Histoire de Gaston X "Febus"
178 pages
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Histoire de Gaston X "Febus" , livre ebook

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Description

Gaston X, vicomte-“prince” de Béarn, comte de Foix (Gaston III), un des plus importants seigneurs du XIVe siècle, marqua son temps par sa facilité à allier des capacités guerrières, administratives à un goût affirmé pour les lettres et les arts. Il fut, quelque part, un précurseur de la Renaissance.


Animé d’une volonté inflexible, toute tendue vers la création d’un état pyrénéen (du Béarn à l’Ariège), Gaston Fébus rêvait également de devenir peut-être le nouveau prince du Midi tant le Languedoc pressuré d’impôts l’idolâtrait. Le meurtre de son fils unique (qu’il soupçonnait d’avoir voulu l’empoisonner) brisa ces ambitions.


Une vie pleine de bruits et de fureurs où l’on côtoie les rois Charles V, Charles VI, le Prince Noir, les abhorrés comtes d’Armagnac et Froissart le chroniqueur ami et complaisant.


Bernard Nabonne a su marier respect de l’histoire et littérature pour cette biographie qui se lit comme un roman.


L’avant-propos de M. Fabre évoque utilement le parcours de Bernard Nabonne, naguères célèbre, puis trop injustement oublié.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782824050577
Langue Français
Poids de l'ouvrage 41 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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NABONNE
BERNARD NABONNE
HISTOIREDE
GASTONX
FEBUS
PRINCEDEBÉARNCOMTEDEFOIX
COMTEDEBIGORREVICOMTEDEMARSAN
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2013 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0077.0 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique,outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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BERNARD NABONNE
HISTOIRE DEGASTON X «FEBUS»PRINCE DE BÉARN,COMTE DE FOIX, COMTE DE BIGORREVICOMTE DE MARSAN
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AVANT-PROPOS
Le chemin de Gaston Fébus
A François Duhourcau.
Le premier écrivain ayant parlé de Gaston Fébus, l’ayant révélé aux historiens et au grand public de  (1) Paris, est un Parisien connu du Tout Paris littéraire, mais béarnaiscap e tout, se considérant né à Madiran, béarnais par son père quoique Nabonne, en basque, Naboïna, signifie béret. Le béret basque n’est-il pas (2) fabriqué en Béarn ? Le père, Ludger Nabonne qui fut ministre plénipotentiaire, chef de service aux Affaires étrangères, revint en Béarn, avec sa famille, quand, président de la Commission internationale des Pyré-nées (le siège se trouvait à Biarritz), il dut régler des questions de frontière, signer un traité avec l’Espagne. Le grand-père (1804-1875) portant le prénom de Bernard, émigré comme beaucoup d’autres, avait été planteur en Louisiane pendant la guerre de Sécession, l’abolition de l’esclavage. Le petit-fils de celui-ci, également Bernard, se plai-sant en Béarn, après des études à Mont-de-Marsan, à Tarbes et, au lendemain de la guerre, après son droit (il fut incorporé à dix-sept ans), reprit l’œuvre du père mort le 21 février 1914 : l’un et l’autre entendaient développer la culture de la vigne dans le canton de
(1)L’Anthologie des écrivains béarnais, Ed. la Herrade, 1929, publié du vivant de Bernard Nabonne, et en ce qui concerne sa notice, avec des renseignements donnés par lui à Louis Ducla, dit qu’il est né à Paris le 18 décembre 1897. Sur la maison de ses parents, à Madiran, et sur le marbre de son tombeau, au cimetière de Madiran, on lit qu’il est né à Madiran. Sans doute naquit-il à Paris et fut-il déclaré à Madiran. (2) 1853-1914. Les parents de Bernard Nabonne eurent deux autres ls.
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Lembeye, à Crouseilles où ils étaient propriétaires (s’y trouvent les caves du vin de Madiran alors que la commune est située en Bigorre) ; ils voulaient, au nord du Béarn, délimiter le Vic Bilh, le vic vieux, division romaine, où, avant la guerre de Cent ans, les Anglais allaient chercher lepacherencle nom du vin. C’est qu’ils acheminaient par bateau.
En 1920, le jeune homme de vingt-deux ans aimant laterre mayrane et les coutumes du Béarn acquit une seconde propriété à Ussau-de-Béarn avec le vieux castel de Jeanne d’Albret, près de Conchez et de Por-tet, dans le canton de Garlin, là d’où sortait l’un des meilleurs crus du Béarn. Puis il avait été abandonné. « Je plantai moi-même avec nos plus vieux cépages locaux, que j’eus d’ailleurs beaucoup de peine à me procurer, toute cette terre. J’y ai fait ma première  (1) récolte, cette année » .
Quelle récolte ? Le raisin, en effet, peut s’orner de laurier, l’auteur deLa Butte aux cailles (Malfère, 1925), évocation du quartier cher à Huysmans, venant d’écrire un romanMaïtena1927) couronné du prix (Crès, Théophraste-Renaudot, fondé depuis peu par des jour-nalistes. Ainsi les devantures des libraires montraient la photographie du « jeune homme au béret bien vis-sé sur un front dégagé, au regard aigu et direct, aux lèvres minces et avides, à la physionomie énergique, prête pour la conquête et les vastes horizons », tel que le décrit Louis Ducla, pendant que Franc-Nohain, dansL’Écho de Paris, affirme queMaïtena, — nom d’une créature basque vivant un drame — est « la première
(1) Les lettres de Bernard Nabonne à Louis Ducla, dont nous citons des extraits, sont inédites.
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apparition de l’introspection et du freudisme dans l’âme et le roman paysans ». Sans sourire et sans rappro-chement aucun, on peut ajouter queLa Plus belle nuit(Ed. de France, 1928) a suivi, savoir la lutte des sens et de la raison de l’esprit pur d’un jeune député. C’est son nouveau roman. D’autres ne manquent pas d’attirer l’attention sur Bernard Nabonne,La Butte aux caillesouvert ayant la trilogie de la «ValléesChronique des  » avecGre-nelle (Grasset, histoire parisienne qui, 1930), une tout d’abord, devait être intituléeMa Grenellière,La Goutte d’Or, tandis queÀ l’abandon(Ed. Rieder, 1932) dédié à Fernand Gregh, peinture de la campagne et des mœurs béarnaises, commence la trilogie de la «Chronique des villages ».La MagicienneprécèdeFrance, 1933) (éd. de A la GasconneFrance, 1935) (éd. de prix Paul-Flat, de l’Académie française. Un roman par récolte. Les lecteurs récoltent ses romans comme il récolte son pacherenc. Il est sensible, très courtois, très attaché à sa mère. Quand il vit à Paris, chaque jour, à heure fixe, il lui téléphone, d’autant qu’il ne peut se sentir éloigné du Béarn dont il connaît les secrets et les charmes. Sa devise n’est-elle pas « Maintenir ? » Il écrit pour que soit conservée l’âme qui s’évapore... « Il faut avoir, comme Nabonne, vécu en vigneron au milieu des vignerons pour comprendre et faire comprendre toutes ces natures passionnées et la nature qui les environne », faitobserver Louis Ducla.
Romancier, voici qu’il commence à flirter avec l’histoire. Pourquoi ? Elle correspond à sa nature discrète, elle permet de s’effacer devant le sujet. Certes, il a l’habi-tude de collaborer à différentes publications, comme
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Paris-Magazine, mais, dès songe au seigneur du1930, il Béarn né, en 1331 sur le rocher de Foix — haute et blonde stature toute de beauté majestueuse — qui demeure une incarnation du Béarn, ce dernier étant quasiment ignoré dans la capitale. Il pourrait traiter le sujet en romancier afin de rallier bon nombre de clients avides de fantaisie romanesque. Non. Il se veut historien rigoureux tout en insufflant de la vie aux personnages, ce dont les historiens non écrivains sont incapables. A Gaston Fébus, ce quatrième prince régnant de la maison de Foix, protecteur des lettres et des arts, auteur duLivre des Oraisons, duLivre de Chasse, qui a rêvé d’unir en un seul État tous les domaines pyré-néens et aquitains, de « créer un empire de langue d’oc », à ce « Cid béarnais » (l’expression va faire rugir) il pense. Le 21 mai 1930, à Louis Ducla, il écrit : « C’est l’année prochaine le sixième centenaire de la naissance de Gaston Phébus. Et il me semble que Pau et Toulouse, entre autres villes, se devraient de faire en l’honneur de notre héros féodal des fêtes retentis-e santes à l’égal des fêtes de Falaise pour le 6 centenaire de Guillaume le Conquérant. Je vous livre cette idée à vous qui êtes un si remarquable metteur en œuvre. Vous intéresse-t-elle ? » L’idée intéresse Louis Ducla mais n’existe-t-il pasl’Escoleportant le nom du prince, fondée à Pau, le 3 janvier 1896, dans une maison de la rue des Cordeliers où Adrien Planté, félibre de la première heure, devait avoir un appartement ? Grâce à ce cousin du « poète du piano », Francis Planté, l’Escole Gastoû Febusdevenue ce qu’elle est. est Pour Louis Ducla, pas question de se poser en rival.
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Il récuse la proposition si bien que l’écrivain vigne-ron, le 26 mai, lui dit : « Je suis un peu déçu ; mais je n’insiste pas. Par exemple l’«escole Gastoû Phebus» ne me semble pas du tout qualifiée pour célébrer ce héros. Lorsque j’ai entrepris d’écrire sa vie, me fiant au nom de ladite association, je suis allé fouiller sa bibliothèque. Pas le moindre manuscrit de G. PH., pas le moindre opuscule sur lui, rien ! Ils ne savent rien de lui. Je suppose qu’ils se borneront à faire un de leurs stupides banquets patois ». En revanche, Louis Ducla lui propose une conférence. D’Ussau, le 2 juin : « On m’a proposé la même chose à Tarbes (ville de notre défenseur de la liberté pyrénéenne au même titre que Pau) [...] Quoi qu’il en soit, comme une ou deux conférences et un banquet de félibres ne seront pas suffisants pour commémorer celui qui incarne nos libertés pyrénéennes et nos vieilles coutumes, je pense que Pau ne laissera pas échapper une occasion qui ne se renouvellera pas sitôt ». Il se trompe. De même échoue le projet de conférence. Le 30 juillet 1933, d’Ussau, Nabonne écrit à Ducla : « J’ai abandonné provisoirement mon travail sur G. Phébus au profit de travaux plus urgents mais je tiens à votre disposition le fameux épisode des dames du marché de Meaux (que Gaston Phébus délivra) pour la revue ». Pour laRevue Régionaliste des Pyrénées, fondée par Louis Ducla en 1917 (nous essayons de la maintenir). Le 14 août : « Cher Louis Ducla, Sans cesse partagé entre Hossegor et ma propriété, je ne lis qu’aujourd’hui votre charmant petit article surLa MagicienneJe compte venirme touche infiniment.  qui vous remercier à Pau d’ici la fin du mois en vous
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apportant si possible mon Gaston Phébus ». Il n’est pas venu, mais, le 6 octobre : « Souffrant, je ne pour-rai assister dimanche à l’assemblée de l’Académie des Lettres pyrénéennesvous m’en voyez désolé.  et Pour me faire excuser je vous adresse, ci-joint, l’épisode de la Vie de Gaston Phébus que vous avez bien voulu me demander pour la Revue Régionaliste». Ainsi, dans le numéro d’avril 1933 (n° 66, p. 260-264) nous lisons l’histoire des quelque trois cents dames et demoiselles nobles qui, dès le 28 mai 1358, pendant la guerre de Cent ans, au temps des hostilités avec les Anglais, pendant la captivité de notre roi Jean le Bon, avaient été dépêchées par la dauphine dans le marché de Meaux : l’Île-de-France était dévastée par la Jacque-rie, soulèvement des paysans contre l’oppression des seigneurs et des gens de guerre tant français, anglais que navarrais (Jean Le Bon, à Brétigny, allait conclure avec les Anglais un traité humiliant, il leur cédait le sud-ouest de la France). Ces dames redoutaient les pires agissements des insurgés, menés par Guillaume Caillet (ou Cale ou Karle). Elles n’avaient que le secours de la prière. Sur l’autre rive de la Marne, terrorisées elles assistaient aux ripailles grossières des Jacques. Le miracle se produisit, qu’explique Nabonne : « A l’orient, dans un halo de poussière où étincelaient les armures, apparaissait une petite troupe de chevaliers, au centre de laquelle on put bientôt reconnaître les armes de Foix et Béarn dont l’actuel comte souverain était Gaston Phébus, le fameux chevalier aux cheveux blonds ». Revenant d’une croisade contre les infidèles de la Prusse orientale, il passait par Meaux. — Or sus à ces ribauds ! Tuez ! Tuez ! enjoignit-il à
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