La lecture à portée de main
Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 25 octobre 2019 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782140133435 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 17 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les végétariens ramènent leur fraise
Questions alimentaires et gastronomiques
Collection dirigée par Kilien Stengel
Cette collection d’ouvrages culturels, économiques, historiques, sociologiques,
anthropologiques, ou techniques, contribue aux progrès de la recherche et de la
réflexion sur les cultures alimentaires et gastronomiques. Ouverte sur le monde,
elle permet de mieux comprendre les rapports entre l’homme et son
alimentation. Ici, il n’est pas seulement question de cuisine, on se positionne à la
frontière de ce qui rapproche ou sépare l’alimentation de la gastronomie, les
représentations du bon et du bien-manger, le patrimoine et l’authenticité, le
terroir et les identités alimentaires. Autant d’imaginaires qui hantent nos
assiettes, comme nos verres.
Dernières parutions
Angelica Helena MARINESCU, L’imaginaire gastronomique roumain dans ses
relations au modèle français, 2019.
Corinne POUYADE, La place du pain dans la culture grecque. Une tradition
séculaire ignorée dans la formation professionnelle, 2019.
Nadine FRANJUS-ADENIS (dir.), La valeur du vin est-elle matérielle ?, 2019.
Nadine FRANJUS-ADENIS (dir.), Du local à l’international, comment
identifier le Languedoc ?, 2019.
Jacques BARBIER, Auguste Colombié, cuisinier et écrivain culinaire
(18451920), 2019.
Lin LI, Aspects juridiques des investissements chinois en France dans le secteur
du vin, 2019.
Stéphane LEBATTO, Innovations et marketing agroalimentaires, 2019.
Véronique CHOSSAT NOBLOT, La grande cuisine et ses processus de
sélection, 2018.
Kilien STENGEL, La cuisine a-t-elle un « sexe » ? Femmes-Hommes, mode
d’emploi du genre en cuisine, 2018.
Hélène HAMANA, L’alimentation en France, Étude de l’évolution de
l’alimentation et de son influence sur la société française contemporaine, 2018.
Kilien STENGEL et Pascal TARANTO (dir.), Futurophagie, Penser la cuisine
de demain, 2018.
Norbert LATRUFFE, Vignes et vin magiques et éternels. Nouveaux regards sur
l’histoire, la science et la culture, 2018.
Jean-Baptiste ANDRE, Penser l’art de la cuisine, Le discours philosophique et
le discours gastronomique entre histoire, esthétique et politique, 2018.
Nadine FRANJUS-ADENIS (dir.), Soif de Nature !, 2018.
Nadine FRANJUS-ADENIS (dir.), Communiquer autrement, le vin dans
l’imaginaire, 2018. Mia Coiquaud et Caroline Guerin
Les végétariens ramènent leur fraise
Entretiens
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17875-2
EAN : 9782343178752Introduction
Le végétarisme est un art de vivre millénaire que l’on retrouve aux
quatre coins de la planète. Il peut être un mode de vie, une philosophie,
une religion, parfois une revendication politique, écologique ou
sanitaire. Le végétarisme n’est pas une mode, il est complexe et trouve
sa place dans notre histoire.
Quelques repères historiques : en Inde et dans tout le sous-continent
indien, on trouve des références au végétarisme dès 500 ans avant J.-C.
Des textes sacrés prônant la non-violence et le respect de la Vie
impliquent le végétarisme au cœur de l’hindouisme, du bouddhisme,
du jaïnisme et du sikhisme. À la même période en Chine, les taoïstes
de l’époque de Lao Tseu le recommandent également. En occident,
toujours au Ve siècle avant J.-C., le mathématicien et philosophe
Pythagore pratique et prône ce régime alimentaire qu’il impose aussi
à ses disciples. Les végétariens de l’époque sont de ce fait appelés des
pythagoriciens. Un siècle plus tard, c’est Platon qui, dans La République,
expose lui aussi un idéal végétarien. Les débats entre végétariens et
omnivores en Europe remonteraient à l’Antiquité.
Dans les traditions bibliques, notamment dans la Genèse (1. Moïse
1;29) il est fait référence à plusieurs reprises au végétarisme : « Et Dieu
dit : "Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est
à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre
et portant de la semence : ce sera votre nourriture". » (Extrait Bible de
Louis Segond.)
Au XVIe siècle, Léonard de Vinci déclare son respect et son amour
pour la nature et les animaux. Il était très vraisemblablement végétarien
pour des raisons éthiques et il n’était pas un cas isolé.
En Europe au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières remettent
au goût du jour la question du végétarisme sous l’angle de l’éthique et
du rapport aux animaux.
En occident, le mot « végétarisme » apparaît au cours de la première
moitié du XIXe siècle. C’est en 1847, dans l’Angleterre victorienne,
que la première association végétarienne est fondée. Il s’agit d’un
7cercle baptisé la Vegetarian Society. Elle est toujours active et s’appelle
désormais la Vegetarian Society of the United Kingdom (VSUK).
En 1898, la ville de Zurich en Suisse voit naître l’un des premiers
restaurants végétariens connus en Europe, si ce n’est le plus vieux. Il
s’agit du Hiltl, toujours ouvert et très réputé.
En 1908, le premier Congrès Mondial Végétarien se tient à Dresde,
en Allemagne. L' International Vegetarian Union (IVU) voit le jour sur
cette impulsion.
En 1944, à Leicester, Donald Watson, son épouse et quatre de leurs
amis, co-fondent la Vegan Society afn de différencier clairement
végétarisme, véganisme et végétalisme.
Le végétarisme est donc un sujet ancien qui est toujours d’actualité.
Comme le montre son histoire et les nombreux questionnements, débats
et engagements qu’il suscite, le végétarisme ouvre un véritable espace
de réfexion sur le rapport à son corps, à la Vie, au vivant et au Monde
qui nous entoure. Aujourd’hui, le droit des animaux, la santé, l’écologie,
l’économie, la spiritualité, la religion, génèrent nombre de débats dans
les pays occidentaux.
Il y a autant de raisons d’être végétarien que de végétariens.
1État des lieux actuel : en 2014, selon différentes sources , on estimait
qu’environ 1,8 million de Français étaient végétariens, ce qui représente
2entre 3 et 4 % de la population. En 2018 , nous serions plus de 5 % de
la population française à être végétariens.
3Il est établi que les végétariens représenteraient entre 7 et 11 %
de la population au Royaume-Uni. Entre 9 et 10 % des Suisses et des
Allemands seraient végétariens. L’Italie recense environ six millions de
végétariens. 20 millions de végétariens seraient dénombrés aux
ÉtatsUnis en 2018 et plus de 3 400 000 au Canada, représentant plus de
1 Union Végétarienne Européenne et sondage OpinionWay réalisé pour le magasine
Terra Eco : https://www.terraeco.net/Etes-vous-prets-a-devenir,43689.html.
2 Sondage Harris Interactive (2017).
3 Selon le recoupement de diverses sources et associations végétariennes.
89 % de la population canadienne. Avec plus d’un million de personnes,
soit près de 10 % de la population, Israël est le pays du Moyen-Orient
recensant le plus grand nombre de végétariens. Mais c’est sur le continent
asiatique que l’on retrouve la plus importante présence végétarienne.
Par exemple, en Inde, il est estimé que 30 à 40 % de la population est
végétarienne, soit entre 375 et 500 millions de personnes.
Il est complexe de déterminer un chiffre exact, les études varient
et fuctuent, tout comme les mœurs et les habitudes. Une constante
demeure pourtant, il n’existe que des individus, des êtres singuliers
pour qui le végétarisme s’inscrit dans une histoire personnelle, intime
et unique.
Ce livre donne suite à un travail de recherche réalisé en 2016, dont
l’objet était de collecter des témoignages de personnes végétariennes
afn de faire comprendre leur choix.
9Maryse Mazelin
60 ans – Compiègne
Je suis végétarienne depuis l’âge de 11 ans,
donc cela va faire 50 ans bientôt.
Face à la mort de l’animal