Les baleines franches
560 pages
Français

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Les baleines franches , livre ebook

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560 pages
Français

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Description

Véritable encyclopédie richement illustrée, ce livre nous plonge dans les mers froides, à la découverte de l'univers passionnant des baleines franches. Un premier volet détaille l'anatomie et la physiologie de ces géants du monde animal, un second déroule l'histoire de leur pêche par pays de manière chronologique, ce qu'aucune histoire de la chasse à la baleine n'avait fait auparavant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 147
EAN13 9782296500785
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Illustration de couverture

Illustration de couverture
huile sur cuivre du XIX e siècle, collection de l’auteur
Titre
Jacques Soulaire







LES BALEINES FRANCHES









Ce volume est le soixante-cinquième
de la collection Kronos
Fondée et dirigée par Eric Ledru
SPM
Copyright

Copyright : SPM, 2012
ISSN : 1148-7933
EAN Epub : 978-2-296-97898-0
SPM 34, rue Jacques-Louvel-Tessier 75010 Paris
www.SPM-Editions.com
Tél. : 01 44 52 54 80 – télécopie : 01 44 52 54 82
Couriel : lettrage@free.fr

DIFFUSION – DISTRIBUTION : L’Harmattan
5-7, rue de L’Ecole-Polytechnique 75005 Paris
Tél : 01 40 46 79 20 – Fax : 01 43 25 82 03 – Site : www.harmattan.fr
AVANT-PROPOS
C’est avec un état d’esprit comparable à celui qui nous avait permis d’aborder lors d’un précédent ouvrage, la saga du grand cachalot, que nous allons ouvrir le registre, tout aussi passionnant, des baleines franches.
Remarquons tout d’abord, que si nous avions décliné le cachalot au singulier, nous emploierons le pluriel pour les baleines franches, car il en existe indiscutablement deux espèces, très proches l’une de l’autre, et encore à condition d’ignorer leur proche cousine, la petite Caperea , un animal extrêmement rare qui, du fait de sa taille, ne peut espérer trouver sa place dans la cour des grands.
Et si nous avons parlé de « chasse » au cachalot, nous emploierons plutôt le terme de « pêche » à la baleine, qui lui est généralement consacré, ne serait-ce que pour rendre hommage à Prévert. Façon de voir les choses, que personne n’explique, car rien ne sépare fondamentalement la capture de ces deux géants des mers.
Si les Anciens avaient fait la différence entre le féroce cachalot et la paisible baleine, il faut bien reconnaître que ce concept relève plutôt de la sémantique.
Ce nom curieux de « baleine franche » n’a pas été donné par les scientifiques, mais par les baleiniers, qui avaient très vite jeté leur dévolu sur un animal peu combatif, dont la nage était particulièrement lente, et qui possédait une couche de lard très épaisse lui permettant de flotter après la mort. C’était la « bonne baleine », celle dont il convenait de s’emparer. Il n’est donc pas étonnant qu’elle fut la premières à susciter la convoitise de l’homme.
Depuis des millénaires, les Esquimaux avaient bien compris l’importance de ces animaux dans leur écosystème, et ils s’étaient rapidement mis à les chasser – pardon : à les pêcher – avec les moyens dont ils disposaient. Les prises étaient rares et ne présentaient aucune menace pour la pérennité de l’espèce.
Il faudra attendre le douzième siècle, pour voir les Basques poursuivre ces baleines dans les eaux du golfe de Biscaye, après avoir constaté leurs échouements sur leurs côtes. Mais leur pêche ne se montrera jamais dévastatrice.
Elle ne se transformera en un véritable massacre que quatre siècles plus tard, lorsque les pêcheurs de morue les découvriront par hasard dans l’estuaire du St. Laurent, autour de Terre-Neuve et dans les baies du Spitsberg.
Dès qu’elles seront repérées dans l’hémisphère Sud et dans le Nord Pacifique, elles seront alors décimées, au sens littéral du terme.
Très recherchées pour leur huile et leurs fanons, elles ne seront plus harcelées que lorsqu’elles deviendront trop rares pour assurer la rentabilité des expéditions.
En dehors de leur aspect, qui les fait reconnaître entre toutes, les baleines franches nous font entrer dans un monde très différent de celui du cachalot. Nous ne sommes plus dans les mers tropicales, avec leur cortège d’aventures toutes plus ou moins liées aux îles paradisiaques du Pacifique, bordées de sable blanc et de palmiers, mais dans un univers de glace, de neige, de brouillard et de brume, sous des latitudes extrêmes, où le blizzard et les tempêtes font partie du quotidien. Enfin, le légendaire Moby Dick, n’est plus là pour nous transporter dans son univers mythique, et nous attendons toujours que les débonnaires baleines franches trouvent leur panégyriste qui saura nous transporter dans la fantasmagorie d’un monde reconnu pour être le plus inhospitalier de notre planète.
