Le gaz, enjeu géoéconomique du XXIe siècle
196 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le gaz, enjeu géoéconomique du XXIe siècle , livre ebook

-

196 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'énergie est un enjeu majeur au XXIe siècle, s'inscrivant dans une problématique géopolitique plus large, dans la mesure où la géoénergie laisse apparaître, encore actuellement, une prédominance des énergies fossiles, au premier rang desquelles se situe le gaz. Actuellement, le gaz se positionne comme une énergie alternative et en cours d'évolution. Le gaz de schistes va-t-il représenter une révolution géoéconomique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 156
EAN13 9782296715936
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le gaz, enjeu géoéconomique du XXI e siècle
L’exemple de l’Europe
Géoéconomie et Géofinance
Collection dirigée par Viviane du Castel et Adrienne Jablanczy
La collection « Géoéconomie et Géofinance » vise à mieux appréhender les analyses et les stratégies économiques et financières internationales, liées aux enjeux et aux défis du XXIe siècle. La nouvelle donne géopolitique à des implications directes et indirectes sur les réseaux transnationaux, influençant la gouvernance en construction. La dynamique économique et financière internationale s’inscrit dans une alternance de crises majeures et d’essor des nouveaux marchés. Ainsi, la mondialisation devient acteur, grâce à la déréglementation et la désintermédiation financières, sur les marchés et parmi les flux financiers donnés par les nouvelles technologies toujours plus innovantes. Les éditions L’Harmattan ont souhaité s’inscrire dans cet essor Géoéconomique et Géofinancier en créant cette collection. Celle-ci se donne pour but de présenter de multiples aspects des problématiques actuelles et futures en publiant des ouvrages abordant ces thématiques.
Viviane du Castel
Le gaz, enjeu géoéconomique du XXI e siècle
L’exemple de l’Europe
L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13839-1
EAN : 9782296138391
Pour une géoénergie du XXI e siècle
Introduction
L’énergie est un enjeu majeur au XXI e siècle, s’inscrivant dans une problématique géopolitique plus large, dans la mesure où la géoénergie laisse apparaître, encore actuellement, une prédominance des énergies fossiles, au premier rang desquelles se situe le gaz. Actuellement, le gaz se positionne comme une énergie alternative et en cours d’évolution (du gaz conventionnel au gaz de schistes en passant par le gaz naturel liquéfié [GNL]). Les variations des cours des hydrocarbures (pétrole, gaz et charbon) sont des éléments déstabilisateurs majeurs de l’équilibre économique mondial. Dès lors, les enjeux et les défis énergétiques s’inscrivent comme autant d’impératifs à gérer ; les compagnies énergétiques internationales ont ainsi été très prompts à proposer des solutions pragmatiques. Toutefois, il convient de ne pas oublier que les Majors, notamment occidentales, peuvent, à l’occasion, jouer un rôle de substitut aux Etats. En matière énergétique, les pays ne sont pas les seuls acteurs, loin s’en faut. Ainsi, les organisations internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), l’Organisation internationale de la mer (OIM), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation des Nations Unies (ONU) etc., peuvent être, à l’occasion, sollicitées sur tel ou tel problème et être à même d’y apporter une solution appropriée, en raison de leur expertise. Dans le même ordre d’idées, les groupes de pression et de réflexion (Think Tank, lobbies…) sont importants car ils permettent aux entreprises énergétiques d’orienter les décisions publiques en leur faveur (Ex. : en matière de prix), avec des moyens variés : modification des règles fiscales, réglementation, diplomatie économique (Ex. : Dick Cheney, ancien PDG d’Haliburton 1 ). Cette situation favorise, à terme, le contrôle démocratique, à condition toutefois que les citoyens s’impliquent dans une dynamique de société civile face au débat public, à tous les niveaux, y compris dans le cadre d’instituts de recherche et/ou de formation. Cependant, si la société civile n’y prête pas suffisamment attention, certains groupes peuvent échapper à tout contrôle avec des méthodes peu éthiques, en ayant recours à des moyens politiques illégaux, afin d’aboutir à leurs fins. Avec l’ouverture de nouvelles routes d’approvisionnement, certains de ces mouvements (Ex. : mafias, terroristes, piraterie…) pourraient détourner des butaniers ou des méthaniers, afin de les utiliser comme des bombes. Dès lors, une nécessaire coopération entre les Etats et les compagnies énergétiques doit s’instaurer et ce, même si les entreprises sont actuellement indépendantes des pouvoirs publics 2 .
