Du Califat aux coups d Etat
126 pages
Français

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Du Califat aux coups d'Etat , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre peut se lire comme une historiographie des derniers bouillonnements militaires internes de l'empire ottoman échappant à ses propres régulations et populations ; une contribution à une sociologie militaire comparée ; une réflexion critique sur le devenir arabe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 février 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336826639
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Kaïs Jewad ALAZAWI





Du Califat
aux coups d’Etat


Les cinq coups d’Etat militaires
au sein de l’Empire ottoman de 1908 à 1913


(Etude sur les sources arabes)



Préface de Jean-Paul Charnay


DEUXIEME EDITION



Le Scribe L’Harmattan
Copyright

Seconde édition

© Le Scribe L’Harmattan, 2018

EAN Epub : 978-2-336-82663-9
TRANSLITTERATION


A noter que les mots turques échappent à cette grille de translittération, valable uniquement pour les mots arabes.
Dédicace

A mon épouse
sans laquelle ce travail n’aurait jamais
pu se réaliser
j’exprime toute ma reconnaissance et
ma gratitude ....
Remerciements
Je tiens à présenter mes remerciements les plus vifs à Monsieur le Professeur Jean-Paul Charnay pour ses conseils pertinents qui m’ont grandement facilité la tâche,

et j’exprime toute ma gratitude à mes amis qui m’ont encouragé et tout particulièrement à Sylvie Lebras, Shihab Al-Sarraf, Hadji Dekhani, Mohamed Zammouri et Osama Khalil.
PREFACE
Militaires - janissaires ? La rime en français est trop facile et ne signale que l’apparente répétition de faits hétérogènes. Certes l’ odjak "renversait la marmite", assassinait le grand vizir ou détrônait le sultan mais la situation était autre. Comme les mamluks en Egypte, les janissaires étaient originaires de peuples vaincus sur lesquels étaient prélevés comme esclaves de jeunes garçons islamisés, éduqués, aguerris, dont l’Empire faisait sa force vive, sa pointe offensive contre l’Europe chrétienne. Ils maintenaient le pouvoir et affirmaient l’islam. Mais leur inaptitude à se réguler et à se moderniser, entraîne l’impatience des sultans, et leur massacre par Mahmûd II en 1826.
Or, les "nouveaux" militaires n’enrayent pas le déclin. A la fin du XIX e siècle, depuis 200 ans l’Empire recule : traité de Karlowitz, 1699. Au début du XIX e siècle s’était effondré l’un des grands systèmes géopolitiques européens : abandon par Napoléon du Grand Dessein de François I er et Louis XIV (connivence plus ou moins effective selon les circonstances avec la Sublime Porte pour équilibrer la poussée Habsbourg) au profit de la fallacieuse alliance russe. Les pertes successives de territoires sur le bassin danubien et en Grèce introduisent aussi l’Empire ottoman dans le concert des nations, dans la balance des puissances. Mais parce que de grand perturbateur conquérant il est devenu l’homme malade de l’Europe, perclus par sa Dette, secoué par les révoltes (Hedjaz wahhabite, Egypte) ou le rapt de peuples arabes entiers. De 1830 à 1912 l’Afrique du Nord et l’Egypte tombent sous la domination coloniale.
Ainsi, à la veille de la déclaration de la première Guerre mondiale, par le jeu des alliances internationales, les Musulmans se trouvent dans une paradoxale et inconfortable situation : turcophones et perséphones de Russie, Egyptiens et Maghrébins du côté des Alliés ; Turcs de Turquie et Machréquins du côté des Empires centraux.
Or, contrairement aux janissaires, les nouveaux officiers turcs étaient issus du peuple turc : en général petite bourgeoisie, ou paysannerie anatolienne. Encore peut-être plus patriotes que nationalistes, ils veulent sauver ce qui reste de l’Empire. Mais l’armée ottomane était composée de deux masses principales : contingents turcs, contingents arabes - outre de nombreux et souvent performants Albanais ; les autres peuples de l’Empire n’étant pas considérés comme assez fidèles.
Les Arabes avaient été les élaborateurs et les disséminateurs de la révélation coranique. Depuis le début du XVI e siècle, (sauf le Maroc et en partie dans la crainte d’une reconquête chrétienne en Afrique du Nord) ils étaient soumis à la domination ottomane - musulmane il est vrai. Mais au-delà des révoltes tribales ils avaient été atteints par les nationalismes du XIX e siècle.
D’où la question que pose Kaïs Jewad : dans cette révolte des nationalités qui secoue l’Empire ottoman, dans cette partition des Arabes, dans ces espoirs de modernisation politique et administrative que tente l’armée (les jeunes officiers, les Jeunes-Turcs) parce qu’institution la plus insérée dans une modernité alors sous influence de l’Allemagne qui, depuis 1866 et 1870, semble la première puissance militaire d’Europe pour son organisation et sa discipline militaire, ses matériels de guerre et ses modes de combat : que pensent, comment réagissent les Arabes du Croissant fertile et de la péninsule arabique qui sont encore sous domination ottomane, mais dont une notable partie par la révolte du Chérif Hussein de la Mecque rejoindra au cours de la Grande guerre le camp des Alliés, dans l’espoir d’une hypothétique indépendance ?
L’ouvrage ne se propose donc pas comme une analyse et une critique historique des cinq coups d’Etat militaires turcs qui ponctuent l’immédiate avant-guerre (il aurait fallu également dépouiller les sources turques, balkaniques, tripolitaines, européennes...) mais comme l’évaluation du reflet et des perspectives de ces coups d’Etat dans les consciences et les projets arabes.
Ce faisant, l’auteur a précisé le déroulement et les circonstances politiques de ces cinq "évènements", dont certains étaient peu connus hormis des spécialistes : composition et implantation des unités, figures et rôles des instigateurs et des exécutants. Surtout il montre comment se mettent en place, avant la première Guerre mondiale, certaines des contradictions qui ravagent encore le monde contemporain.
- Les attitudes ambiguës des Puissances qui poursuivent depuis trois siècles le refoulement de l’Empire mais au fond ne souhaitent pas sa désintégration totale, et espèrent, après le Maghreb, se partager le Machreq.
- Les impuissances arabes au Machreq, zone à la géo sociologie chaotique, distendue entre des allégeances tribales récurrentes, des confessionalismes communautaires, des nationalismes locaux oscillant entre une aspiration au regroupement de l’Orient arabe et les séculaires rivalités opposant Baghdad, Damas, Arabie, Palestine...
- Les projets d’implantation démographique du premier sionisme en Palestine, projets refusés par ‘Abdül-Ḥamîd, le sultan sanglant, mystique et despotique, lui-même déposé en 1909 par l’armée de Macédoine.
- Une réflexion sur cette période de la Nahda où Arabes musulmans et chrétiens (certains d’entre eux) insistent sur la langue, la culture et le nationalisme plus que sur la laïcité pour affirmer une patrie arabe anti-ottomane - comme certains officiers des coups d’Etats préconisaient un ottomanisme coagulateur plus qu’une laïcité à l’occidentale (celle-ci sera l’un des grands problèmes de Mustafa Kemâl) - D’où le rôle ambivalent de la franc-maçonnerie.
- Une analyse sur les modes brutaux de changement de pouvoir. Non plus l’assassinat du souverain, pas encore cette "technique du coup d’Etat" que schématisera Malaparte à partir des exemples bolcheviques et fascistes, mais une série diversifiée, issue du sommet ou de la base, alternant en vain des pulsions libérales et un pan-turquisme révolutionnaire.
- L’échec de l’ottomanisme comme rassemblement impérial et la sanguinaire dissociation-explosion des guerres balkaniques.
- Une comparaison à faire quant à la dynamique révolutionnaire entre le parti organisé à la bolchevique et l’armée qui en tiendrait le rôle dans un pays encore "oriental". A remarquer que dans les deux cas - Russie, Turquie - la révolution n’a triomphé que par la défaite militaire.
- Le modèle offert par les Officiers Jeunes-Turcs aux nationalistes arabes, aussi bien le salafiste Rachid Ridha entre les deux guerres que les Officiers Libres postérieurs à la décolonisation : l’armée paraissant à la fois gardienne de l’indépendance nationale et garante, par sa technique et sa hiérarchie, d’un développement économique et culturel rapide. Ainsi, apparaît une neuve modulation de l’introduction du militaire dans le politique : non pas la seule révolte pour imposer le monarque de son choix (prétoriens, streltsys, janissaires, samouraïs), non pas juntes espagnoles ou latino-américaines instrument d’une dominance socio-économique latifundiaire, bourgeoise ou populiste, non pas coups d’Etat bonapartistes (Dix

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