Amirouche
339 pages
Français

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Amirouche , livre ebook

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Description

Depuis l'indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l'accabla l'armée française. Il fut décrit comme un chef de guerre sans foi ni loi, comme un maquisard violent et sanguinaire. Saïd Sadi a toujours refusé de succomber à ces thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche ne pouvait être le monstre présenté par les services de Boussouf et Boumédienne. Il le décrit comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste. Doté d'une vraie culture politique, cet autodidacte d'exception avait le sens élevé de l'Etat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 145
EAN13 9782296703797
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A MIROUCHE

UNE VIE
DEUX MORTS
UN TESTAMENT
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.


Déjà parus

Mahmoud-Hamdane LARFAOUI, L’occupation italienne de la Libye. 1882-1911 , 2010.
Pierre PINTA, Sebha, ville pionnière au cœur du Sahara libyen , 2010.
Roxanne D. MARCOTTE, Un Islam, des Islams ?, 2010.
Stéphane PAPI, L’influence juridique islamique au Maghreb , 2009.
E. AKÇALI, Chypre : un enjeu géopolitique actuel , 2009.
L. ABDELMALKI, K. BOUNEMRA BEN SOLTANE, M. SADNI-JALLAB, Le Maghreb face aux défis de l’ouverture en Méditerranée , 2009.
H. BEN HAMOUDA, N. OULMANE, R. SANDRETTO (dir.), Emergence en Méditerranée : attractivité, investissements internationaux et délocalisations , 2009.
Mohamed SAADI, Le difficile chemin des droits de l’homme au Maroc , 2009.
Moncef OUANNES, Militaires, Elites et Modernisation dans la Libye contemporaine , 2009.
Ramon VERRIER, Introduction à la pensée économique de l’Islam du XIII e au XV e siècle , 2009.
Mohammed MOUAQIT, L’idéal égalitaire féminin à l’œuvre au Maroc , 2009.
Naaman KESSOUS, Christine MARGERRISON, Andy STAFFORD, Guy DUGAS (dir.), Algérie : vers le cinquantenaire de l’Indépendance. Regards critiques , 2009.
Philippe GAILLARD, L’Alliance. La guerre d’Algérie du général Bellounis (1957-1958) , 2009.
Jean LÉVÊQUE, Une reddition en Algérie 1845 , 2009.
Chihab Mohammed HIMEUR, Le paradoxe de l’islamisation et de la sécularisation dans le Maroc contemporain , 2008.
Najib MOUHTADI, Pouvoir et communication au Maroc. Monarchie, médias et acteurs politiques (1956-1999) , 2008.
Ahmed KHANEBOUBI, Les institutions gouvernementales sous les Mérinides (1258-1465), 2008.
Yamina BENMAYOUF, Renouvellement social, renouvellement langagier dans l’Algérie d’aujourd’hui , 2008.
Marcel BAUDIN Hommes voilés et femmes libres : les Touareg , 2008.
Belaïd ABANE, L’Algérie en guerre. Abane Ramdane et les fusils de la rébellion , 2008.
Rabah NABLI, Les entrepreneurs tunisiens , 2008.
Jilali CHABIH, Les finances de l’État au Maroc , 2007.
Saïd Sadi


A MIROUCHE

UNE VIE

DEUX MORTS

UN TESTAMENT

Une histoire algérienne
Du même auteur


Le R.C.D. à cœur ouvert. Entretiens , Éditions Parenthèses, 1990
Askuti. Roman , Imedyazen, 1983, réédition aux éditions ASALU, 1991
Algérie, l’échec recommencé ? Essai , Éditions Parenthèses, 1991
Culture et démocratie. Recueil , Éditions Parenthèses, 1991
Algérie : l’heure de vérité. Récit , Flammarion, 1996


© L’Harmattan, 2010, pour la nouvelle édition
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12450-9
EAN : 9782296124509

Fabrication numérique : Socprest, 2012
À Nordine Aït Hamouda,
dont la douleur a accouché
d’une colère qui a éclairé
des zones obscures de notre Histoire.


Pour Djoher et les enfants ,
toujours dignes dans une vie qui
ne m’a pas souvent laissé
le temps de leur dire mon affection.
Illa walb ɛ a ḍ illa ulac-it
Illa walb ɛ a ḍ ulac-it illa

Il y a l e présent absent
Il y a l’absent présent

Proverbe kabyle
Mes remerciements particuliers vont à :

