Clément croque la vie

Clara Devi

Description

Entre narrations et poésies. Clément a vécu le pire en conservant sa candeur. Son enfance meurtrie et volée l’a rendu fort. Sa vie semble être une suite de drames et de ruptures… La mort de sa mère, alors qu’il avait à peine six ans, ensuite souffre-douleur d’une belle-mère et objet sexuel de son frère. Les épreuves n’ont pas entamé son optimisme. Clément rebondit toujours, car il aime. Son affection pour Capucine et Marjolaine ses deux sœurs. Son amitié pour Martine et enfin, son amour pour Thomas. Clément, « un garçon pas comme les autres » vit à fleur de cœur. Il assume et revendique pleinement sa différence. Devenu un adulte accompli et généreux, il a vécu son existence comme une épopée à son niveau.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 21 juin 2013
• Nombre de lectures: 19
• EAN13: 9782312011486
• Langue: Français

Extrait

Clément croque la vie
Clara Dévi
Clément croque la vie













LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Du même auteur

L’Hirondelle de Bevegem , Biotem 1998 – (Edition originale), Le Scribe 2000 – (Réédition).
L’accord parfait , Le Scribe 2000.
Saveurs d’enfance , Le Scribe 2001.
Le cœur à la lettre , Le Scribe 2003.
Les psaumes (Essai de Calligraphie), Le Scribe 2003.
Gladys , Le Scribe 2005.
Filles de mai (Ouvrage collectif), Bord de L’Eau 2004.
Enfance meurtrie , Le Manuscrit 2006.
A mots ouverts , Le Manuscrit 2006.
Mes maux en mots , Le Manuscrit 2007.
Mots doux et amers , Le Manuscrit 2008.
Soliloques intimes , Le Manuscrit 2009.
Age tendre , Le Manuscrit 2009.
Stella , Le Manuscrit 2011.
Cybèle , Les Éditions du Net 2013.















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01148-6
À ma Mère

Ô ma mère, ce sont nos mères Dont les sourires triomphants Bercent nos premières chimères Dans nos premiers berceaux d’enfants.
Donc reçois, comme une promesse, Ce livre où coulent de mes vers Tous les espoirs de ma jeunesse, Comme l’eau des lys entr’ouverts !
Reçois ce livre, qui peut-être Sera muet pour l’avenir, Mais où tu verras apparaître Le vague et lointain souvenir
De mon enfance dépensée Dans un rêve triste ou moqueur, Fou, car il contient ma pensée, Chaste, car il contient mon cœur.
(Théodore de Banville, Les Cariatides – juillet 1842 )
Avant-Propos
Il s’appelle Clément.
Sa vie semble être une suite de drames et de ruptures…
Parfois, j’ai eu l’impression que d’une façon ou d’une autre, le malheur continue à s’abattre sur lui et le poursuit. Curieusement il y échappe toujours de justesse pour rebondir.
Les blessures indélébiles qu’il porte au tréfonds de son âme lui ont donné un sens aigu de la compréhension d’autrui et une intuition sans faille.
Il pourrait être écœuré, rancunier, violent… Tout en lui exprime la gentillesse, la bonté, la sensibilité à fleur de peau.
Ce qui le caractérise, c’est son sourire, sa générosité, dont d’aucuns auraient tendance à abuser. Toujours disponible à l’écoute des autres, il ne pense que rarement à lui.
Avec lui, j’ai fait un voyage dans le temps. J’ai retrouvé son enfance. J’ai découvert un petit garçon venu au monde dans un environnement qui ne l’a pas préparé à la rudesse de la vie.
L’égalité des chances ? Certes, elle existe en théorie. Néanmoins, il y a des êtres qui cumulent les obstacles, les fautes à pas de chance !
Clément ? C’est qui ? Personne ne le sait !
Ce livre le fait connaître. Parfois il est bon d’honorer ceux qui vivent dans l’ombre, ces belles âmes qui nous donnent une leçon de vie.
Clément dédie son témoignage à sa mère, emportée dans la fleur de l’âge par une maladie foudroyante, alors qu’il avait à peine six ans.
Adulte accompli il est, et demeure au tréfonds de son être intime un gosse abandonné en quête de reconnaissance et d’amour.
Pour transmettre fidèlement sa pensée, j’ai choisi de restituer le contenu d’une série d’entretiens qui révèlent un garçon autodidacte, avec une maturité et une ouverture d’esprit hors du commun.

