De l éthique en économie
303 pages
Français

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De l'éthique en économie , livre ebook

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Description

L'auteur nous invite ici à un examen approfondi des relations qui lient éthique et économie, en utilisant une enquête historique. Il n'hésitera pas à retourner aux origines de la culture, avant que les hommes ne se lancent dans leur première révolution économique en adoptant l'agriculture. Cette révolution devra sa réussite à l'éthique forgée et partagée par la communauté. On comprendra pourquoi sans éthique l'économie ne peut durer, et le rôle du religieux dans l'organisation de la société.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2011
Nombre de lectures 144
EAN13 9782296713734
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’éthique en économie
Ethique Economique
Collection dirigée par François Régis Mahieu
L’éthique rejoint l’économie dans la recherche du bonheur pour soi et pour les autres. L’individu n’est pas totalement opportuniste, il concilie égoïsme et altruisme. Reconnaître les formes de l’éthique est une priorité en économie : vertu, responsabilité, discussion, justice. Une attention particulière est accordée à l’éthique du développement, en particulier à la considération accordée à la justice intra et intergénérationnelle dans le cadre du développement durable. L’éthique se traduit par des évaluations et des sanctions vis-à-vis de ceux qui ont la responsabilité de la vie bonne .
Cette collection concilie recherche et pédagogie, réflexion et action, dans l’optique la plus large possible.
Déjà parus
Ali TOUSSI, Le taux d’intérêt dans un système financier islamique , 2010.
Ali TOUSSI, La banque dans un système financier islamique , 2010.
Jean CARTIER-BRESSON, Economie politique de la corruption et de la gouvernance , 2008.
Réseau IMPACT, Repenser l’action collective. Une approche par les capabilités , 2008.
Laurent PARROT (coord.), Agricultures et développement urbain en Afrique subsaharienne. Gouvernance et approvisionnement des villes , 2008.
Laurent PARROT (coord.), Agricultures et développement urbain en Afrique subsaharienne. Environnement et enjeux sanitaires , 2008.
Samir ZEMMOUR, Vers une certification de qualité halal ? , 2007.
Samir ZEMMOUR, Le marché de la viande Halal : évolutions, enjeux et perspectives, 2006.
Jérôme BALLET, Katia RADJA, Le capital social en action , 2005.
J. BALLET, J.-L. DUBOIS, F.-R. MAHIEU, L’autre développement , 2005.
J.P. MINVIELLE et A. LAILLER, Les politiques de sécurité alimentaire au Sénégal depuis l’indépendance , 2005.
Roland GUILLON, Les tensions sur l’activité en Afrique de l’ouest. Une apporche comparative Nord-Sud, 2003.
Jérôme BALLET, Roland GUILLON, Regards croisés sur le capital social , 2003.
Arnaud MAIGRE
De l’éthique en économie
Enquête sur le rôle des valeurs dans le développement matériel des civilisations
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13574-1
EAN : 9782296135741
Il n’y a en effet qu’une seule chose qui soit propre aux hommes par rapports aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l’injuste, et des autres notions de ce genre. Or avoir de telles notions en commun c’est ce qui fait une famille et une cité. Aristote, Les politiques I, 2, 1253-a
INTRODUCTION
Nous avons de la chance au début du XXI ème siècle : les espoirs des Lumières et du XIX ème siècle triomphant se sont transformés en réalité. Quel spectacle si nous pouvions appeler d’outre-tombe nos penseurs des Lumières et les faire s’exprimer sur nos siècles de progrès ! Rousseau serait sans doute le plus à l’aise et nous gratifierait de son scepticisme sur les bienfaits des sciences ; il brandirait la violence des deux guerres mondiales et le choc des civilisations pour justifier un retour à l’ordre naturel. Condorcet, fort de l’espoir d’un monde débarrassé des vieux préjugés religieux et tout à ses progrès scientifiques, serait amer et n’y retrouverait plus sa foi au progrès infini. Hegel chercherait les ruses de la raison et, grâce à sa dialectique, remettrait de l’ordre dans un chaos apparent pour croire toujours au progrès de l’histoire. Marx ferait la même analyse d’un capitalisme destructeur mais s’interrogerait sur sa capacité à rebondir sans jamais s’effondrer dans une révolution prolétarienne désormais