Bouddhisme et franc-maçonnerie
54 pages
Français

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Bouddhisme et franc-maçonnerie , livre ebook

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Description

Bouddhisme et franc-maçonnerie : la comparaison de ces deux traditions pourrait paraître osée. N'y trouve-t-on pas une éthique similaire et un même idéal de perfection ? Malgré ces similitudes, des différences nous permettent de ne pas les confondre. L'auteur nous propose un voyage passionnant sur les chemins de ces deux voies complémentaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336838298
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre


Christophe R ICHARD






Bouddhisme et franc-maçonnerie


Préface de Jean-Robert Ragache, ancien Grand Maître du Grand Orient de France
Du même auteur

Du même auteur
Le bouddhisme : philosophie ou religion ?, Ed. L’Harmattan, coll. « Religions & Spiritualités », Paris, 2010.
Bouddha et Épicure , Ed. L’Harmattan, coll. « Souffle bouddhique », Paris, 2012.
Sangha ou la communauté bouddhique , Ed. L’Harmattan, coll. « Souffle bouddhique », Paris, 2012.
Bouddha. Vie d’un homme , Ed. L’Harmattan, coll. « Souffle bouddhique », Paris, 2015.
Pour une éducation matérialiste. Corps à corps, Ed. L’Harmattan, Paris, 2015.
Ce que n’est pas le bouddhisme , Ed. L’Harmattan, coll. « Souffle bouddhique », Paris, 2016.
Articles sur la franc-maçonnerie
Le 26° du REAA ou Prince de Mercy. Une lecture bouddhiste in Critica Masonica , Vol. 2/1, n° 3, janvier 2014, Paris, pp. 85-91
Spiritualité, bouddhisme et franc-maçonnerie in Perspective Ecossaise , n° 155, Paris, Automne 2014-Printemps 2015, pp. 121-123.
Franc-maçonnerie et Bouddhisme in Critica Masonica , Vol. 4/2, n° 8, mai 2016, Paris, pp. 117-126.
Don bouddhique et Chaîne d’Union maçonnique in Critica Masonica , Vol. 5/1, n° 9, février 2017, Paris.








© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-83829-8
Dedicace

A mes Sœurs et à mes Frères.
PREFACE
Il existe une tentation récurrente en tout groupe humain qui est celle d’un désir de sécurité qu’elle soit matérielle ou psychologique. Il en est de même avec l’individu qui, par manque de curiosité et crainte, se replie sur lui-même en une posture de refus de l’extérieur. Ainsi, pendant longtemps, la franc-maçonnerie s’est vécue comme une institution étanche aux influences extérieures et, se voulant universelle, du fait de sa fermeture, considérait que l’universalisme, c’était elle. En fait elle se trouvait en phase avec ce moment de notre histoire qui était l’occidentalisation du monde. Car, occidentale elle l’était, par son lieu de naissance, Londres, son expansion, le continent européen, et son développement économique avec son corollaire colonial qui la voyait prospérer dans diverses parties du monde. Occidentale aussi par ses représentations religieuses, chrétiennes et bibliques. Occidentale par son accompagnement des idées libérales, politiquement et économiquement parlant. Elle a donc participé à l’occidentalisation de la planète. Son universalisme ne résidait pas dans sa présence en tel ou tel pays, mais dans ses principes fermement affirmés puisqu’elle se présentait comme « philanthropique, philosophique et progressive » et visant à « l’amélioration matérielle et morale de l’humanité ».
Néanmoins, pour se forger une identité quoi de mieux que la confrontation mais pas l’affrontement, la comparaison mais pas l’arrogance, le contact mais pas la dépendance.
Alors oui, il est salutaire que l’on se penche, comme le fait Christophe Richard, sur les liens possibles entre le bouddhisme et la franc-maçonnerie, et ceci d’autant plus que celle-ci ne s’est jamais véritablement implantée en Extrême-Orient, si l’on excepte les conséquences de la colonisation anglaise en Inde avec Rudyard Kipling comme chantre maçonnique, et de l’occupation américaine au Japon après 1945 et l’implantation de quelques loges.
Mais si l’on associe les termes de bouddhisme et de franc-maçonnerie, il est prioritaire de parler de la spiritualité qui est d’abord une activité de l’esprit apparaissant comme une recherche personnelle et ne procédant pas de réponses institutionnelles. Cette spiritualité, c’est celle du questionnement permanent, d’interrogations sur le sens de la vie, la souffrance, la mort, le temps, mais aussi sur le sens du beau, du vrai, du bien. A cette conception, aucune réponse ne peut être imposée, toute question étant ouverture.
L’homme est sur un chemin, avec ses détours, ses avancées, ses reculs, ses obstacles. Ce parcours est initiatique car cet homme est en recherche d’une vérité qui est lui-même. C’est le temps du dévoilement de ses capacités, de ses potentialités, c’est le signe de son sentiment d’inachèvement et de ce corollaire qui est sa volonté de progression. Cette spiritualité ouvre des perspectives et suscite de nouveaux questionnements. Elle est donc en perpétuelle évolution. Elle est interprétation, herméneutique et elle construit le sens de son existence. Sur ce plan, bouddhisme et franc-maçonnerie, évidemment avec des approches différentes, notamment en ce qui concerne le rapport au symbolisme, peuvent être comparables dans leur recherche du sens avec sa double acception de direction, morale, et de signification, intellectuelle.
Autre point de ressemblance, l’absence de dogme. Certes, comme le dit l’auteur, le bouddhisme est une religion. Et la franc-maçonnerie n’a-t-elle pas un côté religieux ? Avec ses temples, ses rites qui sont liturgies ? Mais là non plus pas d’orthodoxie si l’on considère le Grand Orient de France laissant à chacun le choix de sa croyance ou de sa non croyance depuis qu’il a renoncé en 1877 à l’obligation de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme, conception théiste de la Franc-maçonnerie chère aux Anglo-saxons.
C’est cette notion de liberté, chère aux francs-maçons sous la forme de la liberté de conscience qui peut être considérée comme une libération de la pensée c’est-à-dire non un fait acquis mais une dynamique. Au XVIII ème siècle, Kant avait eu cette formule « sapere aude » c’est-à-dire « ose penser par toi-même », libère-toi des préjugés, « deviens ce que tu es » selon la célèbre injonction. Cette libération, le bouddhisme la connaît aussi avec la destruction en soi de l’avidité, de la colère, de la jalousie, de l’orgueil et de l’ignorance. Ce qui implique un comportement moral exemplaire : une compréhension parfaite du monde, une parole évitant mensonge ou injure, une manière d’agir irréprochable, des moyens honnêtes de subsistance, une volonté inébranlable, une attention soutenue et, pour couronner le tout, la méditation que le franc-maçon pourrait traduire par la réflexion approfondie, tout en faisant siens les principes bouddhiques énoncés ainsi. Quant à la compassion qui est l’un des fondements de la philosophie bouddhiste, elle peut se traduire par la solidarité maçonnique, voire la fraternité. C’est tout ce qu’a bien souligné Christophe Richard dans son ouvrage.
Certes, bouddhisme et franc-maçonnerie n’ont pas vu le jour à la même époque. Mais tous deux sont nés à des périodes charnières de notre histoire. Bouddha est apparu au moment où les présocratiques grecs élaboraient les fondements de la métaphysique occidentale. Entre le VII ème et le V ème siècle émergeaient la philosophie, la tragédie et la politique en Grèce, le monothéisme s’implantait définitivement en Israël, Confucius et Lao Tseu parcouraient la Chine, Zarathoustra prêchait en Iran. De même, la maçonnerie naissait voici trois siècles exactement en un moment où les idées des Lumières, Humanisme, Universalisme, Raison, Progrès, allaient, après avoir irrigué l’Europe, se répandre à travers le monde.
René Char avait dit : « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience ». A ce sujet, on peut dire que le bouddhisme et la franc-maçonnerie ont contribué à éclairer le chemin de la condition humaine.
Jean-Robert RAGACHE Grand Maître du Grand Orient de France de 1987 à 1988 et de 1989 à 1992.
INTRODUCTION De la Claire Lumière à la Grande Lumière
Fin septembre 1975, je me rends au 24 de la rue Philippe Hecht, dans le 19 ème arrondissement de Paris. C’est là que se trouve, perchée sur une colline proche des Buttes-Chaumont, Kagyu Dzong , la « Citadelle de la Tradition orale », un centre bouddhique placé sous la direction spirituelle d’un jeune lama bhoutanais. Après avoir écrit à la Société des amis du bouddhisme, afin de trouver quelqu’un susceptible de m’initier au tantrisme tibétain 1 , conseil me fut donné, par retour de courrier, de rencontrer lama Karma Gyourmé, le dirigeant de la « Citadelle de la Tradition orale ». Je me souviens encore de l’appréhension éprouvée au moment où je sonnais à la porte du pavillon. Un français d’une trentaine d’années m’accueillit et me conduisit au premier étage où trois autres personnes étaient présentes. Après m’avoir demandé ce qui m’amenait en ce lieu,

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