Un sourire de paradis
44 pages
Français

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Un sourire de paradis , livre ebook

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Description

L'histoire poignante d'une adolescente touchée par la grâce, une sainte des temps modernes.

Voici l’expérience exceptionnelle de Chiara Luce Badano, morte à 18 ans, et dont, à peine dix ans après sa disparition, est engagé le procès de béatification. C’est l’histoire d’une adolescente débordante d’énergie, qui dans l’immobilisation de la maladie s’est totalement réalisée. La foule présente à ses obsèques manifestait le rayonnement de Chiara Luce auprès de toutes les catégories de personnes. L’atmosphère n’était pas celle d’une enterrement mais d’une fête de noces.

Le récit d'un parcours de vie exemplaire.

EXTRAIT

Le ciel était descendu parmi elles : ce sourire, et surtout ces deux yeux immenses, dont je n’arrive pas à me détacher, en témoignent. Ils sont sereins, sincères, ils semblent connaître le pourquoi de la vie. Ils savent que la médecine a baissé les bras, mais aussi que « l’amour triomphe de tout ».

Voilà qui était Chiara Badano. Ou plutôt celle qu’on appelait Chiara Luce (prononcez : Kiara Loutché), claire lumière. Elle avait dix-huit ans.

Comme le dit l’Abbé Pierre : « Les saints ne se limitent pas à ceux du calendrier, et nous en croisons certainement tous les jours. » La jeune Badano était probablement de ceux-là.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Michel Zanzuchi est un des deux rédacteurs en chef de Città Nuova (le bimensuel du mouvement des Focolari en Italie). Licencié en économie dans son pays et en théologie à l’Institut Catholique de Paris, il a vécu 10 ans en France. II a été l’un des responsables du mouvement Gen (les jeunes des Focolari). II a déjà publié plusieurs livres, en particulier sur le monde des jeunes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782853139830
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michele Zanzucchi
Un sourire
de paradis
Les dix-huit ans de vie de Chiara Luce
Traduction de Sylvie Garoche
Récit
Nouvelle Cité
Titre original : « Io ho tutto », I 18 anni di Chiara Luce
© 2000 Città Nuova Editrice, Via degli Scipioni 265
00192 Rome – Italie
Composition : Jean-Marie Wallet
Couverture : Anne-Charlotte Jouve
Illustrations :
p. 1 et intérieur, collection privée
p. 4, portrait de l’auteur
© Nouvelle Cité, 2001, pour l’édition papier.
© Nouvelle Cité, 2015 pour l’édition électronique.
Domaine d’Arny – 91680 Bruyères-le-Châtel
ISBN édition papier : 978-2-85313-399-9
ISBN édition numérique : 978-2-85313-983-0
Sommaire
Des yeux qui parlent
Des Gen partis pour le ciel
Une petite commune au cœur de la province
Une famille unie
Une communauté solidement traditionnelle
Au bout de dix ans de mariage, la naissance
La petite enfance
Une éducation de bon sens (et un peu plus…)
Comme en un rêve
Où Chiara laisse son cœur
Le premier choix
Un lien ininterrompu entre les deux Chiara
L’âge de l’adolescence : sport, amitiés, Évangile
De Sassello à Savone, le temps de l’adolescence
De Gen 3 à Gen 2
Imagination et générosité
Avec les amis de Sassello
L’épouse
L’époux proche
Opérations et espoirs
La proximité des siens
La Belle Dame
Pas de morphine
Sa petite chambre
L’épreuve
Intimité spirituelle
« Pourquoi Jésus ne vient-il pas encore ? »
Épousailles
Une fête continuelle
Le dessein de Dieu sur Chiara Luce
Dix ans après, Chiara Luce parle encore
Une génération de saints
Dans la même collection
Fin
Des yeux qui parlent
Nous savons que Jean-Paul II, beaucoup plus que ses prédécesseurs, a béatifié une quantité inhabituelle d’hommes et de femmes. Nous savons aussi que, depuis le dernier Concile, le concept même de sainteté est devenu plus accessible, comme en témoigne le nombre non négligeable des nouveaux laïcs béatifiés, pères et mères de famille. Et des cas comme la récente histoire du Padre Pio montrent que les gens ne sont pas, comme on tendrait à le croire, réfractaires aux modèles de perfection chrétienne.
Tout cela reste vrai ; mais comment une jeune apparemment normale a-t-elle réussi en si peu de mois à « faire ouvrir tout grand les portes du ciel » ? Et qu’est-ce qui la poussait à refuser la morphine que les médecins voulaient lui administrer pour adoucir les douleurs si atroces des métastases ? Elle voulait avoir encore « quelque chose à offrir »… Où donc puisait-elle une telle force ? On continue à se souvenir de son existence – bien au-delà de quelques larmes, d’un entrefilet sur le journal local et d’un concert de « pauvre enfant, si jeune ! » – on cherche à l’imiter. En somme, nous voilà curieux de comprendre comment une aussi jeune fille a pu atteindre en un rien de temps, en si peu d’années, des sommets de haute spiritualité.
J’écris ces lignes devant l’une de ses dernières photographies, un très gros plan pris tandis qu’elle gisait, désormais paralysée, sur le lit de sa petite chambre de Sassello. Une taie d’oreiller au tissu écossais bleu, jaune, rose et blanc lui sert de fond, et elle regarde en direction de son interlocuteur, un bras replié sous la tête. Un duvet brun recouvre son cuir chevelu. Ce n’est pas la coupe de cheveux à la dernière mode, mais la preuve manifeste d’une récente chimiothérapie. Pourtant les traits de son visage ne sont pas ceux d’une malade au seuil de la mort, mais ceux d’une jeune fille qui a mûri en peu de temps. Elle sourit. Oui, elle sourit, du sourire que tant de gens ont justement aimé. Dans la pièce, se trouvaient à ce moment-là trois de ses amies de Gênes : elles avaient fait un brin de causette avec la malade, elles avaient vécu ensemble l’un de ces moments d’Évangile « en actes », que la jeune fille aimait par-dessus tout. Elle les appelait des « moments d’unité ».


Le ciel était descendu parmi elles : ce sourire, et surtout ces deux yeux immenses, dont je n’arrive pas à me détacher, en témoignent. Ils sont sereins, sincères, ils semblent connaître le pourquoi de la vie. Ils savent que la médecine a baissé les bras, mais aussi que « l’amour triomphe de tout ».
Voilà qui était Chiara Badano. Ou plutôt celle qu’on appelait Chiara Luce (prononcez : Kiara Loutché), claire lumière. Elle avait dix-huit ans.
Comme le dit l’Abbé Pierre : « Les saints ne se limitent pas à ceux du calendrier, et nous en croisons certainement tous les jours. » La jeune Badano était probablement de ceux-là.
Des Gen partis pour le ciel
Tout groupe social possède ses modèles, quelquefois même ses saints, qui personnifient ses espérances et ses aspirations. Le mouvement Gen, qui regroupe les jeunes des Focolari, avait vu, dès les années soixante, quelques-uns de ses membres « partir pour le ciel », comme ils avaient l’habitude de dire. Il y avait eu Franceschino Chiarati, un très jeune garçon de Brescia, au sourire limpide ; il y avait même eu un jeune martyr, Charles Moats, « Charles des ghettos noirs », dont l’orchestre international Gen Rosso raconte la dramatique histoire dans un spectacle musical ; puis les Gen de Pelotas, brésiliennes, mortes dans un accident de la route tandis qu’elles se rendaient à un congrès… Chaque époque avait ses petits héros, ceux qui laissent un exemple à la génération suivante. Pourtant ces jeunes « passés dans l’au-delà » ne paraissaient ni lointains ni idéalisés ; on ne les avait pas mis sur un piédestal. Ils étaient comme un morceau de ce mouvement parti ailleurs, avant que tous ne se retrouvent à nouveau réunis.
L’Église a toujours parlé de la « communion des saints », terme peut-être un peu obscur, souvent interprété comme quelque chose de lointain, réservé aux sphères célestes. Parmi les Gen, la communion des saints était au contraire une réalité, qui rapprochait la terre et le ciel.
C’est sans doute ce qui explique l’intérêt qui a accompagné les épreuves de Chiara Luce, avant même qu’elle ne quitte cette terre. Comme pour leurs amis malades – et peut-être un peu plus encore – les Gen prenaient des nouvelles de sa santé, et se les retransmettaient par le tam-tam spontané et mille fois réinventé que savent utiliser les jeunes. Ils priaient aussi, et beaucoup. Ils avaient décelé en elle une sorte de prédilection de Dieu.
Puis survint sa mort. La nouvelle circula, on commença à photocopier quelques-uns de ses écrits. On parle encore aujourd’hui du jour de ses funérailles, qui ressemblaient à une « fête de mariage ». Il y eut un article sur le journal Gen, un autre sur la revue Città Nuova. Les années suivantes, sans qu’il y ait eu un dessein précis, son histoire revint régulièrement sous les projecteurs, grâce aux amis, aux Gen, à l’évêque, et grâce à un recueil de ses écrits, une biographie, une vidéo…
Une petite commune au cœur de la province
En partant de Savone, on longe le golfe de Gênes jusqu’à Albisola, puis on monte dans ­l’arrière-pays en une vingtaine de kilomètres de lacets, entrecoupés de quelques brèves lignes droites. On ne s’élève pas très haut, puisque le but du voyage est situé à 400 mètres d’altitude à peine. Sassello, petite commune de moins de deux mille habitants, se trouve à soixante kilomètres de Gênes et à autant de Acqui Terme, diocèse auquel Sassello appartient, bien qu’Acqui Terme soit déjà en territoire piémontais.
Le village se dépeuple pendant l’année et se repeuple le week-end et surtout l’été, en décuplant ses habitants. C’est là, sur ces montagnes, que se croisent les vents du Nord et du Sud, si bien que les précipitations pluvieuses et neigeuses y sont fréquentes et abondantes.
Le petit pays est agréable et chargé d’histoire. Le territoire de la commune grimpe jusqu’au sommet du mont Beigua, à 1 287 mètres : cela fait mille mètres de dénivellation, ou presque, ce qui montre combien la commune est par nature montagneuse. Sassello a longtemps été réputé pour ses châtaigniers. Malheureusement, entre les deux guerres, un implacable chancre du bois en a détru

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