Les tribulations d un étudiant africain à Paris
180 pages
Français

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Les tribulations d'un étudiant africain à Paris , livre ebook

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180 pages
Français

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Description

Paris est maintenant devant moi, exactement comme je l'ai rêvé, un melting-pot indescriptible. En bon clandestin respectant les consignes de prudence, je me suis débarrassé de mon faux passeport dès que j'ai franchi la frontière française. Ma carte d'étudiant de Dakar et ma préinscription sont saufs. C'est donc moi le clandestin, qui ai passé huit jours à dormir dans une station de métro, à mendier et à me nourrir des restes trouvés dans les poubelles, qui arpente dorénavant les couloirs de la Sorbonne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2009
Nombre de lectures 309
EAN13 9782296679818
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les tribulations
d’un étudiant africain à Paris
Graveurs de mémoire


Dernières parutions

Attica GUEDJ, Ma mère avait trois filles. 1945-1962 : une enfance algérienne, 2009.
Roby BOIS, Sous la grêle des démentis. Menaâ (1948-1959), 2009.
Xavier ARSÈNE-HENRY, Les Prairies immenses de la mémoire, 2009.
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Geneviève GOUSSAUD-FALGAS, Les Oies sauvages. Une famille française en Tunisie (1885-1964), 2009.
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Pierre VERNEY, Mon ciel déchiré, 2009.
Francine CHRISTOPHE, Mes derniers récits, 2009.
Charles JOYON, Le jeune Français de Vienne. 1943 – 1945, 2009.
Bernard LETONDU, Fonctionnaire moyen, 2009.
Claude-Alain SARRE, Un manager dans la France des Trente Glorieuses. Le plaisir d’être utile, 2009.
SHANDA TONME


Les tribulations

d’un étudiant africain à Paris


Livre I d’une autobiographie en 6 volumes
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09305-8
EAN : 9782296093058

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Du même auteur
chez le même éditeur

La France a-t-elle commis un génocide au Cameroun ? Les Bamiléké accusent, « points de vue », 2009.
Jeux et enjeux des États dans l’ordonnancement géostratégique planétaire, « points de vue », 2009.
Mémoires d’un diplomate africain, 2009
Réflexions sur l’état du monde (2007), « Points de vue », 2009
L ’ Afrique et la mondialisation, « Points de vue », 2009
Pouvoir politique et autoritarisme en Afrique, « Points de vue », 2009
La crise de l’intelligentsia africaine, « Points de vue », 2009
Réflexions sur les crises de la société camerounaise, « Points de vue », 2009
La politique africaine de la France en question , « Points de vue », 2009
L ’ intelligentsia camerounaise : autopsie d’une décrépitude, 2008
Afrique : l’inéluctable effondrement des dictatures, 2008
Avancez, ne nous attendez pas ! Le constat amer d’un intellectuel africain, « Points de vue », 2008
Ces dinosaures politiques qui bouchent l’horizon de l’Afrique (2003), « Points de vue », 2008
Coexistence contentieuse entre les nations (1985-1998), « Points de vue », 2008
Le crépuscule sombre de la fin d’un siècle tourmenté (1999-2000), « Points de vue », 2008
Droits de l’homme et droits des peuples dans les relations internationales, « Points de vue », 2008
L’orée d’un nouveau siècle (2001), « Points de vue », 2008
Pensée unique et diplomatie de guerre (2002), « Points de vue », 2008
Réflexions sur l’universalisme (2005), « Points de vue », 2008
Repenser la diplomatie (2004), « Points de vue », 2008 Un Africain au musée des Arts premiers, « Points de vue », 2008
Nécessité d’un profond changement dans le Cameroun d’aujourd’hui, 2004
1- De l’errance à l’hospitalité
C’est la huitième nuit que je viens de passer dans cette station de métro république, depuis que j’ai débarqué à Paris. Comme chaque matin, je me suis réveillé dès le passage de la première rame, c’est-à-dire à 5 heures 30. Contrairement aux jours précédents, j’ai un peu plus faim, parce que la veille, je n’ai pas trouvé un bon bout de sandwich dans les poubelles et que mon ami malien qui balaye et qui m’a apporté quelquefois un petit reste de repas, m’a oublié. Je suis donc un peu plus désespéré, fatigué, au bord de la crise, mais je tiens et je garde mon optimisme. Quelque chose me passe dans la tête comme pour me dire que je devrais attaquer plus aujourd’hui, parler plus aux gens, prendre le risque de passer vraiment à l’offensive. Il faut dire que jusque-là, je n’ai abordé les gens qu’avec beaucoup de prudence, craignant d’atterrir sur un mauvais contact qui pourrait m’exposer à la police.
Me voici donc sorti du métro, ma petite toilette bien rangée à l’aide d’une bouteille d’eau que m’a laissée dans la nuit un balayeur malien. Ma toilette veut dire juste le minimum certes, mais tout de même avec une présentation acceptable qui ne laisse pas trop transparaître mes inquiétudes et ma condition de sans abri. J’ai à peine jeté un premier regard dans la foule qui se presse autour de moi, que mes yeux se croisent avec ceux d’un Africain grand de taille, d’allure gentil et accueillant. J’ai tout de suite une sensation qui me pousse à l’interpeller presque brutalement :

