Kankan Nabaya
139 pages
Français
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Description

Dans ce récit monographique, auteur relate la vie quotidienne, les habitudes, les règles du vivre-ensemble et exhume certaines valeurs culturelles tels que la parenté, la famille, l'enfance, l'alimentation, les activités champêtres, les religions, les croyances, les rituels, la musique, les danses, les costumes, les jeux. Il apporte un éclairage sur l'histoire de Kankan, avant et pendant la colonisation.

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Publié par
Date de parution 24 février 2020
Nombre de lectures 23
EAN13 9782140143496
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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à Kankan (
)
Mamoudou Kabala Kabiné KABA
KANKAN N A B AYA Une incursion au pays de la claire savane guinéenne Récit
K A NK A N NA BA Y A Une incursion au pays de la claire savane guinéenne
Mamoudou K abala K abinéK aba
K A NK A N NA BA Y A Une incursion au pays de la claire savane guinéenne
R écit
© L ’HA R M AT T A N-SÉ NÉ G A L, 2020 10 V DN, Sicap A mitié3, L otissement C itéPolice, DA K A R
http://www.harmattansenegal.com senharmattan@gmail.com senlibrairie@gmail.com
ISBN : 978-2-343-19204-8 E A N : 9782343192048
PR É F A C E
L ’histoiredes sociétés est richedemillepéripéti es, toutes aussi importantes par leur bonne interprétation dans la gestion des événements ultérieurs. Il se trouve, hélas, que dans la plupart des communautés qui ont accédé de façon tardive à l’usage généraliséde l’écriture, le voil e de l’oubli les enveloppe. L es quelques sages qui les conservent ne sont point à l’abri de la mort. Pour éviter que « la bibliothè que brûle » avec leur disparition certaine, les oreilles fraîches doivent se coller aux bouches édentées afin de transformer ce qui a jusque-là été considéré comme « conflit des générations » en « comme fleurs des générations ».
Noble est le travail d’exhumation de ces valeurs culturelles. Plus nobleencore est leur diffusion. Et c’est bien le double objectif que s’est assigné l’auteur de notre ouvrage.
Ce livre est, selon le jugement de quelques sages, « un excellent éclairage sur l’histoire de K ankan ». On ne peut mettre en doute cette réflexion, car le thè me abordéest d’un grand intérê t scientifique pour l’historien qu’intéresse la culture de cette province. En effet, cet ouvrage est constitué par des témoignages vivants bénéfiques pour la postérité. Sa valeur documentaire le prédispose donc à un usage pédagogique. A insi, plus qu’un roman plein d’imagination, le caractè re scientifique du travail plaide pour son inscription au registre des mémoires.
Un autre mérite de l’auteur est d’avoir choisi la l angue simple, accessible et de rester en mê me temps fidè l e au « clair pays des savanes ».
Ce travail littéraire remarquable réalisépar un médecin aurait trahi son auteur s’il n’avait pas ce côtéthérapeutique
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préventif vivement recommandable à quiconque aspire à une coexistence pacifique. E L HA DJ L A NSA NA CONDE Critique littéraire
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C HA PIT R E 1
F ONDE ME NT DE L A ST R UC T UR E OR GA NISA T IONNE L L E DE K A NK A N
A ) . L e traumatisme d’un rendez-vous manqué Pour celui qui ne s’est jamais souciéde tenir le j ournal de sa vie et qui en viendrait à vouloir relater son passé en restituant tous les évè nements vécus en tant de décennies, quel labeur ! Car la mémoire n’est pas toujours présente au rendez-vous du savoir se souvenir. A lpha n’a jamais dit combien ils étaient à amorcer ce parcours. L e savait-il vraiment ? Et pourtant il n’avait pas grande excuse, car à l’époque, tous les enfants de son âge, qui avaient la chance de fréquenter l’école des Blancs à K ankan passaient nécessairement par la seule et mê me Grande É cole : le L écoleba comme on se plaisait à l’appeler. C’était pourtant cela le grand désir qui tenaillai t A lpha.  Il se reprochait un silence coupable. Trè s tôt, il a fait partie de ces diablotins qui ont eu le mérite de faire décliner les barbes blanches : mais qui ont, hélas, eu aussi le tort de ne pas oser en témoigner pour la postérité. Il a connu l’époque des écrivains publics, naguè re détenteurs de tous les secrets de la population, surtout de celle qui venait des lointains villages dont le sol n’avait jamais été foulépar un maître d’école. Cette population était contrainte à faire souvent un tel déplacement. C’était indispensable pour envoyer ou recevoir les nouvelles des parents préoccupés à défendre « la mè re patrie » de l’autre côtéde la mer, là- bas,
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sur Djikan. Relater une partie de leur confidence serait assurément condamnable si les faits n’appartenaient pas à l’histoire locale ; une histoire dont certaines pages n’invitent pas à rire.
Ce ne serait donc pas pur hasard si certaines scè nes heurtaient la sensibilité de quelques lecteurs, au point d’en offusquer d’autres. L eur épargner ce mal est un bien joli rê ve !
Persuadéque la tâche ne sera pas aisée et que pourtant le jeu en vaut pleinement la chandelle, il s’y est résolument engagé. En le faisant, il a du coup accepté de se livrer aux critiques de ceux-là qui ont vécu ou imaginé la moindre parcelle des évè nements qu’il tentait de restituer.
Il aurait bien aimé partager l’expérience. Mais si l e « défaut de mémoire… » si éloquemment évoquépar l’autre ne lui a pas permis de savoir combien ils étaient à amorcer ce parcours, comment pouvait-il savoir maintenant combi en d’entre eux continuent à meubler encore le décor de la vie ?
À cet âge, il ne faisait aucun discernement entre avoir vécu ces événements et en avoir ététémoin ou spectateur, car les éléments du groupe se comptaient maintenant sur le bout des doigts. Ils appartenaient désormais à une classe si tuée nettement au-delà de l’espérance de vie pronostiquée par les calculs savants.
 Quand il prit la plume, la premiè re phrase qu’il coucha sur la feuille fut « A lpha se résout mal à entendre certaines notabilités de K ankan faire allusion en catimini à une si glorieuse page de la vie de la cité. Ce qu’il solli citait auprè s d’elles, c’est de lever les voiles sur la vérité; d’évoquer pour la génération actuelle des blessures que nous tendons à cicatriser de si tôt. Il faudrait qu’elles acceptent de se livrer à un travail de remémoration ou de recherche pour fai re
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