Dans le même temps, la croissance démographique mondiale est un défi auquel il conviendra de trouver rapidement des réponses adéquates. En effet, actuellement, la planète compte 6,5 milliards d’habitants et en aura 9 milliards en 2050. De façon corrélative, le niveau de vie s’est accru entraînant un doublement des besoins énergétiques d’ici 2050 3 .
Un véritable « War Game énergétique » devient une probabilité qui modifiera la géopolitique de demain. Il est donc impératif pour l’Union européenne (UE) de s’entendre entre pays membres et de parler d’une seule voix car c’est le seul moyen de pallier la dépendance et l’insécurité énergétiques, notamment vis-à-vis de la Russie. En effet, l’expérience des Majors occidentales est insuffisante car les pays pétroliers ou gaziers non démocratiques ne se laissent plus dominer et au contraire, renforcent leur autoritarisme et leur nationalisme en s’appuyant sur les bénéfices générés par l’exploitation des hydrocarbures. Le pétrole et le gaz sont ainsi devenus de véritables ciments populistes (utilisation de la rente au Venezuela ou en Iran, verrouillage du pays par les services de sécurité comme au Kazakhstan ou en Angola). Ainsi, dans bien des cas, l’allocation nationale des richesses du sous-sol exclut les acteurs et les investisseurs étrangers, comme en Russie 4 .
Dans ce contexte, le gaz apparaît comme une énergie de transition d’ici 2030-2050 et ce, même si l’énergie de demain sera sans doute le nucléaire, en dépit des problèmes de prolifération et de vente de nucléaire civil, dans la mesure où il s’agit d’une énergie qui n’a presque pas d’effet de serre ; le seul problème actuel demeure l’élimination des déchets 5 . Le secteur du gaz est bien positionné dans la mesure où, certes les réserves sont limitées,- le pic de production est prévu pour 2030-, mais cette énergie émet peu de gaz à effet de serre (GES) et contribue à limiter le réchauffement climatique. Dans le même temps, les Etats se sont lancés dans des politiques d’économie d’énergie drastiques, ont développé des énergies renouvelables tout en laissant une part considérable au gaz et se concentrent sur l’agrocarburant de 2 e génération, la capture du CO² ou encore la mise en place de réacteur nucléaire de 4 e génération. Dans un futur proche et afin de maximiser les rendements des hydrocarbures, certains Etats, aidés de leurs compagnies énergétiques nationales, ont émis des idées pour stabiliser les prix du gaz 6 : comme la création d’une agence internationale énergétique, la coordination des stocks et des capacités de production au niveau international, la création d’un système unifié de contrat à long terme afin d’anticiper les planifications d’investissement…
Les grands fournisseurs gaziers tels que GDF-Suez (France) ou E-ON Rurhgas (Allemagne) payent des prix indexés sur l’évolution d’un panier de produits pétroliers. Toutefois, si le gaz se maintient à un niveau peu élevé, il gagnera en compétitivité, notamment face au charbon et au nucléaire 7 . Avec la crise économique et financière (2007-2009), le gaz tend à devenir un investissement rentable car il couvre le risque d’inflation, la faiblesse du dollar, la demande d’actifs tangibles mais aussi l’incertitude du nouvel ordre international. Toutefois, la probabilité de création d’une bulle est forte et la hausse du prix de l’énergie revient à appliquer une taxe sur la croissance 8 .
Le gaz naturel a un rendement supérieur à celui du pétrole pour la production d’électricité mais a un inconvénient de taille, le coût du transport et de la distribution qui sont actuellement plus élevés que ceux du pétrole. Les cours du gaz naturel se sont effondrés pour deux raisons majeures : les fondamentaux (récession américaine, technologies d’extraction 9 …) d’une part et d’autre part, des investissements insuffisants effectués dans le secteur des matières premières en général et du gaz en particulier. Les cours du gaz sont en effet volatile or, cette énergie s’est peu à peu imposée comme un incontournable de la demande industrielle. Dès lors, le gaz est sensible aux évolutions, aux crises et aux cycles économiques. De nombreux pays ont ainsi constitué des stocks, alors même que les capacités de stockage apparaissent comme trop faibles par rapport à l’offre.
L’amélioration de la sécurité énerg

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents