Du tsarisme au totalitarisme
124 pages
Français

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Du tsarisme au totalitarisme , livre ebook

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Description

La Grande Guerre et la révolution du printemps 1917 ont permis aux Bolcheviks, groupe très minoritaire mais bien organisé, de réussir un coup d'État débouchant sur l'imposition d'un régime totalitaire. Pour industrialiser à n'importe quel prix, fût-ce en provoquant des famines, les Bolcheviks font appel à des entreprises américaines ou allemandes : le capitalisme franco-russe d'avant-guerre a vécu. L'autre partie de l'Europe orthodoxe - les Balkans -, bénéficiant de l'effondrement austro-hongrois, sort renforcée de la guerre et échappe, pour peu de temps, à l'emprise d'un système totalitaire. Cet ouvrage est le troisième opus de la tétralogie L'Europe byzantine, cette deuxième Europe dont le substrat religieux est l'orthodoxie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 décembre 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336890029
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Xavier Richet
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Raoul NKUITCHOU NKOUATCHET, Ordonnances Macron, De quoi la refonte de l’expertise CHSCT est-elle le signe ?, 2019.
Isabelle PAPIEAU, Des EHPAD aux « papy-boomers » , 2019. Arno MÜNSTER, Osons l’utopie pour construire un monde meilleur, Esquisse d’une autobiographie politique , 2019.
Sagar SECK, Machiavel et la communication politique , 2019.
Jacques ARON, L’an passé à Jérusalem. Le destin d’Israël en diaspora , 2019.
Manuel DIATKINE, Pierre-André Taguieff, l’antiracisme en débat, 2019.
Roland HUREAUX, Les Gilets jaunes ont raison, … et bien plus qu’ils croient , 2019.
Robert BIBEAU, Khider MESLOUB, Autopsie du mouvement des Gilets jaunes , 2019.
Dominique THIERRY, La solidarité intergénérationnelle sur le terrain , 2019.
Daniel GLAUSER, Questionnement critique des visions dépassées du monde actuel , 2019.
Franck ZOLLEC, La part de chacun dans le monde de demain, Devenons grains de sable, 2019.
Stéphane TESSIER, L’interculturalité dans le quotidien professionnel, 2019.
Laureline FONTAINE, Lire les constitutions , 2019.
Titre

Jean-Paul GUICHARD









DU TSARISME AU TOTALITARISME
Copyright
Du même auteur
La visée hégémonique de la Chine , Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard, L’Harmattan, Paris, 2011
Mention d’honneur Prix Turgot 2012
Éditions de l’ouvrage en anglais (L’Harmattan, 2013), polonais (2011), russe (2012), ukrainien (2012), serbe (2011), portugais (2012), arabe (2016) et macédonien (2016)
La Russie, l’Europe et la Méditerranée dans la crise, Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard et Elena Ponomarenko , L’Harmattan, Paris, 2013
La « Grande Europe » en devenir, Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard, Elena Ponomarenko et Srdjan Redzepagic , CEMAFI International, 2014
L’État-Parti chinois et les multinationales, Jean-Paul Guichard , L’Harmattan, Paris, 2014
Éditions de l’ouvrage en russe (2016 et 2017) et en persan (2017)
L’émergence de l’empire russe (l’Europe byzantine jusqu’à Catherine II), Jean-Paul Guichard , L’Harmattan, Paris, 2018
L’affirmation de l’Europe byzantine (1796 – 1914), (la Russie, les Balkans et le Pangermanisme), Jean-Paul Guichard , L’Harmattan, Paris, 2018
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89002-9
REMERCIEMENTS
Merci aux nombreux universitaires de l’ Europe byzantine avec lesquels je suis en contact depuis longtemps déjà dans le cadre d’échanges toujours très enrichissants qui ne sont pas étrangers aux idées qui sont exposées ici.
Merci à mes amis Claude Berthomieu, André Boyer, Antoine Brunet, Alain Garrigou et, plus particulièrement, Olivier Everarts de Velp et Paul Conte.
Illustration de la couverture : œuvre originale de Paul Conte ( www.paulconte.fr )
INTRODUCTION
Dans les années qui précédèrent immédiatement la Grande Guerre, il semblait que l’Europe byzantine , l’ensemble des pays de tradition orthodoxe, était en mesure d’affirmer sa force ou au moins sa capacité de résistance, face aux visées impérialistes du monde germanique. Alors qu’en 1908, l’Europe avait frôlé la guerre, à propos de l’affaire de l’annexion de la Bosnie par l’Empire austro-hongrois, et l’avait évitée, paradoxalement, grâce à la faiblesse militaire de la Russie dont les dirigeants avaient alors adopté une attitude très prudente et conciliante malgré les provocations, la situation de l’Empire russe et celle des pays balkaniques était très différente en 1914.
Ces derniers (Serbie, Monténégro, Grèce, Roumanie), à l’issue des guerres balkaniques et du traité de Bucarest de 1913, avaient réussi à bouter l’Empire ottoman hors d’Europe (il ne possédait plus que la Thrace orientale) : désormais, un cordon de pays, de la Baltique à la Méditerranée, avait la possibilité de couper les routes terrestres d’approvisionnement des Empires centraux, en direction de l’Est et du Sud.
De son côté, l’Empire russe, la principale composante de l’Europe byzantine d’alors, après la catastrophe de son aventure japonaise, connaissait une croissance économique rapide doublée d’un certain progrès social, le produit de mesures politiques judicieuses en même temps que des apports de capitaux et d’entreprises extérieurs, franco-belges en majeure partie ; cette dynamique très prometteuse fut brisée par l’impérialisme allemand qui prépara et déclencha la guerre puis, par la suite, favorisa le coup d’État des Bolcheviks qui mirent en place un système totalitaire.
Ici, il convient de ne pas adopter la démarche de certains historiens, amateurs d’histoire « événementielle », notamment Christopher Clark, selon lesquels tous les pays eurent « leur part de responsabilité » dans le cataclysme qui s’abattit sur l’Europe en 1914, un enchaînement fatal prenant sa source dans la supposée poudrière des Balkans : en réalité, la poudrière était l’Allemagne impériale dont les élites voulurent la guerre comme le montre l’historien allemand Fritz Fischer 1 . Il convient aussi de ne pas tomber dans le piège du marxisme selon lequel l’histoire « aurait un sens » : la relecture de « L’opium des intellectuels », de Raymond Aron, plus de 60 ans après sa parution, reste toujours aussi utile 2 .
L’Empire russe d’avant la guerre est à la fois faible et fort. Il est faible du fait de son mode de gouvernement, le tsarisme, et fort du fait de son dynamisme économique. Le pouvoir tsariste est bien trop centralisé ; Nicolas II, « Tsar autocrate », est hostile aux réformes, politiques et sociales, que lui proposent ses ministres, qu’il finit par accepter à contrecœur après les avoir retardées : il fait confiance à la Camarilla réactionnaire qui l’entoure ; de ce fait, la société russe n’a pas la solidité qu’elle aurait pu avoir, faute du « liant » que constitueraient certaines réformes non abouties. Le retard à faire des réformes, l’égalité des droits de tous les citoyens, notamment Des Juifs par exemple, contribuait aussi à nourrir les actions de groupes révolutionnaires violents et à susciter l’émergence d’une sorte d’élite révolutionnaire clandestine, en Russie ou à l’étranger, une autre source de faiblesse. L’Empire se transforme malgré tout et tire sa force de sa croissance économique : le secteur agricole, sous l’effet des mesures prises par les gouvernements de Witte et de Stolypine, se développe rapidement ; il en va de même de l’industrie qui est stimulée par l’ingénierie des entreprises étrangères ainsi que par les capitaux étrangers ; cette dynamique, qui annonce la naissance prochaine d’un nouveau « géant » économique et politique, conformément au pronostic de Tocqueville, est une perspective intolérable pour le rêve d’hégémonie des élites allemandes de l’époque.
Au début du siècle, le Royaume-Uni, avec son immense empire, constitue la puissance hégémonique mondiale ; ses élites toutefois se rendent bien compte que cela ne pourra pas durer, compte tenu de la montée en puissance des États-Unis et de l’Allemagne : leur rêve est alors celui d’une dominance anglo-saxonne du monde, un monde qui parlerait anglais ; ce rêve est partagé par la finance, des deux côtés de l’Atlantique : l’utopie pacifique que développent industriels et financiers est celle d’une entente entre tous les grands responsables économiques du monde, pour assurer la paix universelle et la sécurité des affaires, une entente qui obligerait tous les gouvernements à se plier à leurs directives. Dans cette perspective, pour les « capitalistes » de ce début de siècle, les idées socialistes de planification et de centralisme ne sont pas nécessairement à rejeter, bien au contraire.
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