Genre, action collective et développement
246 pages
Français

Genre, action collective et développement , livre ebook

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246 pages
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Description

Au Maroc, qui s'engage dans des actions collectives ? Pour faire advenir quel projet de société ? Depuis les débats autour du plan d'action pour l'intégration des femmes au développement à la fin des années 90, les initiatives affichant un intérêt pour la question des femmes se sont multipliées. A travers l'étude de plusieurs actions en milieu rural et urbain, l'auteure analyse les changements qui s'opèrent au sein de la société marocaine, tant dans les rapports entre les sexes que dans l'expression des préoccupations sociales et politiques.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296536098
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

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Aurélie DAMAMME
GENRE, ACTION COLLECTIVE ET DÉVELOPPEMENT
Discours et pratiques au Maroc
Préface de Sonia Dayan-Herzbrun Postface d’Houria Alami Mchichi
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GENRE, ACTION COLLECTIVE ET DÉVELOPPEMENTDiscours et pratiques au Maroc
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-29303-5 EAN : 9782336293035
Aurélie DAMAMMEGENRE, ACTION COLLECTIVE ET DÉVELOPPEMENT Discours et pratiques au Maroc Préface de Sonia Dayan-Herzbrun Postface d’Houria Alami Mchichi
Collection Logiques sociales Série « Sociologie du genre » Cette série propose des recherches qui s’appuient sur le paradigme sociologique du genre comme mode de compréhension et d’interprétation des Logiques sociales. Domaine en plein développement, les recherches « genrées » sont aujourd’hui centrales en sciences sociales. La série cherchera à proposer des recherches théoriques et empiriques dans l’esprit général de la collection Logiques sociales. Dernières parutions Sabrina DAHACHE,La féminisation de l’enseignement agricole, 2012. Sophie DEVINEAU,Le genre à l’école des enseignantes. Embûches de la mixité et leviers de la parité, 2012.
Je remercie toutes les personnes qui ont accepté de m’accorder du temps et m’ont permis de partager avec elles aussi bien des moments du quotidien que leurs histoires de vie. Je pense en particulier aux femmes impliquées dans les actions dites de développement à différents titres (initiatrices ou destinataires), sans qui je n’aurais pas pu cheminer dans ces espaces.
La recherche présentée ici est issue d’une thèse de doctorat dirigée par Jean-Paul Deléage, accueillie à l’IRD d’Orléans et qui a été financée par l’ADEME. La liste des personnes qui m’ont accompagnée dans sa réalisation est trop longue pour être énumérée ici, mais je voudrais remercier en particulier Ahmed Bouzbaï et sa famille ainsi que Jeanne Chiche qui ont été d’un soutien déterminant lors de mes séjours au Maroc. Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont accompagnée depuis ma thèse et m’ont permis de la transformer en ouvrage. Je remercie notamment Sonia Dayan-Herzbrun qui m’a soutenue dans cette aventure éditoriale. Je remercie également l’AFED et Jeanne Bisilliat. J’adresse également tous mes remerciements à ma famille qui m’a apporté un soutien constant. Enfin, ma gratitude est immense à l’égard de Marie-Odile Gangnery et Magalie Saussey pour les échanges et soutiens pratiques qui ont rendu possible la version actuelle de ce livre.
PREFACE
Les mouvements qui, depuis l’hiver 2010-2011, ont fortement ébranlé les régimes autoritaires dans bon nombre de pays arabes, ont mis en évidence l’existence d’une société civile et d’aspirations à l’égalité ainsi qu’à un maximum de libertés. Ils ont surpris les commentateurs qui, se satisfaisant de visions stéréotypées, n’avaient pas pris la peine d’observer les dynamiques à l’œuvre, grâce auxquelles s’étaient noués, depuis des décennies, des réseaux de mobilisation, en marge des institutions et des partis officiels. Les diverses associations qu’Aurélie Damamme a étudiées de près au Maroc, et dont elle analyse dans ce livre les modes de fonctionnement, sont des éléments essentiels de cette démocratisation « par le bas ». Des segments de la société civile y prennent en charge un certain nombre de problèmes qui concernent la communauté, et participent ainsi au développement économique et social. On ne soulignera jamais assez l’importance de ce maillage associatif, là où un pouvoir autoritaire, peu soucieux des besoins de sa population, bien plus répressif que protecteur, et préoccupé avant tout de ses propres intérêts, fait obstacle à l’exercice des libertés politiques, en dépit de quelques gages parfois concédés à l’opinion internationale. Dans ce processus, les femmes jouent un rôle exemplaire, qu’on ne soulignera jamais assez, et que l’ouvrage d’Aurélie Damamme a le très grand mérite de mettre en valeur, rendant ainsi caduque la vision néo-orientaliste qui représente les femmes musulmanes et/ou arabes comme des sujets soumis et passifs.