De tous les hommes qui ont voué leur vie à la traque de ces énormes créatures, les baleiniers polaires différaient profondément de ses collègues que l’on aimait qualifier de « vagabonds des mers du Sud. » Ils naviguaient dans des mers souvent inconnues dans lesquelles la limite des glaces variait d’une année sur l’autre, bien qu’ils ne les fréquentaient que pendant les mois d’été considérés comme les seuls praticables. Bien sûr, ils pouvaient espérer revenir passer l’hiver dans leur famille, mais ils étaient toujours tenaillés par la crainte de faire une mauvaise campagne, ou d’être la victime d’un accident, au pire d’un naufrage. Et, si le froid représentait leur plus grand ennemi, avec son cortège de gelures et d’affections cutanées, il pouvait s’accompagner de l’insidieux scorbut qui faisait, beaucoup trop souvent, de sérieuses ponctions dans les équipages.
Les campagnes, du moins dans les premiers jours de la pêche, se terminaient relativement tôt dans la saison. Les navires revenaient au port dans le courant du mois d’août, pouvant alors être armés au commerce pendant l’hiver. Par la suite, ils demeureront plus longtemps sur leurs zones de pêche et, revenant plus tard, ils passeront l’hiver au sec. On en profitait alors pour examiner leurs coques. Au printemps suivant, le cycle reprenait avec les préparatifs d’une nouvelle campagne.
Le jour du départ était le signal d’une grande fête surtout en Écosse. Équipages, famille et amis avaient coutume de se réunir à bord. On buvait et on dansait tard dans la nuit. Les femmes ornaient le gréement de longs rubans de couleur verte ou rouge, confectionnés au cours de l’hiver. Lorsque les invités étaient tous descendus à terre, les capitaines donnaient l’ordre de quitter le quai, et de se mettre à l’ancre, à quelques encablures du rivage, de façon à limiter les risques d’une désertion encore possible.
Peu de temps après l’appareillage, les travaux commençaient. L’étanchéité des tonneaux était soigneusement vérifiée, les chaloupes étaient armées par leurs patrons, les lignes soigneusement lovées dans leurs bailles par les harponneurs. Elles se composaient de lignes de harpon dites blanches, faites de chanvre de la meilleure qualité, de 2,¼ inches de diamètre pour une longueur d’une d’une trentaine de pieds, et de lignes dites noires, nettement moins souples puisque passées au goudron, de même diamètre, mais nettement plus longues, atteignant entre 200 et 250 yards. Chaque harponneur préparait quatre ou cinq bailles.
Les équipages de ces baleiniers polaires devaient posséder une constitution robuste et une résistance à toute épreuve. Mais, le Grand Nord, même considéré comme un univers particulièrement hostile, a toujours captivé les esprits et la plupart de ceux qui avaient effectué un premier voyage dans ces hautes latitudes, n’avaient jamais manqué, par la suite, une seule saison de pêche, tout du moins lorsque leur condition physique le leur permettait.
Le simple matelot était typiquement un homme fruste, mal dégrossi, plein de superstitions, ignorant totalement la notion de confort, même le plus élémentaire.
Quant au capitaine, il devait posséder de sérieuses facultés d’observation et savoir interpréter le moindre petit signe annonçant de subites perturbations météorologiques. Toute erreur, toute tentative d’exploration trop téméraire pouvait signifier l’immobilisation de son navire par les glaces, parfois sa destruction, donc une mort prévisible à plus ou moins long terme. S’il devait se montrer excellent navigateur, bon gestionnaire, et habile médecin, il s’adonnait souvent à l’étude des minéraux, de la faune ou de la flore locale. Souvent, les armateurs lui imposaient de se faire seconder par un « pilote des glaces. »
Imaginons ces hommes qui, dans les premiers jours de l’aventure arctique, embarquaient sur des navires mal conçus pour résister aux tempêtes et aux glaces. Ajoutons l’incertitude du lendemain, l’effroi provoqué par une navigation dans la brume ou sous un ciel envahi d’étranges lueurs, l’inquiétude causée par des superstitions d’origine immémoriale, telles celle du narval aux propriétés magiques, ou du morse dont les défenses n’existaient que pour mieux pouvoir renverser leurs chaloupes. N’oublions pas le renard porte-malheur, comme le lapin l’est encore de nos jours chez les Bretons. Par contre, les ours étaient censés amener la bonne fortun

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