D un sport perverti au "sport plaisir"
143 pages
Français

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D'un sport perverti au "sport plaisir" , livre ebook

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Description

Le contexte de la médiatisation croissante des épreuves sportives n'est pas sans influence sur les pratiques de l'élite et celles de nombreux sportifs, dont les enfants. Cet ouvrage vise à présenter une synthèse critique des diverses dérives du milieu sportif, que ce soit l'influence de l'argent ou l'exploitation des résultats pour le prestige politique. Est-ce en réaction à cet état de choses que l'on a vu se développer un grand nombre de pratiques nouvelles de sport dit "libre", de "sport plaisir"?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 279
EAN13 9782336267302
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296004580
D'un sport perverti au "sport plaisir"

Jacques Personne
A Raymonde,
En hommage à mes amis disparus,
Au Professeur Jacques Villiaumey, Président de la Ligue Internationale contre le Rhumatisme, qui a bien voulu enrichir deux précédents ouvrages de précieuses préfaces.
Au Professeur Hugues Gounelle de Pontanel, Président de l’Académie Nationale de Médecine 1983, qui a bien voulu m’honorer d’une collaboration que je n’aurais osé espérer.
A Roger Antoine, Capitaine de l’Equipe de France et d’Europe de basket-ball et à notre ami commun Aimé Gravas, Champion de France, International, fidèles soutiens pour la défense des droits de l’enfant dans le sport.
«Notre rôle n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie».
Albert Londres
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace En hommage à mes amis disparus, Epigraphe PREMIERE PARTIE - MAIS OU SONT LES NEIGES D’ANTAN ?
ASSISTANCE A SPORT EN DANGER FRIC ET SATURATION TROP VITE, TROP HAUT, TROP FORT
SECONDE PARTIE - L’ENFANT VICTIME
LORSQUE EST COUPE LE BLE EN HERBE ET DANS LES TETES ? DOPAGE TOUJOURS LE FANATISME DE LA PERFORMANCE ENGENDRE LE FANATISME DES COMPORTEMENTS MESSAGES A CEUX QUI NE VEULENT PAS SAVOIR
TROISIEME PARTIE - LES RESPONSABILITES
RESPONSABILITES D’INSTITUTIONS RESPONSABILITE DE MEDECINS UNE REMARQUABLE INITIATIVE MINISTERIELLE... ET UNE AUTRE... DES PRISES DE POSITION POSITIVES CONSEILS AUX PARENTS
QUATRIEME PARTIE - LE SPORT POUR L’ENFANT
QUELLE EPS ? QUEL SPORT SCOLAIRE ? LE SPORT « PLAISIR »... ADDENDA CONCERNANT LE JUDO OFFICIEL
NOTES BIBLIOGRAPHIE
PREMIERE PARTIE
MAIS OU SONT LES NEIGES D’ANTAN ?
ASSISTANCE A SPORT EN DANGER
Les anciens représentaient «la Vérité» toute nue. Pour permettre à chacun de l’habiller à sa guise, ont plaisanté les humoristes. Est-ce en ce sens qu’Apollon, Dieu du Sport, nous est présenté dans le plus simple appareil ?
En 1948, Etienne Lalou, commentateur sportif à la télévision et homme de talent auteur de nombreux ouvrages, publiait « Les règles du jeu », travail qui fût présenté par l’association humaniste « Peuple et Culture » comme une violente satire de l’organisation actuelle du sport, pourri par l’argent, grands clubs, fédérations spécialisées, joueurs professionnels, exploiteurs du sport. Extrait : «Tout est à refaire, y compris les fondations. Je dirai plus : les fondations surtout. Ou le sport continuera à vivre pendant quelques dizaines d’années sur les données actuelles qui ne peuvent fatalement le mener, à travers une décomposition déjà amorcée, qu’au gâchis et à la ruine ; ou bien comme il arrive parfois dans les cas dits désespérés, au moment où les coupables ont pris la fuite, où les victimes résignées n’attendent plus qu’un miracle et où la voix du berger peut enfin se faire entendre, la justice et le bon sens triompheront : une nouvelle nuit du 4 août arrachera le sport hors du cercle infernal de l’argent où l’ enferment ses exploiteurs...» 1 .
Dans le préambule au Manifeste de l’UNESCO sur le Sport, celui-ci «...favorise les rencontres entre les hommes dans un climat de sincérité et de joie... il éveille en eux le sens de la solidarité, de l’action généreuse... pratiqué avec «fair play»... il constitue un remarquable moyen d’éducation».
Une autre tonalité fut perceptible lors des Assises Nationales du Sport qui, à l’automne 1994, réunirent à Strasbourg non seulement des édiles, mais plusieurs centaines de représentants d’associations diverses. 128 de ceux-ci purent être consultés. 125 d’entre eux (97 %) répondirent «OUI» à la question : « Existe-t-il une rupture entre l’idée que l’on se fait du sport et la réalité » ? Ces Assises étaient réunies sur le thème « Assistance à Sport en Danger ».
