Championnats sportifs
71 pages
Français

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Championnats sportifs , livre ebook

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Description

L'univers des championnats sportifs est plein de disparités, de confusions, de contradictions, de luttes d'influences. Issu de la culture technologique du XXe sièlce, le modèle des championnats est en décalage avec l'individualisation qui se développe au XXIe siècle. Son devenir n'est pas assuré.

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Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336894959
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces et Temps du Sport
Collection « Espaces et Temps du Sport »
dirigée par Jean Saint-Martin et Thierry Terret
Le phénomène sportif a envahi la planète. Il participe de tous les problèmes de société, qu’ils soient politiques, éducatifs, sociaux, culturels, juridiques ou démographiques. Mais l’unité apparente du sport cache mal une diversité aussi réelle que troublante : si le sport s’est diffusé dans le temps et dans l’espace, s’il est devenu un instrument d’acculturation des peuples, il est aussi marqué par des singularités locales, régionales, nationales. Le sport n’est pas éternel ni d’une essence trans-historique, il porte la marque des temps et des lieux de sa pratique. C’est bien ce que suggèrent les nombreuses analyses dont il est l’objet dans cette collection créée par Pierre Arnaud qui ouvre un nouveau terrain d’aventures pour les sciences sociales.
Dernières parutions
Marc BARREAUD et Alain COLZY, Les verts, L’été du football stéphanois (1972-1978), 2015.
Matthieu QUIDU, Épistémologie du corps savant. Tome 1. Le chercheur et la description scientifique du réel, 2014.
Matthieu QUIDU, Épistémologie du corps savant . Tome II. La recherche scientifique comme expérience corporelle , 2014. Christelle MARSAULT et Sabine CORNUS, Santé et EPS : un prétexte, des réalités , 2014.
Marc BARREAUD et Alain COLZY, Le Stade de Reims, Les années tango (1971-1979), 2013.
Jean-Yves GUILLAIN, Histoire du golf en France (1856-1939) Volume 1 Le temps des pionniers, 2013.
Jean-Yves GUILLAIN, Histoire du golf en France (1856-1939) Volume 2, Le temps de l’institutionnalisation, 2013.
Titre
Pierre C HIFFLET











CHAMPIONNATS SPORTIFS,

ENCHEVÊTREMENT DES OBJECTIFS ET STRATÉGIES
Copyright



A UTRES PUBLICATIONS

Sociologie politique et économique du sport, Grenoble, Sciences, 1999

Idéologie sportive et service public en France Mythe d’un système unifié,
Presses Universitaires de Grenoble, 2005
















