Statistique(s) et génocide au Rwanda
156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Statistique(s) et génocide au Rwanda , livre ebook

-

156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'auteur propose ici une approche originale et novatrice, qu'il appellera "démo-statistique", du génocide rwandais de 1994. Cela lui permet de clarifier les liens qui existent entre les statistiques coloniales et le génocide et, ainsi, de "discuter l'indiscutable". Il s'intéresse notamment aux recensements démographiques lors du processus de création d'identité ainsi que pendant des conflits d'ordre ethnique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 47
EAN13 9782336360522
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection
JUSTICE INTERNATIONALE
Dirigée par Joseph Bemba
La collection "Justice internationale" des Editions L’Harmattan se fixe avant tout pour but d’être un témoin privilégié de l’évolution de la justice internationale et les sujets connexes dans un monde marqué par le passage presque inespéré de la mondialisation des injustices à l’émergence d’une mondialisation de la justice. Elle est une contribution au devoir de mémoire auquel est tenue l’humanité entière, singulièrement depuis l’entrée en fonction de la Cour pénale internationale, le 1 er juillet 2002.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un nouveau système juridictionnel permet d’appliquer le droit international à des personnes physiques incluant les plus hauts responsables politiques et militaires qui se sont rendus coupables des crimes les plus graves (crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crime de génocide, crime d’agression, autres violations graves du droit international humanitaire) et ce, indépendamment du bon vouloir des Etats concernés. On mesure le chemin parcouru depuis Nuremberg et Tokyo et celui qui reste à parcourir pour promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et les libertés fondamentales, les droits de ces victimes qui doivent enfin pouvoir obtenir justice et laisser à nos enfants et petits enfants un monde nouveau où s’appliquera la règle du droit et de la justice. Ainsi le 21 ème siècle sera le siècle de la Justice internationale.
Dans cette perspective, la collection "Justice internationale", qui concerne l’ensemble des juridictions internationales pénales et non pénales, y compris les juridictions régionales et les tribunaux spéciaux établis ou parrainés par les Nations Unies, est ouverte à toutes les approches du droit. Tout en publiant aussi des ouvrages à vocation professionnelle ou pédagogique, elle est susceptible de rassembler des recherches originales tirées notamment des travaux de doctorat, des ouvrages collectifs et entend faire une place importante au commentaire des décisions de la justice internationale, au règlement des différends par l’arbitrage international ainsi qu’aux contributions mettant l’accent sur l’apport de la Francophonie dans la lutte contre l’impunité.
Le but fondamental de la collection est d’informer sur l’évolution de la Justice internationale et les sujets connexes et de contribuer, par ses publications, à ce que la Justice internationale devienne une justice au quotidien.
Titre
Facil TESFAYE









