Le regain des campagnes
50 pages
Français

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Le regain des campagnes , livre ebook

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Description

Certains parlent d'abandon des campagnes, de désertification, de paupérisation, de régression des services publics. Cet ouvrage montre au contraire que les campagnes occupent aujourd'hui une place valorisée dans l'évolution économique et sociale du pays, dans le sillage de la loi NOTRE de 2015. Il évoque les réalisations des élus ruraux, la question de la justice fiscale, l'évolution des rapports entre les élus, les associations et les collectifs citoyens. Les décisions se prenant encore trop loin et les moyens restant faibles, des propositions sont faites pour une réforme du système de répartition des ressources. Enfin quatre questions sont posées : faut-il supprimer les communes ou en faire des arrondissements des communautés de communes ? Comment mobiliser des ressources nouvelles ? Comment encourager la démocratie locale ? Quelle place pour l'Europe et les entreprises multinationales dans le monde rural de demain ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336890517
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0524€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines


Questions contemporaines
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Xavier Richet
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
François TESTARD, Le non-recours au RSA chez les seniors, 2019.
Ndache DJAVÉTY, Ethnorelégation et mahorité : l’intégration pathologique d’une minorité , 2019.
Gilbert Job, Pour une idéologie centriste, La Qualité humaine, 2019
Raoul NKUITCHOU NKOUATCHET, Ordonnances Macron, De quoi la refonte de l’expertise CHSCT est-elle le signe ?, 2019.
Isabelle PAPIEAU, Des EHPAD aux « papy-boomers » , 2019.
Arno MÜNSTER, Osons l’utopie pour construire un monde meilleur, Esquisse d’une autobiographie politique , 2019.
Sagar SECK, Machiavel et la communication politique , 2019.
Jacques ARON, L’an passé à Jérusalem. Le destin d’Israël en diaspora , 2019.
Manuel DIATKINE, Pierre-André Taguieff, l’antiracisme en débat, 2019.
Roland HUREAUX, Les Gilets jaunes ont raison, … et bien plus qu’ils croient , 2019.
Robert BIBEAU, Khider MESLOUB, Autopsie du mouvement des Gilets jaunes , 2019.
Dominique THIERRY, La solidarité intergénérationnelle sur le terrain , 2019.
Daniel GLAUSER, Questionnement critique des visions dépassées du monde actuel , 2019.
Titre


Simon-Pierre T HIERY







Le regain des campagnes

Les ruraux et leurs collectivités locales
Copyright


Du même auteur
L’Emploi : changer les règles du jeu , L’Harmattan, 1993.
La crise du système productif algérien , IREP Développement (Grenoble), 1984.


















© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89051-7
INTRODUCTION
« Requiem pour la France rurale » , titrait un grand hebdomadaire en octobre 2019. Pour certains, en effet, le monde rural est en déclin, victime de choix systématiquement favorables aux grandes agglomérations. Beaucoup se plaignent d’une situation rurale supposée de plus en plus dégradée. Il est question de désertification, de paupérisation, d’abandon, de fracture entre les villes et les campagnes, d’absence de moyens mis à la disposition des élus ruraux pour réagir. Les responsables du pays voudraient tuer les collectivités de proximité, notamment les communes ?
Cette vision me semble bien dépassée. À mes yeux au contraire, le rural occupe aujourd’hui une place essentielle et valorisée dans le processus qui accompagne la mutation de notre société contemporaine. À une époque où la protection de l’environnement constitue l’une des principales préoccupations des Français, ceux-ci considèrent les campagnes comme un lieu investi d’un rôle essentiel pour la défense de la biodiversité, pour l’entretien des paysages et pour la montée de l’agriculture biologique. Il en résulte une grande attention portée au travail des élus ruraux et aux actions qu’ils conduisent dans les campagnes.
Je suis frappé par l’attachement profond des ruraux à leurs collectivités. Mais aussi par la perception parfois floue, tantôt embellie, tantôt assombrie, qu’ils ont des réalités locales.
Attachement profond, car les ruraux valorisent leur image par rapport à celle des citadins. Ils vantent leur qualité de vie, le climat social dans leurs villages, en attribuant souvent ces atouts à l’existence de collectivités de proximité. On se félicite de connaître tout le monde localement en dénonçant l’anonymat des relations dans les villes. On souligne le climat de solidarité qui règne dans les villages. On stigmatise la violence des zones urbaines.
Bref, le rural est souvent vécu comme un îlot encore en partie préservé, au sein d’un monde de plus en plus injuste et violent.
Mais ces avis sont parfois mêlés de contradictions. La défense des services publics, notamment l’éducation et la santé, est plébiscitée comme forme de lutte contre les inégalités territoriales générées par le libéralisme. Dans le même temps, les ruraux prêtent parfois une oreille complaisante à ceux qui souhaitent le transfert d’une partie de l’activité du secteur public au secteur privé. Ils critiquent parfois les élus pour leur manque d’écoute ; mais ils hésitent à parler de l’évolution des relations de ceux-ci avec la population, marquées par l’irruption des collectifs citoyens dans la vie politique du monde rural.
On entend enfin souvent des critiques virulentes contre les différents niveaux de collectivités. Les communautés de communes sont parfois suspectées de soutirer l’argent des communes sans leur apporter grand-chose. Les départements et régions sont accusés d’augmenter les impôts sans grande efficacité. On dit que les départements, les régions et l’État n’ont plus d’argent et qu’il devient de plus en plus difficile de financer des projets intéressants. L’État est accusé de mettre en œuvre une politique fiscale profondément injuste et d’accorder des dotations qui ne compensent pas les activités décentralisées. On déclare même parfois que l’Europe constitue un carcan bureaucratique inutile. Un climat délétère s’installe alors, associé à un discours populiste hostile aux élus et dangereux pour la démocratie.
La relation du monde rural à ses collectivités est un sujet complexe. Chacun, selon son bord politique, s’en saisit pour proposer les mesures les plus diverses avec des arguments parfois contradictoires.
Comment aider à clarifier le débat ? Pour ce faire, je me suis appuyé sur mon expérience d’élu local, au niveau communal et dans les communautés de communes. J’ai tenté de faire le point sur l’évolution récente de l’organisation territoriale, dont la perception n’est pas toujours claire. J’ai souhaité évaluer les ressources des collectivités et notamment le niveau des dotations de l’État depuis dix ans. J’ai cherché à présenter sur des exemples concrets les réalisations des élus ruraux du point de vue de leur impact sur la vie de leurs concitoyens. J’ai analysé les formes de démocratie locale, avec notamment le développement de collectifs citoyens aux côtés des élus. J’ai essayé enfin de mesurer les atouts et les faiblesses du monde rural dans le contexte des trente prochaines années et de proposer quelques mesures pour accompagner les initiatives de ses élus.
Pour évoquer ces questions, je me suis référé aux territoires que je connais un peu : notamment ceux de l’Ardèche, de la Drôme et du Gard. Mon approche est influencée par une expérience localisée du monde rural, alors que celui-ci comporte des territoires très divers dont il est difficile de parler au singulier.
Mes analyses sont donc partielles et j’en suis conscient. Mais, à une époque marquée par l’importance du sujet dans la vie politique française, il m’a paru utile de verser ces quelques réflexions au débat.
QUI SONT LES RURAUX AUJOURD’HUI ?
Peut-on parler du rural au singulier ?
Pour parler des territoires urbains et ruraux, j’ai utilisé une distinction habituelle. L’urbain concernerait les territoires où le bâti est continu, rassemblant au moins 2 000 habitants sur le même territoire : il regrouperait environ 3 000 communes accueillant un peu moins des trois quarts de la population française. Les 33 000 communes restantes, peu ou très peu denses, rassembleraient donc aujourd’hui un peu plus du quart des habitants du pays, avec une densité moyenne le plus souvent inférieure à 100 habitants au km 2 .
Mais il n’est plus possible aujourd’hui de parler du rural au singulier : que l’on considère la manière d’occuper l’espace, les dynamiques démographiques et économiques (appareil productif, agriculture, tourisme), les liens avec les pôles urbains ou l’accessibilité aux services publics, les trajectoires des campagnes françaises sont très contrastées.
Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) distingue ainsi trois grands types de campagnes en France :
– les campagnes des villes et vallées urbanisées ;
– les campagnes agricoles et industrielles sous faible influence urbaine ;
– les campagnes vieilles et à très faible densité.

Campagnes des villes et vallées urbani

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