Clara Dévi
Au fil de ces pages, découvrons le parcours de Clément. Revivre le passé au présent. Faire parler les non-dits !
Ses parents, son enfance…
Ses parents, originaires de la région parisienne. Ils avaient le même âge, tous deux nés en 1946. Mariés à dix-huit ans, Michel et Rose se connaissaient de longue date étant amis d’enfance.
Au bout de dix ans de mariage, ils avaient désiré un quatrième enfant. C’est dans un élan de passion et d’amour qu’il fut conçu. Rose espérait une fille. Elle aimait les prénoms comme le sien, en lien avec la nature et les fleurs. Pour le futur bébé, elle avait choisi Clémentine.
Déception et surprise ! C’est un petit garçon qui pointa le bout de son nez à la maternité de l’hôpital Cochin à Paris. Elle le prénomma donc Clément.
Il fut le cadet d’une fratrie de trois : Capucine neuf ans, Marjolaine huit ans, et Myrtil quatre ans.
B ÉBÉ
C’est un rayon de soleil Un vrai cadeau du ciel Il ressemble à un ange Tout rempli d’innocence
Il aime être bercé Dans des bras bien serrés Là tout contre le cœur Il fait croire au bonheur
C’est le fruit de l’amour Le souvenir d’un jour Où l’on a tout donné Pour faire un nouveau-né
Comme l’oiseau dans son nid Il découvre la vie Il regarde et il rit On voit qu’il a compris.
J.-C. Brinette (jokerplanete.com)
Michel et Rose, formaient un couple complice. Ils s’aimaient comme au premier jour. Entre larmes, réconciliations et moments de grande euphorie leur cœur balançait.
Michel, un homme viril, était le maître à bord. Rose semblait sortir d’un tableau médiéval. Ses longs cheveux dorés étalés comme une crinière sur ses épaules. Belle et candide, sa peau blanche laiteuse, ses joues d’une teinte délicate et veloutée. Une femme-fleur, tendre et épanouie.
Elle était la douceur même. Son mari était possessif et souvent jaloux sans raison, ce qui provoquait des chamailleries.
Rose était l’âme de son foyer veillant au bonheur de tous. Elle savait toujours par ses élans de tendresse arrondir les angles, calmer les colères de Michel et le rassurer.
Clément était un bébé fragile, venu au monde avec une anomalie cardiaque. Rose lui donnait le sein. Bien à regret, elle fut obligée d’arrêter l’allaitement pour lui donner le biberon, car le nourrisson était allergique à son lait et perdait du poids
Rose, une femme à la fois heureuse et inquiète. Souvent fatiguée, elle ne se plaignait jamais. Elle avait vingt-huit ans alors.
D’une beauté sauvage et sensuelle, ses quatre maternités avaient transformé la frêle jeune fille en une femme radieuse, une épouse aimante, dédiée à son mari et à ses enfants.
Malheureusement, ce bonheur familial fut de courte durée.
Alors que Clément avait à peine trois ans, Rose tomba malade. Encore tout petit pourtant, l’enfant avait su intuitivement qu’elle souffrait et qu’elle ne le montrait pas.
Les traitements se succédaient et ne donnaient que peu de résultats. Une escalade de mauvaises nouvelles à son sujet… Son état de santé s’aggravait et il a fallu l’opérer. Une intervention réussie.
Rose, suivie médicalement, allait bien. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa beauté. Tout au moins, elle faisait tout pour qu’on la perçoive ainsi. Savait-elle que sa rémission était inscrite dans le temps ? Vivait-elle avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête ?
Michel fut affligé. Ce n’était pourtant pas lui qui avait été malade. Au fil des mois, il était devenu taciturne et irritable. Pourtant Rose ne disait rien. Elle ne se lamentait pas.
Bien sûr, depuis son opération elle avait changé. Elle était différente, plus fragile qu’avant. Au demeurant, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Clément la trouvait toujours aussi jolie.
Michel aimait bien boire un verre. Après cette opération chirurgicale et devant le changement de Rose, devenue évidemment plus fluette, il avait du mal à garder le cap et faire face.
Il était soucieux. La maladie de son épouse l’avait traumatisé. Il avait perdu confiance. Quel avenir avec une femme dont le mal pouvait récidiver à tout moment ? Il était déstabilisé et n’avait trouvé personne à qui confier son désarroi.
Il se réfugiait dans l’alcool. Il était sur la pente raide. Il fréquentait trop les copains et les cafés. En peu de temps il avait pris de mauvaises habitudes qui devenaient dangereuses.
Michel aimait passer de longues heures avec ses collègues de travail. C’était chose courante dans le BTP. Chef de chantier, il était entouré d’une petite cour. Au bistrot, il parlait fort et avait toujours le dernier mot ! Il rentrait tard. Il désertait la maison.
Parfois quelques verres de trop provoquaient des sautes d’humeur qui effrayaient les enfants.