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Description
Sujets
Informations
Publié par | Jourdan |
Date de parution | 13 juin 2017 |
Nombre de lectures | 39 |
EAN13 | 9782390092704 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Philippe Liénard
Regard sur la Franc-Maçonnerie et l’Islam
Dialogue impossible ?
À toutes et tous,
en adelphité,
qui,
sans distinction de croyances,
par leurs différences constructives,
leur force démocratique,
leur courage non liberticide,
leur volonté éclairée,
leur humanisme vigilant,
m’ont conduit à
réfléchir plus encore
à la société de demain,
à un universalisme pacifiant
celui de l’éveil de l’Homme.
L’auteur
Né en 1963, Philippe Liénard est juriste, formé à l’Université Libre de Bruxelles, avocat en droit des affaires depuis une trentaine d’années, à la tête de son cabinet. Il est aussi magistrat suppléant au tribunal de première instance depuis 1995, curateur auprès du tribunal de commerce, écrivain et conférencier.
Initié sous les auspices de la Grande Loge de Belgique, Philippe Liénard y occupa diverses fonctions maçonniques, dont celles d’Orateur en 2002, et de Vénérable Maître en 2005, et, en 2009 au sein d’une autre structure maçonnique, mixte.
Parallèlement et en complément, il s’est investi dans la Franc-Maçonnerie des Hauts Grades, au Rite écossais ancien et accepté, tant niveau capitulaire qu’aréopagique, du Suprême Conseil de Belgique.
L’auteur a déjà publié chez le même éditeur « Mais que font les francs-maçons en loge ? » (2016) ; il prépare plusieurs autres ouvrages, à paraître aux Éditions Jourdan, dont notamment :
« L’Histoire de la Franc-Maçonnerie en Belgique, bientôt trois siècles » (De Londres en 1717 à nos jours, en passant par Mons en 1721 ; la Belgique au milieu des intérêts maçonniques) (titre provisoire) (à paraître en juin 2017);
« La Tristesse de l’inadéquation », roman;
« L’Histoire dévoilée des Templiers » (Naissance et mort de l’Ordre ; l’héritage ?) (titre provisoire) (2018);
« La mixité maçonnique du XXI e siècle » (culturelle, sociale et en adelphité) (titre provisoire) (2018).
Il entend contribuer à une réflexion qui convoque et allie la « tradition » dans la « modernité » pour une plus grande compréhension de la pensée constructive.
Il tente d’alimenter, avec toute la foi d’un franc-maçon passionné, la spiritualité maçonnique au service d’une réflexion pour un monde meilleur, plus fraternel pour toutes et tous, sans clivages sociaux, philosophiques, de croyance, ou liés aux origines culturelles géographiques.
Ouvrage du même auteur :
Mais que font les francs-maçons en loge ? Propos d’un Frère, ancien Vénérable-Maître (Éditions Jourdan, Paris, 2016)
Pièces de théâtre écrites et mises en scène par l’auteur :
Publiques :
Énigme pour Carillon (enquête policière) (1980)
On demande Monsieur l’éditeur ! (vaudeville) (1981)
Dixi ou l’Affaire Rosillac (procès des valeurs démocratiques) (1982)
Maçonniques :
Accusés de la Loge, levez-vous ! (2003)
Humains, ni plus ni moins (2004)
De l’Amour, diamant d’Humanité (2006)
Des Templiers à la Royal Society (2006)
Mots et clavicules… en toute fraternité (2007)
Sur le chantier, précurseur de pensée libre, l’Art royal grave ses vertus dans la Pierre et dans nos Cœurs (2008)
« Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre »
Marie Curie
« Devenez le changement que vous voulez voir dans le monde »
Mahatma Gandhi
« On peut aisément pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité ; la vraie tragédie de la vie, c’est lorsque les hommes ont peur de la lumière »
Platon
« La tâche qui incombe au musulman est immense : il doit repenser tout le système de l’islam sans pour autant rompre avec le passé »
Muhammad Iqbal
- I - Préambule et questionnements d’un franc-maçon de Haut-Grade
Sous les feux de la rampe par le fait de radicalismes et d’une récupération politique, l’islam interpelle, intéresse en son origine, son évolution, son message, son avenir ; il satisfait, intrigue ou inquiète ; un dialogue est-il possible entre les francs-maçons et les musulmans ?
