Les noms de la pierre et du relief en Vaucluse
124 pages
Français

Les noms de la pierre et du relief en Vaucluse , livre ebook

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124 pages
Français

Description

La topographie du département de Vaucluse a donné une grande variété de noms de lieux se rapportant au domaine minéral et au relief (oronymes). Cette thématique peu explorée, allant des noms les plus répandus (Baume, Mourre, Serre...) aux plus rares (Coulanchas, Gandaline) et à ceux d'origine plus ancienne (Luberon, Ventoux). Pour comprendre ces toponymes et éviter les pièges qu'ils peuvent renfermer, cette étude s'appuie sur l'étymologie et sur l'évolution de ces noms, à partir de leurs formes anciennes et locales, en les plaçant dans leur contexte linguistique.

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Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140101939
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gi l le s Fo s s at
LESNOMSDELAPIERREETDURELIEFENVAUCLUSE
To p o ny m i e e t o r o ny m i e
LES NOMS DE LA PIERREET DU RELIEFEN VAUCLUSE
Nomino ergo sum « Je nomme donc je suis » Dirigée par Alain Coïaniz et Marcienne Martin La collection « Nomino ergo sum » est dédiée aux études lexico-sémantiques et onomastiques, sans exclure, de manière plus large, celles qui prennent comme objet le fonctionnement et la construction de la signification, aux plans discursif, interactionnel et cognitif. Tous les champs de l’humain sont concernés : histoire, géographie, droit, économie, arts, psychologie, sociolinguistique, mathématiques… pour autant que l’articulation épistémologique se fasse autour des lignes de force de l’intelligibilisation linguistique du monde. Comité scientifique Victor Allouche (Université de Montpellier) ; Gérard Bodé (Institut français de l'éducation — École normale supérieure de Lyon) ; Georges Botet (Président honoraire de l’Institut Psychanalyse et Management — Membre de l’Association européenne de psychanalyse Nicolas Abraham et Maria Torok) ; Kurt Brenner (Université de Heidelberg , Allemagne) ; Vlad Cojocaru (Institut de Filologie Română, Iai, Roumanie) ; José Do Nascimento (IUT Orsay — Université Paris Sud) ; Claude Féral (Université de la Réunion) ; Laurent Gautier (Université de Bourgogne) ; Sergey Gorajev ( Université Gorky – Ekaterinburg, Russie) ; Julia Kuhn (Université de Vienne, Autriche) ; Judith Patouma (Université Sainte Anne, Canada) ; Jean-Marie Prieur (Université de Montpellier) ; Dominique Tiana Razafindratsimba (Université d'Antananarivo, Madagascar) ; Michel Tamine (Université de Reims-Champagne-Ardenne) ; Diane Vincent (Université Laval, Canada). © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15923-2 EAN : 9782343159232
Gilles Fossat Les noms de la pierre et du relief en Vaucluse Toponymie et oronymie
Du même auteur, dans cette collection : Les Noms de l'eau en Vaucluse : toponymie et hydronymie. 2012. Toponymie du pays d'Arles,2015.
Présentation
Après: toponymie etLes Noms de l'eau en Vaucluse hydronymie, consacré aux noms de cours d’eau et aux noms de lieux en relation avec l’eau, il nous a semblé intéressant, pour poursuivre dans la recherche toponymique, d'aborder un autre domaine particulièrement riche, en raison de la topographie du département : les noms de lieux concernant le domaine minéral et le relief (oronymes, du grecoros« montagne »), en étendant la recherche au relief « en creux » (gouffres, dépressions) et à l'absence de relief (plaines). La recherche présentée dans ce livre est ordonnée en trois parties :
- les noms des principaux oronymes et apparentés, classés par ordre alphabétique ; - la synthèse de ces noms, classés selon leur couche linguistique ; - des noms de lieux non retenus comme oronymes pour différentes raisons.
La signification de beaucoup de toponymes est souvent peu évidente et peut recéler de nombreux pièges. En effet, lorsque le sens originel n'est plus compris, les noms de lieux tombent très fréquemment dans l'attraction d'un nom plus récent de forme voisine. C'est pourquoi, dans toute recherche toponymique, la prise en compte desformes anciennesà – condition, bien entendu, qu'elles soient tout à faitfiableset – des formes dans lalangue locale est fondamentale : elles seules, en donnant le nom d’origine - ou en s’en rapprochant -permettent l’étude de toponymes que l’évolution phonétique ou
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une altération accidentelle ont parfois rendus méconnaissables. Cependant, en ce qui concerne les formes latines, il faut avoir présent à l'esprit qu'à partir du Xe siècle celles-ci sont le plus souvent desrelatinisationsde la langue locale, en l'occurrence l'occitan provençal.On peut aussi trouver de fausses latinisations.
