Deux ans au coeur du Tchad
286 pages
Français

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Deux ans au coeur du Tchad , livre ebook

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286 pages
Français

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Description

En 2005, l'auteur décide de tout quitter pour réaliser un rêve qui lui tient à coeur : vivre deux ans en volontariat dans un pays inconnu. Elle sera envoyée au coeur du Tchad, dans la région du Guéra. L'auteure nous plonge dans ce qui fait sa vie quotidienne et évoque la façon dont elle vit la Rencontre sans nier les obstacles auxquels elle est confrontée. Au fil des mois et des rencontres, elle met en dialogue la culture tchadienne avec la culture française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 269
EAN13 9782336251868
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296106314
EAN : 9782296106314
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Etudes Eurafricaines Préface Avertissement aux lecteurs Prologue Premiers pas dans l’inconnu ! En route pour Bitkine ! À la découverte de Bitkine À propos d’éducation Octobre 2005 Novembre 2005 Décembre 2005 Janvier 2006 Février 2006 Mars 2006 Avril 2006 Mai 2006 Juin 2006 Juillet 2006 Août-Septembre 2006 Octobre 2006 Novembre 2006 Décembre 2006 Janvier 2007 Février 2007 Mars 2007 Avril 2007 Mai 2007 Juin 2007 Juillet 2007 Pour aller plus loin… Remerciements Bibliographie
Deux ans au coeur du Tchad
Expérience de volontariat dans la Guéra

Christelle Gaborieau
Collection Etudes Eurafricaines
Dirigée par André Julien Mbem
Le Sahara et la Méditerranée, frontières entre l’Afrique et l’Europe, sont aussi des passerelles par lesquelles, depuis des siècles, au-delà des tragédies et des drames, se rapprochent et se remodèlent ces deux ensembles géographiques et leurs civilisations. La collection Etudes Eurafricaines encourage la diffusion d’études historiques et prospectives sur les symbioses dont cette partie du monde est l’antique théâtre.
Déjà paru
Jean-Alexis Mfoutou, La langue française et le fait divers en Afrique noire francophone, 2009.
Roland Willay Adams, Expériences initiatiques en terre africaine, 2009.
Jean-Alexis Mfoutou, La langue de la nourriture, des aliments et de l’art culinaire au Congo-Brazzaville, 2009.
Philippe Milon, Rendons le pouvoir à l’Afrique ! Cri de révolte d’un bénévole de terrain, 2009.
André Julien Mbem, Nicolas Sarkozy à Dakar. Débats et enjeux autour d’un discours, 2007.
Préface
« Ce n’est pas réussir ma carrière qui m’importe le plus, c’est réussir ma vie » (p. 15). Cette réponse de l’auteur à son chef hiérarchique au moment de résilier le contrat qui la lie à la multinationale où elle travaille depuis cinq ans souligne la gravité de sa démarche et le poids de ce livre, tout à la fois témoignage et réflexion.

Témoignage sur le Tchad, d’abord, zone particulièrement sensible de l’Afrique centrale. Pays le plus enclavé des pays d’Afrique, pauvre parmi les plus pauvres, en guerre depuis quarante ans, avec ses 250.000 réfugiés soudanais et ses 180.000 déplacés tchadiens, société aux frontières des islams soudanais et libyens. Sur cette toile de fond, témoignage sur le défi de la Rencontre, en deux ans de volontariat, loin du confort des expatriés. Témoignage, au final, sur la question épineuse de la « coopération » Nord-Sud.

Témoignage vécu onéreusement, dans la durée, avec un rigoureux souci de vérité, sans faux-fuyants affectifs ni idéologiques, rendu dans un style marqué simultanément par l’acuité de l’esprit d’observation et, bien souvent, par la beauté de la langue et le bonheur de l’expression.

Mais réflexion aussi, sur les valeurs qui méritent aujourd’hui de mobiliser la vie d’une femme ou d’un homme. Où résident ces valeurs ? Qu’en est-il de la diversité des cultures ? Comment être totalement ouvert, vulnérable à la rencontre sans rien renier de ce qui me paraît inaliénable dans ma propre culture ?

Ce livre conjugue harmonieusement le particulier et l’universel. J’oserai – dans l’humilité même de sa présentation et de son auteur – trouver à ce modeste et néanmoins audacieux ouvrage comme une parenté avec le grand courant littéraire des « Mémoires ». Tel un Saint-Simon à la cour du Roi-Soleil décrit la vie à Versailles et peint les grandes figures de son temps, peignant ainsi l’éternel et l’universel humains, ainsi Christelle Gaborieau avec ses Visages du Guéra !