Statistique(s) et génocide au Rwanda

La genèse d’un système de catégorisation
« génocidaire »
Déjà parus
Le procureur de la Cour pénale internationale – Une évaluation de son indépendance , Fanfan Guerilus, 2013
L’effectivité du droit à l’éducation au Sénégal – Le cas des enfants talibés dans les écoles coraniques , Sophie D’Aoust, Préface de Patrice Meyer-Bisch, 2012.
La protection des droits de l’accusé devant la Cour pénale internationale, Séraphine Tergalise Nga Essomba - Préface d’Annie Beziz-Ayache, 2012. Prix de l’Association des consultants internationaux en Droits de l’homme – CID, mai 2012 ; Prix de la thèse Droits de l’homme 2013 – Edition Robert Badinter
L’outrage aux tribunaux pénaux internationaux, Julie Pétré - Préface du professeur Hervé Ascensio, 2012
Côte d’Ivoire – Quelques réflexions d’ordre juridique, Joseph Bemba, 2011
Le recours à l’arbitrage par les organisations internationales, Stéphanie Bellier - Avant-propos d’Ahmed Mahiou, 2011
La convention des Nations Unies sur le droit de la mer – Instrument de régulation des relations internationales par le droit, Leslie-Anne Duvic-Paoli – Préface de Guillaume Devin, 2011
Dictionnaire de la justice internationale, de la paix et du développement durable - Principaux termes et expressions (2 ème édition revue et complétée), Joseph Bemba, 2011
Le Canada face au terrorisme international , Emilie Grenier - Préface du Professeur Bernard Duhaime, 2011
Vers la création d’une prison internationale – L’exécution des peines prononcées par les juridictions pénales internationales, Evelise Plénet - Préface du Professeur Jean-Charles Froment, Avant-propos de Koffi Kumelio A. Afande, 2010
La Cour pénale internationale et les Etats-Unis - Une analyse juridique du différend , Mayeul Hiéramente, 2008
Justice internationale et liberté d’expression – Les médias face aux crimes internationaux, Joseph Bemba – Préface de Loïc Hervouët, 2008
Monnaie africaine – La question de la zone franc en Afrique centrale, Dominique Kounkou - Préface du Professeur Edmond Jouve, 2008
Dictionnaire de la justice internationale, de la paix et du développement, 1 ère édition, Joseph Bemba, 2004
La profession d’avocat dans l’espace francophone – Principaux textes et documents, Joseph Bemba, 2004
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71063-1
Introduction
Encore un travail sur le génocide rwandais de 1994 ? C’est en effet la question qu’on peut se poser à la vue du titre de ce livre. Une question d’ailleurs légitime, quand on pense à l’abondance intimidante des publications qui ont traité cette question durant la décennie qui a suivi le génocide. Ces publications couvrent un vaste territoire thématique, parce que les auteurs ont abordé le sujet sous plusieurs angles, en tenant compte de leurs spécialités (académiques ou autres) respectives. Parmi les auteurs, on retrouve des historiens, des sociologues, des anthropologues, des politologues et des politiciens. On retrouve aussi de multiples témoignages de survivants et de personnes qui, pour une raison ou une autre, étaient présentes dans le pays lors du génocide. Le monde littéraire s’est aussi intéressé à ce sujet, à travers des œuvres romanesques 1 , théâtrales 2 et cinématographiques 3 qui soulignent l’aspect tragique de ce génocide.
Les recherches conventionnelles sur les génocides ont tendance à mettre l’accent sur l’atrocité des actes de génocide plutôt que d’analyser leur arrière-plan organisationnel. Elles semblent s’organiser autour d’une série de questions, qui, dans ces circonstances, s’imposent presque d’elles-mêmes. Les recherches sur le génocide du Rwanda de 1994 suivent ce même schéma. La plupart du temps, on cherche les causes qui ont mené à cet acte, les responsables ou les conséquences politiques et en termes de vies humaines. Les questions habituellement posées sont : Pourquoi est-ce que les Hutus se sont soulevés si brutalement contre leurs frères/voisins Tutsis, après tant d’années de vie commune ? Qui sont les responsables de ce génocide ? Les membres radicaux du gouvernement Hutu du président défunt ? Les milices Interahamwes ? Les membres de l’Akazu (« petite maison », personnes proches du président Habyarimana) ? Ou encore les soldats Tutsis du FPR ?
Même les travaux qui cherchent à voir d’autres aspects de ce génocide deviennent plus ou moins victimes de l’aspect « phagocytaire » de ce schéma, et se voient obligés de se ranger dans ce cadre. Par exemple, quand on pense à ce qui pourrait lier le génocide rwandais de 1994 et la statistique, la première chose à laquelle on se voit confronté est le débat, au fond très politique, autour du « critère quantitatif » 4 . Un débat qui laisse vaciller le nombre de victimes entre 800.000 et 1,5 million 5 . Ce débat est également marqué par la question de la part des Tutsis et des Hutus parmi les victimes 6 . Très peu de chercheurs ont réussi à se détacher de ce schéma en s’intéressant en détail aux autres liens qui pourraient exister entre statistiques et génocide dans le cas rwandais. En effet, s’il est normal de voir mentionnés les recensements du début du siècle dernier dans presque toutes les études sérieuses sur le Rwanda, il est par contre très rare que des chercheurs s’intéressent aux processus de recensement et à la façon dont ils ont été conduits. A l’exception des travaux méthodologiques de Victor Neesen dans les années cinquante 7 , les tentatives qui ont été faites dans ce sens sont en général d’ordre descriptif, les auteurs se contentant

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents