Parti Congolais du Travail. Le jubilé
351 pages
Français

Parti Congolais du Travail. Le jubilé , livre ebook

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351 pages
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Description

Le Parti congolais du travail a cinquante ans. L'auteur, par son témoignage, nous le fait découvrir à travers les décennies. Mais au-delà de son parcours personnel, il rend compte de la lutte que mène son parti pour poursuivre le combat engagé par les ancêtres : Mabiala ma Nganga, Bouéta Mbongo, Ekaka et bien d'autres. Ce livre sert aussi d'exhortation aux membres du Parti congolais du travail et particulièrement à la jeunesse, pour avoir accepté d'assumer, à titre individuel et collectif, le bilan du PCT.

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Informations

Publié par
Date de parution 24 décembre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140138836
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anatole Collinet MakossoPARTIPostface de Pierre NgoloCONGOLAISPréface de Florent TsibaDU TRAVAIL jubi elé L
r i C v or ne s nae îl trx eu soie n prm artipou
ANATOLECOLLINETMAKOSSO
P ARTI C ONGOLAIS DU T RAVAIL
LE JUBILÉ
CONNAITRE SON PARTI POUR MIEUX LE SERVIR
PRÉFACE DEFLORENT TSIBAPOSTFACE DE PIERRE NGOLO
L’HARMATTAN-CONGO
© L’HARMATTAN, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-19260-4 EAN : 9782343192604
PRÉFACEème « Le Jubilé », c’est bien le terme adéquat pour célébrer le 50 anniversaire du plus vieux parti politique de notre pays et pour commémorer un événement dont les effets se prolongent dans le temps. En faire tout un livre, est également l’hommage sublime qu’on aura rendu à ce parti politique qui a marqué la vie de nombreux d’entre nous, témoins ou acteurs de l’histoire de notre pays, la République du Congo. Que cet hommage lui soit ainsi rendu, est une marque de reconnaissance qui ne saurait passer inaperçue. Reconnaissance et gratitude sont des valeurs cardinales qui, malheureusement, tendent à disparaître du microcosme politique. Savoir dire merci est l’expression même de la gratitude. Et c’est la première leçon que nous enseignons à nos enfants de sorte qu’ils en apprennent très tôt, les vertus magiques. C’est le mot qui ouvre le sésame de la gratitude, qui réjouit tout autant celui qui donne que celui qui reçoit. C’est tout autant le mot dont la privation attriste celui qui en a droit. Même le Christ ne s’était pas moins offusqué lorsque, après avoir guéri dix lépreux, un seul revint lui témoigner la gratitude. C’est dire combien est riche en symbole le mot merci, expression de la reconnaissance. La gratitude n’exige pas pour autant de rendre à l’identique le service ou le bien reçu de l’autre. Il suffit simplement de témoigner et de fructifier ce qui nous est donné, en allant de l’avant vers une histoire nouvelle. L’auteur nous donne, au travers de ce livre, une belle leçon de gratitude. Par son témoignage, il vante les mérites d’un parti politique qui tend à être livré aux gémonies de la part de ceux qui, comme lui, ont tout reçu de lui. Un parti politique qui lui a tout donné, qui a encadré ses pas de jeunesse, qui a organisé et soutenu son éducation, qui lui a garanti l’emploi. Il lui a donné l’occasion d’être au service du plus grand nombre jusqu’à le hisser au rang de membre du Bureau politique. Mais, au-delà, il rend compte de la lutte que mène son parti politique pour poursuivre le combat engagé par nos ancêtres, Mabiala ma Nganga, Bouéta Mbongo, Ekaka et bien d’autres. Une lutte acharnée contre le pillage de nos ressources humaines, naturelles et
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culturelles par ceux-là qui étaient venus nous enseigner la charité et la civilisation au prix de nos larmes, de notre sueur et de notre sang. Une lutte qui se poursuit aujourd’hui « en cette ère de la mondialisation, où les Etats et les institutions engagés dans des politiques de concurrence léonine et de quête de leadership mondial » veulent continuer à affirmer leur hégémonie sur les autres. A visage masqué, ils usent d’euphémismes pour nous soumettre à eux, profitant de nos faiblesses, de nos querelles et de nos divisions. Ce livre est aussi une exhortation faite aux membres du Parti congolais du travail et particulièrement à la jeunesse, pour avoir accepté d’assumer avec amour, fierté et responsabilité, à titre individuel et collectif, le bilan du PCT. Un bilan pourtant élogieux que refusent d’assumer ceux qui, plus qu’eux, ont bénéficié des privilèges que ce parti politique leur aura conférés, pour l’avoir géré au plus haut niveau. Ils s’érigent désormais en donneurs de leçons, mettant à leur actif les succès engrangés par le