Paradoxes de l urbanisation : pourquoi les catastrophes n empêchent-elles pas l urbanisation ?
280 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Paradoxes de l'urbanisation : pourquoi les catastrophes n'empêchent-elles pas l'urbanisation ? , livre ebook

280 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Comment peut-on comprendre que l'urbanisation contemporaine s'intensifie en dépit de la multiplication des catastrophes et des limites des efforts de gestion ? Répondre à cette question impose de revenir sur les définitions des catastrophes et sur leur contribution à la structuration des peuplements humains. Ce livre montre l'intérêt et les limites du développement durable et de la résilience pour éclairer ces problèmes fondamentaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296500792
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
ITINÉRAIRES GÉOGRAPHIQUES
Sous la direction de Colette Vallat
Espace de débats scientifiques reflétant la diversité et la densité des intérêts géographiques comme la richesse méthodologique qui préside à la recherche en ce domaine, cette collection veut rassembler tous les itinéraires menant au territoire (géographie sociale, culturelle, quantitative, normative, aménagement…). Forum où rien de ce qui touche à l’homme n’est indifférent la collection donne aussi l’occasion d’ouvrir le dialogue avec de nombreuses sciences humaines en accueillant les textes présentant une réelle curiosité pour l’espace, les cultures et les sociétés.

Déjà parus

1) Corinne Eychenne, Hommes et troupeaux en montagne : la question pastorale en Ariège (2005)
2) Richard Laganier (éd.), Territoires, inondation et figures du risque, la prévention au prisme de l’évaluation (2006)
3) Ugo Leone, Gilles Benest, Nouvelles politiques de l’environnement (2006)
4) Alexandre Moine, Le territoire : comment observer un système complexe (2007)
5) Gabriel Dupuy, Isabelle Géneau de Lamarlière (éd.), Nouvelles échelles des firmes et des réseaux, un défi pour l’aménagement (2007)
6) Yves Guermond (coord.), Rouen : la métropole oubliée (2007)
7) Hervé Rakoto (coord.), Ruralité Nord-Sud, Inégalités, conflits, innovations (2007)
8) Jean-Pierre Vallat (dir.) Mémoires de patrimoines (2007)
9) Patrice Melé, Corinne Larrue (coord.), Territoires d’action (2008)
10) Colette Vallat (dir.), Pérennité urbaine ou la ville par-delà ses métamorphose ; T1 Traces , T2 Turbulence , T3 Essence (2009)
11) Marcello Balbo (dir.), Médina 2030 (2009)
12) Richard Laganier et Gilles Arnaud-Fassetta (dir.) : Les géographies de l’eau (2009)
13) Philippe Dugot, Michaël Pouzenc (dir.) : Territoires du commerce et développement durable (2010)
14) Anne Androuais (dir.) : La régionalisation en Asie orientale, dimension économique territoriale (2010)
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-97899-7
Titre
Patrick PIGEON




PARADOXES DE L’URBANISATION

Pourquoi les catastrophes
n’empêchent-elles pas l’urbanisation ?
Remerciements

Remerciements :
Ce livre doit à certains de mes collègues plus qu’on ne pourrait l’écrire, mais il n’aurait pas vu le jour sans l’aide précieuse apportée par André Paillet, ingénieur au laboratoire EDYTEM (Université de Savoie / CNRS).Une pensée aussi à Isabelle van Steerteghen qui a contribué, à sa manière, aux réflexions sur la résilience.
Localisation de la photographie de couverture :
Cathédrale de Mexico vue du Templo mayor. Photo prise le 29 janvier 2012.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CATASTROPHES ET RÉSILIENCES : POUR UNE GÉOGRAPHIE
DE L’URBANISATION

