Charles de Foucauld
285 pages
Français

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Charles de Foucauld , livre ebook

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285 pages
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Description

Une véritable enquête, enrichie de témoignages de l'époque, pour découvrir un homme au destin exceptionnel.

En écrivant en 1921 cette biographie de Charles de Foucauld, assassiné le 1er décembre 1916, René Bazin révélait au grand public une figure encore assez peu connue, même si certains milieux vantaient déjà sa science et une foi chrétienne missionnaire qui en faisaient un pionnier. De son vivant, Charles de Foucauld avait lui-même émis l’idée de confier à René Bazin le projet d’un livre capable de révéler au public la situation humaine et spirituelle des populations en Afrique saharienne. L’auteur a fait un véritable travail d’enquête sur les lieux de la vie du Frère Charles. Convaincu qu’il était en présence d’un « saint », il s’est contenté de tracer l’itinéraire de sa vie et de le faire parler.

Le livre contient d’abondantes citations de Foucauld lui-même. Ce livre qui fut un best-seller (200 000 exemplaires) était paru chez Plon. Épuisé, il est toujours demandé. Les héritiers de René Bazin ont décidé de l’éditer à nouveau, chez Nouvelle Cité. En effet, cette œuvre majeure demeure une source et un document, comme le souligne le cardinal Paul Poupard dans sa préface. Charles de Foucauld a été béatifié le 13 novembre 2005.

Découvrez la réédition de ce best-seller, un document unique sur la vie du religieux et ermite Charles de Foucauld.

EXTRAIT

Le 15 septembre 1858, naissait à Strasbourg Charles-Eugène de Foucauld, dont j’essaierai de raconter l’histoire.

L’enfant n’était pas d’origine alsacienne. Son père, François-Édouard, vicomte de Foucauld de Pontbriand, sous-inspecteur des forêts, appartenait à une famille du Périgord, d’ancienne chevalerie, qui donna des saints à l’Église et de bien bons serviteurs à la France, et dont il importe que je dise ici quelque chose, parce que le mérite des ancêtres, même inconnu, même oublié, continue de vivre dans notre sang et nous porte à l’imitation.

D’après le généalogiste Chabault, le nom de Foucauld est connu depuis 970, époque où Hugues de Foucauld, ayant donné une part de ses biens aux abbayes de Chancelade et de Saint-Pierre-d’Uzerches, se retirait du monde, et, afin de se mieux préparer à la mort, entrait au monastère. Un Bertrand de Foucauld, parti pour la croisade avec saint Louis, tombait à la bataille de Mansourah, en défendant son roi contre les musulmans. Un autre, Gabriel, était délégué par le roi François II, pour épouser par procuration la reine Marie Stuart. Jean, chambellan du dauphin, assistait au sacre de Reims, près de Jeanne d’Arc. Dans plusieurs lettres, Henri IV appelle Jean III de Foucauld « son bon et bien assuré amy » ; pour mieux lui dire encore son amitié, il le nomma gouverneur du comté de Périgord et vicomte de Limoges : « Je puis vous assurer, monsieur de Lardimalie, lui écrit-il, que j’ai en estime vous et votre vertu, et que j’ai autant de contentement de vous que vous sauriez le désirer. » Bel autographe qui valait un gouvernement, et devait durer davantage.

À PROPOS DE L'AUTEUR

René Bazin (1853-1932), élu membre de l’Académie Française en 1903, fut tout à la fois professeur de droit à l’Université Catholique d’Angers, journaliste sur des voyages parfois lointains, biographe et surtout romancier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2018
Nombre de lectures 31
EAN13 9782853139854
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

René Bazin
de l’Académie française
Charles de Foucauld
Explorateur du Maroc
Ermite au Sahara
5 e édition
Préface du cardinal Paul Poupard
Nouvelle Cité



Cette nouvelle édition de Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara est réalisée à la demande de la « Société Civile des Droits d’auteur de René Bazin », Les Rangeardières, 49124 Saint-Barthélemy d’Anjou.
Nihil obstat :
Lutetiœ Parisiorum, die XXVIII Aprilis anni MCMXXI.
Y. de La Brière ,
Cens. Dep.
Imprimatur :
Parisiis, die 29 Aprilis, 1921.
J. Lapalme,
V.g.
Composition : Jean-Marie Wallet
Couverture : Jean-Pierre Pitrel
Illustrations de couverture :
p. 1, peinture réalisée par Philippe Lejeune en 2001 pour le Salon des Peintres Officiels des Armées. 1 er prix, peinture donnée à la paroisse Charles de Foucauld, à l’École Militaire de Saint-Cyr (Coëtquidan, Morbihan). Photo © Matthieu Jeanteur.
p. 4, portrait de René Bazin, © Société Civile René Bazin.
Cahier photos hors-texte : © archives générales des Petites Sœurs de Jésus, Rome.
© Nouvelle Cité 2003, pour l’édition imprimée
© Nouvelle Cité 2015, pour l’édition numérique
Domaine d’Arny – 91680 Bruyères-le-Châtel
ISBN édition imprimée 978-2-85313-441-5
ISBN édition numérique : 978-2-85313-985-4





Sommaire
Préface du cardinal Paul Poupard
Note au lecteur
Chapitre I
Jeunesse
Chapitre II
Les préliminaires du voyage
1. Le déguisement et les premiers pas
2. Histoire de Mardochée Abi Serour.
Chapitre III
L’explorateur
Chapitre IV
La conversion
Chapitre V
Le trappiste
Chapitre VI
Nazareth et Jérusalem
Chapitre VII
Charles de Foucauld, prêtre
Chapitre VIII
Beni-Abbès
Chapitre IX
Les tournées d’apprivoisement
Chapitre X
L’établissement au Hoggar
Chapitre XI
Poésies et proverbes
Chapitre XII
Tamanrasset
De 1920 À 1931
Appendice
Sources consultées
1° Publications scientifiques :
2° Opuscules religieux manuscrits :
3° Documents personnels :
4° Correspondance :
La postérité spirituelle du père de Foucauld
Du même auteur
Édition intégrale des Écrits spirituels de Charles de Foucauld
Aux mêmes éditions
Fin




