Valentin le Houzard du roi  Tome 2
416 pages
Français

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Valentin le Houzard du roi Tome 2 , livre ebook

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Description



Points clés





Tome 2 du roman vrai de la Révolution française vécue par l’aïeul de l’auteur, de nombreux évènements inédits: les suites du massacre de Nancy,mais aussi Varennes -l'arrestation et la décapitation du roi et de la reine, Valmy... . Pourquoi Valentin quitte-t-il son pays?


Tome 1 : Prix du roman historique Strasbourg 2018.






Contenu



Valentin avait eu du mal à se remettre du massacre de Nancy. Mais l’Histoire de la France était en marche, inexorable, comme une liberté rebelle qui refuse à jamais de ne pas naître. Le voilà à Varennes en 1791 pour protéger un convoi... alors qu’on y arrête Louis XVI. Rappelé au front, il assiste, impuissant, à la prise de Longwy et de Verdun par les Prussiens qui, peu après, plieront à Valmy (photo de couv.). La République est proclamée. Le roi est guillotiné. Toute l’Europe se ligue contre la France et défait ses armées à Neerwinden et prend Valenciennes. Contre toute attente les patriotes relèvent la tête à Hondschoote et à Wattignies-la-Victoire. Mais que faire, pour Valentin, dans une France qui guillotine aussi la reine Marie-Antoinette ? Ces pages qui traversent les grandes dates des premières années de la Révolution, pleines de promesses et pleines de désespoirs, retracent le récit dramatique d’un conformiste impuissant à s’opposer à l’écroulement du vieux monde où il cherchait la figure d’un père protecteur. Dans ce roman historique parfois cruel et souvent visionnaire se trame en filigrane un récit psychologique dont la véracité échappe au temps.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 décembre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9791091590419
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.lavalettediteur.fr
© La Valette-Éditeur 2019
Couverture : Horace VERNET - La bataille de Valmy © the National Gallery, Londres.
ISBN : 979-10-91590-41-9
T ABLE DES MATIÈRES
Page de titre
Page de copyright
Chapitre 1 - Belfort, un beau charivari
Chapitre 2 - Vitry-le-François, l'exil
Chapitre 3 - Varennes, l'arrestation
Chapitre 4 - Varennes, le retour
Chapitre 5 - Saint-Avold
Chapitre 6 - Saint-Florentin, la guerre de loin
Chapitre 7 - La guerre vue de loin
Chapitre 8 - Cosne, d'échec en échec
Chapitre 9 - Longwy, l'invasion
Chapitre 10 - Valmy, le triomphe
Chapitre 11 - Paris, le roi est mort
Chapitre 12 - Neerwinden, la défaite
Chapitre 13 - Valenciennes, la chute
Chapitre 14 - Hondschoote, l'espoir
Chapitre 15 - Wattignies-la-Victoire
Du même auteur
Aux éditions La Valette
CHAPITRE 1
Belfort, un beau charivari