Le mot « islam » signifie-t-il « soumission » à Dieu (de l’arabe « الإسلام ») ou est-il issu de la racine sémitique « slm » ayant donné le mot « salam » signifiant « paix » 1 ?
Je me permets d’oser espérer la seconde interprétation comme plus juste, car l’islam ne peut être soumission absolue à peine de s’autodétruire à terme, et donc, il ne saurait se concevoir d’absence de liberté individuelle ni de pensée ni d’expression, lesquelles ne peuvent cesser d’exister lorsque l’on s’engage dans l’islam 2 ; tout un débat à la lumière de l’Histoire de cette religion dont la réputation fut celle de la conquête belliqueuse, notamment aux yeux des chrétiens, 3 réputation qui perdure, à tort ou à raison.
L’islam n’exclut pas le cheminement spirituel, du point de vue soufi 4 à tout le moins, outre que la diversité des pensées induit une réflexion féconde 5 ; et pourtant cette religion comporte des dogmes, lesquels impliquent l’absence de critique puisque constitutifs par définition d’une vérité indiscutable, imposée.
L’islam ne paraît pas inquiétant « en soi », mais « une religion n’étant ni plus ni moins que ce que ses adeptes ou ceux qui la dominent en font » 6 , des questions se posent et inquiètent le libre penseur à la lumière de textes qui disent tout et son contraire, Coran et hadiths.
Composée de laboratoires de pensée libre, des loges ou ateliers, la franc-maçonnerie serait, selon certains, une psychothérapie de groupe, celle de prendre soin de soi, des autres et du monde en devenant des jardiniers de l’amour 7 , en rassemblant ce qui est épars.
Quant au concept de religion, il se disait en grec, dans la perception de l’époque, « therapeia ».
Le terme actuel vient du latin, « relegere » (verbe « recueillir »), bien que les auteurs chrétiens aient préféré prendre pour racine le verbe « religere » (relier) 8 .
La franc-maçonnerie transmet la Tradition (substantif « traditio », et verbe « traducere », soit : « traduire ») ; une religion recueille et transmet ; le parallélisme mérite d’être observé.
Les Chinois traduisaient le mot « religion » par deux idéogrammes, le « zong » et le « jiao », signifiant, juxtaposés, « l’enseignement des ancêtres » ; quant aux Japonais, ils ont opté pour le mot « shûkyô », signifiant « enseignement de l’essentiel ».
La franc-maçonnerie transmet aussi l’essentiel, dans le but de permettre l’amélioration de soi et de l’humanité 9 , de s’élever ; les religions se fondent sur une spiritualité, elles aussi ; et pourtant l’approche est différente, bien que l’adepte d’une religion ait la foi, un franc-maçon ayant aussi sa « foi ».
En dehors d’exigences théologiques, est-ce si différent d’accepter l’existence d’un Dieu, d’un Absolu, d’un Grand Tout, d’un Principe, de l’Un, ou, d’un Grand Architecte de l’Univers ?
La sagesse, la mystique et la spiritualité sont des notions à la fois différentes et proches ; elles recouvrent un vaste champ d’expériences humaines orientées vers la quête d’un absolu 10 ; les humains ont toujours cherché des réponses les rassurant sur un certain nombre de sujets (origine, vie, mort, univers…).
Les francs-maçons cherchent ; les religions paraissent postuler que la « vérité » est trouvée, puisque détenue par Dieu qui la révèle aux adeptes directement ou via des intercesseurs ; c’est là qu’interviendrait peut-être la notion d’« éternelle vérité », qui n’est pas rejetée par une certaine maçonnerie des Hauts-Grades en certains Rites.
L’un des acquis occidentaux permet d’affirmer que chacun a le droit aujourd’hui de pratiquer la religion de son choix, de le proclamer et d’afficher son appartenance, mais le prosélytisme politico-religieux et le repli identitaire paraissent potentiellement entropiques et liberticides, tant pour les musulmans que pour les autres, et engendrent des réactions sociétales clivantes.
La période antéislamique (ou préislamique) de la péninsule arabique fut nommée par les Arabes eux-mêmes, « époque d’ignorance » ( al-jahiliya ) ; de là à penser que ce fut un terreau fertile pour faire croire à ce qui paraissait vraisemblable par utilisation de la crédulité, il n’y aurait qu’un pas, que je ne me permets pas de franchir par respect.
Et pourtant, tout en considérant le droit