La ménagère rouge
237 pages
Français

La ménagère rouge , livre ebook

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237 pages
Français

Description

Chassée précipitamment d'Algérie en 1962, une famille d'origine espagnole se souvient de sa vie d'avant l'exil et de ses racines. Des émigrations d'Espagne aux arrivées en Algérie, à Oran, des événements douloureux ayant marqué la vie de ce territoire français comme le bombardement de Mers el-Kébir, le tremblement de terre de Orléansville ou bien les appelés de 14/18, le discours de de Gaulle à Mostaganem, l'exode de 1962 et la vie de tous les jours dans la Maison Riccio ou les vacances à Oran, toutes les existences se mélangent à la Grande Histoire, jusqu'au jour de la « Toussaint Rouge » qui marque le commencement de la guerre d'indépendance et qui va précipiter l'exode quasi total des populations en 1962.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140148835
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

William Carrulla
La ménagère rouge Une famille dans la tourmente des exils et des exodes : Espagne, Algérie, France 1887 – 1962
Graveurs de Mémoire
La ménagère rouge
Graveurs de mémoire Cette collection est consacrée à l'édition de témoignages, récits personnels divers contemporains. Depuis 2012, elle est organisée par séries en fonction essentiellement de critères géographiques mais présente aussi des collections thématiques (univers professionnels, itinéraires divers...). Déjà parus
Le Jariel (Yves),Une saga indochinoise, 2020 e Wolff (Anne),siècle, Didine et saUne femme libre à l’orée du XX descendance, 2020 Rousseau (Stéphane P.),Tranches de vie d’un expat’ de l’humanitaire. Petits extraits de trente ans de missions et de vie en Asie du Sud-Est, 2020.
Ségelle (Jeannine),Quel est l’oiseau qui allaite ?Anwa afrux isuttudden ?, 2020.
Bséréni (Alice), De « Vincennes » à Saint-Denis,La rançon des utopies, 2020.
Niccolaïni (Gwenola),L’Algérie, connais pas, Treize témoins en quête de souvenirs, 2019.
Rozan-Loubeyre (Aliette),La somme des couleurs, 2019
Roux (Jean-Baptiste),Confidences d’un maire dans la tourmente de 14-18, textes rassemblés par Elisabeth Roux, 2019
Ossoma-Lesmois (Richard),Antoine Ndinga Oba, Homme de terroir, éducateur, diplomate, africanité, 1941 – 2005,2019.
Dijou-Guiffrey (Andrée),1846. Destination : l’Afrique, 2018.
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr
William CARRULLA LA MENAGERE ROUGE
Une famille dans la tourmente des exils et des exodes : Espagne, Algérie, France 1887 – 1962
© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-20181-8 EAN : 9782343201818
Ne pas avoir d’histoire, c’est pratiquement ne pas être. Ronald A. WELLS
À ma famille, à tous ceux qui m’ont suivi dans cette aventure et qui m’ont lu et relu sans perdre patience…
Prologue e 2018 - Marseille 15  Ma mère, Antoinette, est morte une nuit de septembre dans la région marseillaise. Dans une arrière-saison bien tempérée et encore chaude, elle s’en est allée. La date et le lieu précis ne sont pas très importants à mes yeux, car lorsque nous partons pour l’éternité, pourquoi marquer la fin d’une vie terrestre avec une date et un lieu ? L’histoire familiale saura bien s’en souvenir, et si tel n’était pas le cas, il restera encore la possibilité de consulter l’arbre généalogique de la famille élaboré voici une dizaine d’années et mis à jour de façon régulière. Tous les événements et les faits qui ont lieu après le décès de l’être aimé par les survivants, proches ou lointains, sont vécus dans un rêve commun éveillé. La réalité des jours et des nuits qui s’enchaînent sans discontinuer n’a plus de prise sensible sur le temps qui s’égrène dans les sabliers de nos vies.  La « Mama » s’en est allée et tout le reste est insignifiant. Les couleurs changent de nuance, les sonorités se feutrent et s’évanouissent, les odeurs disparaissent – sauf celle de la mort –, en un mot tout notre vécu est transformé. Et les souvenirs, qui affluent en rangs dispersés, s’entrechoquent les uns les autres dans l’espace et le temps, comme les
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remous de millions de gouttes d’eau dans le bouillonnement des vagues de la mer, comme les feuilles jaunies de septembre qui bruissent dans les branches des arbres secoués par les premiers vents de l’automne et qui au sol viennent mourir.  L’assoupissement de la nature vient à pas lents en cette période de l’année et il me semble que la mort ne pouvait pas choisir meilleur moment pour nous enlever, à 92 ans, la dernière gardienne de la mémoire familiale. Car l’hiver est synonyme, après une durée indéterminée, de renouveau de la nature, de résurrection ou de renaissance pour tous les êtres vivants, quels qu’ils soient, habitants pèlerins de notre belle planète.  Sans aucun doute, Antoinette est déjà ressuscitée et présente auprès du Père, entourée de tous ceux qui l’ont précédée, en cet endroit que nous nommons le « Paradis » et que nous pouvons connaître et expérimenter dès maintenant, si nous en avons l’ardent désir. Ce dont je suis persuadé.  Tout décès a une cause : accident, maladie plus ou moins longue à se déclarer et à éclore comme un fruit mûr. Peut-être que la mort n’est que la gestation du fruit que nous portons en nous depuis notre naissance en cette humanité, et qui arrive à maturité lors de notre dernier souffle dans le monde des vivants. Ce souffle qui nous a tenus tous les jours comme une marionnette quelquefois désemparée, penchant d’un côté de l’autre, d’avant en arrière, mais toujours en équilibre sur les saisons qui défilent.  Pour Antoinette, c’est une petite chute dans sa cuisine qui a déclenché la suite des événements : admission aux urgences de l’hôpital, examens radiographiques sans résultat e probant de fêlure ou cassure, chambre individuelle au 6 étage, tard dans la soirée, chambre n° 617, personnel hospitalier courtois et accueillant, puis quinze jours de déclin, de glissade vers le grand froid, sans réaction à la pression des mains familiales, à l’oxygène diffusé par un
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