PCT, et rejetant les échecs sur les autres, notamment les fidèles et les jeunes nouveaux venus, en faisant passer leur propre responsabilité et leurs erreurs au « compte des pertes et profits », au compte de l’oubli. L’oubli collectif. Ce qui interpelle davantage dans ce livre, c’est la restitution des faits historiques. Tel un pédagogue, Anatole Collinet Makosso nous enseigne l’histoire du Parti congolais du travail mieux que certains qui l’ont vécue dès les premières heures. Il nous la restitue telle qu’elle a été portée. De quoi se demander où il a puisé ces références dans un pays où la culture de l’oralité semble supplanter celle de l’écrit. En dépit de cette riche expérience et de sa longue chronique événementielle, les publications sur le Parti congolais du travail, sur son mode de fonctionnement sont, malheureusement, presque inexistantes, faute de ressources documentaires. Les rares publications qui me viennent à l’esprit sont celles de 1 2 3 Jean François Obembé , Charles Zacharie Bowao , Camille Bongou 4 et Hugues Ngouélondélé .
1 Principaux problèmes liés à l’édification du Parti congolais du travail, premier parti marxiste-léniniste au pouvoir en Afrique", paru en 1987 et extrait de sa thèse de doctorat. 2 Pour la refondation du PCT,paru en 2006 aux Editions Hémar. 3 « Le Congo sous l’ère du PCT », un article publié en 2010, dans l’Histoire générale du Congo Tome II, aux éditions l’Harmattan, sous la direction de Théophile Obenga. 4 Le Parti congolais du travail, Faire la politique autrementaux éditions paru Jaguar Edition Conseil en 2016.
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Pour tout dire, le lecteur attentif s’apercevra, à travers ce livre, du caractère mouvementé d’une histoire dynamique qui s’est surtout exprimée de manière "extraordinaire" quand on se réfère aux différents congrès ainsi qualifiés. En effet, depuis sa création, le PCT a organisé, sous pression, six congrès extraordinaires contre quatre assises ordinaires dont le congrès constitutif. Il ressort de cet ouvrage que, dès sa création, dans un contexte de guerre froide dominé par le capitalisme mondial hostile au communisme en Afrique, le PCT s’engagea ouvertement dans la voie du socialisme au point de devenir le premier parti marxiste-léniniste au pouvoir en Afrique. Aussitôt, il fut la cible d’une attaque externe anticommuniste, à travers le coup d’Etat perpétré par Pierre Kinganga le 23 mars 1970. Le PCT fut par la suite en proie à de profondes dissensions internes qui conduisirent au mouvement du 22 février 1972 d’Ange Diawara ; à la radicalisation du 12 décembre 1975 lancée par Marien Ngouabi ; au mouvement du 5 février 1979 qui destitua le président du Comité militaire du parti (CMP), Jacques Joachim Yhombi Opango, et porta le camarade Denis Sassou N’Guesso au pouvoir. Avec la perestroïka (restructuration), le PCT sut s’adapter aux exigences de la nouvelle configuration géopolitique à l’échelle planétaire en abandonnant le monolithique marxisme-léninisme, pour s’ouvrir au multipartisme, survivre comme parti politique d’opposition après avoir été parti-Etat et devenir, plus tard, parti au pouvoir. Tel un roseau qui plie, mais ne rompt pas, le PCT a toujours su se relever de ses dissensions internes. Ce fut le cas du débat sur la refondation qui, en 2004, opposa les conservateurs aux rénovateurs. Le PCT échappa de justesse à son implosion, grâce à l’ingéniosité des médiateurs et de son Président. Ce livre, bref rappel historique, est indispensable car il permet d’éclairer le présent pour mieux construire l’avenir. Il est, à mon sens, un moyen efficace de contribuer, un tant soit peu, à l’éveil de la conscience politique du citoyen congolais. Bravo à l’auteur et joyeux anniversaire au Parti congolais du travail. Florent Tsiba, Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet du Président de la République, ancien membre du Bureau politique du PCT, chargé de la presse, propagande et information
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INTRODUCTION Pendant près de quatre siècles, la ressource humaine congolaise, en majorité jeune, a servi de « marchandise » pour assurer le développement des autres continents : le bois d’ébène. Et lorsque cette ressource, composée essentiellement de bras valides, a cessé d’être prisée sur le marché international après l’abolition du commerce triangulaire, les ressources naturelles africaines, et bien entendu congolaises, ont aussitôt pris le relais. Elles vont à leur tour servir de sources de financement et de développement des puissances occidentales au détriment des pays du continent africain. Depuis lors, ces ressources naturelles africaines sont au centre des enjeux