C’était toujours le soir, à la tombée de la nuit, que le cauchemar se rejouait dans la tête de Valentin. Sept jours déjà que le massacre de Nancy avait eu lieu, et ce dernier ne cessait de le hanter. Dès qu’il se retrouvait seul, couché sur sa paillasse, les images du carnage l’assaillaient. L’aumônier avait beau le rassurer et lui répéter qu’il n’avait fait que son devoir, Valentin revoyait les civils et les Suisses qu’il avait sabrés. Ce n’était pas ce dont il avait rêvé. Il s’était engagé pour défendre le roi. Et, s’il fallait tuer, oui, mais de vrais ennemis, ceux qui, venus de l’extérieur, mettaient en danger son royaume. Or, ici, à Nancy, où étaient ces vrais ennemis ?
Depuis sept jours, les mêmes scènes de carnage défilaient dans sa tête. Il n’arrivait pas à les oublier. Rien n’y faisait, pas même le rythme intense qu’on imposait aux houzards. Ils n’avaient pas eu un instant de repos depuis l’événement.
Au lendemain de la boucherie, le mercredi 1 er  septembre, les deux escadrons de Lauzun s’attendaient à repartir pour Toul ou Verdun. Ils avaient hâte de laisser derrière eux cette ville qui avait connu l’horreur. Mais ils déchantèrent rapidement. Le chef du 3 e  escadron, Jean-Baptiste Dutertre, leur annonça qu’une partie demeurerait sur place avec des éléments du régiment suisse de Castella, un corps d’infanterie, pour maintenir l’ordre. Quand Valentin entendit son nom, il crut défaillir. Il était parmi ceux qui restaient.
Et ce fut de nouveau l’inspection de fond en comble des maisons d’où étaient partis des coups de feu. Il fallait s’assurer que plus aucun mutin ne s’y retranchait, qu’aucun nouveau mauvais coup ne s’y préparait. Quand les houzards débusquaient un de ces malheureux qui avaient cru sauver leur vie en se cachant dans une cave, dans des combles, ou encore dans une grange sous un tas de paille, ils l’accablaient aussitôt de coups et d’injures. Que le malheureux cherchât à se défendre, et la violence redoublait. Craignant toujours d’être victimes, les houzards laissèrent libre cours à leur folie furieuse. Heureusement, les officiers s’aperçurent vite de ces excès. Il fallait éviter l’hystérie. Ils donnèrent l’ordre, sous peine de sanction, de cesser toute mise à mort et de ne faire que des prisonniers. Il était devenu plus urgent encore d’attraper toute la canaille d’écumeurs qui se jetaient sur les cadavres pour les dépouiller et n’hésitaient jamais à achever le blessé incapable de se défendre.
Couché sur sa paillasse, au soir de cette première journée, Valentin ne put chasser de ses yeux l’image de ces prisonniers apeurés et hagards face aux fusils et aux sabres pointés sur eux, qui tremblaient de tous leurs membres et suppliaient, avec cris et larmes, qu’on leur laissât la vie.
Ils avaient ramassé beaucoup de corps tailladés par les lames ou déchiquetés par la mitraille. Quelle ne fut pas sa surprise de reconnaître à leurs uniformes plusieurs de ses camarades morts ! Treize gisaient parmi les cadavres qu’on avait ramenés près de l’église Saint-Roch. Valentin les connaissait bien. Il y avait là Klein Joseph, de Landau, appointé depuis 1786 mais engagé depuis 1778, Vespile Ignace, de Chalampé, sur le Rhin, à cinq lieues au nord-est de Mulhouse, qui avait signé en 1789, la même année que le malheureux Kola Antoine, de Brettnach, au sud de Bouzonville. Ces deux avaient à peine vingt ans et ne connaissaient le régiment que depuis un an. Algayer Joseph, de Rixheim, près de Landser, était couché près de Kola, le visage balafré. Barthelmann Joseph, de Salmbach, avait les yeux ouverts. Stoffel Michel, de Neuf-Brisach, qui aimait tant parler de sa ville, brigadier depuis juillet 1789, était méconnaissable. Il avait reçu une décharge en pleine tête ! Le plus jeune, Bartolff Joseph, de Grussenheim, au sud de Sélestat n’avait que dix-sept ans et à peine neuf mois de service. Son visage tout blanc lui donnait l’air d’un enfant, contrairement aux grosses moustaches de Vaillant Jean, de Sarrelouis, qui vieillissaient ce dernier au-delà de ses trente-quatre ans. À quoi avait servi son expérience de onze ans de service ? Dans l’après-midi, ils furent tous réunis au cimetière Saint-Sébastien, adjacent à l’église Saint-Roch.
Les officiers ne furent pas épargnés dans la bagarre. Plusieurs y laissèrent la vie, comme le capitaine Georges Uzdowsky, le lieutenant Alexandre Dubet et le sous-lieutenant Jean-Jacques Bruno. Presque aucun ne s’en tira sans être blessé. Au sous-lieutenant Nicolas Pichon et au capitaine baron François-Xavier de Hell, on abattit sous eux leur monture. Le plus touché fut le colonel Maurice, comte de Mac Mahon. Il avait été désarçonné par un coup de feu au genou, puis traîné dans la rue derrière son cheval, le pied pris dans l’un des étriers. Un citoyen nancéien réussit à arrêter le cheval devenu fou et récupéra le colonel, qu’il crut d’abord mort. Il le cacha chez lui pour le soustraire à ses poursuivants et lui sauva ainsi la vie. Le capitaine Calixte Deslon, qui l’accompagnait, en fut quitte pour une balle dans la jambe.
Ces images harcelèrent Valentin des jours entiers, et, la nuit, celles des cadavres, des corps mutilés et des hommes à l’agonie continuèrent d’entretenir ses cauchemars. Il se réveillait parfois en sueur, assailli par un mélange de compassion, d’horreur, de honte et de culpabilité. C’était la première fois qu’il sabrait pour de vrai. Il savait qu’un jour il aurait à se jeter dans une bataille. Mais qu’avait donc à voir cette répression avec une bataille ? N’aurait-elle pas pu être évitée ? Il ne s’en remettait pas. En ce mardi 31 août, il se versa une énième rasade. Le schnaps fit enfin disparaître ces scènes qui l’accablaient sans répit.
Le samedi 4 septembre, à six heures du matin, alors que la ville venait tout juste d’être nettoyée de ses cadavres, il se produisit un nouvel événement qui ébranla nombre de houzards. Les officiers suisses – sous le commandement du lieutenant-colonel François Joseph de Girardier du régiment de Castella – rassemblèrent les quatre cent soixante-dix hommes de Vigier et les huit cents hommes de Castella qui avaient pris part à la bataille et offrirent une nouvelle scène d’horreur aux autres régiments restés sur place. En tant que Suisses, ils étaient les seuls habilités à juger les cent trente-huit mutins suisses du régiment de Châteauvieux au service du roi. Une charte les liait en effet depuis plus de deux siècles à la France, qui spécifiait que personne, pas même le roi, ne pouvait intervenir pour modifier leur verdict ou solliciter une grâce. On obligea les houzards à assister au jugement de cet implacable tribunal militaire qui se tint sur le cours Léopold. Valentin se trouva aux premières loges, les poings serrés.
Vingt-deux soldats furent appelés, l’un après l’autre, devant les juges, et la sentence tombait. Chaque fois qu’un nom était prononcé, le jeune baron Charles de Tschoudy, lieutenant suisse de Castella, brisait une baguette d’un coup sec. Aussitôt, un bourreau s’emparait du condamné, sans ménagement, lui passait une corde au cou et ne l’en détachait qu’une fois le soldat raide et immobile au bout de son lien. Vingt-deux pendaisons sans discontinuer ! Le craquement du bois retentirait encore longtemps dans la tête de Valentin. Encore lon

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