Traité des corruptions
205 pages
Français

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Traité des corruptions , livre ebook

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Description

Les magistrats sont durs pour les écarts que les entreprises s'autorisent parfois pour décrocher des marchés. Mais de quels écarts s'agit-il ? Ecarts par rapport à la loi ? Aux moeurs ? A la morale ? L'auteur, ingénieur, chef d'entreprise et ancien détenu, enseignant, présente les réflexions d'un homme d'expérience sur les dilemmes auxquels sont confrontés les responsables en situation. Face aux ententes illicites, la corruption nécessaire à l'accès à certains marchés, l'espionnage industriel... comment se comporter pour ne pas perdre ses marchés ? Pour ne pas perdre son âme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 253
EAN13 9782336281353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Mohamad K. Salhab, Éducation et évolution des savoirs scientifiques, 2007.
P. LEPRETRE, B. URFER, Le principe de précaution. Une clef pour le futur, 2007.
Ibrahima SARR, La démocratie en débats, 2007.
Cyril LE TALLEC, Sectes pseudo-chrétiennes, 2007.
Julien GUELFI, Non à l’euthanasie , 2007.
Sébastien ROFFAT, Disney et la France. Les vingt ans d’Euro Disneyland, 2007.
Francis JAUREGUYBERRY, Question nationale et mouvements sociaux en pays basque, 2007.
Sébastien BRUNET : Société du risque : quelles réponses politiques, 2007.
Jacques MERAUD, Réinventer la croissance, 2007.
Nils ANDERSSON, Daniel IAGNOLITZER, Vincent
RIVASSEAU (dir.), Justice internationale et impunité, le cas des États-Unis, 2007.
Dan FERRAND-BECHMANN (dir.), L’engagement bénévole des étudiants, 2007.
Philippe HERBAUX, Intelligence territoriale : repères théoriques, 2007.
Henri GUNSBERG, Une démocratie en trompe-/’œil, 2007. Olivier PINOT de VILLECHENON, Pourquoi changer la V ème République ? , 2007.
Traité des corruptions

Jean-Jacques Prompsy
Du même auteur
La Cour des cadres, roman, La Nerthe, 2000
Le Château de sable, récit, La Nerthe, 2000
Tous coupables, essai, en collaboration, Balland, 2002
Le Revenir , roman, La Courtine, 2005
© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296033078
EAN : 9782296033078
Remerciements
Merci à Jean-Paul Mounier. Cet ouvrage reprend des thèmes que nous développons ensemble depuis plusieurs années devant des élèves de différentes écoles supérieures de commerce. J’ai tenu la plume, mais il est l’inspirateur de nombre des idées exposées dans ce livre qui n’existerait pas sans lui.

Merci à Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, qui a captivé nos élèves et nous-mêmes, en nous exposant l’organisation adoptée par les Etats-Unis pour gagner la guerre économique qui a succédé à la guerre froide, organisation étonnamment inspirée du système étatique d’espionnage soviétique.
Pour Carole, qui n’aime pas le capitalisme
Sommaire
Questions Contemporaines - Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland Page de titre Du même auteur Page de Copyright Remerciements Dedicace I - De la non-universalité des valeurs II - La loi, les mœurs et l’éthique III - De la formation des élites à un monde qui n’existe pas IV - Quatre leçons de réalité V - L’entreprise et les ressources humaines VI - L’entreprise et ses comptes VII - Les ententes, les cartels VIII - La corruption IX - Le capitalisme de connivence X - L’espionnage industriel Conclusion Bibliographie
I
De la non-universalité des valeurs

Qu’il faut savoir varier suivant le temps si l’on veut toujours trouver la fortune propice.
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite Live .