ADJAOUD Rachid,
AÏT OUABDESLAM Ouamar,
ALI YAHIA Abdenour,
AMIROUCHE Hamou,
AMOKRANE Abdelhafid,
ATTOUMI Djoudi,
AYADI Belaïd, dit Laïd,
AZZI Abdelmadjid,
BEN MAALEM Hocine,
BOUZEGHOUB Mohamed Tahar,
CHELOUFI Mustapha,
DJOUADI Abdelhamid,
GOUDJIL Salah,
HOUMA Abdelmadjid,
IBRAHIM Djaafar, dit Si Saadi,
IHADDADENE Abdelkader,
LAÏCHOUR Slimane,
NAÏT BOUDA Hocine,
OUBOUZAR Ali
SAADI Salih,
SEBKHI Mohand,
ZERARI Rabah, dit Azzedine.
AVERTISSEMENT
Ce livre était en gestation depuis plus de quarante ans. Il est le résultat de plusieurs dizaines de témoignages recueillis auprès d’acteurs ou d’observateurs qui ont combattu avec Amirouche, vécu à ses côtés ou suivi son parcours. L’apport de chacun a été important pour moi dans la découverte d’un homme qui a dédié sa vie à la lutte sans trop se soucier de ce qui pouvait être dit ou écrit sur lui. Qu’ils trouvent tous ici l’expression de ma profonde gratitude.
Je n’ai cependant mentionné qu’une vingtaine d’intervenants. D’une part, le volume de l’ouvrage ne permettait pas de retenir toutes les narrations ; d’autre part, je n’ai voulu garder que les témoignages de personnes vivantes ; s’agissant de propos ayant une incidence politique ou historique importante venant de combattants disparus, j’ai conservé uniquement ceux qui ont été tenus devant une assistance suffisamment nombreuse pour en établir aisément la véracité. Le reste des informations a été puisé dans des documents, dont certains sont inédits. Leur reproduction est intégrale, c’est-à-dire qu’elle garde leurs éventuelles imperfections.

Les lieux figurant dans ce récit portent le nom qu’ils avaient à l’époque des faits.

Enfin, les citations en amazigh sont transcrites dans le système international.
1 MAIN BASSE SUR L’HISTOIRE
« Il [Amirouche] se défendit longtemps au bas d’une falaise
et fut tué à la grenade.
Pour lui, il reste à tuer la légende
dont il était entouré. »

Dépêche AFP, 30 mars 1959


Il faut connaître la vie et la mort du colonel Amirouche ainsi que le sort réservé à ses restes pour mieux comprendre la réussite de l’insurrection du 1er novembre 1954 et l’échec de l’Algérie d’aujourd’hui. Légende vivante pendant le conflit, il fut tué avec son collègue, le colonel Haoues, le 28 mars 1959, par une armada déployée par le général Massu, informé de son déplacement vers la Tunisie. Il s’y rendait pour exiger la dissolution de l’armée des frontières de Boumediene et des services secrets de Boussouf qui préparaient déjà l’après-guerre. Le pays venait de basculer dans un abîme où il macère toujours. Soucieuse de ne pas laisser trace d’une sépulture qui ne manquerait pas de devenir un lieu de pèlerinage, les troupes françaises enterrèrent secrètement les deux colonels. Boumediene fit déterrer clandestinement leurs ossements deux ans après l’indépendance pour les faire disparaître. A jamais, pensait-il. Cette abomination est à la fois le symptôme et la maladie qui minent un pays où la confiscation et la falsification de la guerre de libération font office de bilan et de projet politique. A ce jour, les interpellations adressées au pouvoir d’Alger sur ce sujet, dans les médias ou à l’Assemblée nationale, n’ont reçu aucune réponse. La relation maffieuse qui fonde le système qui sévit depuis 1962 transcende les clivages claniques qui déchirent épisodiquement les parrains. Et pourtant…
La séquestration des restes des colonels Amirouche et Haoues sera probablement l’un des traumatismes subis par le pays qui mettra le plus de temps à cicatriser, quand l’Algérie pourra enfin parler à sa conscience. Le silence des élites qui accompagna la découverte de ce qu’il faut bien appeler une forfaiture annonçait la dérive morale et le naufrage intellectuel dans lesquels se débat la nation, un demi-siècle après son indépendance.
Faut-il dire l’indicible ? Oui. Quels qu’en puissent être les désagréments conjoncturels qui s’ensuivent.
La censure, la désinformation ou même la peur sincère de la vérité, motivée par le souci de ne pas réveiller une histoire tourmentée et complexe, ont conduit l’Algérien à la méconnaissance, au reniement puis à la haine de soi. Cette schizophrénie a ouvert la voie aux bonimenteurs de la mémoire, eux-mêmes précurseurs des escrocs politiques qui ont façonné un passé à la convenance des appétits et des humeurs de despotes parasitant l’honneur et le destin de la nation.
Une épreuve dont on a identifié les causes est à moitié dépassée ; le refoulement génère toujours des rebondissements qui surgissent au moment où l’on s’y attend le moins et qui se manifestent de la pire des manières. C’est parce que l’Algérie, sans bornes ni boussole, a trop triché avec son passé que son histoire la

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