes (« de même que nous voyons parfois tomber l’eau mêlée de belle neige, de même me semblait-il entendre leurs paroles sortir mêlées de soupirs »), Dante découvre que sa « béatitude » réside désormais « en ces paroles qui louent [sa] dame » et écrit la chanson Dames qui avez l’intelligence d’amour , manifeste d’un style nouveau, que Dante citera plus tard au chant XXIV de son Purgatoire .
La troisième période, au chapitre XXVIII , s’ouvre sur la mort de Béatrice, occasion de nombreux textes de deuil.