géopolitiques et géostratégiques mondiaux avec des conflits récurrents. On peut constater que dans des conflits certes multidimensionnels que connaît l’Afrique, la question des ressources naturelles n’est jamais loin. La ruée vers l’or sud-africain fut à l’origine de la guerre de Transvaal en Afrique australe à la fin du ème XIX siècle. L’Afrique, riche en ressources minières, a été au centre des enjeux pendant la guerre froide ; elle l’est encore en cette ère du multilatéralisme d’autant que maints conflits s’expliquent par cette volonté de contrôle des ressources stratégiques. Parlant des événements ayant secoué la République du Congo entre 1993 et 1997, le Président de la République d’alors, Pascal Lissouba, ne s’était pas embarassé en les qualifiant de « guerre du pétrole ». L’exploitation illégale des minerais dans l’Est de la République démocratique du Congo est également une des raisons principales des conflits qui sévissent dans cette région des Grands Lacs où rentes minières et énergétiques et guerres sont fréquemment liées et s’auto-entretiennent. Au centre de tous ces conflits se trouve prise, comme dans un traquenard, la jeunesse dont dépendent le développement et l’avenir du continent. C’est elle qu’on manipule dans cette ère nouvelle marquée par une montée vertigineuse du populisme, du radicalisme, de l’extrémisme violent, et des irrédentismes de toute nature. C’est à cette jeunesse principalement que s’adresse cet ouvrage pour qu’elle comprenne le sens du combat que mène, depuis sa création, le Parti congolais du travail qui célèbre son jubilé, alors qu’il domine, depuis un demi-siècle, la vie politique nationale en République du Congo.
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Mais, pour qu’elle continue aussi à lui faire confiance et qu’elle poursuive, au sein de ce parti politique, cette lutte engagée depuis des 5 siècles par nos pères et mères, par nos ancêtres Mabiala Ma Nganga , 6 7 Bouéta Mbongo , Ekaka et bien d’autres. Qu’elle intègre le fait qu’à la différence des autres formations politiques, nées sous l’effet de la mode printanière du multipartisme pour la conquête du pouvoir, le PCT est l’un des rares partis politiques du continent à avoir, dès sa création, inscrit dans son programme politique l’impérieuse nécessité de « lutter contre l’exploitation de l’homme par l’homme », d’œuvrer pour le contrôle de nos ressources et de nos moyens de production » et de poursuivre le combat mené par nos ancêtres pour la liberté de l’homme noir, de l’Afrique et des peuples du Congo. ème Qu’elle sache que le programme du PCT, adopté lors du 2 congrès extraordinaire de 1972, fait, dès son introduction, un bref rappel historique de l’Afrique en général et du Congo en particulier, allant de l’intrusion portugaise de 1492 jusqu’à la colonisation 8 française . Ce programme matérialisait ainsi les idées développées depuis 1969 dans le rapport au congrès constitutif. Il soulignait également la nécessité de la lutte anti-impérialiste et de la voie socialiste de développement. Il justifiait, en outre, l’intérêt de la révolution des 13, 14 et 15 août 1963, en rappelant que l’indépendance de 1960 n’était qu’une indépendance nominale, comme le démontra la politique néocoloniale suivie par les dirigeants
5 Mabiala Ma Nganga, héros national. A la suite de Boueta Mbongo, il s’opposa au travail forcé, organisa une révolte en 1892 dans les villages de Mindouli et Missafou, en pays bahangala. Ses actions consistaient principalement en des actes de sabotage des intérêts coloniaux. Victime d'une trahison auprès du Capitaine Marchand qui s'associa à Baratier, la grotte qui lui servait de QG fut dynamitée. Il y périt avec ses lieutenants et les membres de sa famille le 23 octobre 1896. 6 Boueta Mbongo, héros national, de son vrai nom MI Mpandzou est l'un des pères de la résistance contre la colonisation. Il initia le boycott du Franc et de l'impôt colonial des 3 francs (Falanka tâtu). Arrêté par les troupes d'Alfred Fourneau vers 1890, il fut décapité et son corps jeté dans les eaux de la Loufoulakari. 7  Ekaka est une des grandes figures de la résistance, avec Ostaka (en pays koyo) Berandjoko et Ngaram Bizam (Ibenga, Motaba et Lobaye) et bien d’autres dans la zone nord de la République du Congo. Chefs charismatiques, avec leurs populations rangées derrière eux, ils ont pu montrer qu’ils n’étaient pas toujours d’accord avec le suystème colonial. 8 ème  La colonisation française en Afrique intervient vers la fin du XIX siècle, plus exactement à partir de 1880 et a duré jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, voire jusqu’ aux indépendances des colonies.
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