fatiguée. Tous s’étonneraient des exploits de la science mais personne ne s’appuierait sur l’espérance moderne de la raison pour fonder une société idéale. Quelques illusions ont fui les esprits postmodernes, ceux qui ne croient plus comme les « modernes » aux siècles merveilleux. C’est bien notre problème, à quoi croyons-nous ? D’ailleurs est-il encore permis de croire sans que cela sente le souffre du cléricalisme ou du positivisme ? C’est comme si le monde marchait sans but, avec le souci unique d’alimenter la machine économique, garante du seul espoir qu’il nous reste : la croissance ! C’est un horizon et heureusement que nous l’avons ! Les hommes souffrent matériellement et la tâche semble infinie. Mais cet horizon est-il totalement légitime ? Le prix environnemental en est discuté et nous rappelle à l’éthique. La disparité des situations d’extrême pauvreté et d’extrême richesse nous rappelle également à l’éthique. Nous avons de la chance… car il nous faut à nouveau nous poser des questions fondamentales. Le sentiment de renouer avec les arts et la raison des Grecs qui enthousiasma l’Europe de la Renaissance nous laisse désormais plus circonspects et ouverts à d’autres renaissances. L’histoire se décante de ses illusions positivistes mais, pour autant, le vieux fond matérialiste qui a accompagné l’ensemble des idéologies d’inspiration libérale ou marxiste demeure. Nous voudrions examiner dans ce livre la dynamique du progrès économique qui, objet d’une science prometteuse, a donné lieu à des constructions intellectuelles visant à comprendre les rapports économiques comme essentiellement matériels.
On sait l’effort du libéralisme historique pour substituer au fondement religieux, garant du bon fonctionnement de la société, un fondement économique invisible basé sur l’équilibre des intérêts. Pourtant, comme nous le ferons voir dans la première partie, c’est encore une illusion ; il faut s’en débarrasser pour considérer sereinement, dans sa plénitude, la marche de l’histoire et redonner à l’éthique toute sa place.
Il n’est pas facile de voir derrière les mouvements des cours de bourse, l’évolution du marché du travail, la croissance, la lecture des différents indicateurs économiques, le vertige de l’immense production mondiale… la marque puissante des idées 1 et de surcroît, à l’arrière-plan, l’impulsion originelle de l’éthique. Ce sera la quête de cet ouvrage de trouver, à l’origine du développement économique, le souci éthique.
La recherche économique est issue dès son origine d’une question éthique. Le père du libéralisme moderne, Adam Smith, empruntera ce chemin en faisant précéder son ouvrage sur « La richesse des nations » d’un essai sur la « Théorie des sentiments moraux ». Nous verrons que pour Adam Smith, contrairement à une idée reçue, l’ordre et le désordre économique sont en rapport avec les règles éthiques qu’adopte une société. S’il est avéré qu’il y a une relation entre l’économie et l’éthique, dans quel sens fonctionne-t-elle? Est-ce l’éthique qui conditionne un état de société ou une société qui produit ses propres règles éthiques ? En retraçant la préhistoire puis l’histoire de cette relation, nous avons l’ambition de répondre à cette question. L’éthique se révèle par l’ensemble des règles qui concourent au bon fonctionnement de la vie en société. Mais qu’est-ce que l’éthique elle-même ? Un principe universel qui vise le bon ou, à un moment circonstancié, des règles qui régissent les mœurs d’une société. Définir l’éthique par son essence ou son existence sociale c’est adopter un point de vue philosophique radicalement différent. Dans un cas on définit l’éthique par rapport à un principe universel, dans l’autre on adopte un point de vue relativiste en associant des règles éthiques à un type de société. Chercher à définir l’éthique c’est exactement comme essayer de savoir d’où nous vient le sens du bien ? On répondra le plus souvent, comme spontanément, de l’éducation reçue, qui elle-même se perd dans la succession des générations… ce qui en définitive ne donne pas la réponse et consiste à confondre l’effet avec la cause. Pour tenter de trouver la réponse on cherchera alors un fondement, quelque chose de sûr qui puisse servir de base au raisonnement. Certains trouveront ce fondement dans la religion révélé

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