Cri d une mère contre la justice française
78 pages
Français

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Cri d'une mère contre la justice française , livre ebook

78 pages
Français

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Description

Ce récit est le témoignage émouvant et mordant à la fois d'une mère en colère. Il décrit son long périple judiciaire pour protéger ses enfants de leur père violent et irresponsable, face à une justice partiale, incompétente et soumise au politique et aux médias. De la France à l'Irlande, où elle est désormais exilée, le récit plonge dans les affres d'une justice française qui refuse d'appliquer à la fois ses propres lois et les lois européennes, pour en arriver à une situation inouïe : la condamnation de cette mère, reconnue comme aimante et protectrice envers ses enfants, à un an de prison et au placement de ses enfants, sur demande d'un père alcoolique et violent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336804767
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Stéphanie Guilloux
Raphaëlle Joubert







Le cri d’une mère contre la justice française


Une femme en colère se bat depuis dix ans pour protéger ses enfants
Copyright


































© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-80476-7
À mes enfants
Coup de gueule
Je suis Stéphanie Guilloux, mère de sept enfants de trois pères différents, et chef d’entreprise dans le milieu médical. Je suis en colère. Ma colère est désespérée. Elle ne me quitte pas depuis plus de dix ans. Elle s’adresse au système judiciaire français, elle s’adresse aux médias et à la politique qui se mêle d’affaires privées. Je suis en colère également contre la plupart de mes avocats successifs. C’est l’incompétence et les abus des uns et des autres, et non ma prétendue culpabilité, qui m’ont conduite là où je suis aujourd’hui.

Je vis en Irlande, mais mon périple a été incessant. J’y suis exilée avec mes trois enfants mineurs, hors espace Schengen, pour échapper à une décision de justice française qui me condamne à un an de prison et veut placer mes enfants en foyer, y compris le petit dernier, atteint d’une maladie grave qui nécessite ma présence constante. Et cela en violation d’un jugement luxembourgeois qui aurait dû faire autorité et nous protéger, mes enfants et moi.

L’homme qui me poursuit depuis tant d’années, depuis notre séparation, est le père de mes deux avantderniers enfants. Appelons-le X, les médias ont suffisamment mis son nom en lumière. Ce qui le fait courir de procès en procès depuis dix ans ? Son unique obsession de me voir en prison et de m’arracher les enfants.

Selon les premières enquêtes sociales dont j’ai fait l’objet dans le cadre de l’établissement du droit de garde des enfants, je suis une mère aimante et protectrice. Leur père, en revanche, est reconnu comme ultraviolent, alcoolique, immature et incapable d’assumer ses responsabilités de père. C’est pourtant lui qu’ont choisi de soutenir d’une part les médias, avides de coups d’éclat bien orchestrés, et d’autre part la chancellerie française, qui a vu dans cette affaire une opportunité de faire valoir son « progressisme » tout électoraliste en faveur de la revendication des pères divorcés. La justice a fait de mon dossier un exemple, quitte à enfreindre ses propres lois, à une époque où le collectif des Pères en colère alertait l’opinion publique et intimidait les juges à force de coups médiatiques spectaculaires pour dénoncer l’attribution systématique de la garde des enfants à la mère. La cause est parfois méritante, bien sûr, face à certaines mères indignes. Mais quand le père est irresponsable, hyperviolent et toxique, est-elle défendable ?

Mes amis m’ont soutenue et m’ont affirmé qu’il fallait faire confiance à la justice. Ils ont eu tort.

Désespérée par cette justice sourde et aveugle, et dix années de procédures marquées par une ingérence politique et une partialité inouïe, j’ai quitté la France avec une simple valise et mes enfants sous le bras, dans la foulée d’une décision de cour d’appel correctionnelle confirmant mon mandat d’arrêt et un an de prison ferme pour « non-présentation d’enfant ». Mon pourvoi en cassation est en cours et deux procès s’annoncent en France en dépit du droit européen : l’un pour le placement des enfants et l’autre suite au mandat d’arrêt. Je sais que la Cour européenne me donnera raison. Les avocats européens que j’ai fini par consulter me l’assurent et déplorent la manière dont a été menée ma défense depuis le début. Mais cela promet encore combien d’années de procédures ? Et à leur issue, quel âge auront mes enfants ? Il y a fort à parier qu’ils seront alors majeurs et dispensés de rendre visite à un père qu’ils redoutent et rejettent. Mais en attendant, je dois continuer à lutter, quitte à me mettre dans la position d’un paria, moi qui n’avais jamais eu affaire à la justice avant toute cette hystérie judiciaire.

Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment la justice française a-t-elle pu auparavant m’emprisonner pendant un mois, moi qui étais mère d’une famille de sept enfants dont un petit dernier, âgé de trois ans, dont le père est décédé ? Comment est-ce possible malgré ce que prévoit l’article 145-5 du code de procédure pénal : l’interdiction d’emprisonner le parent d’un enfant de moins de dix ans, orphelin de l’autre parent, sauf en cas de crime de grande gravité ?
Ce n’est qu’une des anomalies désastreuses qui ont jalonné tout mon parcours judiciaire, comme autant de drames incompréhensibles, y compris de mes propres avocats. Ce long chemin de croix ressemble à un imbroglio kafkaïen. J’aurais préféré qu’il relève un peu de Ubu, mais il n’en a malheureusement jamais eu le tragicomique. Le bonheur de mes enfants était en jeu, il fallait que je me batte pour eux, pour moi aussi. Il fallait que nous échappions tous à la folie de leur père.

Ma situation actuelle est d’autant plus anormale que la justice luxembourgeoise m’a bien accordé la garde des enfants et imposé à leur père un simple droit de visite en centre fermé. C’est cette décision qui, selon les règles de la justice européenne, aurait dû s’imposer, même en territoire français. Elle sera maintenue tant que l’alcoolisme de X et son addiction au Subutex seront avérés et tant qu’il n’aura pas donné la preuve de sa capacité à endosser ses responsabilités de père.
Pourtant, tout a basculé un jour de février 2013 quand X est monté en haut de la cathédrale de Chartres pour brandir une banderole réclamant la garde de ses enfants, prétextant qu’il ne les avait pas vus depuis dix ans. Les médias se sont empressés d’en faire un héros, sans se soucier un seul instant – scrupule bêtement déontologique – de la véracité de ses affirmations, toutes plus fallacieuses les unes que les autres. Alléché par le potentiel de cet homme exprimant avec un merveilleux pathos ses souffrances de père privé de ses enfants, et friand d’actions médiatiques, le collectif des Pères en colère a relayé l’opération d’héroïsation et offert un porte-voix à cet homme hyperviolent, alcoolique et immature. Ils en ont fait un représentant de la cause des pères. Huit mois de prison avec sursis pour coups et blessures sur ma personne prouvent la dangerosité de cet homme, ajoutés aux nombreuses attestations produites pour ma défense, depuis plus de dix ans, de la main de mes propres enfants, de ma famille ou de connaissances. Je salue le discernement remarquable des médias et de cette association !
Seule la justice luxembourgeoise a pris en compte le caractère dangereux de mon ex-compagnon et évoqué dans ses décisions le harcèlement constant, durant ces longues années, de cet homme brutal et menaçant. Je me suis constamment battue contre tout cela.

J’ai aussi lutté pour rester moi-même quand tant d’avocats me conseillaient de faire profil bas. Quand les médias laissaient filer entre leurs lignes nauséabondes cette accusation larvée qui désigne comme mauvaise mère une femme qui a le malheur de faire carrière. Suspecte je l’étais également, en tant que mère de sept enfants sans homme à l’horizon. Sept enfants et pas un homme à ses côtés, rendez-vous compte ! Suspecte ainsi d’être un peu irresponsable, de ne pas être capable de conduire ma vie et d’élever mes enfants. Inversement coupable également, de ne pas être cette femme au foyer archétypale, un peu démunie, faible et manipulable. Coupable aussi, et officiellement cette fois, d’instabilité sous prétexte de déménagements trop fréquents alors que bouger est inscrit dans mes gènes depuis ma plus tendre enfance, alors que j’ai déménagé tous les huit mois avec mon mari et poursuivi ce mouvement (presque une transhumance vitale), une fois seule avec mes enfants. La nécessité vi

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