Ma Grande Guerre 1914/2014
43 pages
Français

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Ma Grande Guerre 1914/2014 , livre ebook

43 pages
Français

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Description

Parfois incisive, parfois tendre, Jasna Stark nous offre un regard nouveau sur l’histoire de la Première Guerre Mondiale

« En 2014, nous assistons à une hyper médiatisation de la Grande Guerre. Pourquoi ? Parce que la majorité de la population s’en moque. »

Indignée par les dérives commerciales qui polluent la Commémoration de la Guerre 14-18, Jasna Stark nous livre, à travers les pans de sa propre histoire, les liens qui la rattachent à la mémoire de ce conflit mondial. En remontant le cours de l’Histoire depuis son enfance, elle rend un bel hommage aux Poilus.

Un roman autobiographique dynamique et captivant !

EXTRAIT

Je suis née en 1974. Soixante ans après le début de la Grande Guerre. Ce 23 août 2014, j'ai décidé d'écrire. Par réaction. L'envie me démange depuis plusieurs semaines. La médiatisation autour du « Centenaire 14-18 » m'agace. Profondément. « Ne pas oublier », « Transmettre aux jeunes générations », « Se souvenir » … Autant de banalités que la presse écrite, audio-visuelle et internet véhiculent. Je n'ai pas attendu le Centenaire pour penser aux 18,6 millions de morts et aux innombrables blessés civils et militaires, de toutes les nationalités.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Jasna Stark, est avocate au barreau de Marseille, spécialisée dans la défense des pensionnés militaires d'invalidité. Ils sont très rares en France à exercer cette spécialité. Elle est également auteure et co-auteure de divers ouvrages, dont des ouvrages spécialisés relatifs à la gendarmerie nationale et au monde judiciaire.

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791095999010
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur,
Au Palais de Justice de Paris, l’Harmattan, 2008
Forces de l’ordre, entre sécurité et liberté, Claire Maugey/Jasna STARK, l’Harmattan, 2009
Droit et hospitalisation psychiatrique, Claire Maugey/Jasna STARK, l’Harmattan, 2009
Il était une fois la Gendarmerie, Robert Amet/Jasna Stark, Éditions Ouest France, 2011
L’enfer du retour, le syndrome post-guerre, participation de Jasna Stark, Éditions J-C Gawsewitch, 2013
Le petit gendarme illustré de A à Z, Jasna Stark, Robert Amet, Jala, Éditions SPE Militaria, 2014
À mon père, À la mémoire de Robert qui a combattu trois guerres, À la mémoire de mes ancêtres.
« Que des hommes couchés par terre, à demi morts de fatigue, puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est là une chose avec laquelle nous n’avions jamais appris à compter »
Extrait des Mémoires du Général Alexander Von Kluck
L’exaspération, source d’inspiration
Je suis née en 1974. Soixante ans après le début de la Grande Guerre. Ce 23 août 2014, j’ai décidé d’écrire. Par réaction. L’envie me démange depuis plusieurs semaines. La médiatisation autour du « Centenaire 14-18 » m’agace. Profondément. « Ne pas oublier », « Transmettre aux jeunes générations », « Se souvenir » ... Autant de banalités que la presse écrite, audio-visuelle et internet véhiculent. Je n’ai pas attendu le Centenaire pour penser aux 18,6 millions de morts et aux innombrables blessés civils et militaires, de toutes les nationalités.
Adhérer au devoir de mémoire, d’accord, mais tomber dans le voyeurisme du style « Regardez ce que l’on fait en hommage à nos Poilus » ; non. Un magazine féminin - que je ne citerai pas - précise l’adresse d’un commerce auprès duquel on peut se procurer du pain préparé selon la recette des soldats de la Grande Guerre. Quel mauvais goût ! Cette communication frise l’indécence. Nos ancêtres ont crevé la dalle et aujourd’hui, les conditions qu’ils ont dû supporter sont exploitées à des fins commerciales. Depuis trente-cinq ans, les témoignages autour de 14/18 ont souvent croisé le chemin de ma vie sous les formes les plus diverses. Chaque 11 novembre, je rejoins, dans une communauté de cœur et d’esprit, les anciens combattants, représentants civils des collectivités et tous ceux qui savent rendre hommage dignement et ponctuellement.
En 2014, nous assistons à une hyper-médiatisation de la Grande Guerre. Pourquoi ? Parce que la majorité de la population s’en moque. En quoi les générations qui ont suivi le premier conflit mondial sont-elles devenues meilleures ? Cette Guerre n’était-t-elle pas surnommée la Der des Der ? Qu’a-t-on retenu des atrocités commises ? Quelles leçons l’être humain en a-t-il tirées ? Bien peu de choses. Cet été 2014 qui connaît la guerre sur deux continents le démontre. Si tu veux la paix, prépare la guerre. Mon œil, tiens ! Alors j’écris. J’écris pour ceux qui partagent mon agacement. J’écris pour ceux qui n’ont pas attendu pour se souvenir.
Alsace ; cent ans plus tard
Je me considère comme une « enfant de l’Europe ». Les origines anglo-polonaises de mes parents et les pays dans lesquels nous avons vécu me conduisent à prétendre à cette identité officieuse. En ce début de 21 ème siècle, je suis fière de voyager au sein de l’Union européenne sans avoir à justifier d’un passeport ou d’un laisser-passer établi par quelque autorité politique ou militaire. Pour des millions de personnes vivant sous le régime communiste, ce n’était pas le cas. Il n’y a pas si longtemps. C’était avant 1989... Aucun pays fondateur du Marché commun ne m’est étranger. Les langues respectives de ces contrées ne présentent pas d’obstacle pour moi. Je ne connais pas de frontières, physiques ou morales. J’appartiens à l’Europe et l’Europe est ma Nation. En voyage dans la région Alsace cet été, ma curiosité me pousse à lire Mon village, une réédition de l’édition de 1913 ; Mon village – ceux qui n’oublient pas, Images et commentaires par l’Oncle Hansi. Au cours de mes précédents déplacements professionnels à Strasbourg et à Colmar, j’avais déjà remarqué ces gadgets vendus dans les magasins pour touristes, s’inspirant de petits alsaciens croqués avec bonne humeur et un brin de naïveté par cet artiste patriote revanchard. Ses traits de crayon lui valurent des poursuites et la prison. Et pour cause ; les villageois étaient nostalgiques de la France perdue. Le texte traduit bien l’esprit rebelle et l’humour vachard des victimes de l’Annexion de 1871. J’en connais qui, aujourd’hui, s’empresseraient de brandir le bras de la discrimination et de la xénophobie... Le gendarme prussien en prend pour son grade, à chaque page quasiment. Je pouffe de rire, tant le talent de l’artiste est redoutable.
Cent ans plus tard, l’aéroport Strasbourg Entzheim accueille plusieurs compagnies aériennes françaises et étrangères. Les vols sont quotidiens entre les villes de province et les pays frontaliers. Le marché de Noël est devenu un lieu de villégiature incontesté. On entend parler toutes les langues. Américains et Japonais font le détour. L’été, la route des vins agrémente leur voyage. À la gare de Strasbourg, les trains se croisent à un rythme soutenu. Faire Marseille-Frankfort de nos jours est d’une aisance et d’un confort sidérants.
« La SNCF et la Deutsche Bahn sont heureuses de vous accueillir... ». Je ne peux m’empêcher de sourire chaque fois que j’entends l’accent allemand du contrôleur. Que dirait maintenant ces sclérosés de l’esprit, ces ignorants, ces eurosceptiques qui, au début des années 90, n’hésitaient pas à répondre à ma mère, une belle polonaise : « Vous avec votre accent, rentrez chez vous ! ».
Dans les premiers mois de circulation du TGV Rhin-Rhône, une contrôleuse m’a raconté que cette ligne avait été créée pour permettre aux Allemands de se rendre plus facilement dans leurs propriétés secondaires de la côte d’Azur. C’est vrai. Lors d’un trajet, j’ai entendu deux passagers échanger en ces termes : « Chez vous, Monsieur, c’est discipliné, ordonné. Les voitures s’arrêtent pour laisser passer les piétons. Les rues sont nettoyées. Pas un papier qui traîne. Les géraniums fleurissent aux balcons. Ça sent le propre et le respect ». - « Achhhh, mais Madame, chet echprit ordonné est parfois pechant. Moi che préfère la léchèreté des chens du chud. Et, vous chavez le choleil toute l’année ».
Poppy
Je devais avoir quatre ans. Cinq peut-être. Nous sommes à Ypres, mes parents et moi, le 11 novembre. Dans cette partie de la Belgique, l’armée allemande utilisa, pour la première fois, les gaz de combats contre des troupes canadiennes. L’Histoire a retenu un triste nom, celui du gaz moutarde ou encore ypérite, et des chiffres. Plus de 300 000 Alliés dont 250 000 soldats du Commonwealth y trouvèrent la mort. À partir de septembre 1918, une contre-attaque commandée par le maréchal Foch permit de libérer la Belgique, mais la ville médiévale d’Ypres fut presque entièrement détruite à la sortie de la guerre. Sa campagne aux alentours est une vaste nécropole avec 170 cimetières militaires.
Le souvenir d’une journée brumeuse et froide reste un peu vague dans mon esprit. En revanche, celui du port du coquelicot, dans les rues et sur les tombes du cimetière militaire, demeure intact. Le symbole, matérialisé par du papier ou du tissu, est accroché à toutes les tenues : vestes, manteaux, imperméables, pulls. Toute la population participe au devoir de mémoire. Le coquelicot est arboré sur les uniformes des autorités militaires belges et britanniques. Au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth, ce symbole des anciens combattants a pour origine le poème d’un médecin militaire canadien. Le lieutenant-colonel John MacRae avait observé que pendant les terribles bombardements, les terrains crayeux devenaient riches en poussières de chaux, favorisant la poussée des coquelicots. Il fit le rapport entre la fleur et les champs de batailles dans son célèbre poème, In Flanders Fields :
In Flanders fields the poppies blow between the crosses, row and row, That mark our place... Ce qui donne en français : Dans les champs de Flandres, les coquelicots oscillent au vent, entre les rangées de croix qui marquent nos tombes...
À Ypres, la Porte

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