© 2020, L’Harmattan
5-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89495-9
INTRODUCTION
Dès son émergence au cours du XIX e siècle, le « sport moderne » se distingue des pratiques corporelles ludiques antérieures. C’est ce que mettent en évidence les travaux des historiens, dont ceux qui, en se référant au sport de compétition en tant que modèle moteur, ont théorisé les caractéristiques marquantes de son originalité et de son développement. Guttmann 1 en a recensé les aspects distinctifs : égalité dans l’accès à la compétition, quantification, spécialisation, quête des records, organisation… et insiste sur le remplacement du sacré par le séculier, grâce à l’organisation rationnelle d’une même culture corporelle et sociale imposée à toute l’humanité par le système fédéral. Ehrenberg 2 , dans son analyse du lien entre performance personnelle et autonomie sociale, a montré comment le sport de compétition, en favorisant le culte de l’excellence, fait des champions des symboles de réussite individuelle, et, sans insister sur les contraintes et les objectifs particuliers imposés par le système des championnats, a souligné la mise en scène des compétitions permettant de contrôler la masse des spectateurs en lui transmettant des valeurs d’ordre et de rationalité. Elias et Dunning 3 ont expliqué ce qui différencie le sport de compétition des formes traditionnelles d’affrontement corporel, en rappelant qu’il n’a « ni fonction rituelle ni finalité festive », qu’il « repose sur l’égalité des chances entre joueurs, dont l’identité sociale, le temps de la compétition, est gommée », et que, malgré ses propres espaces (stades, gymnases…) et ses propres règles, il assume une fonction sociale de type cathartique consistant à « réduire la violence » exprimée auparavant dans les guerres, « tout en développant une éthique de la loyauté » ; analyse qui fait du sport de compétition une activité en apparence éloignée des contingences sociétales. Vigarello 4 a, lui aussi, mis en évidence, à l’aide d’une approche historique de la culture corporelle, les différences du sport moderne , celui des championnats sportifs, avec les pratiques corporelles anciennes, tout en montrant comment le sport moderne a généré des mythes, dont celui de la méritocratie sportive, qui ont pris place dans l’imaginaire universel. Par la suite, Darbon 5 , dans une approche à la fois évènementielle et anthropologique, a montré comment le sport moderne s’est installé de façon plus ou moins facile dans des sociétés éloignées de la culture anglo-saxonne pour, finalement, susciter un engouement presque universel.
Des travaux sur le sport français apportent aussi des connaissances sur la structuration progressive de la pratique sportive au plan national. Parmi ceux qui ne sont pas repris dans la suite de cet ouvrage, rappelons l’analyse anthropologique de Bruant 6 explicitant la mise en forme de l’effort physique dans la course de vitesse pour produire des rites sur lesquels se fondent les pratiques d’entraînement et de compétition. Citons aussi la première publication coordonnée par Terret 7 sur l’ histoire des sports montrant comment les pratiques sportives oscillent entre traditions et enjeux politiques et économiques et constituent une culture de masse, véritable miroir de la société française. Publication complétée par de nombreuses autres, souvent en collaboration avec d’autres historiens, dont celle avec Saint Martin 8 montrant comment le sport (et l’éducation physique) a participé à la structuration des identités nationales au cours de la période de l’entredeux-guerres. De son côté, Callède 9 a proposé une histoire de l’intervention progressive de l’administration française dans le développement des pratiques sportives mettant en place une coopération étroite permettant au système fédéral de conserver une autonomie de façade et au pouvoir politique de réorienter la conception des championnats. De même, Chifflet 10 , dans un ouvrage précédent plutôt destiné aux étudiants, a analysé l’ensemble de l’organisation du sport français à travers ses modalités de fonctionnement et montré comment l’évolution de l’offre sportive, en termes de pratique et de spectacle, est la conséquence des objectifs et des stratégies d’acteurs divers, qu’ils soient institutionnels, associatifs, publics ou commerciaux.
Sport moderne et championnat
Si ces publications, et beaucoup d’autres, éclairent de façon pertinente la compréhension des pratiques sportives, elles acceptent, de fait, une forme de globalisation de ce que l’on dénomme le sport moderne . Or, les championnats sportifs ne sont pas l’ensemble du sport, terme qui est un mot-valise englobant des pratiques diverses : épreuves organisées par des instances dirigeantes sous forme de championnat, coupe, jeux olympiques, meeting, tournoi… ; modalités individualisées, souvent rassemblées sous le terme de loisir sportif, qui dépendent de l’auto-organisation ou de services associatifs ou commerciaux ; pratiques corporelles « sociales » dont la caractéristique est d’avoir une finalité extérieure à elles-mêmes : rééducation, thérapie, intégration, éducation. Les championnats ne sont qu’une conception particulière des pratiques sportives, avec une histoire et des règles spécifiques, développée au sein d’un système longtemps apanage des fédérations et du comité olympique avant d’être investi par les pouvoirs politiques et des organismes commerciaux.
Conception idéalisée par ses apologistes qui lui attribue tout un ensemble de vertus : humanisme, accomplissement, maîtrise de soi ; performance, effort, dynamisme ; éducation, citoyenneté, socialisation, santé ; spectacle, rencontre… Idéalisation qui définit les championnats comme une simple série d’épreuves respectant des règles universelles ne subissant que des ajustements réglementaires pour l’adapter à des catégories d’usagers (âge, sexe, distance, durée, matériel…). Idéalisation qui attribue aux championnats sportifs des vertus multiples, y compris lorsqu’elles sont contradictoires entre elles, permettant à chacun d’évoquer la notion de rencontre pour définir une confrontation, affirmer que le principal est de participer et tout mettre en œuvre pour vaincre, parler de fraternité et considérer les concurrents comme des adversaires, réaliser une performance et déclarer développer sa santé, parler d’intégration sociale et oublier le principe de hiérarch

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