Les régions françaises au milieu du gué
188 pages
Français

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Les régions françaises au milieu du gué , livre ebook

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Description

2012, la région a trente ans. La dernière-née des collectivités territoriales a-t-elle trouvé sa place dans le système institutionnel français, et répondu aux attentes de ses créateurs ? Si l'institution régionale est pleinement entrée dans le paysage politique français, les difficultés et les contradictions qui ont accompagné sa naissance ne l'ont pas quittée. La région est encore fragile, et donc pas encore stabilisée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296984769
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Derniers ouvrages parus

Jean BRILMAN, Réconcilier démocratie et gestion , 2012.
André PRONE et Maurice RICHAUD, Pour sortir du capitalisme. Éco-partage ou communisme ? , 2012.
Christophe du PAYRAT, Pourquoi avoir fait de Mayotte le 101 e département français ?, 2012.
Jean-Michel VINCENT, L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine. De la ville nouvelle aux ateliers , 2012.
Simon DOLAN, Martine GUIDONI, Succès et valeurs. Les valeurs pour un mieux-être professionnel et personnel , 2012
François-Gabriel ROUSSEL, Les mondes virtuels. Panorama et perspectives , 2012.
Rémi RAHER, La signature en politique. Entre attribut du pouvoir et contrainte matérielle , 2012.
Henri MALOSSE et Laure LIMOUSIN, La construction européenne. Histoires et avenir d’une Europe des peuples , 2012.
Rémi GUILLET, Propositions pour une économie équitable , 2012.
Thorsten BOTZ-BORNSTEIN, La Chine contre l’Amérique, Culture sans civilisation contre civilisation sans culture ? , 2012.
Mireille GIRAUD, Être et vivre seule : le harcèlement quotidien , 2012.
Patrick PILLON (dir.), La faim par le marché, Aspects sénégalais de la mondialisation , 2012.
Kilien STENGEL, Une cantine peut-elle être pédagogique ? La place de la transmission dans la restauration scolaire , 2012.
Titre
ALAIN BÉNÉTEAU
LOUIS MALLET
MICHEL CATLLA



LES RÉGIONS FRANÇAISES
AU MILIEU DU GUE


PLAIDOYER POUR ACCÉDER A L'AUTRE RIVE

PRÉFACE DE MICHEL ROCARD






L’HARMATTAN
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98476-9
EAN : 9782296984769
Sommaire Couverture 4e de couverture Questions contemporaines Titre Copyright Sommaire La région a 30 ans Chapitre 1 - Pourquoi un plaidoyer ? Se réorganiser pour mieux gouverner Faire des choses passionnantes mais dans la douleur Le politique, l’administratif… et le sociologue Chapitre 2 - Décentralisation et régions : quels bilans ? Genèse de la décentralisation : retour sur 30 ans d’expériences Poursuivre la décentralisation pour gagner en légitimité et en cohérence Trouver l’espace d’intervention qui convient : la région et les autres niveaux Le pilotage régional : compétences et action collective locale Chapitre 3 - Élus et agents politique et administration Le monde des élus : entre opportunités et déceptions Gouvernance régionale : des dysfonctionnements organisationnels Visite au cœur des instances régionales L’administration régionale : organisation et pouvoir Chapitre 4 - La région dans son environnement L’affichage politique régional : entre visibilité et lisibilité Le travail partenarial : au nom de qui parle-t-on ? Les satellites de la région Exercice des compétences et partenariats entre collectivités Chapitre 5 - Quel avenir pour la décentralisation ? Le malaise régional : l’heure du changement Les réformes nécessaires de la décentralisation Les régions et l’Europe Une décentralisation bloquée ? Décentralisation et démocratie Quelles réformes engager ? Conclusion générale Adresse
La région a 30 ans
Préface de MICHEL ROCARD

2012, la région a trente ans. C’est une durée suffisante pour poser la question de savoir si la dernière née de nos collectivités territoriales, la région (créée en 1982) a trouvé sa place dans le système institutionnel français, et répondu aux attentes de ses créateurs.

À l’évidence sa notoriété et la profondeur de son adoption par les citoyens n’ont pas atteint le niveau qu’elles ont dans les cas de la commune et du département.

