La cité au travail
213 pages
Français

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La cité au travail , livre ebook

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Description

La majorité des jeunes d'origine maghrébine des "cités" occupe un emploi, souvent précaire, trois ans après leur sortie du système éducatif, malgré les discriminations raciales à l'embauche. Le marché du travail ne reconnaît pas leurs diplômes et continue à leur assigner des postes non qualifiés ou peu qualifiés. Leur insertion tend à dépendre de leur aptitude à accepter ou à contourner ces perspectives. Ces jeunes sont surreprésentés dans les professions de l'animation de quartier et du secteur social, où ils semblent trouver une alternative au destin ouvrier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296683181
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CITÉ AU TRAVAIL
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09863-3
EAN : 9782296098633

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jacques Chavanes


LA CITÉ AU TRAVAIL

L’insertion des jeunes de « banlieue »
d’origine maghrébine


Préface de François Dubet


L’Harmattan
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Anna AURKEN REGLIN, Danseuses de cabaret. De la lumière à l’ombre , 2009.
Pierre A. VIDAL-NAQUET, Faire avec le cancer dans le monde du travail , 2009.
Jean-Charles BERARDI, Prolégomènes à une sociologie de l’art. Les formes élémentaires de l’échange artistique et son procès. Tome 2 : analyse et modèle , 2009.
Jean-Charles BERARDI, Prolégomènes à une sociologie de l’art. Les formes élémentaires de l’échange artistique et son procès. Tome 1 : problématique et méthodologie , 2009.
Marianne DEBOUZY, Le monde du travail aux Etats-Unis : les temps difficiles (1980-2005) , 2009.
Roland GUILLON, Sociologie de la division du travail , 2009.
Damien LAGAUZERE, Le masochisme social , 2009.
Francis COURTOT, Brian Ferney hough , figures et dialogues , 2009.
Jean FOUCART, Fluidité sociale et souffrance , 2009.
Olivier MŒSCHLER et Olivier THÉVENIN (dir.), Les Territoires de la démocratisation culturelle , 2009.
Lionel ARNAUD, Sylvie OLLITRAULT, Sophie RÉTIF et Valérie SALA PALA (dir.), Mobilisations , dominations , identités , 2009.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Héritages et trajectoires rurales en Europe , 2009.
Adeline CHERQUI et Philippe HAMMAN (dir.), Production et revendications d’identités. Eléments d’analyse sociologique , 2009.
Christophe COLERA, Les services juridiques des administrations centrales , 2009.
Virginie GARCIA et Guillaume TIFFON (coor.), Le sociologue en train de se faire , 2009.
Marie-Thérèse RAPIAU et Jean RIONDET (coor.), Le « recrutement » des infirmières : de la formation aux pratiques d’une profession de santé , 2009.
Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui ont bien voulu me consacrer un ou plusieurs entretiens, dans le cadre de cette étude, et me faire part de leur expérience. Je leur dédie ce livre.
J’ai pris le parti de modifier systématiquement leurs prénoms pour respecter leur anonymat. Et j’ai pris soin d’enlever les précisions qui permettraient de les identifier.
Je remercie très sincèrement François Dubet, qui, en m’incitant à prendre rigoureusement en compte les observations que j’ai pu recueillir sur « le terrain », m’a permis de construire peu à peu cet objet d’études. Je lui suis reconnaissant de m’avoir encouragé et aidé à publier ce travail.
Je remercie chaleureusement Céline Gasquet du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) des informations qu’elle m’a transmises.
Et je remercie tout particulièrement Sophie : ce projet et cet ouvrage n’auraient jamais vu le jour sans l’aide quotidienne qu’elle m’a apportée dans notre vie commune pour le mener à bien.
Préface
