Le colonel Ibrahim Depui
366 pages
Français

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Le colonel Ibrahim Depui , livre ebook

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Description

Ce livre retrace l'itinéraire hors norme du colonel Ibrahim Depui, franc-comtois engagé dans les troupes de Marine, et dont l'histoire est associée à partir de 1910 à tous les bouleversements qui ébranlent les pays de la Corne de l'Afrique et de la péninsule arabe. Proche des hommes les plus prestigieux de cette région, il est à la fois, de 1910 à 1940, officier et explorateur, diplomate et agent de renseignements, musulman et franc-maçon, toujours appliqué à servir la France...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 21
EAN13 9782296490055
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le colonel Ibrahim Depui Le pèlerin de la mer Rouge 1878-1947
Chemins de la mémoire
nouvelle série
Cette nouvelle série d'une collection qui fut créée par Alain Forest est consacrée aux travaux concernant le domaine historique des origines à nos jours.

Déjà paru

Christophe Blanquie, Une enquête de Colbert en 1665, 2012.
Madeleine Lassère, La princesse de Ligne, 2012.
Pierre Bezbakh, Crises et changements de sociétés, 2011.
Bernard Suisse, La mandarinade, 2011.
Julien Cain, un humaniste en guerre, tome 1 : « lettres 1914-1917 ». Intrduction, notes et postface par Pierre-André Meyer, série : « XX ème siècle », 468 pages.
Jean-Yves Bertrand-Cadi







Le colonel Ibrahim Depui
Le pèlerin de la mer Rouge
© L'Harmatt an, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http ://www.librairieharmatt an.com
diffusion.harmattan@wanadoo. fr
harmattan 1 @wanadoo. fr
ISBN : 978-2-296-96840-0
EAN : 9782296968400
Remerciements
Ce livre n'aurait pu être écrit sans l'aide, les informations et les documents obtenus auprès de personnes auxquelles je dois un hommage particulier.
Jacques Frémeaux, professeur à l'Université Paris-Sorbonne, m'a apporté un soutien constant me permettant d'orienter mes recherches et d'achever ce qui peut être la suite d'un précédent ouvrage consacré au colonel Chérif Cadi et à la Mission Militaire Française au Hedjaz en 1917. Il m'a encouragé de son estime, de sa compréhension et de ses conseils au cours d'une période où la maladie pouvait mettre un terme à ces travaux.
Pierre Assouline avait envisagé d'écrire cette biographie après celle qu'il a dédiée à Albert Londres. Ayant renoncé à son projet, il a suivi avec bienveillance cette longue enquête sur un officier hors norme qu'il a contribué à faire connaître.
Madame Copin-Carré, petite-nièce de Laurent Depui, m'a apporté les rares documents conservés par sa famille.
Gérard Cabin-Bibas, compagnon des longs mois vécus dans une unité saharienne, m'a aidé à comprendre l'itinéraire philosophique du colonel Chérif Ibrahim Depui. Il a su orienter mes recherches de documents dans les archives des principales obédiences maçonniques. Sans son aide, cet ouvrage n'aurait probablement pas été écrit.
Mon frère Jacques m'a secondé de manière constante, en cherchant diverses sources étrangères et en classant les annexes.
Eugène Gonthier a réalisé la mise en forme du manuscrit.
Anne-Sophie Cras, conservateur au Centre des Archives Diplomatiques à Nantes, Jonathan Giné et François Rognon, bibliothécaires à la Grande Loge de France ainsi que Pierre Mollier, conservateur des archives du Grand Orient de France, n'ont pas ménagé leurs conseils et leur temps.
Ahmed Belacel m'a permis par ses recherches de mieux connaître les dernières années du colonel Depui vécues en Tunisie auprès de Zineb Chaïb, jeune femme algérienne adoptée par Chérif Ibrahim.
Je dois beaucoup à Odette Oyonhardt et Jocelyne Bernard qui m'ont fourni de précieuses informations.
Avec une inaltérable patience et une curiosité sans faille, Françoise, mon épouse, m'a assisté durant mes recherches dans les centres d'archives.