L’intérêt d’une géographie de l’urbanisation ne peut guère poser de problèmes de justification immédiate dans un monde peuplé de 7 milliards d’Humains en 2010, évalués à environ 50% urbains selon les critères statistiques des bases de l’ONU ( World urbanization prospects , 2010). En 1960, la population de la planète était estimée à 3 milliards, et les urbains statistiques à 1 milliard seulement. Jamais l’urbanisation ne s’est autant intensifiée au cours des siècles d’histoire humaine, et sur une période aussi courte. L’intérêt n’est pourtant pas lié uniquement à la domination quantitative de ce type de peuplement. En effet, l’urbanisation s’intensifie alors qu’elle est associée à de multiples problèmes d’interprétation et de gestion. Le premier d’entre eux est révélé par la remise en cause des villes en tant que forme de peuplement facilement définissable et délimitable (ASCHER, 2005 ; SOJA, 2000 ; SORENSEN et OKATA, 2011). Il n’a pourtant jamais été aussi nécessaire de gérer comme de comprendre les mutations des peuplements contemporains. C’est ce que montrent les recherches récemment intensifiées sur la multiplication des empreintes écologiques associées à 3,5 milliards d’urbains au moins (BASSAND et alii , 2000 ; NEWMAN et JENNINGS, 2008 ; LEVY,2010), comme sur le changement climatique supposé d’origine anthropique (QUENAULT et alii , 2011). Elles reposent sur le postulat que si l’urbanisation ne s’adapte pas, les dommages qu’elle enregistrera dans le futur proche ne pourront que la remettre en cause fondamentalement. L’adaptation est ainsi vue comme un moyen de prévenir des catastrophes (HOUGHTON, 2009 ; SUMI et alii , 2010). Ce d’autant plus que les principales bases de données sur les catastrophes montrent directement ou indirectement une tendance à leur augmentation.
L’objectif principal de ce livre est de comprendre pourquoi l’urbanisation s’intensifie alors qu’elle est autant problématique. L’intérêt d’une géographie des catastrophes va donc bien au-delà de ce que pourraient annoncer leurs définitions usuelles et statistiques, voire statiques, quelles que soient les bases de données (LOPEZ et PIGEON, 2011). Comme elles désignent des événements de fréquence rare, mais d’intensités de dommages comparativement élevées (CRED, 2007), on pourrait penser à une approche géographique très limitée, analytique, cédant à la facilité. Presque l’inverse de la géographie de l’urbanisation, qui s’affiche large et ambitieuse. C’est l’interprétation des relations entre catastrophes et urbanisation qui nous intéresse ici, celle de leurs coévolutions. On devine là encore que le chemin est semé d’embûches, notamment liées aux problèmes de définition, de délimitation, ou simplement, plus généralement, de quantification. La notion d’incertitude reconnaît d’ailleurs les limites de la quantification.
De fait, toute définition des catastrophes ne peut être uniquement statistique. Les limites de ces définitions engagent des efforts de réflexion théorique, comme l’annonce d’ailleurs la théorie des catastrophes qu’a pu développer THOM (1983). Il s’agit d’une des théories de la complexité, qui recoupe en partie les réflexions de BAK (1999) sur l’auto organisation critique. Plusieurs disciplines ont essayé de transposer différentes approches théoriques de la complexité dans leurs efforts réflexifs, comme en géographie (PUMAIN et alii , 1989 ; DAUPHINE, 2003 ; DAUPHINE et PROVITOLO, 2007 ; notamment). Elles inspirent aussi les philosophes tels DUPUY (2002), ou MORIN (2010), qui réfléchissent sur l’évolution. Mais on retrouve également des interrogations sur la catastrophe chez les économistes, de SCHUMPETER (1923) à aujourd’hui (ALBOUY et ZAJDENWEBER, 2009), comme en écologie (GUNDERSON et HOLLING, 2002 ; SCHEFFER, 2008). Les sociologues des organisations y recourent aussi (SAUSSOIS, 2007), comme ceux qui réfléchissent plus spécifiquement sur les risques et leurs gestions (BORRAZ, 2005 ; GILBERT, 2003). Les réflexions sur la catastrophe et l’évolution sont bien entendu aussi vieilles que l’est l’Humanité : pensons notamment au Timée. Mais ce qui frappe surtout, c’est le regain d’intérêt pour ce champ de réflexion aujourd’hui, et dans des disciplines très variées. C’est que les relations entre urbanisation et catastrophe sont très paradoxales, alors que les enjeux qu’elles recouvrent, qu’ils soient humanitaires ou économiques, financiers, et politiques, n’ont jamais été aussi élevés (WEICHSELGARTNER, 2004 ; PIGEON, 2010 ; GERIN, 2011).
Etudier ces relations et espérer les comprendre justifient précisément le recours à une notion de plus en plus utilisée, celle de résilience. Non seulement cette notion n’est pas spécifiquement géographique, mais son usage comme son contenu restent très contestés dans des disciplines proches de la géographie, d’où elle est originaire, comme l’écologie (TOWNSEND et alii , 2008 ; LEVIN, 2009). Les sens de la résilience ne sont pas stabilisés (WALKER et SALT, 2006). On le précisera, la notion est même d’apparence contradictoire, justifiant ici l’usage du pluriel. Une géographie des résiliences est-elle même possible ? Comment peut-on voir la résilience dans les peuplements actuels, peut-on la cartographier ? Pour l’instant, rappelons-nous que des notions présentent des difficultés initiales voisines, comme celles de risque, de développement durable, sans que pour autant l’obstacle n’ait pu trouver de solutions, ce que la bibliographie reconnaît.
Nous espérons montrer ici que l’association entre urbanisation, catastrophe et résilience représente un défi qui mérite d’être abordé malgré les difficultés initiales. En effet, il constitue une possibilité, notammen

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents