J étais, je suis, que serai-je ?
176 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

J'étais, je suis, que serai-je ? , livre ebook

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176 pages
Français

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Description

Sabrina, atteinte d'un mal réel mais invisible...

Sabrina est une toute jeune femme lorsqu’une première crise la frappe. Elle a mal aux cervicales, et la douleur se propage dans ses bras. Une batterie de tests médicaux plus tard, on lui parle de surmenage, mais elle n’y croit pas. En attendant, la maladie devient plus forte et ne lui laisse que peu de répit. Sa vie de famille est chamboulée, tout comme son équilibre professionnel. Elle subit les attaques de l’« autre » qu’elle sent se déployer dans son corps, et perd peu à peu tout espoir de savoir ce qui grignote son existence. Ce n’est que bien des années plus tard qu’un nom est enfin prononcé : fibromyalgie. Beaucoup n’y croient pas, et les remarques désobligeantes pleuvent. Pourtant, Sabrina n’est pas seule et elle découvre une communauté bienveillante, de femmes et d’hommes, atteints comme elle de ce mal invisible. Aujourd’hui, elle prend la plume pour raconter son parcours de vie, et son combat : faire connaître la fibromyalgie au plus grand nombre, un itinéraire qui la conduira des réseaux sociaux aux plateaux de télévision.

Découvrez le témoignage bouleversant d'une femme qui livre un combat quotidien contre la fibromyalgie et contre la méconnaissance de cette maladie.

EXTRAIT

Elle passe la porte et me voit allongée sur le divan. Maman lui a préparé les affaires. Je lui donne le numéro de ma Topine pour qu’elle s’organise. Elle est un peu décontenancée et me pose plein de questions. Je ne peux répondre, ma tête est vide. Je n’ai qu’une envie qu’elle s’en aille et que je puisse aller au lit. Je comprends que ça la perturbe mais j’ai fait le maximum pour pallier mon absence. Après les crises que j’ai subies, que j’ai encaissées, que j’ai essayé de canaliser, celle-ci est celle de trop. Je n’en peux réellement plus. Elle me fait telle et telle réflexion mais je ne bronche pas, je suis anéantie physiquement et moralement. Elle sort avec son garçon, ma mère est abasourdie. Pour le moment je prends comme je peux l’équilibre sur mes jambes, m’appuie au mur, le longeant, je fais une pause au WC. Je veux vomir mais je n’y parviens pas. Je vais dans ma chambre et me laisse tomber sur le lit. Maman reste à mes côtés. Je ne me suis jamais sentie aussi mal. Mon cerveau tourne dans tous les sens sauf le bon, je me promène entre un sommeil et un état de conscience. J’entends les mots autour de moi mais ne peux répondre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sabrina Dagonneau est née en 1977 en Normandie. Elle passe son enfance à la campagne, où elle connaît de tendres moments, mais également des déboires qui la marqueront à jamais. Mariée, mère de famille, et épanouie dans son travail, elle va devoir du jour au lendemain se battre contre un mal encore méconnu. J’étais, je suis, que serai-je ? est son premier ouvrage.

Informations

Publié par
Date de parution 03 mai 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9791023608366
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dagonneau Sabrina
J’étais, je suis, que serai-je ?


« Celui qui n’a pas le courage de se rebeller, n’a pas le droit de se lamenter. »
Che Guevara


PROLOGUE
Âgée de quarante ans, mariée et maman de trois enfants, je ressens le besoin d’écrire mon parcours. Non pas que ma vie soit plus importante que la vôtre mais juste pour témoigner.
Avant ma venue sur terre et puis mon enfance, ce qui m’a construite. De beaux et tendres moments et d’autres un peu moins joyeux.
Et puis le destin va changer mon devenir et aujourd’hui encore je me demande :
« Que serai-je ?! »
La fibromyalgie a petit à petit grappillé ma vie.
Aujourd’hui, je m’évertue à vivre avec.
J’ai un temps cru qu’elle faisait désormais partie de moi MAIS.
Vous allez découvrir au fil de votre lecture ma famille, mes amies et bien d’autres intervenants.
Des personnes chères à mon cœur, des liens parfois plus forts que ceux du sang…



PREMIÈRE PARTIE ENFANCE


POURQUOI SI LOIN
Une voiture roule depuis près d’une demi-heure sur une route reliant deux villes du même département. À bord, côté passager, une femme enfoncée dans son siège respire en soufflant très fort. À ses côtés, l’homme conduit rapidement mais prudemment en jetant de temps en temps un coup d’œil en biais. Vont-ils arriver à temps à la maternité ? Ils parcourent 60 kilomètres pour voir naître leur second enfant.
Pourquoi avoir choisi d’accoucher si loin de chez eux ? Il y a pourtant une maternité à 5 minutes de leur appartement.
Ma sœur aînée a vu le jour en décembre 1975 et sa naissance a bouleversé leur vie.
Mes parents se sont mariés en avril 1975 sous dix centimètres de neige. Tous les convives sont habillés aux couleurs du printemps. En ouvrant les fenêtres ce matin-là, beaucoup sont surpris par cette neige. Maman a d’ailleurs dû utiliser le four à pain du boulanger pour sécher ses cheveux, le coiffeur n’ayant plus d’électricité.
Les petits souliers, les talons aiguilles flirtent avec la poudreuse. Les femmes coquettes ont les pieds gelés. Cependant le mariage est célébré comme il se doit avec une très bonne ambiance et beaucoup de joie. La neige est présente sur toutes les photos et maman dans sa robe blanche ne tranche pas beaucoup, par contre mon papa brun, avec sa barbe et son costume noirs, ressort sur les clichés.
Le contraste des photos est là. Figeant le souvenir pour l’éternité.


MA SŒUR « LA CREVETTE »
Mes parents ont emménagé dans un appartement. C’est un bel immeuble dans une résidence avec des voisins sympathiques. Mes parents créent vite des liens avec eux. La cousine de papa a aménagé deux étages au-dessus avec son mari. Ils organisent souvent des soirées jeux : cartes, Scrabble. Ils se sentent très bien dans cette partie de la ville. Papa a décroché un poste au sein de la mairie. Maman travaille à la préfecture. Elle a en charge le ménage du logement du sous-préfet, la préparation des repas et s’occupe des enfants. Une relation cordiale et amicale s’établit.
Dans les premiers mois de grossesse, maman se rend chez son médecin inquiète de ne pas prendre beaucoup de poids. Elle a contracté une rubéole. Le médecin a signalé à ma maman que pendant une grossesse cela peut être très dangereux pour le bébé. Sur les conseils du sous-préfet et de sa femme, mes parents ont pris rendez-vous avec une sage-femme. Ma maman expose son état de santé en émettant les doutes sur la suite de cette grossesse. En 1975, la société n’est pas la même qu’aujourd’hui. Beaucoup ont un esprit étroit. C’est pourquoi, voyant les soucis que peut engendrer cette rubéole, ma maman pose la question d’une éventuelle interruption volontaire de grossesse. La sage-femme la toise alors du regard et d’un air méprisant lui dit :
« Ce n’est pas parce qu’une loi vient d’être votée que l’on va vous faire une IVG… »
Maman comprend alors qu’elle mènera jusqu’au bout cette grossesse avec à l’esprit les soucis de santé que ce futur bébé peut déjà avoir.
En septembre, mes grands-parents paternels et mes parents se rendent dans le sud de la France. Maman a le ventre un peu arrondi. Étant non loin de Lourdes, ils y font une halte. Maman en visitant ce lieu sacré fait une prière pour le petit bébé qui grandit en elle. Elle continue de travailler jusqu’à son congé maternité, le sous-préfet lui a dit : « Vous retrouverez votre place après la naissance du bébé ! »
Ma sœur voit le jour le 12 décembre 1975 à terme. Elle pèse un kilo cinq cent. Elle est toute petite.


