Méandres de la vie
63 pages
Français

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Méandres de la vie , livre ebook

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Description




Philippe Pointereau nous propose ici un recueil de poèmes, nouvelles ou récits, qui nous projettent dans les différentes étapes de sa vie. Beaucoup de souvenirs de son enfance passée dans la campagne de Beauce mais aussi de belles rencontres faites au fil de ses périples pédestres. Des personnages attachants que Philippe nous fait connaître et apprécier, des situations réelles ou imagées, des mots posés sur des moments qui lui tiennent à cœur. Des textes savoureux, de purs bonheurs de lecture. « Méandres de la vie » est son premier recueil.



Un recueil de dix-huit textes sous la plume de Philippe qui trouve toujours le mot juste pour exprimer ses sentiments, une pépite incontournable.








Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782372225281
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Philippe Pointereau
MÉANDRES DE LA VIE
Nouvelles et Poèmes
Méandres de la vie © Philippe Pointereau Bookless Editions Tous droits réservés ISBN : 9782372225281
Bertrand, l’araméen errant Ce dimanche 12 août 1979, avec Béatrice, nous venio ns d’accomplir notre pseudo Chemin de Saint- Jacques après trois semaines de ma rche et d’auto-stop entre Le Puy-en-Velay et Compostelle. Intérieurement nous étions heureux et nos têtes pleines de bons et mauvais souvenirs, de rencontres, de belles pierres, de couleurs, de douleurs, de coups de pompe et de coups au moral. Il reste qu e personnellement, j’avais un arrière-goût d’inachevé car je pensais que ce chemi n avait quelque chose de sacré et qu’un jour je me devais de l’effectuer en totalité à pied. Un jour, à la retraite, je reviendrai sans doute sur les traces de ces centain es de milliers de « pieds poudreux » qui avaient déjà accompli leur camino. Et pourtant au bout de notre périple, nous reçûmes un merveilleux cadeau. 1 2 Ce ne fut ni la Compostella , ni le Porche de la Gloire ni la vue dans le lointain de la capitale galicienne, ni Conques, ni Moissac, ni Ron cevaux, ni Burgos, ni le Cebrero mais quelqu’un d’inoubliable, Bertrand, Bertrand de Villeneuve-sur-Lot. Je le revois, ce dimanche matin, dépenaillé et hirs ute, seul sur la Place de Obradoiro, devant la cathédrale, vêtu d’une simple peau de mou ton, avec pour seuls équipements, une serviette, une couverture et un bourdon, son « troisième pied ». Et cet unique véritable pèlerin sur le chemin, ce seul jacquaire, celui qui avait fait tout le chemin, pas à pas, fut rejeté par tous, à commencer par la comm unauté religieuse, par des moines qui ne voulurent pas l’héberger pour une question d e tenue, de propreté, d’excentricité, de préjugé ! Il ne manifesta aucune haine, aucun re ssentiment et tout de suite nous fûmes frappés par sa simplicité, sa douceur, son hu manité. Jamais nous n’avions ressenti une telle curiosité, une telle attirance à l’égard de quelqu’un. Nous avions devant nous un garçon touché par la grâce et la perfection d’un mystique, d’un saint. Nous le revîmes à l’Hôtel des Rois Catholiques où l es pèlerins, dans une salle réservée pour eux, avaient droit à un repas gratuit, pendant une semaine. Et là, radieux et disert, car des religieuses lui avaient fourni un morceau d e savon pour se laver puis le gîte, il nous raconta son chemin. Il était parti de son Lot natal sans idée préconçue . Il marcha « comme ça lui disait ». Il passa par Rocamadour, Saint-Guilhem-du-Désert, Sain t-Bertrand-de-Comminges et c’est de là qu’il ressentit le besoin d’aller à Sai nt-Jacques-de-Compostelle. Guidé par les étoiles, par une force intérieure, par un besoi n de vivre dans sa chair la vie des premiers chrétiens, il fit tout son chemin, seul, s ans carte, sans argent. Plusieurs fois perdu, il nous confia qu’au dernier moment il trouv a toujours un appui, une aide, un signe ; une nuit même il s’allongea au sol, dans l’ alignement de la voie lactée pour retrouver son chemin. Et les premières cloches d’un e église espagnole furent celles d’une église Saint-Jacques ! Santiago de Compostella a vu passer, depuis le IXèm e siècle, date de la découverte du sépulcre de l’apôtre Jacques, sans doute plus d’un million de pèlerins, venus du monde entier. Dix siècles plus tard, un journal local, le Correo Gallego, titrait sa une sur Bertrand, subjugué par ce pèlerin ! Bertrand semblait là pour témoigner. C’était un anc ien séminariste. Licencié en philosophie, il rejeta l’église catholique romaine puis il chercha à comprendre le christianisme. Il s’est abreuvé de Bible, de textes sacrés, d’expériences vécues pour
vivre telle ou telle parole des évangiles. Il a ret rouvé la foi non pas par l’esprit scientifique mais par la prière, la vie en communau té, le cœur. Après Compostelle, il pensait poursuivre son chemin , au Portugal, à Fatima, puis marcher sur les traces du Père de Foucauld jusqu’à Tamanrasset, au Sahara, puis sur celles de François d’Assise enfin aller à Jérusalem pour revêtir un bel habit blanc de pureté et revenir en France. Il était disait-il « u n araméen errant ». Nous avions le sentiment que Bertrand voulait éprou ver son corps, son esprit jusqu’à la mort comme les premiers chrétiens. Bertrand semblai t un évangile vivant qui parlait avec beaucoup de symboles, qui livrait ses expérien ces vécues. Nous lui avons demandé pourquoi il n’écrivait pas ce qu’il ressent ait tout au long de son chemin. Il nous a répondu que « la parole était une chose préc ieuse au même titre que les yeux et le sexe. Si tes yeux sont dans la lumière, ton c orps est dans la lumière. Il faut regarder les gens avec son cœur. Il faut aussi avoi r des relais parmi les petites gens, dans les communautés religieuses qui aident par la prière ». Avant de nous quitter, il nous a remis une lettre p our sa femme et son enfant que nous avons postée à notre arrivée à Paris.
Histoires de « caté » J’avais neuf ans. Chaque semaine, nous avions deux leçons de catéchisme données par le curé du village. C’était un samedi midi, en mai, et les hannetons virevoltaient dans les marronniers en fleurs. Nous attendions not re leçon, celles et ceux de 48, Chantal, Marie-Claude, Françoise, Gérard, Martial… en jouant sur la place de l’église. Et chacun, ce jour-là, avait apporté un marteau pou r une leçon de croquis côté, à la demande de Monsieur Bidaud, notre sévère et autorit aire maître d’école mais oh combien bon pédagogue. Et sans trop réfléchir en attendant le « caté » de l’abbé Guérin, je me mis à écorcer le tronc d’un marronnier causant une indélébile entail le sur l’arbre. Mal m’en a pris car un ou deux témoins oculaires mal intentionnés virent m on geste malfaisant et le rapportèrent au maître d’école qui, chaque jour, al lait chercher son lait...
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