Molotov
276 pages
Français

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Molotov , livre ebook

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Description

Molotov fut chef du gouvernement de l'URSS de 1930 à 1941, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1949 et membre titulaire du Politburo de 1926 à 1957. Considéré comme le bras droit de Joseph Staline, il fut l'un des architectes de l'Union soviétique. Ecrit par son petit-fils Vyatcheslav Nikonov, témoin oculaire ayant connu Molotov de son vivant, l'ouvrage traite par le détail d'un des personnages-clés du vingtième siècle. Il bouscule la culture historique par un éclairage neuf de faits, de dates et de vérités que les livres d'histoire occultent généralement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 décembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336917726
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Les horizons russes » Dirigée par Philippe Jurkowicz

La collection « Les horizons russes » s’inscrit dans le renouveau d’intérêt pour la Russie et l’espace postsoviétique en général.
Elle intègre les domaines politiques, sociaux, culturels et économiques et peut s’avérer stimulante sur le plan académique et expert, ainsi que susciter l’intérêt d’un public plus large.
Composée d’ouvrages inédits qui représentent les différents courants intellectuels, elle est une sorte de terrain pour bâtir la connaissance de l’espace russe des premières mains.
Le choix des auteurs est basé sur leur place dans leurs domaines respectifs, ainsi que sur leur personnalité et leur rôle dans le contexte de la Russie.
La collection peut servir aux recherches, à l’expertise, et permet d’approfondir et de compléter les études sur la vie politique, les créations artistiques, les jeux et les enjeux historiques de la Russie. Elle peut être utile aux experts, journalistes et universitaires qui veulent avoir un accès à l’aire russe et russophone.
Déjà paru
Elena Vartanova, Les transformations postsoviétiques des médias et du journalisme russes , 2020.
Titre