Ces principes de recherche sont d’autant plus nécessaires que les noms de montagnes les plus hautes ou les plus étendues ont parfois été, en tant qu’éléments permanents du paysage, fixés dès l’Antiquité, comme les cours d’eau d’une certaine importance. Ces noms peuvent être issus de langues antérieures au latin :
- quelques-uns sont issus de la langue gauloise, qui a été parlée jusqu’aux environs du Ve siècle après J.-C. ; elle est connue de façon très incomplète, par des mentions d’auteurs latins et par des inscriptions antiques. Toutefois, la comparaison avec les autres langues celtiques, anciennes ou encore en usage, permet généralement de cerner le sens de la plupart de ces noms ;
- d’autres noms proviennent de langues antérieures à l’arrivée des Celtes. Seule la toponymie a conservé des traces de cette couche linguistique. Il est souvent hasardeux d’en déterminer l’origine, en raison des emprunts possibles d’une langue à une autre. Le sens précis que ces noms ont pu posséder à une époque et en un lieu donnés reste lui aussi difficile à établir, même si l'étude comparative des racines communes aux langues indo-européennes et au substrat pré-indo-européen peut fournir quelques indications. Il est parfois possible de rapprocher certains de ces toponymes d'autres noms identiques ou de forme proche, lorsque ceux-ci sont assez nombreux pour former une série.
Il est essentiel aussi, pour éviter les raccourcis linguistiques, de ne pas confondre l’ancienneté dutoponymecelle du avec motlequel il est formé, et plus encore celle de la sur racine dont il est issu. Par exemple, Crau, provenant d'une racine 6
prélatine *kr–désignant la pierre, le rocher, est un mot apparu au Moyen Age sous cette forme. Crau est donc un toponyme de formationbien que d’ romane, étymologie prélatine. Il faut donc se garder de croire que des microtoponymes comme Lèque ou Mourre, bien qu'issus de racines prélatines, portent ce nom depuis l'Antiquité : leurusage toponymique, en tant qu'appellatifs du domaine occitan, ne peut être antérieur à l'époque romane.
La recherche de l’origine de ces noms constitue bien entendu un aspect important, mais il est important aussi de les considérer dans leur évolution (phonétique et morphologique), de les situer dans leur contexte linguistique, pour tenter de retracer leur histoire. Lorsque les toponymes semblent motivés par une particularité physique du lieu, il est nécessaire de confronter le nom à la topographie pour vérifier si la motivation est fondée. Mais il n'est pas toujours possible de parvenir à une explication satisfaisante lorsque l'on ne dispose pas de données suffisantes et fiables ; cette difficulté peut concerner aussi des noms d'origine relativement récente.
En effet, si les microtoponymes étudiés sont pour la plupart toujours en usage, dans certains cas leurréalité référentielle, c’est-à-dire l’élément qui a motivé leur nom dans un passé souvent lointain (deux siècles en ce qui concerne la cadastre napoléonien) peut être difficile à discerner de nos jours. Par exemple, un terrain pierreux situé en plaine peut avoir vu son aspect modifié par des travaux d'irrigation ou par l'urbanisation ; une pierre isolée peut avoir été détruite. Se présente aussi le cas de termes pouvant avoir plusieurs acceptions, ou pouvant représenter un nom de personne.
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Remerciements
Nous remercions les personnes qui nous ont apporté de précieux renseignements, du fait de leur connaissance du terrain, en particulier Paul Peyre, de Malaucène, ainsi que :
Lili et Georges Arnaud (Murs) Jean-Marie Bartoli (Carpentras) † Raoul Bernard (Saint-Léger du Ventoux) Marc Dumas (Saint-Martin de Castillon) Jean-Pierre Gély (Grillon) Guy Mathieu (Goult) Sylvain Maurizot (Blauvac) Pierre Pessemesse (Buoux) Jean-Claude Puech (Ménerbes) Joël Thome (Méthamis).
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Signes conventionnels:  - l’astérisque * précédant un nom ou un mot signifie qu’il s’agit d’une forme non attestée, mais qui a vraisemblablement existé compte tenu des lois de la phonétique.
 - concernant l'étymologie ou la phonétique, le signe < signifie « issu de » et > « aboutit à ».  - le symbole † signale un nom qui est sorti de l'usage.  - la prononciation est notée entre crochets [ ] au moyen des signes de l’alphabet phonétique international (API) :
[e] : fr.édethé [ε] : fr.edechef [œ] : fr.eudeneuf [o] : fr.beau [ɔ] : fr.fort [u] : fr.oudetout [y] : fr.udeune [w] : fr.oudeouate [j] :idelien [ʃ] : fr.chdechat [z] : fr.zdezèle ~sur un caractère indique une nasalisation La syllabe accentuée est précédée du signe '.
L’occitan provençal est noté dans sa graphie classique : ò: [o] o: [u] ó: [u] tonique afinal atone : [a] dans le nord-est du Vaucluse, [ɔ] ailleurs à: [a] tonique
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