Stress et souffrance au travail
283 pages
Français

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Stress et souffrance au travail , livre ebook

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Description

Confrontée au stress et à la souffrance au travail d'employeurs et de salariés, l'auteur a constaté que la Justice est parfois inadaptée aux nouveaux contentieux. Une centaine de cas illustrent ici la démarche peu commune de ce magistrat recherchant de nouvelles voies dans la résolution des conflits. Pionnière en Europe de la médiation prud'homale, l'auteur a institutionnalisé ce mode de règlement des litiges, où chacun retrouve sa dignité dans l'écoute et le respect mutuel tout en faisant prévaloir ses intérêts dans un cadre légal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 164
EAN13 9782336253701
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Stress et souffrance au travail

Béatrice Brenneur
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296116443
EAN : 9782296116443
A Michel, mon mari, qui m’a toujours soutenue
A Jacques Salzer, qui m’a aidée à concevoir ce livre
A Stephen Bensimon, qui l’a parachevé
A Jacques Rollet qui en a créé la couverture
A Jean-Luc Pierre, avec qui j’ai mis en place la médiation
A mes amis de Gemme et de la Cimj, qui poursuivent le même objectif
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace AVERTISSEMENT PRÉFACE - Prendre la médiation au sérieux INTRODUCTION STRESS ET SOUFFRANCE AU TRAVAIL
CHAPITRE I - Le désarroi du juge CHAPITRE II - Humiliation, incompréhension, révolte du salarié CHAPITRE III - Humiliation, incompréhension, révolte de l’employeur
REPONSES JUDICIAIRES - Jugement, conciliation, médiation
CHAPITRE I - La décision judiciaire Souffrance et exigence éthique CHAPITRE II - La conciliation judiciaire Souffrance et besoin d’écoute CHAPITRE III - La médiation judiciaire, la souffrance pleinement exprimée
GLOSSAIRE BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS
AVERTISSEMENT
Toutes les situations décrites sont vraies. Cependant, pour protéger l’anonymat, les lieux géographiques, les noms et les domaines d’activité ont été volontairement modifiés.
PRÉFACE
Prendre la médiation au sérieux
Guy CANIVET
Premier Président honoraire de la Cour de cassation
I l y a de multiples manières d’aborder la médiation. Une dimension savante, la médiation a ses fondements culturels, ethnologiques, historiques et philosophiques. Une approche juridique, il y a un droit de la médiation, national, européen, international et, selon les domaines d’activité, divers types de médiation, familiale, commerciale, sociale… On peut l’examiner sous l’angle économique : en quoi la médiation est d’un coût moindre que le jugement pour la collectivité, comment pour les protagonistes, elle évite certaines externalités du procès et permet d’approcher aussi près que possible la juste répartition de leurs intérêts.
Il y a dans la médiation un enjeu professionnel. Elle est le support de prestations, de formation, d’organisation, de logistique, de rapprochement des parties, de conseil des parties…
La médiation est aussi une politique, une politique de l’État qui s’engage à en favoriser le développement ; une politique judiciaire qui la met en œuvre en organisant la médiation dans les tribunaux.
Elle peut aussi être une stratégie d’entreprise, le choix de régler autant que faire se peut, avant la phase contentieuse, les litiges avec les clients ou les usagers, les fournisseurs ou les prestataires par des moyens consensuels.
Il y a aussi une sociologie de la médiation qui propose des typologies de personnes, de litiges appropriés à la médiation, des typologies de juges qui recourent à ce que l’on appelle les modes alternatifs de règlement des litiges, des typologies de médiateurs, inspirés, dogmatiques ou pragmatiques.
La médiation a un versant procédural qui distingue le versant extrajudiciaire du judiciaire, qui indique, en ce dernier cas, quand et comment les juges ont recours à un tiers pour aider les adversaires à trouver une solution transactionnelle, quelles sont les règles qui s’appliquent devant les tribunaux et devant le médiateur, comment les juges donnent force exécutoire à la solution communément adoptée. Toutes ces dimensions propres à la connaissance du phénomène de la médiation et de ses applications, ont leur chercheurs, leur littérature, leur lieu de débat...

