Renault et Elf dans la course

Benoit Casaert

Description

La course automobile a été marquée par le tandem Renault-Elf pendant plusieurs décennies. Au croisement de l'histoire, de l'économie et du sport, ce livre retrace l'histoire exceptionnelle de cette alliance. Il montre que les pétroliers ont joué un rôle moteur pour sponsoriser les constructeurs dans les différentes épreuves de compétitions automobiles. Après Shell, le pétrolier public Elf prend la suite, sous l'impulsion du général de Gaulle. Deux entreprises publiques, Elf et Renault, pas destinées à s'associer à l'origine, finissent par nouer une relation très forte à partir de 1968 qui durera jusqu'au début des années 80. Le pétrolier Elf finira par s'éloigner de la compétition automobile au profit de la voile.

Sujets

• Économie
• Sport

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 21 avril 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782336898599
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre


Benoît CASAERT






RENAULT ET ELF DANS LA COURSE


Histoire d’une association pour le sport automobile

1959-1982
Copyright



***






















© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89859-9
Sous la direction de :
M. Dominique BARJOT – Professeur, Sorbonne Université
REMERCIEMENTS
Je remercie tout particulièrement les personnes suivantes qui m’ont aidé ou accompagné durant toute ma thèse : Dominique Barjot, mon directeur de recherche, à qui je dois tout pour avoir accepté mon sujet de thèse et pour son dévouement à m’accompagner tout au long de ma recherche.
Anne Dalmasso, qui a bien voulu présider mon jury et qui a, à ce titre, toute ma profonde reconnaissance. Catherine Vuillermot, qui a eu la gentillesse d’accepter de devenir rapporteur général de mon jury. Claude Dietchschy, non présent en séance, mais qui a porté un intérêt à mes travaux. Michel Margairaz, que je remercie très sincèrement de l’intérêt renouvelé à maintes reprises pour ma recherche.
Je tiens à remercier également Jacques Olivier Boudon, tout le personnel de l’École Doctorale ED II dont Fedoi Chafic. Je remercie également mes anciens professeurs et maitres de conférences de licence : Lucien Bély, Yann Le Bohec, Olivier Chaline, Frédérique Lachaud, Marie-Françoise Vajda et Nathalie Duval.
Je remercie également les anciens de la Régie Renault : le P.D.G. Bernard Hanon, Jacques Poisson, Jean-Claude Muller, Gérard Larrousse, Christian Contzen, Bernard Dudot, Jean-Pierre Boudy, Michel Têtu, Jean Coquery, Patrick Jean, Pascal Santoni-Guérin, Gérard Gerriet, Bernard Duffort, Jean-Pierre Bétestat et Yves Legal. Je remercie l’ancien directeur sportif de la Société des Automobiles Alpine, puis Alpine-Renault, Jacques Cheinisse. Je remercie les archivistes du Groupe Renault : le conservateur Luc Byleveld, chez Renault Histoire & Collection, Renault Classic depuis 2011 et Yves Dubreuil, Jean Bral et Bernard Lical chez Renault Histoire.
Je remercie aussi les anciens du Groupe Elf : Le directeur général d’Elf-ERAP Jean Méo, Jean Chapon, Paul-Bernard Sauvaigo, François Guiter, François-Xavier Dehaye et son épouse Odile qui m’ont apporté une aide indispensable, Monique Maigne qui m’a été d’un très grand secours, Jacques de la Béraudière qui m’a donné des informations de la plus haute importance, et Benoît Richard.
Je remercie Philippe Dollin, l’ancien adjoint de Jean Girous au Service Compétition de Shell-Berre puis Shell France, puis rédacteur en chef de la Route Shell . Je remercie Tico Martini, le P.D.G. de Martini Racing. Je remercie Jean-Marc Chaillet, l’ancien chef de publicité de l’agence Synergie. Je remercie le réalisateur Jean-Claude Guiter, fils de l’illustre François Guiter, de m’avoir prêté les mémoires non encore publiées de son père. Je remercie également les deux archivistes de Total : Camille Grand-Dewyze et Rodrigo Anta qui lui a succédé, pour leur aide très précieuse. Je remercie aussi les anciens pilotes suivants : Jean-Pierre Hanrioud, Jean-Pierre Jabouille et Jean Ragnotti. Mention spéciale au secrétaire général de Berlinette Mag Pierre Veneau, qui a fait usage de ses connaissances encyclopédiques sur la Société des Automobiles Alpine et l’histoire de la compétition automobile française, pour m’aider dans mes recherches.
Je remercie aussi les conservateurs de la BnF, la Société A.F.A.V.A. et son P.D.G. Alain Boisnard.