Vyatcheslav Nikonov






MOLOTOV

Notre cause est juste




Traduit du russe par Christophe Trontin

Préface d’Eleonora Mitrofanova
Copyright

















Publié avec le concours de ANO « Institute for Literary Translation », Russie





© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-91772-6
P RÉFACE
Le parcours politique de Molotov commence avec la création, devenue mythique et par ailleurs assez fortement mythologisée, du parti des bolchéviques puis leur prise de pouvoir, et se termine au soir de l’existence de l’Union soviétique, qui survivra peu d’années au héros de ce livre qui fut l’un de ses architectes. En quoi réside la valeur de cet ouvrage ? En grande partie, dans ce qu’il est écrit par son petit-fils, un témoin oculaire ayant connu Molotov de son vivant, et lui-même un des rares descendants de dirigeants soviétiques à être entrés en politique. Le début du livre dessine une fresque quelque peu misérabiliste de la province russe d’où est originaire le futur ministre des Affaires étrangères de l’Union soviétique puis du chaos bicéphale qui règne à Pétrograd durant la période inter-révolutionnaire. Vers la fin l’auteur, représentant de la même génération que moi, expose d’une manière à mon avis saisissante les derniers souffles d’existence d’un État. La scène de la restitution à Molotov de sa carte du Parti, celle de l’authentique perquisition qui aura lieu chez l’auteur immédiatement après le décès de son grand-père, représentent deux témoignages tout aussi inestimables d’une époque.
Je ne peux m’empêcher de souligner le fait que Molotov, qui fut l’un des architectes de l’Union soviétique, finit également par en être l’une des victimes, puisqu’il eut lui aussi à subir la répression, d’abord dans la personne de sa femme sous Staline, puis avec sa propre disgrâce sous Khrouchtchev.
Ma génération de diplomates se forma, puis entra sur la scène de la politique étrangère à une époque où Molotov en était écarté, et où ses détracteurs cherchaient à faire sombrer son nom dans l’oubli. Cela alors que c’est bien à Molotov que revient le titre d’ingénieur de l’ordre mondial d’après-guerre, qu’il fut l’un des pères fondateurs de l’ONU, et que son nom est par conséquent gravé pour toujours dans l’histoire des relations internationales.
Malheureusement, dans la conscience collective, le nom de Molotov s’associe avant tout au pacte Molotov-Ribbentrop. Dans ce contexte, on oublie souvent de rappeler que les accords de Munich, d’une teneur similaire, furent conclus par les puissances occidentales à un niveau diplomatique plus élevé encore. Le livre jette un jour inattendu sur les motivations de la direction soviétique pendant la période précédant la guerre comme sur ses actions lors de l’après-guerre, notamment sur ses efforts en vue d’une Allemagne unifiée, dont Molotov était un chaud partisan.
L’auteur du livre, Vyatcheslav Nikonov, petit-fils de Vyatcheslav Mikhaïlovitch Molotov, est un spécialiste de la politique internationale reconnu en Russie comme à l’étranger. Il est remarquable que l’on rencontre plus d’une fois dans son ouvrage les termes de « soft power ». Je voudrais m’arrêter un instant sur ces termes qui paraissent si incompatibles avec l’essence de la période stalinienne. C’est en partie pour un motif pédagogique : l’auteure de ces lignes a occupé les fonctions d’adjointe au secrétaire général de l’UNESCO, d’ambassadrice de la Russie près l’UNESCO, de directrice de l’Institut russe de la Coopération (pour le lecteur francophone, précisons qu’il s’agit de l’équivalent russe de l’Alliance française) et en ces qualités, j’ai eu l’occasion de travailler sur les formes concrètes que prend ce terme dans la pratique.
La mission du diplomate suppose une responsabilité toujours plus grande envers les médias de son pays, lesquels s’internationalisent sans pour autant renoncer à diffuser l’ordre du jour spécifique à ce pays ou une interprétation juste des actualités du moment. Ces dernières décennies, l’influence des agences d’information russes s’est accrue, au point qu’elles concurrencent désormais les médias analogues d’autres pays que sont la BBC, CNN ou Al Jazira, et qu’elles sont de plus en plus fréquemment citées dans la vie politique des pays occidentaux. Dans ce contexte Molotov, qui est passé par l’école de la gestion de l’information avec les débuts alors clandestins de la Pravda, laquelle lui a enseigné l’art de déterminer les thèmes porteurs, de trouver l’angle adapté à un auditoire donné et a marqué son style de fonctionnement tout au long de sa carrière, doit servir d’exemple tant à nos diplomates d’aujourd’hui qu’aux employés des organismes internationaux. Peu nombreux sont les chefs de la diplomatie actuels capables d’attirer le même niveau d’attention du public que Molotov en son temps lors de ses déplacements à l’étranger, où des foules se pressaient en nombres incroyables pour accueillir la délégation soviétique. C’était le cas bien entendu dans les pays du camp socialiste, mais également aux USA. Molotov distribuant les autographes et saluant le public donnait l’exemple de l’attitude publique d’un authentique diplomate.
Il n’est bien entendu pas question ici du « soft power du Komintern ». Et cependant, indépendamment de l’opinion de chacun sur l’État URSS, l’histoire absolument unique de la « diplomatie culturelle » soviétique mérite d’être étudiée, depuis les visites en URSS d’écrivains occidentaux jusqu’à l’immense « Mouvement pour la paix » qui rassembla, dans l’après-guerre, des centaines de milliers de signatures. Le lecteur français apprendra avec surprise et intérêt les détails de la visite de la troupe de la Comédie française à Moscou en 1954. Il y découvrira la création du programme d’échange entre étudiants de la Sorbonne et du MGU, si antagoniste au cliché habituel du « rideau de fer ». Une expérience qui pourrait être très utile entre autres pour analyser la politique culturelle des prétendants actuels au statut de puissance globale, aussi différents soient-ils de l’URSS de l’après-guerre.
Le livre consacre bien des pages à la France qui était, selon les termes de son héros principal, « la mieux disposée à un travail de partenariat ». Le lecteur lira aussi le récit des âpres négociations avec le général de Gaulle, qui éprouva toujours un grand respect pour la Russie, qu’il voyait réincarnée dans l’Union soviétique ; celui de la Conférence de Paris et de bien d’autres formes d’échanges culturels. Nous espérons que le lecteur français sera heureux d’approfondir ainsi sa connaissan

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