Dans le temps
Les civilisations anciennes étaient statiques, à l’image de leur religion. Les Africains animistes, les Indiens d’Amérique entretenaient avec leurs dieux des relations immuables, les Egyptiens également, à l’exception du bref intermède d’Akhenaton vite refermé par les prêtres d’Amon. La Bible a inventé l’histoire. Le péché originel marque la sortie du paradis, la sortie du permanent et le début de l’évolution de la relation des hommes à Dieu. Yahvé demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac, mais l’ange arrête le couteau : il n’y aura plus désormais de sacrifice humain. De Moïse à Jésus-Christ les prophètes se succèdent pour faire passer progressivement les hommes de la loi du Talion à celle de l’amour. Régulièrement Dieu s’adresse aux hommes, directement ou par la bouche d’un ange ou par celle d’un prophète, pour adapter la Loi à la maturité croissante de l’humanité.
La leçon est souvent oubliée et les institutions se crispent généralement sur la règle du fondateur 1 - le plus souvent écrite par ses disciples ! - les chrétiens sur le Christ, les musulmans sur Mahomet.
Dans toutes les religions, les mouvements intégristes rêvent à un retour aux sources, à l’époque initiale supposée pure, idyllique et surtout permanente : ils nient l’histoire.
Ô Temps, suspends ton vol ! Les amoureux aussi aimeraient qu’éternelle soit leur félicité. Mais pour cela il leur faut disparaître et qu’un dieu bienveillant leur confère l’immortalité.
C’est ce que fit Shakespeare pour Roméo et Juliette...
C’est ce que fit Marcel Carné 2 dans les Visiteurs du soir pour Anne et Gilles, Marie Déat et Alain Cuny ; le diable amoureux, Jules Berry, croit se venger du dédain d’Anne en transformant les deux amants en statues ; las ! s’approchant du couple pétrifié, il entend sous la pierre leurs deux cœurs qui continuent à battre à l’unisson, à jamais...
C’est ce que fit Jupiter qui transforma Philémon en chêne et Baucis en tilleul pour exaucer leur vœu : « Que la même heure nous emporte tous les deux, que jamais je ne voie le bûcher de mon épouse, que jamais elle n’ait à me mettre au tombeau. » Leur dernier jour venu, Baucis vit Philémon et Philémon Baucis se couvrir de feuilles. Une frondaison s’éleva au-dessus de leurs visages. « Adieu, mon amour », dirent-ils, en même temps que le bois les enveloppait pour les faire disparaître. 3

Nier l’écoulement du temps est évidemment une tentative désespérée : les continents dérivent, les climats changent, le niveau de la mer monte et le pôle Nord magnétique lui-même se déplace de quarante kilomètres par an... Les sociétés qui ignorent l’histoire finissent par mourir...

Les valeurs des hommes changent, qu’elles soient religieuses, morales, culturelles, affectives ou sexuelles
Ainsi en est-il de leur regard sur la vie et sur la mort. Relisons les consolations que Sénèque adresse à Marulus qui pleurait la mort de son fils en bas âge 4 ; il lui explique que c’est une bien petite peine comparée à celle qu’il aurait eue s’il avait perdu un ami. Quinze cents ans plus tard, Montaigne ne pensait pas autrement que Sénèque. Récemment, depuis moins d’un siècle, la société a considérablement évolué : d’un côté, la mort d’un enfant est désormais considérée comme insupportable, de l’autre, l’avortement n’est plus un infanticide et, à la naissance, le vieil impératif chrétien a disparu qui disait « sauvez l’enfant » qui n’est pas baptisé au risque de tuer la mère, on sauve désormais la mère !

En matière de mœurs sexuelles, l’évolution peut être très rapide
Au début de ce XXI e siècle, aucun comportement n’est plus stigmatisé que la pédophilie. Pourtant, il n’y a pas quarante ans, au sortir de mai 68, alors qu’il était interdit d’interdire, alors que tout désir devait être considéré comme bon, par nature, caresser un préadolescent était considéré comme parfaitement normal. Dans ce domaine aussi les mœurs ont changé, comme l’a appris à ses dépens Daniel Cohn-Bendit, qui s’est vu reprocher en 2001 d’avoir écrit dans son livre Le grand bazar 5 où il raconte ses activités d’aide-éducateur dans un jardin d’enfants autogéré de Francfort : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : “Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ?” Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ». Vingt-cinq ans plus tard, ces passages sont interprétés par certains comme un acte de pédophilie. Cohn-Bendit se défend, expliquant que le texte n’avait pas fait scandale à l’époque et qu’aucun enfant, non plus qu’aucun parent, ne lui avait jamais fait de reproche, ne s’était jamais plaint. Le texte ferait scandale aujourd’hui et son auteur serait poursuivi.

La drogue a toujours été considérée comme un fléau, mais...
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