Le système bancaire et financier international
87 pages
Français

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Le système bancaire et financier international , livre ebook

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Description

Ce manuel présente à la fois l’architecture et le fonctionnement du système bancaire et financier global en insistant sur l’interaction des acteurs de ce système et sur ses facteurs d’instabilité.

Il analyse en particulier le rôle du système bancaire dans le fonctionnement du système financier global sans s’arrêter aux seuls aspects liés aux crises, aux questions purement monétaires ou au fonctionnement du marché des changes.

Cet ouvrage aborde donc de façon synthétique tous les aspects du système bancaire et financier international :

  • déséquilibres macroéconomiques,
  • régimes de change,
  • domination du dollar (ainsi que les problèmes qui y sont liés),
  • origines et caractéristiques des mouvements de capitaux,
  • évolutions du système bancaire,
  • multiplication des crises financières et bulles spéculatives.

L’ouvrage fait en permanence le lien entre les faits et la théorie économique contemporaine. Il est à fort contenu empirique et les quelques aspects techniques qu’il comporte sont réservés à des encadrés. Des exercices corrigés sont également proposés à la fin de chaque chapitre

Le texte principal n’est donc pas destiné aux seuls économistes. Il s’adresse à un public très large constitué notamment d’étudiants de premier et deuxième cycle en droit et en économie ainsi qu’aux élèves de classes préparatoires aux écoles de commerce.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 septembre 2019
Nombre de lectures 106
EAN13 9782340036376
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN 9782340-036376
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2019 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15