Tel n’est pas le propos de Béatrice Brenneur. C’est l’idée de justice qui l’anime. Rien d’étonnant à cela puisqu’elle est juge. C’est son expérience juridictionnelle qui lui a fait découvrir la misère, la souffrance, le désarroi d’hommes et de femmes entrainés dans un conflit qu’ils n’ont pas voulu et qui les dépasse, engagés dans un procès qui les angoisse, soumis à des professionnels qui les intimident, aux prises avec une procédure qu’ils comprennent mal, espérant une issue improbable et qui tarde souvent à l’infini. C’est sa connaissance du contentieux qui lui a montré comment des litiges commerciaux, locatifs, familiaux, sociaux surtout dans le contentieux qu’elle traite, pouvaient être mieux réglés par l’accord des parties. C’est sa pratique professionnelle qui lui a révélé que le droit ne résout pas tout, qu’il est parfois trop tranchant, qu’il peut engendrer des solutions inappropriées, sinon injustes. C’est ce vécu quotidien qui lui a appris qu’une fois terminé par un jugement, le procès provoque des ruptures, laisse des blessures, des frustrations, des haines, des volontés de vengeances, entretient un climat propice à de nouveaux conflits. C’est sa foi en l’homme qui lui fait espérer que chacun est capable finalement de se placer au-delà de la discorde pour comprendre l’autre et trouver une solution acceptée par lui. Tout cela elle le dit à partir d’exemples concrets, en termes simples et compréhensibles, avec une conviction résolue, parfois avec émotion, toujours avec une grande humanité.

Quoiqu’excellente juriste, Béatrice Brenneur s’est quelquefois trouvée devant des litiges indécidables, ceux où la vérité se dérobe, où les faits ne peuvent être cernés, où la technique de la procédure est inefficace. Avouant son désarroi, elle le dépasse en cherchant une autre justice.

Dans tous ces cas difficiles, douloureux et pour répondre à l’attente immense des usagers, comment rendre justice ? Comment accomplir au mieux la mission impartie au juge ? Savoir écouter, dit-elle, comprendre au-delà de ce qui est formellement exprimé, au-delà des actes de procédures, entendre ce qu’espèrent finalement les parties, comprendre quelle est finalement leur véritable aspiration. Ce qu’ils attendent de la justice, dit-elle avec clairvoyance, est quelquefois seulement d’être écouté et compris, de retrouver leur dignité, de réparer une blessure d’amour propre, davantage, peut-être, qu’une satisfaction matérielle, en tout cas une indemnisation souvent bien moindre que ne l’indique la demande officiellement exprimée. Il faut vouloir discerner dans des positions antagonistes ce qui peut rapprocher les hommes et les femmes en conflit, ce qui permettrait de renouer leur dialogue, de s’écouter l’un l’autre, ce qui leur montre l’avenir après le procès. Enfin suffisamment s’intéresser à eux pour les convaincre, ce qui est parfois long, non pas de se réconcilier mais de s’en remettre à un tiers dont la seule fonction sera de tenter de faire émerger entre eux une solution acceptable. En un mot, au-delà du droit et du procès, regarder, porter un regard sur les personnes en présence, les écouter, leur proposer de se parler, espérer les rapprocher, tenter par le dialogue, de régler définitivement et sans rancœur leur différend.
L’auteur dévoile alors les valeurs fondamentales de la justice, l’écoute, l’attention, la patience, l’obstination parfois, l’humanité, toujours le sens de l’équité et la quête d’une meilleure justice, tirer la leçon d’aujourd’hui pour être meilleur demain.

C’est finalement une attitude de générosité, de disponibilité, de foi en l’homme qu’elle décrit. Mais c’est aussi une technique. Derrière la simplicité des récits qu’elle livre, Béatrice Brenneur cache une grande professionnelle. Elle sait que la technique de la médiation s’enseigne, s’acquiert, se perfectionne par la pratique. C’est assurément un savoir- faire précis, difficile, subtil, intelligent. Elle le possède.

Et à partir de là, le livre change de dimension. Au-delà du récit en apparence banal de quelques affaires, c’est une œuvre militante. L’auteur veut convaincre que cette autre forme de justice existe, qu’elle est praticable, qu’elle peut être développée, qu’elle est aussi noble que le jugement savant et toujours plus efficace. Elle en poursuit la reconnaissance, celle d’une attitude professionnelle humaine, ouverte, compréhensive, engagée dans une spirale de qualité.

Le message n’est pas si facile à porter. Il faut vaincre, convaincre et s’imposer. Vaincre les résistances, l

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