Bod, c'est l'onomatopée, qui formée par le gonflement des joues, exprime un mouvement d'humeur. En découle le verbe bouder, mais aussi boudeur, bouderie ou encore boudeuse : ce siège à deux places où l'on tourne le dos à l'autre occupant. Une onomatopée qui donne aussi le mot boudoir, plus célèbre pour le gâteau du même nom que pour le salon intime qui nous intéresse ici.
En 1740, les femmes de la noblesse française, avides d'une intimité et d'une indépendance que les hommes leurs refusent, créent les premiers boudoirs. Des pièces discrètes et coquettes où elles peuvent recevoir leurs visiteurs et rédiger leur correspondance. Un boudoir qui devient rapidement un lieu de frivolité, où les soupirants succèdent aux lettres enflammées. Au fil du temps, le froufrou s'étiole et l'on confond cet espace avec la salle de bains. Pendant l'entre-deux-guerres, il perd ses lettres de noblesse et devient un simple meuble coiffeuse, utilisé par les danseuses et les meneuses de revue des grands boulevards parisiens. Les années 50 sonnent le glas de celui-ci, vaincu par l'arrivée de la salle de bains moderne avec notament son eau (presque) courante.