I NTRO DUCTION
Le système financier et bancaire international contemporain est articulé autour de cinq axes :
– des taux de change flexibles ;
– une monnaie (le dollar) dominante au niveau international ;
– des banques centrales indépendantes ;
– des banques commerciales de plus en plus concentrées ;
– des mouvements de capitaux libres.
Un tel système a, en théorie, plusieurs avantages :
– la flexibilité des changes devrait lui permettre une certaine « automaticité » ;
– chaque zone économique devrait déterminer sa politique monétaire plus aisément que dans un système de changes fixes ;
– la masse des capitaux disponibles est abondante ce qui permet de desserrer la contrainte de balance des paiements en dehors des périodes de crise.
Toutefois, ce système apparaît comme instable en raison non seulement de sa dépendance aux anticipations très volatiles des opérateurs des marchés financiers mais aussi du mimétisme de ces marchés ainsi que de la persistance de déséquilibres macroéconomiques dans de nombreux pays.
Fragilité et financiarisation sont les deux termes qui caractérisent le système bancaire et financier international d’aujourd’hui. Commençons par aborder la question de la fragilité de cette architecture.
En premier lieu et au simple niveau des constats, la fragilité du système bancaire et financier international se traduit depuis une trentaine d’années par la multiplication des crises financières. Les principaux épisodes de cette instabilité sont bien connus : faillite des caisses d’épargne américaines de 1987, krach obligataire et crise mexicaine de 1994, crise asiatique de 1997, crise russe de 1998, crise brésilienne de 1999, crise turque de la fin de l’année 2000, crise argentine de 2001, scandales des firmes Enron et Worldcom, puis crise boursière en 2001-2002, nouvelle crise turque en 2006, crise des subprimes (qui fut de loin la plus grave) en 2007-2008, crise de l’euro en 2010-2011-2012-2015, nouvelle crise russe de la fin de l’année 2014, crise boursière chinoise de juillet-août 2015 et janvier 2016, nouvelles difficultés de pays émergents comme la Turquie et l’Argentine au printemps et lors de l’été 2018.
En deuxième lieu, cinq caractéristiques du système financier actuel font douter de sa solidité.
– Les grands déséquilibres macroéconomiques sont aujourd’hui nombreux et seront étudiés principalement au chapitre 1. Il s’agit aussi bien de l’instabilité du financement externe des pays émergents, de l’inégale répartition de l’épargne internationale, du niveau élevé de l’endettement des États, du problème du financement du déficit de la balance courante des États-Unis ou encore des risques toujours présents d’une crise du dollar.
– Les régimes de change restent très diversifiés dans le monde ; l’instabilité des taux de change reste importante et les risques de guerre des monnaies sont permanents (chapitre 2).
– L’endettement de la première puissance économique mondiale est auto-destructeur (chapitre 3). L’endettement des États-Unis engendre périodiquement une certaine défiance vis-à-vis de la monnaie américaine qui est pourtant la principale réserve de valeur de l’économie mondiale. De plus, il est paradoxal dans la mesure où ce sont les pays émergents qui détiennent la plus grande partie des réserves de change mondiales et financent les pays industrialisés.
– la financiarisation des bilans bancaires (chapitre 4) est un facteur d’instabilité puisque les établissements de crédits deviennent de plus en plus tributaires des évolutions des marchés financiers.
– Un autre facteur de fragilité est la conséquence de la mise en œuvre après la crise des subprimes de politiques monétaires d’assouplissement quantitatif (chapitre 6). Bien que ces dernières aient permis à l’économie mondiale d’échapper à une crise aussi grave que celle de 1929, elles ont été à l’origine d’excès de liquidité (environ 20 000 milliards de dollars de capitaux très volatils à l’heure actuelle) qui ont favorisé l’instabilité des marchés financiers ainsi que l’apparition de bulles spéculatives. En effet, la disparition des primes de risque qui a résulté de ces politiques a incité les investisseurs à se reporter sur les actifs risqués. De plus, la pratique de taux d’intérêt négatifs par plusieurs banques centrales (en particulier celle de Suisse depuis janvier 2015 et celle du Japon depuis janvier 2016) a fait courir un risque international de krach obligataire au moment de la remontée des taux (d’autant plus que, selon l’agence Fitch, il existait en mai 2016 10 400 milliards de dettes souveraines à taux négatifs dans le monde)…
Aussi la notion de risque de système qui désigne le danger d’existence d’un effet de domino dès lors qu’une crise financière apparaît en une région du monde développé ou émergent est-elle souvent évoquée dans la littérature économique.
Le système financier international a fondamentalement changé depuis vingt-cinq ans. La financiarisation est son autre caractéristique essentielle aussi bien au niveau interne qu’au niveau externe. Nous aborderons d’abord le niveau externe.
Dans les années quatre-vingt, l’essentiel du financement externe était assuré par des crédits bancaires internationaux. Mais à partir de la décennie suivante, les financements faisant appel aux marchés financiers se sont multipliés . Les principaux bénéficiaires de ces prêts auraient dû être les pays émergents qui sortent du sous-développement tout en conservant d’importantes faiblesses structurelles en matière de formation de la main-d’œuvre, d’infrastructures, de système bancaire, d’organisation des industries etc. Ces pays souffrent en principe, d’une insuffisance d’épargne domestique qui les oblige à recourir de façon massive au marché international des capitaux. Toutefois, certains pays comme la Chine d’aujourd’hui ne sont pas dans cette configuration et sont confrontés à un excédent d’épargne. Quoiqu’il en soit, cette financiarisation pose plusieurs problèmes cruciaux :
– Globalement, les flux de capitaux se dirigent souvent vers les pays développés et plus particulièrement vers les marchés financiers des pays anglo-saxons. Les investisseurs recherchent en effet des produits à court terme, liquides et à rendements élevés. Or, les pays émergents ont besoin de capitaux à long terme et d’investissements directs qui constituent des placements peu liquides.
– De plus, depuis 1980, les émissions de titres des pays émergents ont crû bien plus vite que les crédits bancaires syndiqués. Ces derniers ont généralement été supplantés depuis le début des années quatre-vingt-dix par les émissions obligataires et les financements par émissions d’actions. Mais ces types de financement par émission de titres sont souvent instables et à la merci des anticipations capricieuses des marchés financiers. Si l’on se fonde sur les statistiques du FMI (rapport sur la stabilité financière), les crédits syndiqués ne représentaient en 2014 que 6,2 % (43,0 % en 2013) des financements extérieurs des pays émergents contre 69,7 % (44,1 % en 2013) pour les financements par titres et 24,1 % (13,9 % en 2013) pour les émissions d’actions. Et même si avec la crise financière internationale, le pourcentage des crédits internationaux était remonté à 64,6 % en 2008 (contre 11,9 % pour les actions et 23,4 % pour les émissions obligataires), cette remontée s’expliquait sans doute essentiellement par l’effondrement des marchés financiers. Quoiqu’il en soit, les supports de financement se sont diversifiés (obligations, bons du Trésor en monnaie nationale ou en devises, papier commercial etc.) ainsi que les créanciers.
– Le financement par les marchés de la dette extérieure favorise une diversité des créanciers très difficiles à coordonner ce qui semble avoir changé en profondeur le système économique international depuis les années quatre-vingt. C’est lui qui induit une certaine instabilité des flux de capitaux (chapitre 5) et qui fait apparaître des bulles spéculatives comme après la crise asiatique de 1997 lorsque les capitaux internationaux ont massivement été rapatriés des pays émergents vers les p

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