Les jeunes « issus de l’immigration » – combien faut-il de générations pour ne plus en être « issu » ? – sont enfermés dans des clichés bien connus et abondamment répandus. Surtout quand se profilent des élections, ils seraient « tous » des délinquants, des chômeurs, des jeunes en échec scolaire, des émeutiers, des intégristes et des machistes persécutant les filles… Et quand ils ne sont pas trop « méchants », ils deviennent trop « gentils ». Victimes du racisme ambiant, ils se transformeraient en héros acharnés au travail et désireux de réussir ; stars médiatiques, entrepreneurs, ils prépareraient tous ou presque leur entrée dans les grandes écoles pendant que toutes les filles réussiraient à l’école et adhéreraient à une culture démocratique les libérant du poids des traditions.
En réalité, ces jeunes-là n’existent pas vraiment ; ils ne sont que le reflet de nos fantasmes et de nos peurs. D’un côté, ils restent les classes dangereuses qui, venues de l’étranger et des anciennes colonies, menacent la paix civile, la sécurité de chacun et l’unité de la nation. D’un autre côté, ils s’intégrent et réussissent à se fondre dans une France républicaine toujours capable d’accueillir généreusement ceux qui en acceptent les lois et la culture.
Le grand mérite du livre de Jacques Chavanes est d’être allé voir et écouter ces jeunes dans quelques-unes de ces cités banales où ils sont si nombreux. Les constats les plus simples étant les meilleurs, il apparaît d’abord que si les taux de chômage y sont bien plus élevés qu’ailleurs, la majorité des habitants travaille et la majorité des jeunes aussi. Bien sûr, ces jeunes « galèrent » quelques années, bien sûr ils ne disposent pas des réseaux qui permettent de trouver facilement de l’emploi, bien sûr, ils se heurtent aux mille formes plus ou moins subtiles de la discrimination. Et un peu plus du tiers d’entre eux restent durablement à l’écart du marché du travail. Mais, de manière plus ou moins stable, plus de la moitié d’entre eux finissent par trouver un emploi, par fonder une famille et par se dissoudre dans l’invisibilité banale des travailleurs plus ou moins qualifiés et plus ou moins bien payés. À terme, ces jeunes occuperont des emplois peu qualifiés, moins qualifiés que ceux de leur classe d’âge dans l’ensemble de la population, à l’exception toutefois de quelques professions intermédiaires et des professions de l’action sociale et de l’animation où ils sont très présents, puisque l’on suppose qu’ils seront mieux armés pour prendre en charge ceux qui leur ressemblent. Il est vrai que leur niveau scolaire est moins élevé que celui des autres jeunes ; ils sont plus nombreux à être dépourvus de diplômes et de qualifications professionnelles. Et quand ils ont des diplômes, ceux-ci sont moins rentables pour eux que pour les autres. Il est donc clair que les jeunes « issus de l’immigration » se heurtent à de nombreux obstacles, encore plus importants quand leurs parents ne sont pas nés en France.
La plupart des jeunes des « quartiers » ne connaissent pas le parcours parfait qui est censé les conduire directement du diplôme à l’emploi stable. Au terme de leurs études, ils accumulent les petits « jobs » et les emplois occasionnels grâce aux réseaux des relations et des services rendus qui sont l’essentiel du « capital social » de la cité. À ce propos, Jacques Chavanes met en lumière le rôle des « passeurs », des copains, des aînés, des parents ayant déjà un emploi qui entrouvrent les portes et mettent le pied à l’étrier. À l’heure où l’on accuse souvent le monde des cités d’être des territoires « sauvages », sans droits et sans solidarités, c’est une tout autre image qui se dégage. La cité est aussi un ensemble de ressources, de liens et de réseaux qui permettent à beaucoup de jeunes de trouver des emplois au terme de quelques années chaotiques. À l’heure où l’on déplore la fin des solidarités populaires et le triomphe de l’égoïsme, il faut souligner le fait que les cités sont la principale ressource de ceux qui y vivent. Il est bon de le rappeler contre l’image essentiellement négative donnée par les médias. Mis à l’écart, les habitants finissent pas ne compter que sur eux-mêmes et sont bien loin des assistés que l’on ne cesse

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