Les mémoires d un poilu d Aunis
241 pages
Français

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Les mémoires d'un poilu d'Aunis , livre ebook

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Français

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Description

Rémy Marchand a 20 ans lorsqu'il est mobilisé dans le 57ème régiment d'infanterie, en septembre 1915. Blessé en mai 1918, il retourne au front après sa convalescence. Durant toute la période de sa mobilisation, jusqu'en septembre 1919, il prend des notes quotidiennes dans des calepins de poche. Après la guerre, il entreprend l'écriture de ce journal qu'il consigne dans deux cahiers. Il raconte cette aventure à ses deux enfants, Suzanne et Robert. Chronique rigoureuse du quotidien de la guerre, ces "Mémoires d'un poilu" témoignent d'une énergie hors du commun pour survivre à l'enfer des tranchées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 266
EAN13 9782296684089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les mémoires
d’un poilu d’Aunis
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09986-9
EAN : 9782296099869

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Rémy Marchand


Les mémoires
d’un poilu d’Aunis


Un si long cauchemar


L’Harmattan
Graveurs de mémoire

Dernières parutions

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Jeanne DUVIGNEAUD, Le chant des grillons. Saga d’une famille au Congo des années trente à nos jours , 2009.
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Pierre VERNEY, Mon ciel déchiré, 2009.
Francine CHRISTOPHE, Mes derniers récits, 2009.
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Bernard LETONDU, Fonctionnaire moyen, 2009.
À Suzanne

À Robert

Héritiers de cette Histoire
C’est la fin de la 1 ère guerre mondiale. Rémy vient d’être décoré de la médaille militaire pour « son courage et son intrépidité » lorsque avec son escouade il a repris à l’ennemi un village. Rémy a reçu plusieurs décorations et médailles, il fut cité à l’ordre de la Nation. Citations que nous, Robert et Suzanne, avons tant admiré dans notre enfance. Notre papa n’a jamais essayé de fuir l’enfer de Verdun, ni des tranchées mortelles. Il a été gazé à l’ypérite, blessé très gravement, juste au-dessous du cœur. Il nous racontait souvent ses souvenirs de guerre. Il avait ramené à la maison ses calepins de poche et les transcrivait sur les cahiers verts les soirs d’hiver. Lorsque nous récitions en classe « Soir de bataille » « Mon père ce héros au sourire si doux », je pensais à papa et je me disais : « il aurait fait comme le père de Victor Hugo ». Rémy est resté mobilisé après l’armistice du 11 novembre 1918 pour surveiller des prisonniers de guerre. Revenu dans sa famille de Boutrit, il a visité les voisins des environs, ceux qui avaient perdu un fils ou un père à la guerre. Il avait vu mourir tant de ses copains ou camarades, comme il disait. D’autres étaient disparus dans la tourmente sans laisser de traces. « Rémy, si bon et compatissant, nous a aidés à faire le deuil de ceux que nous aimons », disaient les voisins.