En dehors des sociétés, je tiens à remercier très chaleureusement mes amis les plus proches : mon ami d’enfance, Victor Pelletier et sa charmante épouse Marie, mes deux grandes amies d’université : Camille Désiré et Justine Lossignol, mes deux grands amis d’université, Thomas Hudjsa et Simon Vacheron et mes deux meilleures amies en dehors de l’université, Audrey Belaud et Marjolaine Charbonnier.
Enfin je remercie très profondément les membres de ma famille qui m’ont aidé et soutenu aussi bien financièrement que moralement tout au long de mes très longues études : ma très chère grand-mère maternelle, Suzanne Potet, mon très cher grand-père maternel, Serge Potet, ma très chère mère, Martine Casaert, et mon très cher père, Patrick Casaert.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
«  La Régie Renault s’est engagée en Formule 1 aux côtés d’Elf, non pas pour la beauté du sport en lui-même. La Formule 1 donne à la Régie Renault une image de haute technicité. Elle permet de faire connaître Renault aussi bien en Afrique du Sud, qu’en Amérique latine » 1
Dans ce film interne à la Régie Renault datant de 1979, Bernard Hanon montre les motivations de son entreprise et de son partenaire la Société Nationale Elf Aquitaine (S.N.E.A.), à faire de la compétition automobile. La raison principale de s’investir en compétition évoquée est la «  haute technicité », autrement dit la Recherche-Développement. Il s’agit de manière officielle de préparer la voiture de demain avec l’idée sous-jacente que la compétition automobile constitue un excellent banc d’essai pour les futures technologies mises en place sur la voiture du futur. Il ne s’agit pas de courir en Grand Prix pour le panache comme Ferrari, mais pour assurer une bonne image de marque à l’entreprise, en d’autres termes, à des fins markétings 2 . L’importance des débouchés sur les marchés internationaux est aussi clairement mise en avant.
Par ailleurs, une précédente recherche de Master qui portait sur Renault et la compétition automobile nous a révélé que la compétition automobile était un vecteur d’image de marque, et que ce fait était essentiel pour Renault, grand constructeur depuis «  les temps héroïques » 3 des premières courses automobiles. Or, durant la période étudiée dans notre mémoire de Master 2 (1963-1985), c’est le pétrolier Elf qui a joué un rôle moteur dans le grand retour de l’automobile française à la haute compétition et en particulier de Renault. Dès lors, notre future recherche nous amènera à poursuivre notre étude de la compétition automobile au plus haut niveau entamée avec Renault. Le processus de création d’une automobile de compétition anticipe sur ce que sera le processus de création d’une voiture courante. Il y a là un processus technique et une avance du point de vue organisationnel dans les projets de création de voitures de compétitions. Ces derniers ont ouvert la voie à une autre façon de concevoir l’automobile pour le plus grand nombre.
Or c’est l’industrie pétrolière et en particulier Elf 4 qui ont été l’élément moteur d’une redéfinition des rôles entre l’industrie automobile et ses partenaires dans le processus de création automobile. Ainsi, pour comprendre, les raisons de l’implication d’Elf dans la haute compétition, il convient d’étudier les trois fonctions motivant le soutien à la compétition automobile dans un grand groupe pétrolier. Tout d’abord, première fonction, le markéting sert à promouvoir l’image de marque de l’entreprise pour vendre de nouveaux produits ou de nouvelles prestations. Ensuite, la recherche-développement, deuxième fonction, suppose l’élaboration de nouveaux matériaux, de nouveaux procédés et de nouveaux produits. Enfin, troisième fonction, le mécénat consiste à soutenir des activités non productives en elles-mêmes, comme le markéting, afin de promouvoir l’image de l’entreprise.
Par ailleurs, la réalisation de ce mémoire de Doctorat a été particulièrement ardue en raison de la difficulté d’accès aux sources. Tout d’abord, concernant Renault, les archives du Département historique de Renault Histoire & Collection 5 situées au Plessis-Robinson sont fermées depuis juin 2011. En effet, le poste de l’ancien directeur des Archives, Luc Byleveld, n’a pas été renouvelé depuis son départ à la retraite. Ainsi, il a été nécessaire de consulter le fonds d’archives de l’Association Renault Histoire située à Boulogne-Billancourt. Malheureusement, les Archives étaient aussi fermées, car Renault Histoire était en plein déménagement. Les boites à a