Trois essais pour une économie politique du 21e siècle
206 pages
Français

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Trois essais pour une économie politique du 21e siècle , livre ebook

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Description

Ce livre présente les résultats d'études quantitatives avancées dans le domaine des sciences politiques et économiques sur quatre problèmes majeurs de notre époque : 1) les effets de la mondialisation sur l'instabilité cyclique du capitalisme mondial, 2) ses effets négatifs sur le développement social mondial, 3) la tendance poussant le système mondial vers le conflit et la guerre, 4) l'exclusion sociale de groupes entiers de population, comme les musulmans d'Europe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 397
EAN13 9782296459120
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Trois essais pour une économie
politique du 21 e siècle
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J . P . Chagnollaud ,
B . Péquignot et D . Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
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Arno TAUSCH
Philippe JOURDON
Trois essais pour une économie
politique du 21 e siècle
Mondialisation , gouvernance mondiale ,
marginalisation
L’Harmattan
© L’HARMATTAN , 2011
5-7 , rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54400-0
EAN : 9782296544000
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Ce livre est une invitation pour que les sciences sociales de langue française se mettent d’accord, en termes quantitatifs, avec trois des défis les plus urgents auxquels nous sommes confrontés dès aujourd’hui au 21 e siècle – les effets sociaux et économiques de la mondialisation, la question de l’instabilité du monde et la gouvernance mondiale, et la question de la marginalisation en Europe.
Trois grandes traditions théoriques et empiriques, qui ont malheureusement été largement ignorées par les sciences sociales du domaine rattaché au langage français, jouent un rôle clé dans cette entreprise – l’application de l’approche du sociologue suisse Volker Bornschier d’étudier les effets de la pénétration des capitaux transnationaux à l’échelle mondiale, les études scientifiques de Joshua Goldstein (Etats-Unis) sur les liens entre les cycles de guerre et les cycles économiques au sein du système capitaliste mondial, et le riche potentiel du "European Social Survey" [l’Enquête sociale européenne] pour étudier les effets de la mondialisation en Europe.
Maintenant, au lieu d’écrire, comme tant d’autres, la énième tirade contre la doctrine néolibérale, nous tenons à présenter un processus d’exploration scientifique plus axiomatisé, celui d’un système de l’entente mondiale empirique autour des processus en cours.
L’Europe peut beaucoup apprendre de l’Amérique latine (chapitre 1). Dans le chapitre 1 , nous montrons enfin que la crise actuelle de l’Europe n’est pas causée par ce qu’en disent des termes de néolibéraux , un « manque d’ouverture économique au monde » , mais plutôt bien au contraire par la quantité énorme de mondialisation subie passivement par l’Europe – en collaboration avec l’Amérique Latine – ces dernières années .
Depuis la belle époque du capitalisme mondialisé et le « Siècle de la Paix » s’étirant entre 1817 et 1914, qui ont échoué lamentablement dans la crise mondiale ultime, terrible, de 1914-1945, l’idée que la mondialisation, le progrès humain et le capitalisme libéral allaient main dans la main, et que les augmentations du commerce, des communications et des investissements étrangers directs étaient les meilleurs et plus sûrs moyens de garantir la paix, le bien-être et la prospérité d’un nombre maximum d’habitants de notre planète, n’est pas allée incontestée. La « Grande Transformation » de Karl Polanyi (1944) fut le véritable point de départ d’un débat sur « la gouvernance des systèmes mondiaux » (chapitre 2). Polanyi a en effet été le premier à montrer que le principe même de marché libéral était responsable de la tendance centrale du système allant vers la guerre, si ce système – mondial – est capitaliste. Et dans ces conditions, un tel système n’est compatible à la fin ni avec le bien-être, ni avec la paix ou la durabilité écologique à long terme.
Contrairement à la révolution léniniste de son époque, Polanyi a prévu un système démocratique et réglementé combinant l’économie de marché – mais pas la société de marché – et la démocratie. Les œuvres d’auteurs tels Samir Amin, Fernando Henrique Cardoso et Raul Prebisch ont à leur tour été largement bien reçues dans le monde, et – en particulier aux États-Unis d’Amérique – les savants recourant à des méthodes d’explorations quantitatives statistiques, ont repris l’idée suivant laquelle la dépendance vis-à-vis des structures du centre, ne conduit pas nécessairement vers un processus de développement à la fois équilibré et réussi, dans chacune des périphéries du monde.
On peut craindre que l’Europe Occidentale tout comme l’Europe Orientale , (de même que l’Amérique Latine , ainsi que le Japon) – qui tous doivent leur ascension au sein de la société mondiale , après 1945 , à leurs stratégies de substitution aux importations – deviennent les grands perdants de la mondialisation, au cours des décennies à venir. Une ré-analyse des données existantes pour les années 1990’montre clairement que les gagnants et les perdants de la mondialisation seraient en effet très inégalement répartis autour du globe.
Nous ne pouvons ici que souligner ce point, énoncé par l’éminent stratège militaire US Gray S. Colin, architecte de la stratégie d’armement du président Ronald Reagan, dans les années 1980’:
« La menace majeure , même si elle n’est pas nécessairement déterminante , serait que la guerre interétatique sera forcément de retour en même temps que nos peurs , si il venait à l’idée des grandes puissances rivales de défier l’hégémonie américaine . Si vous avez lu Thucydide , ou Donald Kagan , n’oubliez pas l’influence mortelle et éternelle des trois motifs clefs conduisant à la guerre : « la peur , l’honneur , l’intérêt » . » (Gray , 2005 : 22-23)
Suite à un raisonnement inspiré par la théorie du système mondial et entraînant des recommandations sur sa gouvernance, « l’Occident » devrait tenter de s’accommoder le mieux possible avec les aspirations légitimes des puissances montantes du monde musulman, telles notamment que l’Indonésie, la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Égypte, le Bangladesh, la Malaisie, l’Algérie ou bien encore le Maroc. Il n’y a pas d’alternative à la politique d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne – à condition toutefois que la Turquie respecte les conditions fixées, en conjoncture, en tendance et dans le respect des critères moraux de la construction européenne – et dans tous les cas il n’existe aucune alternative à une politique européenne de voisinage avec les pays méditerranéens, résolument confiante, amicale, attachée aux objectifs du développement pour chacun et du bien-être pour tous.
Un argument important qui met en garde contre l’idée que la gouvernance mondiale néolibérale induirait un bien-être global , est le fait que le développement capitaliste est de nature cyclique , avec de fortes fluctuations tous les 50 ans (chapitre 2) . Les cycles de Kondratiev, il est vrai, résonnent un peu comme un mot « sale » dans les professions de sciences sociales, comme s’il était ontologiquement lié à quelque « th

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