Cependant, pas plus au Maroc qu’ailleurs les femmes ne constituent un ensemble homogène, prises qu’elles sont dans les divers rapports sociaux, et pas seulement dans les rapports de genre, établis de façon hiérarchique entre hommes et femmes, et déterminant ces catégories symboliques que sont le masculin et le féminin, à l’œuvre dans toutes les sociétés, même si leur contenu varie selon les temps et les lieux. Ces rapports de genre se combinent, de façon multiple, avec des rapports inter-familiaux, des rapports entre générations, des relations statutaires, et surtout des rapports de classe. Aurélie Damamme nous rend sensibles à cette complexité, et nous la fait ressentir dans sa description et son analyse de situations concrètes, où nous voyons vivre les femmes et où nous les entendons s’exprimer. Toutes cependant sont soumises à des normes de genre avec lesquelles il leur faut négocier au cas par cas, tout comme elles doivent négocier avec l’État, mais aussi avec les normes internationales, qui leur parviennent à travers les divers organismes qui financent, conseillent, mais aussi contrôlent la vie des associations locales gérées par des femmes ou auxquelles des femmes participent.
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Au Maroc, comme dans les autres pays du monde dans lesquels l’islam est la référence culturelle dominante, outre les normes, il faut compter aussi avec les lois qui codifient les rapports entre les hommes et les femmes et les relations familiales, et qui ne peuvent pas ne pas avoir de répercussions sur les activités que les femmes poursuivent hors du cadre domestique. L’enquête qu’a menée Aurélie Damamme s’est déroulée dans ce moment important de la vie des femmes marocaines qu’a constitué la réforme de la «moudawana», c’est à dire le code du statut personnel. Même si, en dépit de cette réforme largement commentée, le droit privé qui régit les relations entre les hommes et les femmes reste discriminatoire, une dynamique de mise en mouvement des femmes vers davantage d’égalité et davantage de participation à la vie collective est désormais évidente. Cette dynamique, comme le montre remarquablement ce livre, ne concerne pas seulement les femmes de l’élite auxquelles on a toujours tendance à prêter davantage d’attention, mais aussi celles de quartiers populaires et des campagnes. Les associations de plus en plus nombreuses auxquelles elles collaborent ou qu’elles ont créées, donnent de la visibilité à leur activité de travailleuses, jusque-là largement occultée. Les pages consacrées aux coopératives de femmes qui exploitent les fruits de l’arganier, ont à cet égard un caractère exemplaire. On comprend alors que le développement que favorisent ces associations n’est pas un alignement sur le mode de vie des « surdéveloppés », sujet à tant de critiques pertinentes, mais s’inscrit dans la recherche de davantage d’autonomie et d’égalité, et pour certaines femmes, d’un peu moins de privations. Nous sommes bien là au centre de préoccupations majeures, qui mettent en jeu les données économiques et écologiques, mais aussi les perspectives éthiques et politiques. Sonia Dayan-Herzbrun, Professeure de sociologie
Paris, février 2011
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le jour du marché hebdomadaire à Tahnaoute, petite bourgade berbérophone à une quinzaine de kilomètres de Marrakech, Zahra, présidente d’une association située dans la localité, est venue acheter des légumes et des fruits pour sa famille. Un des présidents d’une association locale environnante vient la trouver pour lui demander de devenir membre du bureau de sa structure. L’homme repart, et une conversation s’engage alors entre nous sur le contenu des projets de développement. Zahra, par son parcours exemplaire, est en mesure désormais de dépasser l’étiquette « petits projets féminins » qui a « collé » à son association durant ses premières années. Si elle a bien nommé initialement l’associationAfoulki pour les femmes, « afoulki » exprimant ici l’idée de « bien » ou « bien-être », elle envisage désormais le développement dans sa globalité, dans les multiples dimensions qui l’enveloppent et défie ainsi les représentations attendues sur les formes de mobilisation selon le sexe, ne souhaitant pas être la porte-parole des seules femmes. Comme elle se plaît à le rappeler, son association est devenue un acteur incontournable, intégrée dans de nombreux réseaux tant à l’échelle locale qu’aux niveaux régional et international. L’association a ainsi bénéficié de son ancrage territorial pour se déployer dans le champ du développement et donner à sa présidente un accès à la reconnaissance. Pour ce faire, cette dernière a eu elle-même à transgresser les normes sociales locales, qui attribuent des statuts, des rôles et des espaces aux individus en fonction de leur appartenance de sexe.
Le parcours de Zahra soulève toute une série de questions: quelles ressources a-t-elle pu mobiliser pour devenir une actrice du développement ? Dans quelle mesure le contexte socio-politique du Maroc contemporain a-t-il pu être un facteur facilitant de cette trajectoire ? Quels obstacles les autorités politiques ont-elles pu au contraire lui opposer ? Qu’a-t-elle mis en œuvre pour défier les normes de genre qui font des hommes les figures attendues du développement local ?
Les femmes marocaines ne représentent pas un tout homogène, certaines sont déjà très présentes dans les sphères économiques et politiques, et cela même si un grand nombre sont analphabètes. De profondes inégalités socio-économiques caractérisent la diversité des situations des femmes. Cet ouvrage montrera que, au-delà de ces différences, les femmes participent largement à la vie économique et sociale, même si elles sont numériquement plus présentes dans le travail informel que dans les secteurs dits modernes qui font l’objet des études les plus nombreuses.
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