Tel est l’enjeu de ce livre humblement et résolument ambitieux. Mais au-delà de cette vigoureuse confrontation, sans complaisance, l’ambition de l’auteur, au-delà de l’urgence qu’elle éprouve de « régler » ses comptes avec elle-même, est de partager le trop-plein de son bonheur et de sa joie. Et, ce faisant, d’en vérifier les conditions de possibilité.

Christelle écrit bien, ce qui donne saveur à ce livre, par ailleurs bien documenté, notamment sur les trois dossiers sensibles de la guerre au Tchad et de ses liens avec le Darfour ; de l’aide au développement et de la rencontre interculturelle ; et des relations islamo-chrétiennes.

Moments d’humanité, cueillis au bout d’un long et obstiné désir, fleurant bon le parfum de l’émerveillement, sans craindre néanmoins de laisser saigner la blessure … car il y a, dans cette rencontre, un prix à payer … et quel prix !

« La beauté sauvera le monde » écrit Dostoïevski. Celle de Christelle, la volontaire du Guéra. Celle des Tchadiens qu’elle a aimés. Celle de toute femme et de tout homme qui sort du cocon de son quant-à-soi pour s’aventurer vers l’autre.

Lisez Deux ans au cœur du Tchad  ! … Vous aimerez le courage de Christelle, son obstination, sa patience dans la réalisation de son projet. Vous l’aimerez pour sa « beauté » à vouloir aller jusqu’au bout de la rencontre, sans rien éviter ni taire des obstacles, obstacles venant d’elle-même et obstacles venant des « autres ». Vous l’aimerez pour son respect de l’autre le plus lointain et pour sa capacité à s’émerveiller de sa beauté sans pour autant effacer – parfois … souvent … – le scandale de son altérité. Vous l’aimerez pour son intelligence et sa générosité.

Et si, le livre refermé, vous désirez prolonger la rencontre, allez sur www.eglisemongo.org
Monseigneur Henri Coudray, s.j., Vicaire apostolique de Mongo, Tchad.
Avertissement aux lecteurs
Malgré l’effort de compréhension de la culture tchadienne dont j’ai essayé de faire preuve, j’ai analysé les évènements vécus au Tchad au travers du prisme de ma culture française, de ma religion chrétienne et de mon identité féminine. Autant que faire se peut, j’ai essayé de témoigner le plus grand respect pour ce pays et ses habitants. Si, malgré tout, certaines personnes se sentaient blessées par des propos que j’ai pu tenir dans ce livre, je les prie de m’en excuser.

Par souci de discrétion, les noms des Tchadiens et des volontaires ont été modifiés. Les noms du personnel apostolique sont restés inchangés.
Prologue
« Salam alekoum ! »
La paix soit avec vous. C’est par ces mots que je m’annonce avant d’entrer dans la concession 1 de Manboubou. Il est 18h30 au Tchad, l’heure où le soleil achève sa course terrestre quotidienne. La nuit recouvre brutalement d’un sombre manteau la ville de Bitkine écrasée par la chaleur du jour et tous, bêtes et hommes, s’apprêtent pour le grand repos de la nuit. Harassés par les peines de la journée, les hommes s’empressent de revenir à leur case où les femmes ont préparé le repas. Les enfants cessent pour un temps leurs jeux ou leurs petits travaux et rejoignent leur mère autour du grand plat commun.

À cette heure-ci, l’obscurité grandissante ne me permet plus de corriger mes cahiers ou d’écrire du courrier. Lorsque j’allume la lampe torche ou la lampe à pétrole, des dizaines de petites bestioles, comme attirées par un aimant, jaillissent de l’obscurité pour se précipiter vers le halo de lumière. J’ai beau faire, ces ennemis microscopiques s’évertuent à vouloir entrer dans mes narines ou dans ma bouche. Cela m’énerve. Alors, je range mes affaires et je sors. Souvent, je vais passer un moment chez mes amies Mariam et Manboubou avant de revenir me coucher. Leur concession est à une rue à peine de la mienne. Sans éclairage public, baignées par la seule clarté de la lune, les rues sont sombres. Mais cela ne m’arrête pas ; le chemin m’est tellement familier que je pourrais presque le parcourir les yeux fermés.
« Avance ! »

Je reconnais la voix de mon amie qui m’invite à la rejoindre. Dans la semi-obscurité où baigne la cour dans laquelle je pénètre, je plisse les yeux pour tenter d’apercevoir quelque chose. Éclairées par la lueur tremblotante d’une lampe à pétrole, trois femmes sont assis

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