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Description
Informations
Publié par | Publishroom |
Date de parution | 29 janvier 2020 |
Nombre de lectures | 42 |
EAN13 | 9791023610734 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0027€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Ansufia Bacar
Voyage vers le destin
« Cette histoire est triste mais au moins c’est la mienne. »
« Ne me jugez pas vous ne savez pas ce que j ’ai pu endurer. »
Tu ne m’as pas détruit mais tu as juste fait de moi une infirme.
Sous cette plume je ne raconterai que mon vécu, peut-être qu’il m’arrivera de comparer ce qui est comparable sans le vouloir.
Je viens d’un petit village qui se trouve dans ce qu’on appelle, dans le jargon comorien « Bavou la Chissioini », c’est un village situé à quelques kilomètres de la capitale d’Anjouan. Il se nomme Mirongani, lequel se situe dans le pays Comoros, dans la division administrative suivante : île Autonome d’Anjouan. Mirongani a une population de 882 habitants, ce qui représente 0,33% de l’ensemble de la population de la région.
Île Autonome d’Anjouan
Je suis née dans une famille nombreuse de sept enfants, je suis le troisième enfant de mes parents ; ma mère est la troisième épouse de mon père et la dernière. Mon père , loin de la polygamie, s’est remarié trois fois après deux divorces. Il s’est marié à une première femme avec qui il a eu une fille que je n’ai rencontrée que deux fois alors qu’on vivait dans la même ville durant plus de deux ans. Parce que ma demi-sœur n’acceptait pas notre famille paternelle du fait que notre père ait divorc é d’avec sa mère ; après sa séparation, il s’est remarié mais il n’a pas eu d’enfant. Étant donné qu’il n’a pas eu d’enfant avec cette dernière, alors il a divorcé pour se remarier avec ma mère, qui lui a donné ce qu’il a toujours cherché « les enfants », sept enfants dont je suis la troisième.
Contrairement au système marital Africain, aux Comores c’est le mari qui intègre la famille de sa femme. C’est ce que les anthropologues appellent « système matrilinéaire ». En cas de divorce, c’est l’homme qui part de la maison, cette maison est la propriété de la femme. Dans le système comorien, c’est la famille de la femme qui construit la maison conjugale et ceci pour éviter qu’en cas de séparation la femme ne se retrouve à la rue avec ses enfants.
Donc, on comprend l’instabilité familiale de mon père du fait qu’après chaque mariage il a dû se déplacer pour suivre sa femme. L’union de mes deux parents était loin d’ être un coup de foudre, mon père ayant été confié par sa mère à ma grand-mère maternelle, toutes les deux étant amies. Mon père, étant le cadet de sa mère, et cette dernière se trouvant malade, avait fait un vœu à son amie qui était celui-ci :
– Occupe-toi de mon enfant car celui-ci a un bon cœur.
Et ma grand-mère maternelle mourut alors que mon père n’ était encore qu ’un enfant. Et mes grands-parents maternels s’en occupèrent comme si celui-ci était le leur. Par cet immense geste mon père fut élevé par ses futurs beaux-parents et vit grandir celle qui allait être sa femme et mère de ses enfants sans le savoir. Je me souviens d’une anecdote qu’il m’a dite un jour : lorsqu’il était jeune, alors qu’il vivait avec mes grands-parents maternels, il disait tout le temps à ma grand-mère que ma tante sera sa femme et apparemment cela faisait ricaner ma grand-mère.
Après deux divorces, mon père souhaitait se remarier et l’un des oncles de ma mère dit à mon père :
– Tu t’embêtes à chercher une femme alors que ma sœur a plusieurs jeunes filles.