S’il vous plaît, bonjour !

Oui bonjour, mais où est-ce que je vous connais ?

Non, nous ne nous sommes jamais vus mais je veux vous parler.

Allez-y, dites-moi, de quoi s’agit-il ?

Oui monsieur, mon frère, c’est que j’ai vraiment faim et je n’ai pas d’argent !

Ah bon, vous êtes de quel pays donc ?

De toute façon, venez avec moi.

Il faut juste quelques secondes et nous sommes assis dans un café. C’est la première fois de m’installer dans un café à Paris. Mes yeux vont dans tous les sens, d’autant plus que je suis laissé seul pendant au moins dix minutes.

Le revoici, il est de retour, après s’être excusé pour aller aux toilettes.

Bon, dis-moi, tu viens d’où et tu es d’où ? Comment te retrouves-tu ici ?

Moi je m’appelle Ibrahim, je suis Malien de père et Burkinabé de mère.

Ici à Paris, je suis enregistré comme Malien. J’ai les deux nationalités et les deux passeports, mais les maliens n’ont pas une bonne réputation ici et en plus, ils sont très nombreux. Dans la tête des Français, ils sont tous illettrés et tous bons seulement pour balayer les rues.

Celui qui, en une minute, est déjà mon bienfaiteur et mon sauveur, m’a presque coupé le souffle. Il ne me laisse même pas le temps de parler, car lorsque je veux enfin ouvrir la bouche, un intrus s’en mêle, c’est le garçon de café qui vient prendre la commande :

Messieurs bonjour, que puis-je vous servir ?

Apportez-nous deux croissants et deux cafés au lait, lance Ibrahim.

Je peux enfin m’exprimer, même si Ibrahim à l’air de s’intéresser plus à son journal, France Soir.

Mon frère, je suis Camerounais, étudiant en droit à l’université de Dakar. Je suis arrivé à Paris depuis huit jours, et je suis ici, au même endroit depuis. J’ai essayé d’aller me promener au quartier latin, mais je suis toujours revenu ici où chaque soir, des frères maliens qui balaient, me permettent de passer la nuit dans une petite pièce où ils rangent leur matériel.

Mais comment, que me dis-tu, que tu es clandestin ?

Oui, c’est à peu près cela. Je suis parti de Dakar il y a un mois en passant par le désert, puis l’Algérie, l’Italie et le Sud de la France.

Et comment as-tu décidé de t’installer ici, dans ce quartier et dans cette station de métro ?

Entre Lyon et Paris, j’ai été pris en autostop par un camionneur qui m’a largué à la porte d’Italie. J’ai marché tout droit devant moi, souvent sans vraiment savoir où je me rendais. J’essayais de parler à toute personne dont la figure pouvait me sembler fraternelle. Hélas, j’a

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