La commune, qui le plus souvent est l’héritière de l’ancienne paroisse, voit son origine remonter à la nuit des temps. Son image est si forte que même celles qui furent créées voici moins d’un siècle par suite de changements dans la géographie de l’habitat n’ont eu aucun mal à la revendiquer, l’adopter et s’y couler.
Même récente, la commune est dans toute la France la maison du peuple la plus proche, et joue un rôle majeur dans la vie quotidienne. Le statut des maires, cependant, a beaucoup varié : ils furent parfois élus, souvent nommés (Ancien Régime, IIe Empire) ils ne sont tous élus de la même façon, sauf celui de Paris, que depuis 1882.

Le département fut une création volontaire de l’état central, en 1790, voici 222 ans. Il doit y en avoir aujourd’hui 101 avec le dernier créé, celui de Mayotte.
À l’époque la raison principale de sa création fut de briser l’homogénéité, et par là l’identité des provinces de l’Ancien Régime, suspectes de rester capables de s’opposer à l’État républicain tout nouveau. Le morcellement s’imposait. Après avoir rejeté un projet de découpage en damier, purement géométrique, l’assemblée constituante adopta un processus d’enquête administrative sur les relations des habitants sur le territoire, et adopta le principe que le département devait regrouper toutes les communes d’où il était possible de faire à cheval l’aller et retour au chef-lieu dans la journée. C’était intelligent et cela revenait à adopter sans le dire un principe d’aménagement du territoire. Il était bien adapté à l’époque. Ce fut un triomphe : le département a très vite pris toute sa place dans la vie publique.

L’intention n’était que modérément démocratique : dès l’origine le département fut doté d’un exécutif nommé par l’État, et assez vite ensuite incarné par le préfet. Ce n’est qu’en 1982 qu’une loi de décentralisation permit au département de confier au président de son conseil, le conseil général, la charge d’exécuter ses décisions, le préfet restant simplement le chef des services de l’État dans le département. Mais beaucoup plus que le rôle du préfet c’est le morcellement qui fut un important élément de centralisation. Quelques très grandes régions (Normandie, Bourgogne, Dauphiné, Languedoc…) avaient sous l’Ancien Régime un tant soit peu résisté à l’État central. Avec 90 départements dans la métropole (auxquels se sont ajoutés ensuite ceux d’Outre-Mer et ceux de l’agglomération parisienne), il était clair qu’aucun ne serait assez puissant pour échapper à l’emprise de l’État central.

La France s’est donc finalement donné assez tôt les moyens administratifs de pratiquer un centralisme d’État tout à fait vigoureux.
Il est peu contestable que cette centralisation excessive n’a guère entravé, si même elle n’a pas aidé, le confortement de la conscience nationale. Repérable déjà autour de Philippe Auguste au temps de Bouvines, cette fierté nationale se renforce sous Henri IV, puis éclate littéralement à Valmy et s’intensifie sous Napoléon. C’est finalement la politique scolaire de la IIIe République qui impose la langue française sur tout le territoire, alors qu’au XIX e siècle seuls 20 % des citoyens résidant sur le territoire parlaient notre langue, les 80 % restant parlaient des langues locales – breton, basque alsacien, corse et occitan, le flamand longtemps parlé à Lille avait disparu le premier et les autres des patois.

L’instrument dominant de ce centralisme fut pendant des siècles le contrôle complet des pouvoirs locaux : maires très longtemps nommés, élus seulement, on l’a vu, depuis 1882, et départements voyant leur exécutif confié au représentant du pouvoir central, le préfet. Mais déjà nos derniers rois, et surtout Louis XIV, rendu méfiant à l’endroit des aristocraties locales et régionales par l’abominable souvenir de la Fronde survenue pendant son enfance en réaction à l’extrême centralisme de Richelieu sous Louis XIII, avaient entrepris de subtiliser le pouvoir régional de leurs grands féodaux en créant les « intendants du Roi » dans les régions… La tradition est forte !

À peine la Royauté abolie par la Convention, en 1792, cette dernière recrée des autorités régionales très fortes, les « conventionne

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