Onze d exil
76 pages
Français

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Description

Qu'ont en commun les femmes présentées dans cette plaquette ? Elles sont exilées. La moitié d'entre elles vit en Suisse. L'autre moitié en France et au Canada. Loin de leurs pays respectifs, elles sont restées actives. Dans la création. Qu'elle soit artistique, littéraire ou qu'elle se consacre à la recherche des solutions aux questions sociétales. Ces femmes ont été élevées dans la conviction que leur parcours ne s'efface pas forcément devant la dureté de la vie d'exil.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296803558
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ONZE d’EXIL
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54408-6
EAN : 9782296544086

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Cikuru Batumike



ONZE d’EXIL

Femmes en création





L’Harmattan
Du même auteur

Lueurs enrhumées (Société des Poètes Français, 2010), poèmes.

Femmes du Congo-Kinshasa : Défis, acquis et visibilité de genre (L’Harmattan, Paris, 2009), études africaines.

Lettres à (de) l’amie qui me veut du bien (Baudelaire, Paris, 2009), correspondance.

Arrêt sur étroiture (Société des Ecrivains, Paris, 2008), poèmes.

Être Noir africain en Suisse : Intégration, identité, perception et perspectives d’avenir d’une minorité visible (L’Harmattan, Paris, 2006), essai.

Presse écrite africaine d’Europe francophone : choix d’exil, défis, échecs et succès (Société des Ecrivains, Paris, 2000), essai.

Souffle (Éditions Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1989), poèmes, collection Poésie Toujours.
Les intentions de ce recueil
Qu’ont en commun les femmes présentées dans cette plaquette ? Elles sont exilées. La moitié d’entre elles vit en Suisse. L’autre moitié en France et au Canada. Loin de leurs pays respectifs, elles sont restées actives. Dans la création. Qu’elle soit artistique, littéraire ou qu’elle se consacre à la recherche des solutions aux questions sociétales. Ces femmes ont été élevées dans la conviction que leur parcours ne s’efface pas forcément devant la dureté de la vie d’exil. Bien au contraire, cela les pousse à redresser la tête. A faire leurs preuves. A agir dans leur domaine de compétence. Pour faire avancer les choses.
Dans ce recueil de portraits que j’ai voulu féminin pluriel, je présente un choix. Celui des rencontres –et des lectures-qui m’ont marqué dans l’exercice de mon métier. Ghislaine Sathoud se passionne à l’écriture et à la recherche en milieux ethno-culturels. Par l’art, Fatma Charfi mène une longue et profonde réflexion sur l’homme, la vie, la mort et la société contemporaine, tandis que Myriam Kachour exprime la vie qu’elle voit ; elle fixe ses impressions, dans un beau vrai. Marie-An-drée Ciprut est engagée dans la cause des femmes migrantes par le biais de l’écriture, des réflexions et des séances de thérapies qu’elle dirige. Maya Waber s’implique ardemment dans la cause des enfants adoptés et passe le message du groupe Identité Enjeux qu’elle a initié avec des ami(e)s. Berthe Kayitesi est, elle, l’exemple d’un autre enjeu : quel avenir pour deux ethnies que rien ne prédispose à s’entendre ? Ce que, dugénocide qu’a engendré le conflit hutu-tutsi, elle a souffert, trop souffert. Elle le clame haut et fort grâce à la plume. Anaïs Laurent n’a pas attendu longtemps pour ouvrir un espace d’expression à celles et ceux qui savent dessiner la beauté –et les questionnements-du monde. Laure-Ednie Dieudonné s’est imposée un « rituel d’écriture artistique » et fait connaître, par ses gravures, ses émotions et ses réflexions, tandis que Fatou Diome nous confirme que le livre lui a ouvert des portes et que c’est le résultat d’un travail de longue haleine. De son côté, Ananda Devi continue de nourrir ses sujets aussi bien par l’expression identitaire que par la quête de l’altérité quand Meido Hermine nous parle de son ouvrage inspiré de la médecine africaine ; de la folie qui reste un voyage initiatique ou du phénomène de chaman susceptible de confirmer cette règle dans d’autres cultures.
Autant de pistes de réflexions dans lesquelles j’ai pris l’immense plaisir de diriger mes pas. Onze d’exil comme le onze d’une équipe de femmes qui ne demande qu’à être jugée non pas sur son appartenance au monde d’exil, mais sur la pertinence de ses actions.

L’auteur
Ghislaine Sathoud
Congo-Brazzaville. Canada.
Ghislaine Sathoud quitte son pays, le Congo-Brazzaville, en 1995. Elle poursuit ses études en France, puis au Canada. Elle obtient, successivement, une Maîtrise en relations internationales (France) et une Maîtrise en Sciences politiques (Université de Québec, Montréal). Devenue citoyenne canadienne, elle se passionne, aujourd’hui, à l’écriture et à la recherche en milieux ethno-culturels. Nous avons accédé à l’ensemble de son travail d’écriture. Avec le choix d’en faire, à la fois, une approche analytique et une lecture des textes choisis. Portrait d’une femme des lettres.

Un grand nombre de femmes d’origine africaine se destinent à l’écriture. Ghislaine Sathoud en fait partie. Aujourd’hui quadragénaire, elle a joué, à 17 ans, à Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) dans une jeune troupe de théâtre. Elle a publié, à 18 ans, Poèmes de ma jeunesse son premier recueil (Pointe-Noire : Editions I.C.A., 1988). A une période où il n’était pas tard ni de témoigner de sa sensibilité aux choses de l’esprit, ni de s’engager dans l’exercice proprement dit d’écriture. Avec le recul, force est de constater que c’est à l’adolescence qu’elle a forgé son goût à l’écrit. Assurément, à cet âge, on expérimente, on pratique l’écriture créative. En dehors ou à l’intérieur du cadre scolaire. Seul ou dans une dynamique de groupe. Le premier recueil de poèmes de Ghislaine Sathoud traduit ce constat. En effet, Poèmes de ma jeunesse est un titre annonciateur. Au fil du temps, l’auteur prend goût à l’écriture, à la lecture et à diverses formes d’expression. Des manuscrits voient le jour. Ils sont en attente ; ils sont gardés jalousement au fond d’un tiroir. C’est timidement qu’elle en publie.
Condition de la femme : un thème de prédilection
Entre l’écriture et la lecture permanente, Ghislaine Sathoud observe les réalités de son temps. Celles qui la touchent directement ou indirectement. Dans la foulée, ses idées mûrissent. Son inspiration reste en éveil. S’ensuivent des romans, des contes, des nouvelles et des pièces de théâtre. Ses textes se succèdent et ne se ressemblent pas. Dans une variété des genres, l’auteur s’inspire des conditions associées à l’identité féminine africaine. De ce qui la blesse ou l’étouffe. Tout, chez l’auteur, s’articule autour du thème de la femme. Tout, chez elle, traduit une préoccupation humaine profonde. La manifestation d’une certaine révolte. Une démarche qu’aime emprunter tout féministe qui sait que le monde dans lequel évolue la femme est plein d’injustices, des leurres. Ghislaine Sathoud dénonce des situations. Avec sa plume.

Il n’est pas hasardeux de retrouver dans ses textes le thème lié à l’enfance, la vie de la femme et son évolution. On a envie de replonger dans L’amour en migration (Paris : 178p Menaibuc, 2007) roman, ce clin d’œil au travail abattu par la femme de son pays, en dépit des difficultés quotidiennes ou de la guerre. De relire Hymne à la tolérance (Québec : 76p Editions Melonic, 2004) roman, qui décrit le parcours de vie d’une jeune africaine piégée par le monde du mensonge.

Jeune africaine donc, studieuse, pleine d’espoir et vouée à un bel avenir. Comme toutes les filles de son âge, elle rêve de réussir sa vie grâce aux études. La bonté d’une bienfaitrice de dimanche lui ouvre d’autres portes. Une opportunité de quitter son pays, de s’engouffrer dans la brèche d’un exil inespéré, d’aller parachever ses études en Occident. Ce qui devait être le bonheur éternel se transforme en cauchemar de tous les instants. En effet, une fois en terre d’exil, l’héroïne se heurte aux comportements et aux attitudes imprévisibles de sa bienfaitrice. Au lieu d’en faire une élève modèle, elle la précipite dans l’enfer des travaux domestiques où se mêlent solitude pesante, mépris, haine et esclavage.

On retrouve la même tonalité dans la pièce de théâtre Ici, ce n’est pas pareil, chérie ! (adaptée en version DVD et vidéocassette par la Compagnie Théâtre Parminou en collaboration avec les Productions Jean Benoît avec le soutien de Condition féminine Canada , 2005). Cette pièce témoigne de l’inquiétude constante de l’auteur face à la montée des violences familiales au sein des communautés ethno-culturelles. Les maux du silence (Maison Culturelle Les Ancêtres, Canada, 2000) autre pièce de théâtre, s’inscrit dans la même démarche : poser la question d’identité dans la vie en exil. Une identité qui se métamorphose, chez la majeure partie des immigrés, une fois leur patrie éloignée. On a hâte à n

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