Abécédaire de l infection nosocomiale
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Français

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Abécédaire de l'infection nosocomiale , livre ebook

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Description

L'infection nosocomiale, celle qui est acquise à l'hôpital, est perçue le plus souvent comme une entité unique et le reflet d'une défaillance dans la qualité des soins. Or l’infection nosocomiale est diverse à la fois dans son mode de survenue, dans ces causes immédiates et dans ces causes profondes. Ce document a pour ambition de participer à un partage de la connaissance et de la compréhension des tenants et des aboutissants de ce risque infectieux.

Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782312006413
Langue Français

Extrait

Abécédaire de l’infection nosocomiale
Daniel Talon
Abécédaire de l’infection nosocomiale
À l’usage exclusif de ceux qui ont peur de l’hôpital











LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
L’infection nosocomiale : tout le monde en parle, qui la connaît ?































© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00641-3
I comme Infection Nosocomiale
L’infection nosocomiale est une infection acquise dans un établissement de santé (hôpital ou clinique). Pour être considérée comme acquise dans l’établissement elle ne doit être ni présente, ni en incubation à l’admission du patient dans l’établissement. Malheureusement la durée d’incubation des infections reste mal connue. En effet, en dehors de quelques infections virales pour lesquelles cette durée est bien identifiée et très constante d’un patient à l’autre, pour la plupart des infections liées à des bactéries ou à des champignons et/ou parasites cette durée est très variable et une même bactérie pourra déclencher une infection en moins de 48 heures ou en plus de 3 semaines pour un patient donné. Ainsi, cette définition est peu opérationnelle pour déterminer au cas par cas si l’infection est acquise dans l’établissement. Ceci était d’ailleurs attendu par les experts à l’origine de cette définition. En effet, cette entité a été créée à la seule fin de surveillance : il fallait standardiser la définition pour permettre une surveillance incluant de nombreux établissements de santé. Cette standardisation permettait d’avoir une idée de l’ampleur de ces événements indésirables (fréquence et gravité) et à chaque établissement participant à cette surveillance de se situer par rapport aux autres établissements. L’utilisation de cette définition à la fois par les médias pour informer et effectuer un classement des établissements et par les juges pour attribuer ou non une indemnisation, est une utilisation dévoyée qui a sans doute plus ‘brouiller’ le message aux yeux du grand public qu’améliorer l’information de l’usager en terme de qualité et de sécurité des soins et de responsabilité des professionnels de santé par rapport au risque infectieux.

Chapitre 1
Ainsi, aujourd’hui, l’infection nosocomiale représente pour la plupart des usagers de l’hôpital une entité “unique » : un évènement indésirable de gravité variable qui reflète toujours un défaut de qualité du soin apporté au patient. C’est cette image qui s’est imposé aux yeux du public à travers le prisme médiatique. Les professionnels de l’hygiène hospitalière, à l’opposé, savent à quel point l’infection nosocomiale est diverse à la fois dans son mode de survenue, dans ces causes immédiates et dans ces causes profondes. Pour percevoir cette diversité, deux notions sont importantes et méritent d’être explicitées : l’imputabilité de l’infection à la prise en charge du patient et l’évitabilité.
I COMME IMPUTABILITÉ
Le concept d’infection nosocomiale a en effet fait l’objet d’une couverture médiatique importante. Mais l’idée plutôt répandue est que toute infection nosocomiale traduit la non-qualité de la prise en charge et la responsabilité d’un professionnel, d’une équipe ou de l’établissement dans la survenue de celle-ci. Or il apparaît indispensable de se poser la question de l’imputabilité de l’infection à la prise en charge du patient et pour l’illustrer il est intéressant de prendre un exemple :
Une personne âgée insuffisante respiratoire est hospitalisée suite à un problème articulaire (douleur vive au genou gauche, inflammation). Ce patient est admis dans le service de rhumatologie de l’hôpital le plus proche. Diverses prises de sang sont réalisées afin d’établir un bilan biologique et des examens radiologiques sont prescrits. En attendant le rendez-vous dans le service de radiologie, le patient reste alité de longues heures dans sa chambre d’hôpital et trois jours après son admission il présente une fièvre et est très encombré sur le plan pulmonaire. Le diagnostic est rapidement posé d’une infection pulmonaire nosocomiale. Cette infection n’est pas imputable à la prise en charge du patient mais bien à sa pathologie pré-existante (insuffisance respiratoire) et au simple fait qu’il soit resté alité (encombrement pulmonaire). Cette infection est une infection nosocomiale non imputable à la prise en charge.
Évidemment, à travers cet exemple il n’est pas question de nier l’existence d’infections imputables à la prise en charge des patients mais de montrer que l’infection nosocomiale n’est pas systématiquement synonyme de non-qualité des soins. Admettre cette idée et analyser les circonstances de survenue des infections nosocomiales pour identifier celles qui sont imputables apparaît comme un pré-requis pour améliorer la qualité et la sécurité des patients pris en charge dans les établissements de santé. Analyser les circonstances c’est aussi se poser la question de l’Évitabilité (lettre E) des infections nosocomiales. Au final, il faut retenir que l’infection est nosocomiale si elle est acquise sous le toit de l’hôpital avec ou sans imputabilité aux soins et que le nouveau concept d’infection associée aux soins ( IAS ) correspond aux seules infections au moins pour partie imputables aux soins que ces soins aient été prodigués à l’hôpital, au domicile du patient ou dans un cabinet de ville ou un établissement médico-social.
E COMME ÉVITABILITÉ

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