Suzanne Marchand

Cahier n°1 : 09/ 1915-12/ 1917
Le 8 septembre 1915, je quitte ma famille pour me rendre au 57 ème d’infanterie en garnison à Libourne, où je dois rentrer le 9. C’est en compagnie de deux camarades que je prends l’express de 11 h 45 à la gare de Surgères. Je suis tout heureux à l’idée d’endosser bientôt l’uniforme militaire.
À 9 heures du soir, le train entre en gare de Libourne. Vu l’heure tardive, il me faut passer la nuit à l’hôtel avec mes deux pays. Le lendemain, nous allons tous les trois visiter un peu la ville et les abords de la caserne. La journée se passe agréablement. À 5 heures du soir, il faut se présenter au bureau des recrues ; les formalités sont vite remplies. Je suis affecté à la 31 ème compagnie, de même que mes deux camarades, mais dans des sections différentes, de sorte que je me trouve seul avec des nouvelles têtes. Un ancien soldat me conduit à la chambre que je dois occuper en compagnie de 19 autres « bleus ». Ce n’est pas sans une vive impression que je me vois seul avec des inconnus qui sont tout aussi émus que moi. Je me décide à visiter ce que l’on m’a donné en rentrant : en plus d’un lit qui ne me paraît guère moelleux, deux gros paquets qui contiennent un paquetage complet, c’est-à-dire plusieurs jeux de linge de corps, deux tenues de treillis, et les effets de drap, sans oublier la gamelle avec le couvert et le quart, le tout à l’état de neuf ; je me demande où je vais pouvoir loger tout cela !
Pour mettre fin à mes réflexions, un caporal vient chercher tous les nouveaux locataires, pour descendre au réfectoire où l’on nous sert la soupe. Le repas est assez confortable.
Le lendemain matin, à 6 heures : réveil. À peine le temps de s’habiller, et prendre un quart de café, il faut se rassembler dans la cour. Ce n’est pas un mince travail pour les gradés que de rassembler, par rang de taille, et sur deux rangs, une compagnie de 300 hommes qui n’y entendent rien dans les commandements. Avec un peu de peine, ils arrivent à un résultat médiocre.
Pendant les jours suivants, cette vie se continue. Je commence à m’apercevoir ce que c’est que la vie militaire. Ce n’est pas tout rose : tous les matins, nous allons faire l’exercice sur le quai Souchez au bord de la Dordogne. À 10 h 30, la compagnie mange la soupe, pour recommencer l’après-midi jusqu’à 3 heures. En attendant l’heure du souper qui a lieu à 5 heures, les sous-officiers passent diverses revues dans les chambres. De 8 heures à 9 heures, on nous autorise à sortir en ville, et ce n’est pas sans un vif plaisir que je sors tous les soirs pour prendre un peu de liberté. Dans la vie militaire, on a vite fait connaissance, et je vais me promener en compagnie de quelques nouveaux camarades. Jusqu’au 28 septembre, c’est à peu près la même chose. À cette date, l’équipement est complété en vue d’un prochain départ pour le camp de Souges. Il faut faire les adieux à Libourne, non sans regret : la ville est petite, mais intéressante à visiter. Il y a surtout du bon vin, qui vaut à cette date 0,40 f le litre. Le 29, la compagnie embarque à la gare de la ville pour arriver à Bordeaux après une heure de trajet. 28 kilomètres nous séparent encore de Souges ; nous en faisons 16 avec le tramway jusqu’à St Médard. À la nuit, le détachement entre dans le camp. Ce dernier occupe une très grande étendue de terrain ; il y a environ 5000 hommes des 4 régiments de la division. La compagnie est logée dans des baraques en planches couvertes de papier goudronné, à raison de 80 hommes par baraque. Les lits sont un peu durs, mais cela n’empêche pas de dormir. Je me trouve logé à l’extrémité ouest du camp, près des tentes ou « marabouts » où sont parqués 500 prisonniers boches.
Pendant tout l’hiver, la période d’instruction continue. L’emploi du temps est assez varié : une fois par semaine, marche de 25 à 30 kilomètres ; service en campagne et différents exercices les autres jours. Quand il pleut, ce sont de longues théories dans les baraques ou des revues passées par les officiers. Dans le courant du mois de janvier, la compagnie effectue divers travaux de terrassement, soit en tranchées, soit en différents modes de défense. Les officiers commencent à nous initier aux différentes tactiques du combat. À cet effet, ont lieu des exercices de nuit. Dans la première quinzaine de février, quelques renforts commencent à partir pour le front ; je vois mon tour arriver rapidement.
Année 1916
Janvier 1916
Le mois de janvier se passe bien tranquillement au camp de Souges, ainsi qu’une partie de février.
Février 1916
Ce n’est que le 17 de ce mois qu’un détachement de 130 hommes de différentes classes quitte le camp pour se rendre à Libourne. Cette fois, je fais partie du convoi et je suis heureux d’aller voir

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