Préface
C’est pour moi un grand honneur et une joie profonde de présenter la réédition de l’ouvrage de René Bazin, publié en 1921, où l’Académicien angevin mon compatriote esquisse magnifiquement la biographie de Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara . J’en garde précieusement dans ma bibliothèque l’exemplaire jauni qui m’a toujours accompagné, de mon Anjou natal à Rome – où le Bienheureux pape Jean XXIII m’appelait comme son jeune collaborateur à la Secrétairerie d’État –, puis à l’Institut catholique de Paris au cours de mes dix années de rectorat, et enfin à nouveau à Rome où je reçois encore, à la relecture de ces pages lumineuses au style incomparable, une source d’inspiration dans ma mission de Président du Conseil Pontifical de la Culture. Cet ouvrage remarquable m’a donné, voici bien un demi-siècle, de découvrir et d’aimer Charles de Foucauld. Aussi, c’est avec gratitude que j’écris ces quelques lignes en avant-propos à la réédition de la magnifique biographie de René Bazin – ce Fra Angelico des lettres, au regard de François Mauriac –, et je remercie les éditions Nouvelle Cité de me permettre ainsi de lui exprimer ma reconnaissance.
La vie de Charles de Foucauld ressemble à un long itinéraire qui le conduit, par des routes successives, de l’ensablement à la lumière. Enfant, il reçoit de sa dévote mère, hélas trop vite rappelée à Dieu, une première éducation toute pieuse où les agenouillements, le fleurissement des autels et des calvaires, les visites aux églises ou autres chapelles et oratoires contribuent à ouvrir son âme passionnée et à imprimer en elle la marque discrète de la grâce. Charles, orphelin de père et mère en quelques mois – il n’a que six ans –, est confié avec sa sœur Marie à leur grand-père maternel. Ce dernier aime profondément le petit Charles, mais il ne sait corriger, comme le ferait une mère, certains défauts de son caractère et une violence colérique qui le rend redoutable. La triste guerre les chasse de Strasbourg pour Nancy, et c’est au Lycée de cette ville qu’il perd bientôt la foi, en même temps que l’habitude du travail soigné et régulier. C’est le début d’un long ensablement dont il gardera toujours avec amertume le souvenir. En cela il ressemble à Augustin dont j’aime relire les pages dramatiques des Confessions où il exprime de manière saisissante le vide d’une âme qui s’enlise lorsqu’elle perd la lumière. Charles confessera le haut degré d’égarement que provoque cet engourdissement de l’esprit dans la paresse, la curiosité sensuelle, la vanité et même le désir du mal. Ce sont treize années de sa vie où il erre sur des chemins contradictoires qui ne mènent nulle part, non que la foi ait totalement disparu, – il en garde quelque nostalgie –, mais il la maintient dans un lointain hors de sa vue avec la ferme intention de n’y plus revenir. Combien de jeunes aujourd’hui connaissent cette crise, plus ou moins violente, parfois moins radicale, mais toujours aussi blessante pour des cœurs sensibles qui demeurent assoiffés de beauté, d’amour et de vérité.
René Bazin nous dit que Charles de Foucauld avait toujours gardé deux sentiments profonds que certains, aujourd’hui, s’emploient à détruire : le respect du prêtre, et l’attachement à la famille. Il éprouve de l’admiration pour ses maîtres jésuites qui savent rendre raison de leurs croyances, alors qu’il ne réussit pas lui-même à trouver les réponses pertinentes à toutes les objections qui le tourmentent. Il entre à Saint-Cyr, en sort sans gloire, pour rejoindre l’école de Cavalerie de Saumur et le 4 e hussards.
Son itinéraire, soudain, amorce un virage avec l’envoi de ce régiment en Algérie. Il est lieutenant, et une nouvelle passion l’envahit. C’est celle de l’Afrique à laquelle tant ont succombé. À cette époque, – il nous faut le comprendre et l’accepter sans anachronisme –, l’Afrique est une passion coloniale à laquelle est lié le généreux sentiment d’apporter aux démunis « les bienfaits de la civilisation » : l’éducation qui règle les comportements et ajoute quelque raffinement aux rapports entre les hommes, l’accès à la culture qui élargit considérablement les horizons quotidiens, l’élévation de l’esprit qui naît de la contemplation des arts, le bienfait de la santé et des techniques qui transforment la vie quotidienne et réduisent notablement les cauchemars du quotidien dont sont le plus souvent victimes les femmes et les enfants.
Cette route brusquement s’arrête, et c’est lui-même qui fait obstacle. Il vit avec une maîtresse venue de France, et lorsque lui est signifiée l’impossibilité de continuer cette liaison scandaleuse, il refuse de plier et se retire à Évian. Ce n’est qu’une parenthèse sur son itinéraire, car la nouvelle lui parvient de l’insurrection de Bou-Amama. Il ne peut supporter l’idée de laisser ses camarades se battre sans lui. Pour René Bazin, c’est l’idée de sacrifice, « cette force intérieure qui fait les chrétiens », qui alors commande son âme. Sacrifice du Christ en Croix. Sacrifice de tant d’hommes et de femmes qui à la suite des Apôtres ont tout laissé pour Le suivre. Sacrifice des martyrs qui ont baigné la terre de leur sang en témoignage d’un amour suprême, dans une volonté inflexible à rester fidèle à ce Dieu qui nous a tant aimés et qui continue de nous envelopper de sa miséricorde et sa tendresse. Je pense aux innombrables martyrs du siècle qui vient de s’achever, à Édith Stein et au Père Kolbe, et à tant d’autres chrétiens qui ont versé le témoignage du sang pour le Christ sur la terre d’Afrique, en Asie ou sur le sol de l’Amérique latine. Je pense surtout à la Ville éternelle, où

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