Drôles d idées pour esprits curieux
139 pages
Français

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Drôles d'idées pour esprits curieux , livre ebook

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Description

Avoir des idées, beaucoup d'idées, est source de plaisir. C'est ce plaisir que Maurice Huet, médecin microbiologiste, tient à nous faire partager. Son esprit original et curieux nous entraîne de la Symétrie à la Graphologie, des statistiques du Loto à la fascination du Discontinu. Il nous apprend qu'à côté des vieilles maladies honteuses, on peut trouver des maladies glorieuses. Les sujets si variés abordés dans ce livre reflètent une personnalité lucide, intransigeante peut-être, mais rejetant toute banalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 297
EAN13 9782336262062
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Sous le pseudonyme de Maurice Vaientin :

Nouvelles Tunisiennes, Mémoire de notre temps éd. Montpellier 1992 et 2002.
Le mauvais côté de la voie , édition personnelle, Castelnau le Lez, 1998.
Trois enjambées (Tunisie 1951-1972), L’Harmattan éd. Paris 2005.
Sous le nom de Maurice Huet :

Le Pommier et l’Olivier, Charles Nicolle, une biographie. Sauramps médical éd. Montpellier 1995.
Tel climat, quelle santé  ? L’Harmattan éd. Paris 2001.
Drôles d'idées pour esprits curieux

Maurice Huet
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmauan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296078413
EAN : 9782296078413
Sommaire
DU MÊME AUTEUR Page de titre Page de Copyright DRÔLES D’IDÉES SYMÉTRIE L’ÉLEVAGE RATIONNEL DES LAPINS COMMENT GAGNER DAVANTAGE AU LOTO Loto : les numéros qui rapportent gros... JOURS FÉRIÉS : UN PEU D’IMAGINATION GRAPHOLOGIE DISCRETE L’APPRENTISSAGE DE LA LANGUE ARABE LA GÉNÉTIQUE REVISITÉE LA PETITE MARCHE MAUVAISE LANGUE MALADIES HONTEUSES, MALADIES GLORIEUSES LORDIMAGIC REMERCIEMENTS
De tant d’objets divers le bizarre assemblage Peut-être du hasard vous paraît un ouvrage.
Jean Racine, Athalie, Acte II, Scène 5 .
DRÔLES D’IDÉES
Avoir des idées, beaucoup d’idées, est une source de plaisir extrême, surtout lorsque ce sont de drôles d’idées qui surprennent et même dérangent ; et je ne m’en prive pas. Certaines idées meurent rapidement, d’autres végètent ; bien rares sont celles qui se laissent apprivoiser et finalement arrivent à mûrir. C’est alors une grande joie.
J’ai rassemblé ici une dizaine d’idées que j’estime pertinentes, bien que je sois dans ce tri juge et partie. Il y a celles dont on sait très bien qu’elles ne se concrétiseront pas, faute de temps ou parce qu’elles sont totalement irréalistes ; un peu comme ces voyages auxquels on rêve et qu’on ne fera jamais. Il y a celles qui se présentent comme une réflexion et qui traduisent plutôt une tournure d’esprit, une façon d’aborder certains sujets. Mais vous ne trouverez pas ici d’offensive contre des idées reçues ; j’en ai déjà combattu bon nombre 1 .
Mes drôles d’idées sont disparates. Plusieurs paraîtront farfelues, d’autres déconcertantes ou très loin de la réalité quotidienne. Par exemple, L ’ élevage rationnel des lapins aurait besoin de passer à la moulinette de l’expérience. Avancer qu’il est possible de Gagner davantage au Loto va heurter, par son seul titre, ceux qui connaissent les lois des jeux de hasard. Mais je les connais aussi et je garantis que mon idée est tout à fait sérieuse et repose sur des bases mathématiques solides, à condition de respecter le mot davantage . L’opposition entre Continu et Discontinu est fondamentale, elle relève de la psychologie individuelle. Pourquoi l’apprentissage de la Langue arabe pose-t-il des problèmes spécifiques ? La notion de maladies honteuses est banale. Mais n’y a-t-il pas aussi des maladies glorieuses ? Et toutes mes autres drôles d’idées...

Peu importe. Les voici présentées en vrac et vous les cueillerez à votre guise. Car cet ensemble hétéroclite ne peut toucher tout le monde à la fois, chacun ayant ses propres centres d’intérêt et sa façon personnelle de réagir à des propositions inattendues. Cela me rappelle la théorie des ensembles où l’on voyait des patates se recouper pour définir un domaine commun. Je suis la grosse patate contenant une dizaine d’éléments, mes drôles d’idées. Chacun de vous a dans sa propre patate quelques traits de caractère, quelques domaines de curiosité qui peuvent correspondre à certaines de mes préoccupations. Alors, les patates se recoupent et la relation s’établit.

Si chaque lecteur était accroché par au moins une de mes drôles d’idées — je n’ose pas dire passionné comme elles m’ont toutes passionné — une seule, et je serais comblé.
SYMÉTRIE
À quel âge ai-je ressenti le besoin impérieux d’obéir à la symétrie ? Aux alentours de dix ans, me semble-t-il. Cela a commencé par le laçage des chaussures. Je m’indignais, à chaque nouvelle paire sortant du magasin, de trouver une extrémité du lacet allant directement d’un œillet du bas à un œillet du haut, pendant que l’autre bout passait horizontalement d’un œillet de gauche à son homologue de droite, dessinant ainsi l’aspect en échelle bien connu du laçage des chaussures. Ce traitement inégal des deux brins me semblait indigne d’un esprit rationnel, comme si seul comptait le résultat apparent. Je constatais aussi qu’il était malaisé de serrer les lacets passés de cette façon, les deux bouts réagissant de façon différente.
Je trouvai tout seul l’astuce d’un laçage correct et symétrique : chaque brin doit sauter un niveau de trous pour permettre à l’autre de trouver son chemin. La configuration finale est la même mais les deux brins sont traités de façon identique, ce qui m’importait au plus haut point.
Autre sujet de débat : l’électricité. Dans mon enfance en Tunisie, nous ne connaissions que les douilles et les ampoules à baïonnette 2 . Mais pendant les vacances en Haute-Savoie, je me heurtais à un système différent. Les douilles et ampoules étaient à vis, avec un contact latéral circulaire et l’autre par le culot central. Cette dissymétrie me faisait souffrir ; je saisissais déjà la notion de courant alternatif et je voyais bien que je pouvais brancher les fiches sur les prises de courant dans un sens ou dans l’autre avec le même résultat. Alors pourquoi un contact central et un contact latéral au lieu des deux poussoirs à ressort identiques ? Plus âgé, je profitais du moindre bricolage pour remplacer les douilles à vis par des douilles à baïonnette.
Je mesure aujourd’hui l’étendue de ma sottise. Car les deux fils où circulent les électrons n’ont pas la même fonction : le courant arrive par la phase et se perd ensuite dans le neutre. Un électricien de métier respectera cette différence au cours d’une installation, en particulier sur les interrupteurs : c’est la phase qu’il faut couper et non le neutre. Tout cela je ne l’ai appris que beaucoup plus tard. Notre courant alternatif changeant de sens 50 fois par seconde me donnait évidemment une impression trompeuse de symétrie.
De plus, les contacts des ampoules à vis sont bien meilleurs. Les douilles à baïonnette supportent mal de fortes intensités. Même sous 220 V, il est difficile de dépasser une puissance de 150 W.
Aujourd’hui, les possibilités de bricolage en électricité sont très réduites. J’ai longtemps pesté contre la disparition des douilles voleuses, des prises multiples, des rallonges à monter soi-même. Mais la sécurité y a beaucoup gagné. Le petit matériel électrique n’est plus démontable ; les fiches de tous les appareils ménagers ont une borne de terre, on ne peut les présenter que d’une seule façon. La symétrie de l’électricité s’est envolée, tant pis pour moi !

Le vaste domaine de la symétrie dans la nature n’a pas manqué d’intéresser les esprits curieux. Chimiste de formation et neveu de Charles Nicolle (lequel a reçu le prix Nobel de Médecine en 1928 3 ), Jacques Nicolle a souligné, dans un ouvrage devenu introuvable 4 , que la symétrie se rencontre dans les trois règnes, minéral, végétal et animal. On trouve toujours un ou plusieurs plans de symétrie dans les cristaux par l’arrangement ordonné des atomes. Les feuilles des végétaux sont plus ou moins symétriques, ainsi que les fleurs. Mais de nombreuses fleurs préfèrent, si l’on peut dire, une symétrie par rapport à un centre (elles ont souvent cinq pétales) ou comme cela se voit, de façon plus complexe, chez les composées. Les animaux élémentaires ont adopté la symétrie autour d’un axe central, surtout chez les organismes marins. Tout le monde connaît l’étoile de mer et ses cinq branches.
Le corps des animaux supérieurs et de l’homme présente une symétrie parfaite par rapport à un plan vertical antéropostèrieur, à l’exception des organes impairs : foie, rate, pancréas et cour. Malgré les apparences, le cerveau est totalement asymétrique dans ses fonctions. Ainsi, le langage se situe, uniquement ou presque, dans l’hémisphère gauche.
Le visage nous paraît symétrique. Il y a en fait des différences subtiles qui font que, voyant régulièrement notre visage dans un miroir, nous sommes parfois surpris de nous contempler de face sur une photographie. Les magazines s’amusent parfois à monter deux visages complets d’une personnalité connue à partir de chacune d

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