A tous et toutes, je tiens à exprimer ma gratitude avec une ferveur particulière.
PROLOGUE
L'histoire de Laurent Depui doit beaucoup à Albert Londres. Comme Joseph Kessel qui croisa Henry de Monfreid sur les routes de ce vaste monde, cet écrivain-reporter de l'entre-deux-guerres a contribué à la renommée éphémère de ce curieux pèlerin de la mer Rouge.
Elle prend corps au début de l'année 1930. Albert Londres, l'une des références du journalisme français, décide de réaliser un reportage à travers la péninsule arabe. L'époque se révèle propice pour réaliser un tel projet. A la lecture des Sept Piliers de la Sagesse, de nombreux Européens découvrent ce monde arabe, brutal et simple, en permanence visité par la faim et la mort mais vivant une sorte de fusion mystique avec les armes et la guerre. Thomas Edward Lawrence devenu Lawrence d'Arabie, prévient qu'il faudra désormais compter sur l'Orient dans les affaires du monde : 1 « Ce peuple passa sans cesse par des spasmes, des sursauts ; c'est la race des idées, du génie individuel. Il s'enorgueillit d'avoir fourni quarante mille prophètes au monde ». Et voilà qu'en Arabie ce peuple se rassemble, avec une vénération particulière pour lui, derrière un guerrier indomptable : Abdul Azziz Ibn Seoud. Combat après combat, il forge l'unité de la péninsule sous un même souverain. Recevant l'hommage des délégués de toutes les tribus arabes, il déclare depuis les marches de son palais de Riyad : «Lorsque je suis venu vers vous, j'étais faible. Je n'avais aucune force, hormis Dieu, car je n'avais avec moi que quarante hommes, comme vous le savez tous. Pourtant de victoire en victoire, j'ai fait de vous un peuple et un grand peuple ». 2
Dans les capitales européennes, cet évènement donne conscience du destin qui prend forme dans cette partie du monde. Albert Londres est convaincu qu'il lui faut aller d'urgence dans cette région du Moyen-Orient. Durant l'année 1929, il a mis ses pas dans ceux des juifs d'Europe centrale aux prises avec les réalités des pogroms et des ghettos. Il a compris leur détermination à rejoindre vaille que vaille la Palestine de leurs ancêtres pour y ressusciter le royaume d'Israël. Les affrontements entre jeunes sionistes et musulmans ont dégénéré en massacres à Jérusalem, Hébron et Safed. Durant cette période, Mussolini cherche à prendre pied en mer Rouge. Il semble vouloir utiliser le Yémen comme base de départ pour sa future conquête de l'Éthiopie. Pour analyser les réactions de cette partie effervescente du monde, Albert Londres se montre déterminé à aller à la découverte de cette Arabie mystérieuse malgré l'interdiction d'entrée dans les Lieux Saints qui frappe les non-musulmans. Longue entreprise qui le ferait voyager jusqu'au Golfe Persique où brillent déjà les premières torches de pétrole.
Le journaliste projette de s'entretenir avec le roi Ibn Seoud à Riyad. Pour lui, cette rencontre s'avère primordiale. Il tient à connaître l'homme qui a rassemblé l'Arabie sous son sceptre et qui a fait d'un pays de rapines celui où la vertu est devenue obligatoire. Et connaître son opinion sur l'évolution du monde islamique. Programme d'un voyage des plus ambitieux. Il court inévitablement à l'échec sans l'aide d'un accompagnateur averti et connu de l'entourage royal. Albert Londres n'entend pas renoncer à son projet. La concurrence qui s'est instaurée dans la presse parisienne, oblige les grands reporters à faire preuve d'originalité et d'audace. Trouver la personne expérimentée qui adhère à son projet, demeure un impératif. Il lui faut agir rapidement car Joseph Kessel l'a précédé. Le 1 er janvier 1930, il a embarqué à Marseille pour gagner la Côte Française des Somalis, région très proche de l'Arabie. Depuis ce pays proche de l'Éthiopie, il souhaite débuter un reportage sur la traite des esclaves. Elle fait encore la fortune de certains commerçants de la mer Rouge. Pour suivre la piste de ces caravanes humaines, il s'est acquis l'aide d'Henry de Monfreid que les trafics en tout genre conduisent fréquemment vers la côte arabe. C'est parmi ces familiers de la mer Rouge qu'à son tour Albert Londres se met en quête d'un guide.
Lors d'une précédente pérégrination dans l'océan Indien, il a fait connaissance d'un officier des troupes de marine voyageant à bord d'un paquebot des Messageries Maritimes. Homme de belle prestance, converti à l'islam, il a laissé une forte impression sur le journaliste du Petit Parisien. Sans en tirer gloire, il lui a confié avoir voyagé à diverses reprises à travers la péninsule arabe où il semblait disposer de nombreuses relations. Le reporter décide de faire appel à lui.

Il s'agit de Laurent Depui, un chef de bataillon d'infanterie coloniale qui a pris pour nom Chérif Ibrahim Debaoui. Il compte parmi les rares personnes ayant une expérience des questions islamiques en même temps qu'une sérieuse connaissance des États et des habitants de cette péninsule. Ses travaux et rapports sont appréciés à la Commission interministérielle des aff

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