Il ne saurait en être autrement avec l’aggravation de la situation critiquée déjà par Etienne Lalou, par suite de la montée en puissance de l’influence de l’argent, de concert avec l’exploitation politique des résultats sportifs.
Celle-ci apparaît comme ayant été, aussi, des premières influences pernicieuses. Certes, de longue date, un vieux fond de chauvinisme bien conditionné a conduit les communautés, et les peuples, à s’approprier les victoires, y compris celles des stades, mais le phénomène était resté limité, occasionnel. Dans les années 50, à l’initiative des pays de l’Est, bientôt suivis par ceux de l’Ouest, la recherche des résultats sportifs va être planifiée et les palmarès désormais considérés comme éléments de choix pour l’audience des Nations sur la scène mondiale. Les médailles vont ainsi être exploitées pour le prestige politique par les Etats et les politiciens. Alors que la Charte Olympique précise que les Jeux sont ouverts à des individus et non à des Nations, la regrettable opération médiatique de «totalisation des médailles» va transformer les stades en lieux de confrontation entre pays, c’est-à-dire en « Affaires d’Etats ». Cela sera vrai non seulement pour les Olympiades mais aussi pour toutes les grandes compétitions internationales. Ainsi, n’ont jamais pu aboutir les diverses propositions qui, comme celles du Président de la Finlande, Monsieur Koiristu, visaient à ce que soient abolis les hymnes nationaux, lors de ces manifestations.
Expert en langue française, et s’intéressant au sport de longue date, Bernard Pivot a la nostalgie critique : « Retrouver les Jeux à Athènes est assez enthousiasmant, même si on sait que l’olympisme s’est adapté au monde d‘aujourd’hui. Il n’a rien à voir avec celui de Coubertin, ni avec celui d’il y a vingt ans. Maintenant l’olympisme est politique, professionnel, marketing, publicitaire et nationaliste. Je n’aime pas beaucoup voir tous ces athlètes saisir ces drapeaux... Les athlètes se recouvrent d’un châle immense avec l’emblème de leur pays. Je comprends la joie du vainqueur mais passer au distributeur d’oriflammes pour ces tours d’honneur... Il y a un réflexe nationaliste regrettable ». ( Trop de Nationalisme — L’Equipe 25/08/2004 ).
Que le drapeau, symbole important dans les circonstances critiques, ait vu sa place dans un stade au centre de doctes palabres et controverses, a suscité l’ironie de l’écrivain et journaliste suédois Per Olof Enquist. Il a choisi le mode satirique pour évoquer la décision historique du Comité International Olympique (C.I.O) d’exclure la Rhodésie des Jeux de Munich en 1972. Dans son ouvrage, « La cathédrale olympique » 2 , il rappelle tout d’abord que les Etats africains étaient d’accord pour la participation de la Rhodésie, Etat raciste à l’époque, à condition que celle-ci se présente comme «colonie britannique», avec hymne et drapeaux correspondants. Cette condition qui paraissait humiliante et irrecevable fut pourtant acceptée par la Rhodésie, à la surprise générale.
Per Olof Enquist approuve cette décision et la justifie : « Après coup leur argumentation se révèle d’une logique implacable. Du point de vue politique le plus importante est de participer. Le reste, les histoires de drapeaux et d’hymnes ne sont que des conneries. Depuis maintenant des dizaines d’années des esprits éclairés et radicaux considèrent ces emblèmes nationalistes comme les restes fossiles d’une absurdité, et cela surtout dans le contexte olympique. Pourquoi alors ne pas revendiquer justement cette absurdité ? Si ce morceau de tissu bariolé enfilé sur un bâton n’était qu’une invention ridicule, à quoi bon alors se laisser humilier jusqu’à manquer volontairement les jeux olympiques sous le simple prétexte que l’on arbore les mauvaises couleurs ? C’est ainsi qu’à son arrivée à Munich le chef de la délégation rhodésienne déclara gaiement devant une presse stupéfaite et indignée qu’ils étaient disposés à se présenter sous n’importe quel foutu drapeau, y compris le drapeau pirate, le drapeau scout, le drapeau russe ou l’Union Jack. De toute façon tout le monde savait d’où ils venaient» .
Per Olof Enquist explique ensuite que c’est cette déclaration rhodésienne qui provoqua la dé

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