TRAUMATISME
Maman n’a même pas le temps de prendre sa petite fille dans ses bras. Vu l’état fragile dans lequel ma sœur se trouve, le personnel médical la met directement en couveuse. Les soins qu’elle doit recevoir se font dans un autre service de la maternité. On doit sortir de l’hôpital pour emmener le nourrisson en service prématuré. Maman après tout ce chambardement se retrouve face aux infirmières et à la sage-femme qui commencent par lui infliger un interrogatoire. De suite on lui demande si elle est fumeuse ou si elle consomme beaucoup d’alcool. Personne ne veut admettre que la rubéole a pu interagir sur le poids et la santé de cette toute petite fille surnommée déjà « la crevette ». On préfère infliger une souffrance supplémentaire à cette toute jeune maman. Elle ne peut pas voir, ni toucher sa fille, ces moments sont traumatisants. Mon papa a suivi ma sœur chez les prématurés. Maman ne doit pas quitter la chambre en ce premier jour. Elle est seule face à toutes les questions qui tournent dans sa tête et avec la fatigue de l’accouchement, les larmes se mettent à couler, intarissables. Aucune oreille attentive au sein du service maternité face à sa détresse, aucun mot de réconfort, aucun soutien, sauf les quelques appels téléphoniques de la famille et des amis. Mais à chaque fois le scénario malheureux repasse dans sa tête et toujours avec autant de tristesse. Personne ne sait quel sera le devenir de ce petit être qui vient de naître. Ma sœur doit dans un premier temps prendre du poids. C’est la priorité. Maman décide de tirer son lait pour nourrir sa petite fille. Mais le premier biberon elle ne peut le donner comme beaucoup d’autres à venir. Quant à mon papa, je ne pense pas qu’il ait pris réellement conscience de la situation dans laquelle ils se retrouvent. Contrairement à maman qui ressent un manque, qui se pose beaucoup de questions face à la situation, lui est empli de joie et de bonheur. Il frappe aux portes de ses amis et de la famille pour annoncer la naissance de sa fille, et il fête sa naissance avec tous. Maman ne voit sa petite « crevette » qu’en photo, le lendemain de sa naissance. Et ce n’est pas sa fille Angélique qu’elle voit en premier, mais une grosse boîte transparente avec deux gros « hublots ». Cette couveuse paraît immense par rapport à la taille du nourrisson. Ma sœur est branchée à des machines et très peu de gens peuvent la toucher. Pour le moment seul le personnel soignant est habilité à la prendre. Le peu de contact humain qu’elle a est pour lui prodiguer des soins. La fin décembre arrive avec les fêtes mais elles ne sont pas célébrées. Mes parents passent leur temps entre le travail, la maison et l’hôpital. Un rituel s’est instauré. Aller voir toujours à travers ces parois de verre la petite. Tirer le lait de son giron pour la nourrir. Début janvier 1976, ma sœur commence à prendre du poids et les examens n’annoncent aucun « gros handicap ».
Il s’avère qu’à part son petit poids aucun autre « souci » n’est détecté.
Les jours passent, le temps de pouvoir prendre leur bébé dans leurs bras arrive pour mes parents. Ce jour, comme le dit encore maman quarante ans après, fut la « vraie » naissance d’Angélique. Ce jour-là, elle ne se sent plus mère nourricière mais MAMAN.


LES LIENS
Là enfin, elle sent la chaleur qui se dégage de ce petit corps qu’elle a attendu non pas neuf mois mais onze. Dans les jours qui suivent, mes parents rentrent enfin dans leur appartement avec Angélique. Leur vie de famille commence ici. Ma maman qui a repris son travail au sein de la préfecture doit trouver une assistante maternelle pour ma sœur. Papa travaille dans un bureau, il a de nombreux collègues et beaucoup connaissent l’histoire de la naissance de sa fille. La femme de l’un d’eux a une place de disponible pour accueillir ma sœur. Rendez-vous est pris. Mes parents se rendent à leur domicile. Sa femme sait que ce petit être a déjà connu bien des épreuves en ces quelques mois de vie. La nounou est une femme qui dégage calme et sérénité. Elle parle posément et couve déjà du regard la « crevette ».

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